Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
188. Longueville, d’Avaux und Servien an Brienne Münster 1646 Oktober 8

10
[175] , [178] / 188/ [208] , [209]

11

Longueville, d’Avaux und Servien an Brienne


12
Münster 1646 Oktober 8

13
Ausfertigung: Ass. Nat. 276 fol. 217–222’ = Druckvorlage; Eingang nach Dorsalvermerken fol.
14
225A’, 227’ und 233’ der Beilagen: 1646 Oktober 16. Duplikat für Mazarin: AE , CP All. 62
15
fol. 62–66’. Kopien: AE , CP All. 67 fol. 67–70; AE , CP All. 78 fol. 104–107, jeweils ohne
16
Schlußabsatz. Druck: Mém. et Nég. III S. 263–270; Nég. secr. III S. 340–341, jeweils ohne
17
Schlußabsatz.

18
Empfangsbestätigung. Vermittlung durch die Generalstaaten ohne Wissen der Mediatoren von
19
Spanien befürwortet. Differenzen zwischen den spanischen Bevollmächtigten und Contarini in
20
der Portugalfrage. Verweis auf Beilagen. Kaiserliches Angebot an die Schweden: Vorpommern;
21
Kondominium für Wismar; Bremen und Verden; Zustimmung des Kurfürsten von Brandenburg.
22
Anfrage in Stockholm. Waffenstillstand geplant. Rechtfertigung der Bevollmächtigten gegenüber
23
den Klagen der bayrischen Bevollmächtigten. Baldige Weiterreise Roncallis nach Frankreich;
24
polnische Interessen. Wahrung der Interessen Basels. Beilage.

25
Nous avons receu vostre lettre avec celle de la Royne du 29 du mois passé,
26
ensemble la copie d’une lettre du duc de Bavières et de l’escrit présenté au
27
Roy par les Catalans. Les |:Espagnolz continuent de traitter avec nous par
28
l’entremise des ambassadeurs de Messieurs les Estatz et tesmoignent désirer
29
sans que nous en puissions comprendre le subject que cella ne soit pas sceu
30
par les médiateurs:|.

31
Il peut bien estre que les ministres d’Espagne ayent |:quelque dégoust d’eulx
32
à cause que monsieur Contarini a tousjours fort insisté qu’il falloit faire une
33
trêve pour le Portugal:| jugeant bien que sy la |:liberté demeure au roy
34
d’Espagne d’y faire la guerre, la République ne pourra estre si puissament
35
secourue:|; et comme ce point est extrêmement |:sensible aux Espagnolz:| et
36
qu’ils ont trouvé en cella |:les Hollandois plus favorables à

37
36 leur intention] im Klartext: leurs intentions.
leur intention:|,

[p. 540] [scan. 612]


1
ils ont mieux aymé s’addresser à eux, joinct le dessein qu’ils peuvent avoir
2
|:d’establir par ce moyen une liaison plus grande avec Messieurs les Estatz:|
3

33
3 et plus] im Duplikat: ou plus.
et qu’ils croyent aussy peut-estre |:d’obtenir plustost et plus efficacement
4
la paix de la France par leur entremise:|. Mais il est estrange d’ailleurs
5
qu’ilz ayent plus |:de confience en leurs propres ennemis qu’aux média-
6
teurs:|, veu mesmes que l’un d’eux est |:ministre

36
Gemeint ist Knuyt, der im Dienst des Pz.en von Oranien stand.
d’un prince qui paroist
7
leur estre favorable:|. Nous remarquons de plus qu’il est comme impossible
8
que lesdictz |:sieurs médiateurs n’ayent cognoissance de ce qui se passe:|
9
de quoy touttesfois ils ne |:tesmoignent aucune jalousie et l’ont souffert
10
jusques icy sans aucune plainte:|. Touttes ces choses nous donnent |:un
11
grand désir de descouvrir la véritable raison de cette procédure que nous
12
n’avons

34
12 encor] fehlt im Klartext.
encor pu pénétrer:|. Nous aurons l’œil ouvert pour éviter les pièges
13
que l’on nous pourroit tendre, et nous empescher s’il se peut d’en recevoir
14
aucun préjudice.

15
Pour faire voir ce qui s’est passé nous envoyons la copie de deux escrits

37
Beilagen 1 und 2.
, l’un
16
|:donné par les ambassadeurs de Messieurs les Estatz pour response à celluy

38
Beilage zu nr. 171.

17
qui fut mis entre leurs mains:| lorsqu’ils nous vinrent trouver à Osnabrug, et
18
qui a esté porté à la cour par le sieur de Farceaux; l’autre contient ce que
19
|:nous y avons répliqué:|. Et on a mis en marge quelques observations sur les
20
poinctz qui nous ont semblé mériter esclaircissement.

21
Voyant que

35
21 ce] ergänzt aus dem Duplikat; fehlt in der Druckvorlage.
ce qui retarde la conclusion du traicté dans l’Empire est la satis-
22
faction de la couronne de Suède, nous cherchons toutte sorte d’expédiens
23
pour la faciliter. Messieurs Oxenstiern et Salvius s’estoient plaints à nous
24
qu’on ne leur avoit jamais faict une proposition nette et bien expresse qui soit
25
obligatoire. Pour lever ce prétexte nous avons faict en sorte que les Impériaux
26
leur ont faict une offre formelle

39
Vgl. hierzu die Unterredung der Mediatoren mit den ksl. Ges. vom 3. Oktober 1646 ( APW
40
III C 2,1 S. 713f.).
, de laquelle nous leur avons auparavant faict
27
donner advis par le sieur de Saint-Romain qui a esté exprez à Osnabrug

41
Zur Reise Saint-Romains nach Osnabrück s. sein Memorandum (= Beilage 3).
.
28
Ceste offre est de leur laisser la Poméranie antérieure et la conseigneurie de
29
Wismar

42
Vgl. APW II C 3 S. XXVIf Anm. 2.
en leur donnant pour l’un et pour l’autre l’investiture de l’Empereur,
30
l’omologation dans les estatz de l’Empire et leur garantie ensemble [le]
31
consentement de l’électeur de Brandebourg; item de laisser l’archevesché de
32
Bremen et [l’]évesché de Verden pour en disposer à perpétuité par la cou-

[p. 541] [scan. 613]


1
ronne de Suède, à la charge de ne changer point l’estat et la forme de posséder
2
ces biens ecclésiastics qui a esté gardée jusques à présent. Cet office que nous
3
leur avons rendu a esté receu d’eux avec agréement; ilz ont promis de le faire
4
sçavoir à leur royne et de renouveller leurs instances pour avoir des ordres
5
favorables, mais ils ont tousjours persisté à dire qu’ils n’en avoient aucun de
6
se relascher quoyque les Impériaux ayent une opinion contraire, et que pour
7
|:les obliger à s’en descouvrir nous leur eussions faict entendre:| que nous
8
n’avions pas dict |:aux parties qu’ilz n’eussent point d’ordre afin de:| pouvoir
9
tirer d’eux ceste dernière déclaration. Ilz ont aussy promis de faire bientost
10
partir un officier d’armée qui est à ceste heure auprès d’eux, et d’escrire par
11
luy à monsieur Wrangel de la suspension d’armes. Nous y envoierons le sieur
12
de Croissy avec instruction de prier de nostre part monsieur le maréchal de
13
Turenne d’accorder s’il se peut une suspension généralle, |:mais au cas que les
14
Suédois s’i rendissent tropt difficilles d’en arrester une particulière avec mon-
15
sieur de Bavières à condition néantmoings qu’il sera au choix des Suédois d’y
16
estre compris:|, nous croyons qu’il y aura du temps assez pour escrire de la
17
cour audict sieur mareschal et pour luy donner les ordres que la Royne aura
18
agréables et jugera nécessaires.

19
Les députez de Bavières se plaignent grandement de ce qui se faict au-
20
jourd’huy contre leur maistre après tant de bons offices qu’il a rendu aux
21
couronnes. Ils disent qu’il a pu occuper partie des places que nous tenons
22
auprès du Rhein, et qu’il ne l’a pas voulu faire; que pour avoir recherché par
23
tous moyens l’amitié de la France, il est hay des princes de son party, qui luy
24
reprochent ce qu’il a faict pour nous, et la belle récompense qu’il en reçoit
25
aujourd’huy. Il leur a esté respondu que c’est au grand desplaisir de Leurs
26
Majestés que les choses sont réduictes en cet estat; |:qu’on l’avoit esvité au-
27
tant qu’on avoit peu et mis toutes choses au hazard pour ne tomber pas dans
28
cet inconvénient:| qui a esté préveu et prédict plusieurs fois; qu’il n’avoit tenu
29
qu’à leur maistre d’estre le plus heureux prince de l’Alemagne, pouvant de-
30
meurer armé et attendre en toutte seureté l’événement de la guerre |:en faisant
31
une suspension particulière qui tant de fois luy avoit esté offerte:|; que quand
32
les grandes armées sont engagées dans un dessein, il n’est pas bien aisé de les
33
retenir après quand on veut; que le seul remède que nous voiions, estoit de
34
faire une suspension généralle, à quoy nous travaillerions de tout nostre pou-
35
voir |:ou de convenir d’une particulière aux conditions dont il a cy-devant
36
esté parlé entre nous:|. Ils ne rejettèrent pas ceste offre, ny ne l’acceptèrent
37
pas aussy, disans qu’ils n’avoient point d’ordre de leur maistre, ce que nous
38
croyons aisément.

39
Nous leur déclarasmes que dans le traicté nous porterions leurs intérestz avec
40
plus de vigueur que nous n’avions jamais faict, et que nous l’avions dict net-
41
tement aux Suédois et au député mesme du prince Palatin, ce qui n’addoucit
42
que fort peu leur ressentiment qui paroissoit bien grand.

43
Le sieur Roncalis qui doit partir d’icy dans trois ou quatre jours pour aller
44
en France, nous a dict qu’il avoit ordre d’y parler de quatre choses princi-

[p. 542] [scan. 614]


1
pallement, la première d’exhorter à la paix à cause du grand besoing qu’en a
2
la chrestienté et le roy de Pologne en particulier pour avoir irrité un sy puis-
3
sant ennemy qui ne manquera pas de s’en ressentir. En second lieu il doit
4
recommander fortement les intérestz de monsieur le duc de Neubourg

38
Pgf. Wolfgang Wilhelm (1578–1653), 1613 zum Katholizismus konvertiert, seit 1614 Hg.
39
von Pfalz-Neuburg ( DBA 1391,375; Fries-Kurze). 1647 kam es zu neuen Auseinanderset-
40
zungen zwischen Pfalz-Neuburg und Kurbrandenburg im jülich-klevischen Erbfolgestreit
41
(s. [nr. 22 Anm. 10] ; Opgenoorth I S. 164–168).
,
5
pour lequel le roy son maistre a grande passion, disant qu’il entrera en
6
guerre avec l’électeur de Brandebourg sy celuy-cy la faict

36
6 audict duc] im Duplikat: l’électeur.
audict duc. Il a
7
dict aussy que ce roy luy conseillera de |:se mettre soubz la protection de la
8
France comme a faict l’archevesque de Trèves:|. La troisiesme chose dont
9
il nous a parlé, est de |:de n’ayder pas la couronne de Suède en la prétention
10
de retenir toute la Pommeranie:|. Et la quatriesme est que, sur ce qui a esté
11
représenté au roy de Pologne de la part de |:la Reyne pour l’exacte ob-
12
servation de la trêve avec la Suède:| ledict roy a faict une déclaration dont
13
ledict sieur Roncalis est porteur que son intention n’est pas de venir |:à
14
aucune rupture:| et nous croyons qu’il |:désireroit avoir les offices et l’inter-
15
position de la France pour obtenir une pareille déclaration de la reyne de
16
Suède:|.

17
Quand les plénipotentiaires de Suède |:estoient icy les seulz recherchez et
18
qu’on nous laissoit en arrière:|, nous

37
18 eussions] laut Duplikat statt avons in der Druckvorlage.
eussions esté bien aises d’avoir |:en main
19
cette dernière proposition:| pour faire valoir le moien que nous |:eussions eu
20
de les délivrer de la crainte des Polonois:|. Mais en l’estat où nous sommes à
21
présent, nous avons jugé qu’il |:estoit utille de les laisser dans cette apréhen-
22
tion pour les rendre plus traictables:| et sommes bien aises que le temps que
23
|:ce résident employera pour aller à la cour et y faire cette demande se puisse
24
escouller avant que les Suédois en sachent rien:|. Nous avons sceu depuis peu
25
le maréchal Horn a esté envoie en Livonie

42
Livland war 1625 von Schweden erobert worden ( Engel S. 331).
, afin que dans ceste province il se
26
trouvast un homme de commandement, au cas qu’il y eust quelque mouve-
27
ment du costé de la Pologne.

28
Et quant aux autres poincts nous avons dict au sieur Roncalis qu’il n’y a
29
aucun prince en la chrestienté qui désire la paix avec plus de passion que
30
Leurs Majestez, qui ont tesmoigné ce désir de sorte que personne dans ceste
31
assemblée n’en doute plus; que nous estimons qu’elles auront grand esgard
32
aux recommendations qui leur seront faictes de la part du roy de Pologne,
33
et quelles contribueront volontiers à l’accommodement des différens qui
34
sont entre l’électeur de Brandebourg et le duc de Neubourg, et que pour la
35
difficulté qui se trouvoit aujourd’huy au faict de la Poméranie, elle venoit

[p. 543] [scan. 615]


1
de la conduicte qu’avoient tenue les Impériaux qui avoient donné espérance
2
de la laisser toutte entière en un temps où ilz croyoient pouvoir par ce
3
moien séparer noz alliez d’avec nous, et que nous ne laissions pas pourtant
4
en gardant une fidélité entière à nosdictz alliez d’essaier à les faire conten-
5
ter de moins, et de nous emploier en faveur des Impériaux en une chose
6
qu’ils avoient faicte pour nous procurer du mal, et qui nuisoit à présent à
7
eux-mesmes.

8
Les députés de Messieurs des Ligues en la dernière assemblée tenue à Bade

33
Baden, Stadt im Aargau, Versammlungsort der Eidgenossen bei ihren Tagsatzungen.

9
nous ont escrit

34
Das Schreiben der Kantone an die frz. Ges. sowie an Kg. Ludwig XIV. (= Beilage 1 zu nr. 86)
35
und an Mazarin waren auf der Jahrrechnungstagsatzung vom 2. bis 18. Juli 1646 beschlossen
36
worden ( Viehl S. 24f., 28f.; zur Reaktion Frk.s s. ebd. S. 27–38).
et imploré le nom et l’autorité du Roy pour faire cesser les
10
poursuittes qui se font en la chambre impérialle de Spire contre la ville de
11
Basle , et encor quelques particuliers habitans d’icelle au préjudice de leur
12
liberté. Nous vous supplions, Monsieur, de le vouloir représenter, à ce qu’il
13
plaise à Leurs Majestez escrire au gouverneur de Spire

38
Kommandant von Speyer war ein sieur de Varenne ( Nég. secr. III S. 504; Diarium Wett-
39
stein
S. 3).
et à l’intendant de
14
justice

40
Vautorte (s. [nr. 75 Anm. 4] ).
d’empescher ces vexations et d’y tenir soigneusement la main. Nous
15
escrirons cependant à l’un et à l’autre, comme nous avons faict espérer par la
16
response

41
Das Schreiben konnte nicht ermittelt werden.
que nous avons faicte auxdictz Sieurs des Cantons. C’est une
17
affaire qui est juste et quand les Suisses s’addresseroient à l’Empereur pour
18
faire cesser ces poursuittes, il l’ordonneroit aussy selon que le docteur Wol-
19
mar luy-mesme nous en a assuré, mais il est glorieux au Roy qu’ils ayent
20
plutost recours à Sa Majesté.

21
Pour faire mieux comprendre ce qui s’est faict avec messieurs les plénipoten-
22
tiaires de Suède, nous vous envoyons la relation que le sieur de Saint-Romain
23
en a faict par nostre ordre.


24
Beilagen


25
1 Ass. Nat. 276 fol. 226–227: Responsion der spanischen Gesandten auf die französischen
26
Poincts plus importans, [Münster] 1646 Oktober 1, Kopie. Weitere Kopien: AE , CP All. 78
27
fol. 54–55’; ebd. fol. 56–57; AE , CP All. 62 fol. 45–46; Druck einer it. ÜS, datiert auf den
28
8. Oktober: Siri VIII S. 887–889.

29
2 Ass. Nat. 276 fol. 228–233: Replik der französischen Gesandten auf die spanische Respon-
30
sion
, [Münster] 1646 Oktober 3, Kopie. Weitere Kopien: AE , CP All. 62 fol. 47–50; AE , CP
31
All. 67 fol. 24–26; AE , CP All. 78 fol. 58–60’. Druck einer it. ÜS: Siri VIII S. 889–895.
32
Abweichender Vorentwurf: AE , CP All. 67 fol. 27–30.

[p. 544] [scan. 616]


1
3 Ass. Nat. 276 fol. 223–225’: Memorandum Saint-Romains anläßlich seiner Rückkehr aus
2
Osnabrück, [Münster 1646 Oktober 7], Ausfertigung (nicht unterzeichnet) = Druckvorlage;
3
Kopien: AE , CP All. 67 fol. 37–37’

49
Beilage zu: Saint-Romain an [Chavigny], Münster 1646 Oktober 8, Ausf.: AE , CP All. 67
50
fol. 75–76.
; AE , CP All. 61 fol. 387–387’, datiert auf den
4
25. September 1646.

5
Nach Unterredung der französischen Gesandten mit den Mediatoren kaiserliches Angebot an
6
Schweden: Bremen; Verden; Kondominium für Wismar; Vorpommern mit Zustimmung Kur-
7
brandenburgs
. Überbringung des Angebots durch Saint-Romain. Schwedische Reaktion. Un-
8
terredung
mit Salvius: Ratschlag an Frankreich, sich nachdrücklich in Stockholm für das kai-
9
serlich
-schwedische Abkommen einzusetzen; Friedenswille Johan Oxenstiernas aus persönlichen
10
Gründen. Aussicht auf Waffenruhe; baldige Entsendung des schwedischen Kommissars Brandt
11
zu Wrangel; Notwendigkeit einer Waffenruhe. Unterrichtung Contarinis von Saint-Romains
12
Osnabrück-Reise.

13
Messeigneurs les ambassadeurs du Roi aians rendu compte à messieurs les médiateurs de
14
leur voiage d’Osnabrugk et fait considérer que les plénipotentiaires de Suède se plai-
15
gnoient avec raison que le comte de Trautmansdorff ne leur avoit jusques là fait aucune
16
offre formelle pour la satisfaction de leur couronne et s’estoit contenté de proposer pour
17
cela la Poméranie et quelques autres Estats sans se déterminer à rien de certain. Messieurs
18
les médiateurs se chargèrent d’en faire remonstrance, et deux jours après monsieur Conta-
19
reni vint offrir de la part des Impériaux l’archevesché de Bremen et l’évesché de Ferden à
20
perpétuité, la cosseigneurie de la ville de Wismar, la Poméranie antérieure avec le consen-
21
tement de l’électeur de Brandenbourg et la garantie de l’Empereur et des estats de l’Em-
22
pire pour le tout. Monsieur Contareni promit encore que les Impériaux n’obmettroient
23
rien pour procurer aussi le consentement du duc de Meckelbourg touchant la cosseigneu-
24
rie de Wismar.

25
Messeigneurs les ambassadeurs m’envoièrent à Osnabrugk pour informer les Suédois de
26
ce que dessus et savoir si depuis leur séparation

51
Die frz. Ges. hatten sich bis zum 28. September 1646 in Osnabrück aufgehalten.
ils n’avoient point receu d’ordre de
27
Suède qui leur donnast lieu de condurre sur cette proposition. Ces messieurs receurent
28
cette offre

52
Zur Unterredung Saint-Romains mit den schwed. Ges. vgl. APW II C 2 nr. 198 S. 488–494.
avec grand’joie et firent cas de ce qu’on leur laissoit les éveschez à perpétuité
29
et plus encore de ce que les Impériaux estoient entrez en négo〈tiation〉 avec l’électeur de
30
Brandenbourg pour se charger de son desd〈ommagement〉. Ils dirent seulement que la
31
Suède ne pouvoit part〈ager〉 avec personne la ville de Wismar à cause du vois〈inage〉
32
des Danois, ni se passer de celle de Stettin, et qu’il falloit contenter l’armée de Suède, mais
33
au reste ils semblèrent acquiescer à tout; leur résolution néantmoins fut d’attendre la res-
34
ponse de Suède, où ils promirent 〈d’escrire〉 encore favorablement pour y disposer les
35
esprits à la paix. Je leur dis alors, selon l’ordre que j’en avois, que Messieurs les Estats
36
continuoient à presser vivement nostre accommodement avec les Espagnols et leur fis
37
voir, que s’il se faisoit 〈avant〉 que leur response fust venue, cela porteroit grand préju-
38
dice aux affaires d’Allemagne. Ils en demeurèrent d’accord et m’asseurèrent qu’ils estoient
39
très disposez de leur costé à avancer les affaires, qu’ils n’avoient point besoin d’estre d’a-
40
vantage sollicitez pour cela, et qu’il falloit tourner nos offices du costé de Suède, et ils me
41
demandèrent si messeigneurs les ambassadeurs n’avoient pas escrit à la reine et tesmoignè-
42
rent que leurs lettres et leurs instances seroient grandement considérées.

43
Monsieur Salvius me tesmoigna séparément grande affection à la paix et alléga plusieurs
44
raisons pour lesquelles il estimoit que nous devions agir vigoureusement à la cour de
45
Suède, dont la principale est que cela autoriseroit ceux qui désirent la paix et leur donne-
46
roit moien d’amener les autres à leur avis. Il dist qu’il avoit escrit en particulier à la reine,
47
que nostre traitté estant fait avec les Impériaux il y avoit péril de traîner l’accommode-
48
ment de Suède, et qu’il estoit nécessaire de se résoudre promptement.

[p. 545] [scan. 617]


1
Monsieur Oxenstiern paroît aussi fort bien disposé; il m’asseura qu’il avoit escrit favora-
2
blement nos raisons et nos remonstrances à monsieur son père, et l’opinion de monsieur
3
Salvius est qu’il a grand désir et grand intérest de retourner bientost en Suède.

4
Oxenstierna möchte nach dem Tod seines Vaters Kanzler werden und hat weitere private
5
Gründe, bald nach Schweden zurückkehren zu wollen.

6
Quant à la suspension d’armes, ils persistent dans la résolution qui a esté prise sur ce sujet
7
avec messeigneurs les ambassadeurs, et le commissaire Brandt

46
Peter Brandt (seit 1646:) till Langwedel och Brook (1609–1648) war seit 1642 Kommissar bei
47
der schwed. Armee in Deutschland ( APW II C 3 nr. 22 S. 34 Anm. 1). 1647 befand er sich als
48
ein schwed. Unterhändler bei den Ulmer Waffenstillstandsverhandlungen ( Immler S. 409f.).
, qu’ils despeschent à mon-
8
sieur le mareschal Vranghel pour cette affaire, devoit pa〈rtir〉 dans un jour ou deux, et
9
ces messieurs ne doutent point que la chose ne réussisse. Ils m’ont dit qu’aians autrefois
10
demandé à monsieur Torstensohn son avis touchant une suspension d’armes, il leur avoit
11
respondu qu’elle seroit fort à propos lorsque l’on verroit toutes choses disposées à une
12
conclusion, parce que si on publioit d’abord la 〈paix〉 en leur armée, et que l’on n’eust
13
pas en mesme temps de quoi contenter la soldatesque, ce qui seroit presque impossible, ils
14
se tiendroient unis en un corps, et ne se lairroient pas séparer aisément, au lieu que pen-
15
dant une suspension d’armes on auroit moien de les préparer à la paix et de prendre son
16
temps et ses mesures pour les séparer.

17
Comme j’eus rendu compte de mon voiage à messeigneurs les ambassadeurs, ils m’ordon-
18
nèrent d’en informer monsieur Contareni sans tesmoigner que cette proposition est agrée
19
aux ambassadeurs de Suède, ni qu’ils fussent capables de se relascher de leurs anciennes
20
prétentions. Cela le mit en fort mauvaise humeur contre les Suédois, il pa〈rla〉 long-
21
temps contr’eux et conclud: „Je vois bien que nous n’aurons point de paix.“

22
Je respondis: „Nous l’aurons, Monsieur, s’il plaît à Dieu, mais il en coustera plus aux
23
Impériaux qu’ils ne viennent d’offrir.“

24
„Comment!“ reprit-il. „Pensez-vous qu’on donnera toute la Poméranie aux Suédois? Cela
25
ne sera jamais.“

26
Je répliquai: „Ils la prétendent tousjours, et si on les pouvoit porter à se contenter de
27
Stettin avec l’antérieure Poméranie, on feroit un grand service aux Impériaux.“

28
Monsieur Contareni fut quelque temps sans respondre et puis me demanda brusquement:
29
„Les ambassadeurs de Suède ont-ils pouvoir de condurre si on leur donne encore
30
Stettin?“

31
Ma response fut que je ne le croiois pas, et qu’ils prétendoient que le comte de Traut-
32
mansdorff leur avoit offert toute la Poméranie. Cela fit encore crier monsieur Contareni
33
contr’eux; il dist que tantost ils se plaignent qu’on ne leur a fait aucune offre formelle, et
34
tantost ils prétendent qu’on leur a offert toute la Poméranie avec l’archevesché de Bre-
35
men, l’évesché de Ferden et la ville de Wismar. Je respondis que les ambassadeurs de
36
Suède ne prétendent pas qu’on leur aie fait une offre formelle de toute la Poméranie, de la
37
ville de Wismar, de Bremen et Ferden, mais ils maintiennent que lorsuqe le comte de
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Trautmansdorff leur en a fait parler, son intention estoit de leur en faire l’offre formelle
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s’ils eussent voulu l’escouter, et qu’il n’est pas raisonnable qu’il se prévale aujourd’hui de
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l’accommodement qu’il a fait avec nous pour leur faire perdre et leur accorder moins qu’il
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n’a eu intention de faire.

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Sur ce que les ambassadeurs de Suède m’avoient tesmoigné qu’ils seroient bien aises que
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les ministres de l’Empereur qui sont à Osnabrugk, leur fissent les mesmes offres que je
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leur avois faittes, monsieur Contareni me dist que le comte de Lemberg en avoit ordre

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Lamberg und Krane waren am 3. Oktober 1646 von Trauttmansdorff und Nassau mit der
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Überbringung des Satisfaktionsangebots an die Schweden beauftragt worden ( APW II A 5
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nr. 44 S. 84) und hatten es am 5. Oktober mitgeteilt ( APW II C 2 nr. 198 S. 492).
,
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et qu’il n’y manqueroit pas.

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