Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
180. Memorandum Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens für Ludwig XIV Münster 1646 Oktober 1
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Münster 1646 Oktober 1
Ausfertigung: Ass. Nat. 276 fol. 209–215 = Druckvorlage; Eingang nach Dorsal fol. 215’: 1646
Oktober 9. Duplikat für Mazarin: AE , CP All. 62 fol. 16–22’. Kopien: AE , CP All. 67 fol.
8–12’; AE , CP All. 78 fol. 40–46’; ebd. fol. 125–127. Druck: Mém. et Nég. III S. 255–263;
Nég. secr. III S. 337–338.
Ergebnis der Osnabrücker Gespräche: Einholung neuer Anweisungen aus Stockholm; Schreiben
der französischen Bevollmächtigten an Chanut und Königin Christina; Verzicht Schwedens auf
einen Teil Pommerns bei Überlassung Stettins? Zustimmung der schwedischen Gesandten zu
einer Waffenruhe. Unterrichtung der Mediatoren. Geldentschädigung Kurbrandenburgs vorge-
schlagen. Unterbreitung des jüngsten spanischen Angebots durch die Generalstaaten: Abtretung
der Eroberungen in den Niederlanden und in der Franche-Comté sowie des Roussillon an Frank-
reich; kein Verzicht auf Rosas; fünfundzwanzigjähriger Waffenstillstand für Katalonien; Junktim
des französisch-spanischen mit dem französisch-kaiserlichen Frieden; Einbeziehung Herzog Karls.
Französische Antwort. Beschleunigung der Verhandlungen von den spanischen und niederländi-
schen Gesandten angestrebt. Mißtrauen gegenüber den Generalstaaten.
Nous sommes retournez d’Osnabrug d’avant-hier seullement y ayans trouvé
tant de difficultez que nous avons esté obligez d’y faire un plus long séjour
que nous ne pensions. Messieurs les plénipotentiaires de Suède sont demeurez
d’accord que la paix est utile à l’une et l’autre couronne, ils tesmoignent la
désirer comme nous et nous les avons enfin disposez d’y apporter touttes les
facilitez qui dépendront d’eux, mais ils ont tousjours soustenu que les offres
qui leur avoient esté faictes par les Impériaux estoient pures et simples et
qu’on estoit obligé de leur faire valoir et fournir le consentement des intéres-
sez. Quand nous leur avons remonstré l’impossibilité, et qu’ils ont esté pres-
sez d’entrer en quelque expediént, ils se sont défendus sur leurs ordres. Ils ont
dict néantmoins qu’ils avoient faict sçavoir à Stocholm la peine qu’il y avoit
d’obtenir touttes leurs demandes, qu’ils espéroient d’avoir bientost response
et nouvelle instruction, et qu’ils en escriroient encor et porteroient les choses
dans le tempérament autant qu’il seroit en leur pouvoir; ils nous ont mesme
convié d’en escrire, comme nous avons faict à l’heure mesme au sieur Chanut
et sommes sur le poinct d’envoier un courrier qui luy portera une seconde
dépesche de nostre part avec une lettre à la royne
ses instances.
Ce qui nous a paru après avoir souvent conféré avec lesdictz sieurs plénipo-
tentiaires, avec les députez de Brandebourg et les Impériaux aussy, est que les
Suédois pourront se contenter de moitié de la Poméranie en retenant Stetin
qui faict partie de l’autre et que l’électeur se résoudra plutost à touttes extré-
mitez que de n’avoir pas ceste ville qui est sy fort désirée de part et d’autre
que ce seul poinct est capable d’arrester le traicté.
Nous avons disposé les ambassadeurs de Suède d’entendre cependant à une
suspension d’armes, ayant esté résolu qu’on dépeschera de part et d’autre à
monsieur le maréchal de Turenne et à monsieur Wrangel pour leur donner
advis que nous estions tombez d’accord avec les Impériaux de faire une sus-
pension de six sepmaines ou deux mois, mais que nous avions remis à eux
d’en arrester les conditions avec les généraux du party contraire, ce que nous
les prierions de faire promptement sy les choses n’estoient en tel estat quand
ils recevront noz lettres que la suspension fust pour apporter un préjudice
notable aux affaires.
Nous fismes ceste ouverture auxdicts ambassadeurs sur ce qui en avoit esté
dict au sieur de Saint-Romain par les médiateurs . Nous fusmes hier les infor-
mer de ce qui s’est passé en nostre voyage, leur faisans voir que les Impériaux
s’estans beaucoup eslargis avec les Suédois pour les obliger à s’accommoder
sans nous, ilz n’avoient pas eu la paix pour cela, mais l’avoient rendue plus
difficile et que nostre plus grande peine aujourd’huy estoit de deffaire pour
leurs intérestz ce qu’ilz avoient faict contre nous. Les médiateurs se chargè-
rent de faire rapport de tout au comte de Trautmansdorff, et ne se passa rien
en ceste conférence qui mérite d’en donner advis sinon qu’en leur représen-
tant que la possession de Stetin estoit ce qui nous sembloit le plus malaisé à
ajuster, et que les Suédois ne s’en départiroient pas, et disans que l’Empereur
devoit faire effort pour récompenser en terres l’électeur, ils respondirent que
jamais l’Empereur ne se déferoit d’un poulce de terre, mais que l’on pourroit
faire accorder dans une diète une somme d’argent comme d’un, ou de deux
millions de risdales qui seroient donnez audict électeur. Ce moien nous sem-
bleroit fort bon s’il estoit practiquable, non pas tant à l’esgard de l’électeur
que de la couronne de Suède qui aymeroit peut-estre autant toucher ceste
somme que de garder Stetin, mais comme l’Empereur se porteroit aisément à
cet expédient qui ne luy cousteroit rien, aussy n’estimons nous pas que les
estats de l’Empire espuisez comme ils sont, y donnent leur consentement.
Au retour de chez les médiateurs, nous fusmes visitez par les ambassadeurs de
Messieurs les Estatz. Ils nous dirent avoir eu quatre conférences avec les mi-
nistres d’Espagne depuis leur voyage d’Osnabrug, qu’en la première il n’y
avoit eu que l’archevesque de Cambray et Brun à cause de l’indisposition du
comte de Penaranda, en la seconde ils y estoient tous trois, que Penaranda ne
se trouva pas en la troisiesme et que la quatriesme fut avec monsieur Brun
tout seul. Ils nous |:parlèrent sur tous les poinctz qu’ilz avoient eu de nous
par escrit et nous donnèrent des responses qui aprochent fort de ce que nous
désirons,:| mais quand il fut question de |:s’expliquer sur la cession des
conquestes du Païs-Bas et Franche-Comté, du Roussillon et Rozes et de la
trefve en Catalogne:| ils hésitèrent longtemps disans qu’ils avoient bien
connu que |:les Espagnolz ne s’esloigneroient pas d’accorder à la France ce
qu’elle prétendoit, mais qu’ilz ne s’estoient pas encor entièrement ouvertz sur
cella:|.
Nous repartismes auxdicts sieurs ambassadeurs que lorsque nous leur
|:avions confié un escrit et que nous estions entrez en matière avec eux:| nous
avions présupposé que les |:ministres d’Espagne leur déclareroient nettement
leurs intentions pour nous les faire savoir:|; que nous croyons bien que leurs
|:conjectures et leur opinion estoient bien fondées,:| mais que sans une |:dé-
claration formelle et expresse de la part des Espagnolz et sans estre asseurez
de ces trois principaux poinctz nous ne pouvions passer plus avant et que
nous les prions de le dire ainsy au comte de Penaranda:| de nostre part. Après
plusieurs autres discours que nous eusmes sur ce suject le sieur Pau ayant
conféré avec les sieurs Donia et Clam ses collègues s’excusa, et apporta quel-
ques raisons qui l’avoient empesché de nous dire d’une suitte ce qui |:leur
avoit esté confié sur lesdictz poinctz:|, et puis il dit qu’ilz avoient |:parole des
Espagnolz qu’ilz laisseroient au Roy:| touttes ses conquestes dans le Pays-Bas
et Franche-Comté; que la paix estant faicte on pourroit eschanger quelques
places pour la commodité mutuelle, de quoy |:Messieurs les Estatz seroient
les entremetteurs et que les places seroient déposées:| en leurs mains; que le
|:comté de Roussillon demeureroit au Roy:|. Pour Rozes que les Espagnols
avoient tousjours dict que c’estoit une ville de la Catalogne scituée au delà des
montz et que le Roussillon ne s’estendoit que jusqu’au Col de Pertuis, qu’ils
n’avoient point jusques là |:donné parolle de cedder cette place, que toutes-
fois on avoit assez cognu qu’ilz la pourroient quitter comme le reste:|. Quant
à |:la Catalogne qu’ilz avoient gaigné sur eux de les faire condescendre à une
trêve de vingt-cinq années:|.
On leur dist qu’il seroit bon qu’ilz |:prissent tout cella par escrit des mi-
nistres d’Espagne:|, et ils respondirent que |:c’estoit desjà chose faicte:|. Ils
adjoustèrent que les Espagnols prétendent que la paix se fera en mesme temps
avec l’Empereur, et que les intérestz du duc Charles seront aussy terminez par
le traicté. Sur tous lesquelz poinctz lesdicts sieurs ambassadeurs nous repré-
sentèrent qu’ils avoient efficacement défendu touttes les prétentions de la
France et |:disputé fort longtemps contre les plénipotentiaires d’Espagne:|.
Après les avoir |:remercié de tant de bons offices:| nous remismes à les voir
aujourd’huy pour leur faire response, leur disans néantmoins par avance que
sy l’Empereur vouloit traicter avec nous et noz alliez rien n’empescheroit que
le tout ne fût arresté en mesme temps. Quant au duc Charles, que ses affaires
n’avoient aucun rapport avec celles d’Espagne, que sy l’on vouloit faire la
paix avec la France, une des conditions devoit estre que le roy d’Espagne
n’assisteroit directement ny indirectement ledict duc. Outre plusieurs dis-
cours tenus sur ce suject ilz rapportèrent que les ministres d’Espagne disoient,
sy la France ne veut pas restituer au duc de Lorraine tous ses Estatz, qu’on luy
en rende au moins une partie, et puis comme nous fusmes levez le sieur Paw
|:parla de quelque entretènement et que l’on en convienne à Muster afin que
l’Empereur et le roy d’Espagne n’ayent pas la honte d’avoir abandonné ce
prince:| qui sert actuellement dans leur party.
Nous jugeasmes pour deux principales raisons ne devoir pas |:rejetter ce der-
nier expédient et leur donnasmes espérance qu’on y pourroit entendre, et
mesmes donner quelque récompense ailleurs audit duc:|. La première raison
fut qu’il nous a esté mandé depuis peu que |:l’on a mis en question s’il estoit
plus utille que cette affaire fust traictée à Muster ou qu’elle fust remise à la
cour:|, et voyans que les |:ennemis se portent eux-mesmes à ce qu’on peut
désirer, nous n’avons pas creu devoir négliger une si belle occasion:|. L’autre
est que ceste négotiation nous peut |:donner du temps:| non seulement pour
avoir |:response de la cour sur nostre dernière dépesche :|, mais peut-estre
encor |:pour voir le succez du siège de Lérida et de celluy de Dunkerke:|,
estant important comme nous l’avons desjà escrit qu’il ne |:paroisse pas que
nous affections les longueurs, mais qu’elles viennent des choses mesmes et de
la difficulté des affaires:| afin de maintenir la bonne disposition que nous
font paroistre Messieurs les Estatz et leurs ambassadeurs, et pour destourner
|:les résolutions qu’ilz pourroient prendre s’ilz cognoissoient que nous fis-
sions les difficilles lorsque l’on nous offre des conditions si avantageuses:|.
Ce qui nous a faict aussy connoistre que |:les Espagnolz et eux:| désirent
d’avancer le traicté, est que quand on a dict aux premiers que les ratifications
seroient longues à venir, ils ont respondu qu’elles n’estoient pas nécessaires
puisqu’il y a clause dans les pouvoirs des plénipotentiaires des deux couron-
nes qui approuve tout ce qui sera par eux négotié. Ils dirent de plus que le
traicté estant signé les hostilitez devoient cesser sans qu’il fût besoing d’atten-
dre pour cet effect la ratification, et le sieur Pau qui commença justement à
faire son rapport par ce poinct, nous demande sy nous ne l’entendions pas
ainsy. Il fut respondu que ces clauses estoient ordinaires en tous les pouvoirs,
qui ne prenoient pourtant leur force que de la ratification, mais que nous
apporterions touttes les facilitez possibles à la prompte conclusion du traicté
que nous souhaitions plus que personne.
L’importance des affaires mériteroit bien que ceste dépesche fust plus esten-
due, mais on s’est contenté de la nue et sommaire relation du faict ayant esti-
mé qu’il |:valloit mieux agir dans une conjuncture si favorable que d’escrire:|,
mais nous de devons pas omettre qu’il nous |:reste un soubçon qui:| nous
donne peine de ce que |:les Espagnolz s’ouvrent si confidemment à ces Mes-
sieurs les Hollandois et tiennent cachée aux médiateurs toutte cette négotia-
tion dont le secret:| nous a esté très recommandé. Nous appréhendons que ce
ne |:soit pas sans quelque desseing:| et ce qui nous |:entretient dans cette
crainte:| est la nouvelle qui se dit à Munster du jour d’hier, que l’armée de
Messieurs les Estatz est retirée de la Flandre, ce qui donne moyen aux enne-
mis de ramasser touttes leurs forces pour secourir Dunquerque, et qui |:ne
s’accorde pas avec tant de bonne volonté que leurs ambassadeurs nous font
icy paroistre:|. Nous apporterons tous les soings possibles pour éviter qu’il
ne soit faict aucun préjudice à |:la France par cette négotiation:| et espérons
d’avoir le |:temps d’attendre les ordres de la Royne:|.