Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
189. Longueville an Mazarin Münster 1646 Oktober 8
Münster 1646 Oktober 8
Unterbreitung eines kaiserlichen Angebotes an Schweden (Vorpommern; Kondominium für Wis-
mar ; Bremen und Verden) auf französische Veranlassung; Entsendung Saint-Romains; schwedi-
sche Einwände gegen das kaiserliche Angebot, aber Aussicht auf Mäßigung der Forderungen bei
Zugeständnis Stettins. Widerstand Kurbrandenburgs. Waffenstillstandsverhandlungen. Kaiser-
liches Angebot an Hessen-Kassel. Absichten der spanischen und niederländischen Gesandten un-
klar . Unterrichtung Brassets. Verzicht der Generalstaaten auf Militäraktionen gegen Spanien.
Warten auf Anweisungen. Friedensbereitschaft La Gardies. Spanisches Entgegenkommen.
Trauttmansdorff. Komplimente.
Aussytost que nous avons esté de retour d’Osnabrug ayans jugé qu’il seroit
fort avantageux de faire voir aux Suédois que la satisfaction de la France dont
on est convenu facilite plustost la leur que d’y rendre les Impériaux plus dif-
ficiles |:et que nous avions le moyen de le mesnager sur:| la plainte qu’ilz
nous avoient faicte qu’on ne leur avoit offert que du bien d’autruy sans
consentement et mesmes sans garantie, nous avons travaillé soigneusement
vers les médiateurs pour porter les Impériaux de leur offrir (comme ils ont
faict) l’antérieure Poméranie avec le consentement de l’électeur de Brande-
bourg , de donner à la couronne de Suède la conseigneurie du port de Wismar,
et l’archevesché de Bremen et évesché de Werden pour en jouir à perpétuité,
mais soubz le mesme titre d’archevesché et d’évesché, et de garantir touttes
ces choses de la part de l’Empereur et des estatz de l’Empire.
Les Suédois ont fort bien receu cet office que nous leur avons rendu, et dont
nous les avons informez par le sieur de Sainct-Romain , mais ils ne s’en sont
pas avancez davantage, disans tousjours qu’ils n’ont point ordre de rien re-
trancher de toutte la Poméranie ny de l’entière propriété de Wismar; ilz font
néantmoins bien connoistre qu’adjoustant Stetin à l’antérieure Poméranie la
Suède pourroit s’y porter. D’ailleurs les médiateurs nous ont laissé quelque
espérance que les Impériaux donneroient leur consentement pour Stetin et de
l’argent à Brandebourg pour en faciliter la cession, mais de la part des minis-
tres de Brandebourg nous ne voyons encores aucune disposition à le céder, à
quoy nous n’oublions rien de ce qui peut les y porter.
Nous envoyons à monsieur le maréchal de Turenne sur la suspension propo-
sée , |:et au cas qu’on n’en puisse pas convenir, nous avons creu estre à propos
de luy faire sçavoir que nous estimons utile d’essayer d’en faire une avec mon-
sieur de Bavière de concert s’il se peut avec les Suédois ou au moins laissant
en leur choix d’y estre compris, pourveu toutesfois que ladite suspension fust
avec de telles clauses que les forces dudict duc ne pussent tomber avec les
impérialles sur les Suédois, ce mal estant le pire qui nous pust arriver:|.
Les Imperiaux offrent pour Madame la Landgrave de partager par moitié ce
qu’elle prétend du landgrave d’Armstat
Georg II. von Hessen-Darmstadt (s. [ nr. 91 Anm. 5 ] ).
les pour sa satisfaction dont on n’est pas encores content. Je juge bien que
|:nous serons obligez d’attendre la response de Suède devant qu’il se puisse
rien conclurre pour les affaires de l’Empire:|.
Pour celles d’Espagne, vous verrez, Monsieur, |:ce que nous avons faict avec
les ambassadeurs de Holande:| par les escritz que nous envoyons. Ils ont eu
depuis diverses conférences |:avec les Espagnols:| et ne nous ont rien faict
sçavoir. Je ne sçais sy c’est que |:les Espagnols perdans l’espérance de pouvoir
conclurre avec nous assez tost pour sauver Dunkerque ne les pressent pas
tant:| ou s’ils font difficulté de |:passer l’article de Roses, celuy du duc Char-
les et de Don Edouard:| ou bien sy c’est que |:les ambassadeurs de Holande
désirent avoir nouvelles de leurs supérieurs, s’ils peuvent consentir avant la
ratification de cesser toutes hostilitez pour nous obliger à la mesme chose,
cherchans en toutes l’advantage des Espagnols et d’empescher les progrès de
la France:|.
Nous avons adverty de tout ce qui s’est passé |:monsieur Brasset, afin que si
on vouloit se servir de cette négotiation pour en tirer quelque mauvais effect
contre la France il pust avoir le moyen de s’en garentir:|.
Les nouvelles d’Anvers disent que l’armée des Holandois se met dans les gar-
nisons lorsqu’ils pouvoient facilement se rendre maistres des meilleures places
des ennemys, et que le mareschal de Grammont s’est séparé et a pris son
chemin par le pays du Liège. |:Je crains fort que leurs vaisseaux ne prennent
aussi quelque prétexte pour se retirer, estant certain qu’en Holande on appré-
hende autant la prise de Dunkerque qu’à Bruxelles:|. Je crois que |:vous au-
rez receu la proposition que nous ont faicte les ambassadeurs de Holande à
Osnabruk devant que le courrier que vous avez desseing de nous envoyer soit
party, et qu’il nous apportera sur cela vos ordres.:| J’espère que ceux de Suède
seront comme on le peut désirer, puisque |:le comte de La Garde est party de
la cour bien disposé, et que sa caballe est bien plus portée à la paix que celle
du chancelier Oxenstiern:| selon que l’escrit monsieur Chanut.
Vous ne pouviez, Monsieur, avoir une preuve plus certaine que les advis
qu’on vous a donné de l’extrémité des Espagnols et de leur résolution de sa-
tisfaire la France estoient fort bons et véritables que d’avoir |:veu si tost après
par nos dépesches ce qu’ilz ont offert par le moyen des Holandois:|.
Je me serviray fort avantageusement de ce qu’il vous plaist de me mander
|:auprès du comte de Trauttmansdorf qui peut bien juger que rien ne luy
sçauroit estre si utile et nécessaire que d’avoir par vostre moyen l’appuy de la
France:|.
Nous nous ressentons extrêmement obligez, messieurs mes collègues et moy,
de ce qu’il vous plaist, Monsieur, de faire agréer nos services. Il est vray qu’ilz
sont rendus avec grande passion, mais s’ils sont utiles, ce n’est qu’en ce que
nous nous sommes servis des lumières que vous avez eu agréable de nous
donner, qui ont plus que toutte autre chose contribué à ceste négotiation.