Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
235. Memorandum Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens für Ludwig XIV Münster 1646 November 5
[209] / 235/–
Münster 1646 November 5
Ausfertigung: Ass. Nat. 276 fol. 303–307’ = Druckvorlage. Duplikat für Mazarin: AE , CP
All. 62 fol. 223–227. Kopie: AE , CP All. 78 fol. 285–286’.
Verweis auf nr. 236 als Antwort auf nr. 210; nur kurze Erwiderung auf nr. 209; Dank für
ständige Bemühungen. Klagen der Bayern über militärische Verwüstungen und Beteuerungen
ihrer Verläßlichkeit; französische Beschwichtigungsversuche. Friedenswille Trauttmansdorffs.
Wunsch der Mediatoren nach Beeinflussung der Schweden durch Frankreich. Unterredung mit
Contarini über eine italienische Liga und über Casale. Gespräch mit Saint-Maurice.
Nous avons assez particullièrement respondu aux observations qui ont esté
envoiées sur la négotiation |:qui se faict par l’entremise des Hollandois avec
les ministres d’Espagne:|, ce qui sera cause que pour ne répéter point les cho-
ses nous ne nous arresterons pas sur tous les poinctz du mémoire du Roy du
19 du mois passé et donnerons seulement advis de quelques conférences que
nous avons eu depuis peu. Mais avant que d’en faire le récit, nous sommes
obligez de dire que lesdictes observations nous sont venues fort à propos, et
que nous avons grand suject de rendre grâces très humbles des soings conti-
nuels que la Royne a agréable de prendre pour nous donner les connoissances
nécessaires à nostre conduitte. Une chose à la vérité nous estonne que parmy
tant de différentes occupations et un sy grand nombre d’autres affaires on
puisse avec une diligence sy exacte pourvoir jusques aux moindres choses qui
concernent ceste négotiation.
Les Bavarois nous ont faict de grandes plaintes, particulièrement de ce que les
trouppes du Roy ont mis le feu avec dessein dans la ville de Fridberg
tous les villages voisins. Nous avons appris depuis que ce fut par raison de
guerre et pour assurer l’armée lorsqu’elle estoit devant Augsbourg; mais n’en
estans pas informez pour lors, nous leur mismes devant les yeux touttes les
considérations portées audict mémoire et leur parlasmes en sorte qu’ils paru-
rent estre addoucis et beaucoup plus capables de raison qu’ils ne tesmoi-
gnoient l’estre il y a quelque temps. Ils nous assurèrent que |:leur maistre
n’avoit rien changé pour cella dans ses premières intentions:|, qu’il avoit
tousjours eu le mesme désir de paix, que tout fraischement et depuis la |:levée
du siège d’Ausbourg il avoit envoyé un exprez à l’Empereur pour la luy per-
suader:|, qu’il continueroit tousjours les mesmes offices qu’il avoit cy-devant
rendus non seulement pour |:la satisfaction de la France:|, mais encor |:pour
celle de Suède:|. Ils nous exhortèrent à la paix, nous prièrent d’y rendre noz
alliez plus faciles |:et demandèrent ce que nous ferions au cas que les Suédois
ne se voulussent pas porter à des conditions raisonnables:|.
Nous respondismes que Leurs Majestez avoient receu un desplaisir sensible
de ce que les armées estoient entrées dans la Bavière, qu’elles avoient escrit à
monsieur le maréchal de Turenne de conserver autant qu’il se pourroit les
intérestz de monsieur l’électeur, que dans les plus grandes espérances nous
n’avions pas laissé, et lorsque nous estions à Osnabrug et tousjours depuis, de
dire hautement à noz alliés qu’il falloit que monsieur le duc de Bavières fût
contenté, que nous leur avions parlé de sa satisfaction encor plus fortement
qu’en aucun autre temps, que nous estions bien aises d’apprendre les résolu-
tions dudict sieur électeur et que nous sçavions que Leurs Majestez avoient
tousjours la mesme affection envers luy, qu’elles souhaittent la paix ainsy que
nous l’avions tousjours assuré, mais qu’elles avoient une grande fermeté dans
les obligations qu’elles avoient une fois contractées, |:ce que nous leur disions
pour coupper chemin aux propos qu’ilz nous avoient tenus touchant les Sué-
dois, essayans de cognoistre si eux continuans dans leur dureté, la France
seroit capable de prendre quelque résolution nouvelle:|.
Ce dessein nous parut encor plus clairement en ce que les Impériaux |:nous
ont faict tenir le mesme langage par messieurs les médiateurs:|, lesquels après
nous avoir assuré de la bonne disposition du comte de Trautmansdorff à faire
promptement la paix nous exhortèrent aussy de sa part à vouloir avancer les
affaires et porter noz alliés aux conditions raisonnables qui leur sont offertes,
et conclurent en nous demandant |:ce que nous ferions au cas que les Suédois
ne voulussent pas la paix:|.
Nostre response sur |:ce dernier poinct fust fort retenue et pareille à celle que
nous avions faicte aux Bavarois:|. Nous les assurasmes au surplus que Leurs
Majestez estoient dans le mesme désir de paix qu’elles avoient tousjours tes-
moigné et n’avoient rien changé dans leurs résolutions pour les choses qui
sont depuis arrivées.
Nous avons veu monsieur Contariny pour luy parler de deux affaires. On luy
demanda s’il avoit eu response de la République touchant la ligue proposée
entre les princes d’Italie pour la seureté du traicté qui se doit faire avec l’Es-
pagne. Il dit qu’il en attendoit la response sans |:trouver rien à dire à la façon
dont nous luy proposions cette ligue:|, mais à la vérité il ne nous parut pas
qu’il y fist réflexion quoyque nous souvenans de ce qui est dans les observa-
tions sur le huitième article nous eussions |:répété jusques à trois fois les
affaires d’Espagne et que nous en eussions mesme excluz celles de l’Allema-
gne:|, disans que |:pour ce poinct:| la ligue des princes et estats de l’Empire
nous sembloit estre une seureté suffisante, afin qu’il connust qu’en exceptant
de |:la ligue d’Italie les seulles affaires d’Allemagne nous entendions que gé-
nérallement touttes les autres y fussent comprises:|.
L’autre affaire dont il fut parlé fut celle de Casal. Nous luy proposasmes l’ex-
pédient d’y mettre une garnison de Suisses qui seroit paiée moitié par la
France et l’autre moitié par la République. Il respondit |:qu’il seroit malaisé
que la République:|, ayant une grande guerre sur les bras, fist encor une telle
despense. Il dist néantmoins qu’il en escriroit, sans rejetter entièrement l’af-
faire, mais qu’il luy sembloit qu’il vaudroit mieux remettre la place audict
sieur duc, et que pour maintenir la garnison monsieur de Savoie rendît quel-
ques-unes des terres qui luy ont esté données par le traicté de Quérasque, à
quoy nous répliquasmes que ce ne seroit pour accorder les différens présens,
sy on venoit à rebrouiller des choses qui sont desjà terminées.
Nous avons aussy veu l’ambassadeur de Savoie pour luy parler de mesme sur
deux affaires. La première fut de la dot de l’infante Catherine dont les Espa-
gnolz prétendent que le prince Philibert à qui elle avoit esté donnée a disposé
par son testament
Die Infantin Katharina (1567–1597), Tochter Kg. Philipps II. von Spanien, hatte 1585 Hg.
Karl Emanuel I. von Savoyen (1562–1630; 1580 Hg.) geheiratet. Die Zahlung ihrer Mitgift,
einer Rente von 50 000 Dukaten, war eingestellt worden, als sich Karl Emanuel I. 1610 mit
Frk. gegen Spanien verbündete. Der Hg. übertrug die Geldforderung daraufhin 1620 seinem
jüngeren Sohn Philibert (1588–1624), der in span. Diensten stand. Philibert wiederum hinter-
ließ sie testamentarisch seiner Schwester Isabella (1591–1626), Hg.in von Modena. Karl Ema-
nuel I. bestritt die Legitimität einer solchen Übertragung. Er und seine Nachfolger forderten,
daß die Mitgift an Savoyen zurückfallen müsse, während Spanien die Ansprüche Modena zu-
gestand ( Stammtafeln II T. 113; Vast S. 149 Anm. 1 mit falschem Todesjahr Philiberts).
disposer d’une chose qui luy avoit esté donnée en apanage qui de sa nature est
réversible. Nous luy dismes que l’on pourroit faire consentir les Espagnols à
convenir de juges neutres qui décideroient dans un an le différend meu pour
le paiement de ladicte dot, que cet expédient ne nous sembloit pas à rejetter,
puisque les Espagnols avoient quelque raison de dire que l’assignat de ceste
dot estant sur des terres qui sont au royaume de Naples, la justice des lieux en
doit connoistre, ce que ledict sieur ambassadeur tesmoigna de n’agréer pas,
disant que s’il falloit prendre des juges, ce devoit estre dans l’assemblée
mesme, et que sy l’affaire n’y estoit terminée il n’en espéroit jamais rien, mais
nous respondismes qu’il n’avoit jamais esté parlé de ceste affaire dans les
traictés précédens, et que les Espagnols se plaignoient fort de ce qu’on en
voudroit faire une condition de paix avec eux, que c’estoit à luy à bien consi-
dérer sy faute de convenir d’un expédient sur cela, il estoit utile à monsieur le
duc de Savoie que la guerre continuât dans l’Italie, à quoy il ne nous voulut
répliquer.
Il n’a pas esté |:moins froid en ses:| responses quand nous |:luy avons parlé
de Cavours et de la vallée de Pérouse:| suivant ce qui nous est ordonné. Il ne
s’est pas voulu seulement engager d’en escrire, quoyque nous ne doutions pas
qu’il ne le fasse. Il a dict qu’en |:l’estat où l’on sçait qu’il est avec Madame:|,
une proposition de ceste nature |:ne pouvoit:| estre que mal receue, venant
de luy, que s’il |:y avoit quelque chose à mesnager en cella:| il se pouvoit
faire ailleurs beaucoup mieux qu’à Munster, et qu’il ne sçavoit pas pourquoy
on s’addressoit à luy pour une affaire dont certainement il n’avoit point de
charge et |:trouveroit partout des difficultez insurmontables:|, puisqu’il y
avoit en France un ambassadeur de Savoie
France
Rostaing-Antoine, marquis d’Aiguebonne (gest. 1656), seit 1641 frz. Botschafter in Turin
( DBF I Sp. 899), war im Dezember 1645 wegen Unstimmigkeiten zwischen Frk. und Savo-
yen abberufen worden; sein Posten blieb vakant und wurde erst im November 1648 mit En-
nemond Servien neu besetzt ( Beaucaire I S. XLIV). Wer in der Zwischenzeit die frz. Inter-
essen in Savoyen wahrnahm, wurde nicht ermittelt.