Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
139. Longueville, d’Avaux und Servien an Brienne Münster 1646 September 3

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–/ 139 / [ 153 ]

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Longueville, d’Avaux und Servien an Brienne


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Münster 1646 September 3

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Ausfertigung: Ass. Nat. 276 fol. 122–131 = Druckvorlage; Eingang nach Dorsal fol. 131’: 1646
23
September 11. Duplikat für Mazarin: AE , CP All. 61 fol. 326–333’. Kopien: AE , CP All. 77
24
fol. 335–338, unvollständig; AE , CP All. 66 fol. 351–358. Druck: Mém. et Nég. III
25
S. 223–234; Nég. secr. III S. 291–293.

26
Kein Eingang neuer Schreiben vom Hof. Unterredung mit Pauw, Clant und Ripperda: nieder-
27
ländische Kritik an französischem Memorandum [= Beilage zu nr. 130]; Zurückweisung der
28
Kritik; Versicherung der Bündnistreue durch niederländische Gesandte. Kaiserliche Bedingungen
29
für eine Überlassung des Besatzungsrechts in Philippsburg. Französische Zurückweisung der kai-
30
serlichen Ultima generalis declaratio. Verhalten der Kaiserlichen auf Verleumdung Frankreichs
31
angelegt? Würdigung der Mediatoren. Drängen auf Auslagenerstattung und auf Besoldung Beau-
32
regards .

[p. 403] [scan. 475]


1
Nous n’avons point eu de dépesche de la cour ceste sepmaine, ny aucun advis
2
de ce qui en peut avoir esté cause. Et comme dez la précédente nous avons
3
respondu à tous les mémoires qui nous ont esté envoiez, il nous reste seule-
4
ment à rendre compte d’une conférence que nous avons eue avec les ambassa-
5
deurs de Messieurs les Estatz.

6
Ce fut au suject de l’escrit que nous leur donnasmes ces jours passés duquel
7
nous vous avons envoié copie

42
Beilage zu nr. 130.
contenant la response à l’instance faicte pour
8
l’acceptation du neuvième article. Nous avons connu que |:cet escrit donne
9
de l’inquiétude à monsieur Paw:|. Il nous vint trouver avec deux de ses collè-
10
gues , les sieurs Riperda et Klam, les autres estans pour lors absens. Il dist
11
qu’avant faire tenir nostre response à leurs supérieurs ils avoient jugé à propos
12
de s’esclaircir avec nous sur certains poinctz sur lesquels ils nous prioient de
13
trouver bon qu’ils pussent dire avec liberté leurs sentimens, croyans que peut-
14
estre |:nous jugerions les devoir changer et n’y persister pas:|, et puisque
15
nous tesmoignions de vouloir non seulement continuer les alliances mais les
16
affermir et estraindre davantage s’il se pouvoit qu’il ne seroit peut-estre |:pas
17
à propos de faire maintenant des plainctes:|.

18
Le premier poinct et le moins important est que nous n’avions faict mention
19
que des sieurs Paw et Klam encor que le sieur de Riperda fût à Munster aussy
20
bien qu’eux.

21
Le second qu’il estoit dict que par l’ouverture faicte de la part du Roy aux
22
Espagnols il estoit pourveu aux intérestz de Messieurs les Estatz les plus es-
23
loignez , et à un cas qui ne pouvoit arriver que dans trente années, que lesdicts
24
Sieurs Estatz lisans cet article pourront croire que leurs députés seront conve-
25
nus du terme de trente années pour leur trefve, de quoy ils n’ont eu aucun
26
ordre, et la chose est encors tout à faict indécise.

27
Le troisième poinct est celuy où il est dict que lesdicts sieurs ambassadeurs
28
mettent en doute les choses clairement décidées par les traictés, sur quoy ils
29
représentèrent que se trouvant du doute dans l’interprétation, c’estoit à leurs
30
supérieurs et non à eux d’en expliquer le sens.

31
Sur le quatrième parlant de l’inexécution desdicts traictés ilz assurèrent que
32
jamais leur intention n’avoit esté de contrevenir aux traictés, et s’efforcèrent
33
de nous le persuader et de justifier tout ce qui s’est faict jusqu’icy.

34
Le cinquième et dernier poinct est celuy auquel lesdicts sieurs ambassadeurs
35
ont plus de part et d’intérest, et sur lequel aussy ils ont plus fortement insisté.
36
C’est au suject de la raison dont nous nous sommes servis pour faire voir
37
qu’après l’expiration de leur trefve le Roy ne pourroit pas déclarer avec justice
38
de vouloir rompre la paix que Sa Majesté auroit faict avec l’Espagne à faute de
39
continuer ladicte trefve, puisque les principaux intéressés qui sont Messieurs
40
les Estats ont déclaré par l’escrit du 24 may dernier que la trefve estant finie
41
le roy d’Espagne peut rentrer en guerre.

[p. 404] [scan. 476]


1
Le sieur Paw remarquoit aussy avec sentiment ce que nous avons dict de
2
l’avantage que les Espagnols tirent de ceste déclaration et des copies authen-
3
tiques qu’ilz en ont envoié en Espagne et ailleurs. Il s’est efforcé de nous
4
persuader que ladicte déclaration ne faisoit aucun préjudice à celle que les
5
Espagnols ont faicte de la liberté et souveraineté des Provinces-Unies, et
6
qu’elle n’a point d’autre force ny d’autre signification que celle que le mot
7
de trefve emporte avec soy, puisque touttes les trefves estans expirées il est
8
certain que la guerre se peut justement recommencer par l’un ou l’autre des
9
partys.

10
Il fut respondu auxdicts sieurs ambassadeurs que le désir de vivre en toutte
11
bonne correspondance avec eux nous avoit obligé de leur dire franchement ce
12
qui estoit remarqué en nostre escrit, y ayans mesmes esté conviez et comme
13
contraincts par l’instance pressante qu’ils nous ont faicte sur le neuvième ar-
14
ticle , et qu’avec la mesme frachise nous leur respondrions sur chacun desdicts
15
poincts.

16
Au premier, qu’il n’y avoit nulle difficulté, estant un erreur provenu de ce que
17
lorsque l’escrit avoit esté dressé le sieur de Riperda n’estoit pas à Munster, et
18
qu’il y estoit retourné quand il leur avoit esté présenté, que puisqu’ilz le dési-
19
roient , nous mettrions volontiers le nombre de trois, où il est dict qu’ils n’ es-
20
toient que deux.

21
Au second, que lesdicts sieurs ambassadeurs nous ayans souvent dict que les
22
Espagnols avoient offert de faire la trefve de vingt ou trente ans, nous nous
23
estions arrestez au terme le plus esloigné, quoyqu’ilz nous eussent dict qu’il
24
n’y avoit encor rien de déterminé, et qu’ainsy l’on avoit mis un nombre cer-
25
tain pour un incertain, par lequel il ne s’entendoit autre chose que le temps
26
dont il sera convenu pour la trefve de Messieurs les Estats que nous croyons
27
ne pouvoir estre d’une durée guières moindre, puisqu’il est en leur liberté de
28
la faire pour autant de temps.

29
Pour le troisième poinct qui concerne le doute qui a esté faict de leur part sur
30
l’obligation des traictés nous leur avons respondu qu’avec grande raison nous
31
avions faict ceste remarque, puisque véritablement l’on s’estoit estonné dans
32
le conseil du Roy que lesdicts sieurs ambassadeurs eussent hésité sur des obli-
33
gations qui sont sy expresses dans les traictés de 1635

41
Frz.-ndl. Allianzvertrag von 1635; Druck: DuMont VI,1 S. 80–85.
et 1644

42
Frz.-ndl. Allianzvertrag von Den Haag vom 1. März 1644 (Druck: DuMont VI, 1
43
S. 294f.).
, et qu’il se fust
34
trouvé des esprits capables de faire |:une distinction d’intérestz et de soustenir
35
que l’on estoit allié avec le Roy pour une partie de son royaume et non pour
36
l’autre:|, qui estoit une interprétation nouvelle et jusqu’icy inouïe.

37
Touchant l’inexécution desdicts traictés qui estoit le quatrième point, nous les
38
priasmes de considérer sy nous n’avions pas eu raison d’en faire mention,
39
puisque la vérité estoit que la France avoit satisfaict amplement à touttes ses
40
obligations, et au delà, ayant fourny non seulement le subside ordinaire, mais

[p. 405] [scan. 477]


1
encore l’extraordinaire, et envoie partie de son armée pour fortifier celle de
2
Messieurs les Estatz et pour leur donner plus de moien d’entreprendre sur
3
l’ennemy commun; que néantmoins ils ont mis fort tard en campagne et don-
4
né lieu aux ennemis de tourner touttes leurs forces contre l’armée du Roy qui
5
en a esté exposée à un grand péril devant Courtray; que faute de vaisseaux qui
6
devoient estre prests dez le mois de may Dunkerke avoit esté muny et Mar-
7
dich secouru; qu’encor à ceste heure leur armée estoit sans action, et que les
8
Espagnols disoient partout qu’ils estoient assurez et n’avoient rien à craindre
9
de Messieurs les Estats, jusques là qu’il se publioit que lesdicts Sieurs Estatz
10
estans sur le poinct de retirer leurs trouppes dans les garnisons, les Espagnols
11
devoient faire passer de Flandre en Alemagne un grand secours. Sur quoy
12
nous les priasmes de considérer quel blasme encourroient Messieurs le Estatz
13
sy les affaires venoient à recevoir par là du changement dans l’Empire, ce qui
14
sans doute feroit cesser les traictés et osteroit partout l’espérance de voir la
15
paix restablie. Nous leur disions de plus qu’ils se souvinssent des vives instan-
16
ces qu’ilz nous avoient cy-devant faictes pour le restablissement des princes
17
Palatins, et que ce n’estoit pas le moien de contraindre l’Empereur et le duc
18
de Bavières à la création d’un huictiesme électorat en faveur de ceste maison,
19
et à leur rendre la plus grande et meilleure partie de ce qui a esté usurpé sur
20
eux; qu’au reste ces plaintes ayans esté faictes à Messieurs les Estatz par mon-
21
sieur de La Thuilerie et par le sieur Brasset, nous les avions touché seulement
22
en passant pour faire voir à noz alliés ce que nous avions à désirer d’eux, afin
23
qu’avec la mesme confiance et sincérité ils nous communiquent aussy leurs
24
intentions et ne nous dissimulent point s’il y a quelque chose où ils estiment
25
que l’alliance ne soit pas entièrement observée de nostre part; que ceux qui
26
avoient volonté de maintenir une bonne union se pouvoient dire librement les
27
uns aux autres en quoy ilz croiroient que l’on eust manqué, à ce qu’il y fust
28
pourveu et donné ordre pour l’advenir.

29
Sur le cinquième et dernier poinct nous les fismes souvenir que dez la pre-
30
mière fois qu’ils nous donnèrent communication de l’escrit délivré aux Espa-
31
gnols le 24 may, nous avions remarqué que la déclaration par eux faicte qu’il
32
seroit libre au roy d’Espagne de rentrer en guerre après la trefve expirée,
33
pourroit porter préjudice et servir de prétexte aux Espagnols pour limiter au
34
temps de la trefve la reconnoissance qu’ils faisoient de tenir les Provinces-
35
Unies pour libres, indépendantes et souveraines; que nous sçavions qu’ils
36
avoient publié que le roy leur maistre après une telle déclaration de Messieurs
37
les Estatz pouvoit sans se faire aucun tort accorder touttes celles que l’on
38
désireroit de luy. Le sieur Paw travailla fort à monstrer que ceste liberté de
39
rentrer en guerre n’avoit aucun rapport avec l’adveu de la souveraineté, dont
40
la déclaration estoit sy formelle et sy expresse dans l’escrit des Espagnols
41
qu’elle ne pouvoit estre destruicte par un mot qui n’a autre force que d’ expli-
42
quer la nature de la trefve, qui porte avec soy une faculté de continuer la
43
guerre quand la trevfe est finie. Il adjousta qu’il a esté convenu entre les Es-
44
pagnols et eux que tout ce qui a esté négotié et donné par escrit de part et

[p. 406] [scan. 478]


1
d’autre n’auroit lieu, ny ne seroit tiré à aucune conséquence, mais seulement
2
qu’on s’arresteroit aux articles qui seroient accordés et dressés en leur
3
forme.

4
Nous répliquasmes que nous le souhaitions ainsy, et que la France feroit la
5
guerre avec eux pour maintenir leur souveraineté; mais que nous sçavions
6
bien que les Espagnols se vantoient de les tenir engagez, et que la déclaration
7
du roy leur maistre estoit relative à celle qui avoit esté précédemment faicte
8
par Messieurs les Estats, qu’ils en avoient dressé des

43
8 actes] im Duplikat: articles.
actes et envoié des copies
9
en Espagne deuement collationnées, que c’estoit une nation qui prenoit ses
10
avantages en touttes choses, avec laquelle il falloit estre sur ses gardes et bien
11
prendre ses mesures et ses précautions; qu’il est bien vray qu’une trefve estant
12
expirée, ceux qui l’ont faicte sont en pleine liberté de reprendre les armes,
13
mais que c’est de quoy les Espagnols se veulent prévaloir pour interpréter
14
l’escrit du 24 may comme il est porté cydessus, puisqu’autrement il n’auroit
15
pas fallu de déclaration particulière pour une chose qui est de droict commun,
16
et qu’en effect en nul autre traicté de trefve, il ne se trouvera un pareil article.
17
Nous dismes au surplus audict sieur Paw que nous n’estions pas en liberté de
18
rien changer dans nostre escrit, puisque nous l’avions envoié à La Haye, et
19
que nous en avions aussy rendu compte à la cour.

20
Après tous ces discours lesdicts sieurs ambassadeurs nous dirent que dans la
21
dernière conférence qu’ilz avoient eu avec les ministres d’Espagne, ils leur
22
avoient de nouveau déclaré qu’il ne servoit de rien de traicter avec eux, sy en
23
mesme temps on ne s’accordoit avec la France, et qu’ils leur avoient dict ces
24
mesmes motz: „Cela est utile et nécessaire, et il ne se peut rien faire autre-
25
ment “; que le comte de Penaranda avoit respondu que bientost messieurs les
26
médiateurs verroient les plénipotentiaires de France et leur feroient une telle
27
ouverture, que l’on reconnoistroit qu’il ne tient point à l’Espagne que la paix
28
ne se fasse. Nous remerciasmes ledicts sieurs ambassadeurs de la bonne et
29
fidèle observation des traictés en ce poinct-là, et les priasmes d’y persister,
30
leur remonstrans qu’il ne faloit pas seulemennt estre fermes dans l’union,
31
comme nous n’avions jamais douté que Messieurs les Estats ne deussent estre,
32
mais qu’il estoit besoing de plus que nos parties le connussent et perdissent
33
toutte espérance de division, qui estoit la seule chose capable de retarder la
34
conclusion du traicté et le fruict que chacun attendoit de ceste assemblée.

35
Nous avons esté en doute sy nous devions par ceste mesme dépesche vous
36
donner la nouvelle que messieurs les médiateurs ont enfin |:offert de laisser
37
au Roy la garde et protection de Phillisbourg:|. Les Impériaux ont tenu encor
38
à ceste fois la conduite qu’ils tinrent lorsqu’ilz |:se déclarèrent sur la cession
39
de Brisac et y ont meslé tant de conditions:| que nous n’oserions dire avec
40
certitude que |:la satisfaction de la France soit de tout poinct asseurée:|.

41
Ils veulent que celuy qui |:comandera dans la place aye le serment au Roy, à
42
l’évesque de Spire et au chapitre. Ilz demandent absoluement quatre millions

[p. 407] [scan. 479]


1
cinq cens mil livres:|, que le secours |:de dix mil hommes qui a esté offert
2
pendant trois ans en cas qu’il y ait guerre ouverte avec le Turc, soit converti
3
en argent:| sy l’Empereur le désire ainsy, selon qu’il sera convenu de part et
4
d’autre. Ilz mettent des restrictions à la cession |:des trois éveschez

38
4 et] fehlt im Klartext.
et de l’ Al-
5
sace :|, diminuent les offres faictes aux Suédois pour leur satisfaction, rejettent
6
quasy tout à faict celle que prétend Madame la Landgrave, et nous veulent
7
obliger à faire en sorte que les estatz de l’Empire se contentent de ce qui leur
8
est offert. D’ailleurs ils persistent à ne vouloir rien faire sans les Espagnols et
9
qu’on comprenne dans le traicté le duc Charles.

10
Enfin ils exigent de nous tant de choses peu raisonnables que nous n’avons
11
point |:retenu l’escrit qu’ilz ont mis ès mains des médiateurs

39
Ultima generalis declaratio der ksl. Ges. zur frz. Satisfaktion (lat.), Münster 1646 August 31
40
(Druck: Meiern III S. 712–718 ). Die Satisfaktion wurde nach dem 2. September weiterver-
41
handelt
auf der Grundlage eines von den Mediatoren übergebenen Auszugs der Kapitel III und
42
IV (Kopie mit Korrektur Serviens: AE , CP All. 66 fol. 276–281; vgl. Repgen , Satisfaktions-
43
artikel
S. 186).
:|, parce qu’il est
12
faict captieusement pour nous brouiller et mettre en mauvais mesnagne avec
13
noz amys et alliez. Nous avons faict voir aux médiateurs que nous en
14
connoissions l’artifice, et sur ce qu’ilz nous ont parlé de faire nostre voiage à
15
Osnabrug, nous leur avons remonstré que ce n’estoit pas nous donner autori-
16
té auprès de noz alliés que de retrancher des choses qui leur avoient esté ac-
17
cordées ; que les Impériaux devoient perdre l’opinion que nous fussions pour
18
tomber dans un piège, qui nous avoit esté tendu sy souvent, et que nous
19
avions tousjours évité; que s’ils vouloient sérieusement la paix, il en faloit
20
prendre les bonnes voyes, ce que nous ne voyons pas qu’ilz fissent.

21
En effect nous ne pouvons pas bien |:comprendre quelle est leur véritable
22
intention et quelle est leur visée dans leurs actions et dans les discours mes-
23
mes qu’ilz tiennent:|, car en mesme temps que ceste déclaration nous a esté
24
faicte, le comte de Trautmansdorff a demandé nostre passeport pour retour-
25
ner à Vienne, et nous sçavons d’ailleurs que les Impériaux et les Espagnols
26
publient dans ceste assemblée et en divers autres lieux qu’ilz |:sont entière-
27
ment d’accord avec nous:|. Nous essayerons de reconnoistre à quel dessein ils
28
font courre ces bruicts, sy c’est pour |:contenter leurs peuples et rejetter sur
29
nous le blasme de la rupture si on en vient là, ou si c’est pour nous rendre
30
suspectz à noz alliez:|. Quoy qu’il puisse arriver, la France aura cet |: avan-
31
tage que sa satisfaction est comme arrestée à l’esgard de l’Empire, et qu’il sera
32
désormais évident à tout le monde que ses intérestz ne retardent point la
33
paix:|, car pour le |:serment qu’ilz demandent que le commandant de Philis-
34
bourg preste à l’évesque et au chappitre de Spire:|, nous pourrons faire oster
35
ceste condition, ou du moins la modifier, de sorte qu’elle ne sera pas pour
36
esloigner la conclusion du traicté. Pour les autres point[!] touchez cy-dessus
37
qui concernent la satisfaction du Roy, messieurs les médiateurs se sont char-

[p. 408] [scan. 480]


1
gez de nos plaintes et de noz raisons pour les faire sçavoir aux Impériaux afin
2
d’y trouver quelque tempérament. Et quant aux autres difficultez, elles
3
concernent plutost |:le général de l’Empire et l’intérest de noz alliez que cel-
4
luy de la France:|, mais pour ce qui |:est du duc Charles:| nous avons nette-
5
ment déclaré qu’il ne faloit pas espérer |:la paix si on voulloit le comprendre
6
dans ce traicté-là:| et sy l’Empereur ne vouloit pas |:promettre en termes
7
exprès de ne l’assister point:|.

8
Messieurs les médiateurs n’ont pas peu contribué à faire résoudre le comte de
9
Trautmansdorff |:touchant Philisbourg qui est à la vérité un nouvel avantage
10
très considérable pour la France et au delà de noz ordres:|. Nous les avons
11
remercié de leurs soings et croyons que sy on en |:tesmoigne à la cour quel-
12
que

34
12 agréement] im Duplikat: gré.
agréement à Monsieur le Nonce et à l’ambassadeur Nani, cella:| leur
13
donnera suject de nous faire encores |:d’autres bons offices dans la suitte de la
14
négotiation:|.

15
Nous n’avons point nouvelles que les cinquante mil livres que nous avons
16
|:employé pour les levées et pour l’affaire de Trèves soient remplacées:|, et
17
que l’ordre de nous les délivrer aye esté envoie au sieur Hœufft. Néantmoins
18
|:il importe extrêmement au service du Roy que dans l’estat présent des af-
19
faires nous puissions nous servir de cet argent:|.

20
Le sieur de Beauregard nous escrit qu’il luy est du tout impossible de subsister
21
dans Cassel sy ses appoinctementz ne luy sont paiez. Nous vous supplions
22
d’y vouloir faire pourvoir, et à l’un et à l’autre sans remise …

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