Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
209. Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1646 Oktober 19
Paris 1646 Oktober 19
Kopien: AE , CP All. 78 fol. 179–180 = Druckvorlage; Ass. Nat. 272 fol. 482–483. Konzept
Lionnes: AE , CP All. 62 fol. 115–116’.
Zufriedenheit mit den Bevollmächtigten. Bei niederländischer Vermittlung in den Verhandlun-
gen mit Spanien Vorsicht geboten. Verweis auf nr. 210. Französische Bemühungen zugunsten der
schwedischen Satisfaktion. Vorbereitungen zu den Verhandlungen über eine Waffenruhe. Zurück-
weisung der bayrischen Vorwürfe. Französisch-polnisches Einvernehmen auch für Schweden vor-
teilhaft . Wahrung der Interessen Basels.
On a receu la dépesche desdits Sieurs Plénipotentiaires du 8 e du courant dont
le contenu a donné subjet à Leurs Majestez de louer à l’accoustumée leur
prudence et d’avoir entière satisfaction de leur conduicte.
On ne sçauroit s’imaginer icy d’aultre raison qui ayt obligé les ministres d’ Es-
pagne de confier plustost la négotiation aux députez de Hollande qu’aux mé-
diateurs que celle qui a esté insérée dans le dernier mémoire qu’on a adressé à
Messieurs les Plénipotentiaires. Il est pourtant bon d’y avoir tousjours l’oeil
ouvert affin d’éviter les pièges que les ennemis pourroient nous tendre y es-
tans favorisez par ceux desdits députez de Hollande qu’ilz ont attirez à leur
dévotion.
Leurs Majestez ont veu la response des Espagnolz à l’escript que Messieurs les
Plénipotentiaires avoient donné aux députez de Hollande touchant les condi-
tions de l’accommodement de la France et de l’Espagne, et la réplicque des-
dits Sieurs Plénipotentiaires sur quoy elles ont faict diverses observations
qu’ilz verront dans un pappier à part .
Il a esté fort à propos dans la conjuncture présente de s’employer envers les
Impériaux pour les obliger de faire une offre positive et obligatoire aux minis-
tres de la couronne du Suède, affin que ceux-cy recognoissent de plus en plus
que la France ne se refroidit pas sur leurs intérestz quand les siens sont ajus-
tez , puisque lesdits ministres de Suède ont receu l’office que nous leur avons
rendu en cela avec tant d’aggréement. Il est à croire que s’ilz avoient aupara-
vant promis de porter aultant qu’il seroit en eulx la reyne leur maistresse à
faciliter l’accommodement, cela les conviera encores à y redoubler leurs soins,
et à le faire avec plus de chaleur et avec les diligences que nous aurons faictes
de nostre costé dans la mesme conjuncture à Stocolm. Tout cela ensemble
pourra produire l’effect que nous souhaittons de la prompte conclusion de la
paix. Monsieur le comte de La Garde à qui monsieur le cardinal Mazarin a
faict sçavoir cette offre en a tesmoigné grande joye, et despeschant en Suède
son secrétaire
Nicolaus Ruuth (Ruth, Ruthen), schwed. Kanzleisekretär (nähere Angaben nicht zu ermitteln),
verfügte über frz. Sprachkenntnisse und fungierte während der ao. Gesandtschaft des Gf.en
Magnus de La Gardie als dessen Sekretär ( Heimer S. 17; SRP XI S. 538). Zu seiner Reise
nach Münster s. [ nr. 194 Anm. 1 ] .
y fera tous les bons offices qu’on peult désirer pour l’avancement de la
paix.
Sa Majesté a esté fort aise d’apprendre l’envoy du sieur de Croisy vers le sieur
maréchal de Turenne et que les plénipotentiaires de Suède eussent résolu
d’envoyer une personne expresse au général Wrangel touchant une suspen-
sion d’armes dans l’Empire. On a desjà dépesché audit sieur maréchal pour
luy dire qu’il ayt à se conformer entièrement à ce qui luy sera mandé par
lesdits Sieurs Plénipotentiaires et de faciliter aultant qu’il deppendra de luy
cette suspension et particulièrement tout ce qui pourra soulager en quelque
façon monsieur le duc de Bavières.
Les députez de ce prince peuvent bien se plaindre de la part de leur maistre
des malheurs qu’il souffre présentement, mais ce seroit injustement qu’ilz
vouldroient nous les imputer, puisque pour l’en garentir on est peult-estre allé
au delà de ce que la prudence conseilloit; la bonne volonté que Leurs Majes-
tez ont eue pour luy a faict manquer de peu une révolution et un changement
de face de toutes les affaires de l’Empire. L’armée de Suède qui s’estoit avan-
cée sur le Rhin pour faire la jonction que nous avons concertée ayant esté près
de deux mois au hazard de recevoir un grand eschec par celle de l’Empereur
et de Bavière qui s’estoient servies pour l’opprimer en la conjuncture que
nous avions tardé à passer affin de favoriser ledit sieur duc de Bavières, mais
comme Messieurs les Plénipotentiaires sont fort bien informez de tout ce qui
s’est passé là-dessus, ilz ont de quoy faire cognoistre ausdits députez que leur
maistre n’a à se plaindre que de luy-mesme et de ses irrésolutions, ayant sy
souvent refusé le party qu’on luy a diverses fois offert d’une suspension par-
ticulière pour mettre ses Estatz à couvert de tous les maux qu’ilz commencent
à souffrir, et qu’avec cela les intentions de Leurs Majestez sont tousjours les
mesmes pour ce qui le regarde, estans tout à faict disposées et à la prompte
conclusion de la paix et à une trêve ou généralle ou particulière qui est tout ce
qu’il peult prétendre raisonnablement de leur bienveillance entre les autres
offices qu’on luy a renduz dans la négotiation pour appuyer ses prétentions et
ses intérestz que Sa Majesté entend qu’il continue avec la mesme chaleur.
Sa Majesté a veu volontiers tout ce que le sieur Roncalli a dict à Messieurs les
Plénipotentiaires et loué beaucoup toutes les responses qui luy ont esté faic-
tes . Comme les Suédois sont tousjours en jalousie de l’armement du roy de
Pologne, et que ce sera un nouveau motif pour les obliger à avancer la paix
dont peult-estre ilz ne se soucieroient pas tant s’ilz estoient tout à faict guériz
de ce soupçon, on a approuvé la pensée que lesdits Sieurs Plénipotentiaires
ont eue de ne leur point oster dans cette conjuncture qu’ilz mettront sans
doubte en délibération de part et d’aultre tout ce qui les doibt obliger de faire
la paix ou de continuer la guerre après qu’ilz auront pris leur résolution, on
pourra leur faire sçavoir les asseurances que porte là-dessus ledit Roncalli, et
leur faire valloir les avantages qu’ilz peuvent tirer de l’intelligence que la
France a establie avec le roy de Pologne.
On escrira au gouverneur de Spire et à l’intendant de la justice en ces quar-
tiers -là en faveur de la ville de Basle pour empescher toutes les vexations dont
elle se plaint et accomplir ainsy les bonnes espérances que Messieurs les Plé-
nipotentiaires en ont donné par leur response aux Cantons qui leur avoient
escript là-dessus.