Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
267. Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1646 November 23
Paris 1646 November 23
Kopien: AE , CP All. 67 fol. 354–357 = Druckvorlage; AE , CP All. 78 fol. 390–394’;
Ass. Nat. 272 fol. 568–570. Konzept Lionnes: AE , CP All. 62 fol. 315–318.
Empfangsbestätigung. Freude über Fortschritte bei den Verhandlungen mit Spanien. Weisungen
an Turenne. Militärisches. Casale. Subsidien für Schweden. Sicherung des Friedens in Deutsch-
land . Verbleib Piombinos und Porto Longones bei Frankreich im Interesse der italienischen Für-
sten . Haltung gegenüber den portugiesischen Gesandten. Klagen der Spanier über die französische
Verhandlungsposition ungerechtfertigt. Italienische Liga. Warten auf Kommentierung des jüng-
sten spanischen Schriftsatzes [= Beilage 1 zu nr. 250] durch die Bevollmächtigten. Aussicht auf
bedingungslose Freilassung Prinz Eduards.
La dernière despêche desditz Sieurs Plénipotentiaires est du 12 e du courant.
Sa Majesté a esté bien aise d’apprendre que l’on ayt comme gaigné les pointz
de Capdaguez et de la liberté du prince Dom Edouard de Portugal, et juge
maintenant que la négotiation est en si bon estat et si avancée qu’il n’y a quasi
plus de lieu de douter de la prompte conclusion d’une bonne paix.
Messieurs les Plénipotentiaires auront veu par une des despêches précédentes
la réflexion que l’on fit icy sur le danger auquel on se fût exposé si monsieur
le mareschal de Turenne eust parlé au général Vrangel aux termes qu’ilz
avoient mandé en cas que ledit Vrangel voulust l’obliger à concourir avec luy
à l’entière ruine de monsieur le duc de Bavières et de ses Estatz. Du surplus ilz
peuvent s’asseurer que ce qu’ilz ont escrit audit sieur mareschal est entière-
ment conforme aux volontez de Leurs Majestez qui ne luy ont jamais donné
d’autre ordre que de tascher de conclurre la suspension générale ou la parti-
culière avec Bavières du gré et consentement des Suédois.
Abzug der lothringischen Truppen aus Flandern ungewiß.
Pour ce qui regarde Cazal et sa seureté on n’a rien à adjouster à ce qui a esté
mandé par les précédentes despêches.
On a donné à monsieur le comte de La Garde jusques à cent mil escus et pour
le reste du subside qui ne devoit estre paie qu’au commencement de l’année
prochaine, on l’a desjà fait remettre à Hambourg sur les pressantes instances
que ledit sieur comte en a faittes. Tout cella s’est passé de fort bonne grâce
sans qu’on y aie apporté aucune difficulté ny délay, en quoy on n’a pas seule-
ment eu le motif que Messieurs les Plénipotentiaires marquent d’empescher
que la reine de Suède qui est si bonne mesnagère ne retardast pas pour cet
intérest la conclusion de la paix jusques à ce temps-là, mais on a voulu aussy
faire appréhender à noz parties que nous ne voulons pas la paix, puisqu’on
commence à donner de l’argent aux Suédois pour la campagne prochaine af-
fin que cette crainte les fasse consentir avec d’autant plus de facilité à nous
satisfaire entièrement sur les pointz qui restent encores à ajuster.
Messieurs les Plénipotentiaires disent fort bien que la plus grande seureté de la
paix en Allemagne est que chacun soit obligé de désarmer, mais comme on a eu
sujet de croire que l’Empereur demeureroit armé sous prétexte de la guerre du
Turc, on a estimé qu’il seroit avantageux que les Suédois le fussent aussy en
quelque façon, ce qui n’auroit pas lieu si l’Empereur désarme tout à fait.
Quant aux places de Piombino et de Portolongone on a satisfait amplement
par les derniers mémoires à tout ce que l’on pouvoit mander sur ce sujet. Et
Messieurs les Plénipotentiaires auront veu plusieurs raisons bien fortes qui
doivent obliger les princes d’Italie à désirer que nous conservions ces postes-
là , et qui nous doivent faire croire qu’ilz le feront. Et en effet monsieur le
Grand-Duc qui est le plus intéressé comme le plus voisin nous fait tesmoigner
tous les jours qu’il le souhaitte extrêmement; lesditz princes ont un notable
intérest que la puissance d’Espagne qui leur couste tant à tous et qui a tous-
jours fait consommer par des jalousies ceux qu’elle n’a pas eu sujet d’attaquer,
soit balancé dans leur province. Ilz sont bien persuadez que lesdits postes
avec Pignerol ne sont rien à l’esgard de tant d’Estatz considérables que l’ Es-
pagne y possède, qu’à peine suffiront-ilz pour donner moien à cette couronne
de les garentir d’oppression, quand l’autre trouvera quelque conjoncture de
les attaquer et qu’enfin ilz ne nous donnent pas la commodité de leur faire du
mal, mais seulement d’empescher celuy que l’Espagne leur voudroit faire
comme par le passé elle n’en a jamais perdu d’occasion.
Messieurs les Plénipotentiaires auront veu par un mémoire qu’ils ont à pré-
sent receu que les intentions de Leurs Majestez touchant les discours que l’on
doit commencer de tenir aux ministres de Portugal sont entièrement confor-
mes à ce qu’ils mandent estre de leurs sentimens.
On a aussy desjà escrit plusieurs fois qu’il y avoit beau champ de faire com-
prendre aux députez de Messieurs les Estatz que c’est à tort que les ministres
d’Espagne se plaignent de nostre dureté, puisque tous les avantages considé-
rables que la France a remportez depuis que la négotiation est en leurs mains
et qui vraysemblablement nous en promettroient encores de plus grans dans
la continuation de la guerre, ne nous ont point enorgueillis, ny fait départir
d’aucunes des choses que nous leur avions fait espérer. Et néantmoins les Es-
pagnolz sçavent bien que la seule asseurance d’une prompte paix qu’ilz débi-
tent tous les jours, leur conserve maintenant les Païs-Bas, et qu’ils courroient
grande risque de les perdre, si les peuples se voioient frustrez de cette espé-
rance et que les armes recommenceassent à agir.
Sa Majesté est bien aise d’avertir Messieurs les Plénipotentiaires que quand on
a mandé le tempérament que l’on croyoit icy qu’on pourroit prendre si nous
estions obligez de conclurre la ligue en Italie, on n’a pas entendu que les
princes de cette province en cas que la paix ou la trêve soit rompue par les
Espagnolz dans la Catalongne ou aux Païs-Bas s’obligeassent simplement à ne
prendre point de part et ne se mesler point de la guerre que cette rupture
causera dans l’Italie, ce qui seroit proprement demeurer en neutralité, car pre-
mièrement nous nous priverions de l’assistance de ceux qui sont desjà comme
obligez de se joindre à nous ainsy que seroient Savoye et Mantoue et des
autres que l’espérance de proffiter de noz progrez pourroit attirer à nostre
parti. Et en second lieu nous pouvons fort raisonnablement prétendre de les
engager non pas de venir faire la guerre hors de leur païs au roy d’Espagne
dans les lieux où il auroit rompu la paix ou la trêve, mais à se déclarer contre
l’infracteur du traitté et se joindre à nous pour luy faire la guerre dans l’Italie
comme par une diversion nécessaire pour luy faire cesser les hostilitez qu’il
auroit commencées ailleurs, et à réparer les contraventions qu’il auroit faittes à
la paix. On ne croid pas qu’ilz puissent avec raison refuser cette condition en
concluant la ligue, d’autant plus qu’elle est absolument nécessaire pour bien
establir le repos public dans lequel le leur particulier est enclos et que mesmes
s’y devans engager du consentement des Espagnolz ilz ne doivent pas appré-
hender de les offenser. Messieurs les Plénipotentiaires se souviendront bien du
contenu en cet article autant de fois qu’il sera parlé de ladite ligue d’Italie.
On ne respond point à ce que porte le dernier escrit donné par les depputez
de Messieurs les Estatz touchant le traitté avec Espagne
coup de choses à dire, parce que Messieurs les Plénipotentiaires mandent
qu’ilz enverront par le courrier extraordinaire les observations qu’ils avoient
commencé d’y faire, lesquelles on attendra avant que d’y répliquer, croyant
que ce seront les mesmes réflexions que l’on a faittes icy. On dira seulement à
Messieurs les Plénipotentiaires sur le sujet de la liberté de Dom Edouard que
tenant bon il y a apparence qu’ilz l’emporteront sans condition, mais en tout
cas ilz se souviendront de ce qu’on leur a mandé qu’on ne veut point se char-
ger icy de la caution qu’ilz demandent qu’il ne servira directement ny indirec-
tement le roy son frère.