Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
132. d’Avaux an Mazarin Münster 1646 August 27
Münster 1646 August 27
Ausfertigung, abgeschnitten, ohne PS und Unterschrift: AE , CP All. 61 fol. 309–314 = Druck-
vorlage . Kopie: AE , CP All. 77 fol. 308–315’. Eigenhändiges Konzept: AE , CP All. 66 fol.
327–330’, PS von anderer Hand: fol. 332.
Maßnahmen zur Beschleunigung des Briefwechsels. Zustimmung der Gesandten der Kurfürsten
zur Überlassung Philippsburgs; Zusage Trauttmansdorffs noch ausstehend. Dessen Verwendung
zugunsten Herzog Karls; Unterredung mit Trauttmansdorff und Contarini über die Interes-
sen Herzog Karls. Fortschritte bei den Verhandlungen mit Spanien; Katalonien. Krankheit
d’Avaux’.
PS: Kursächsische Gesandte gegen eine Abtretung des Elsaß zu souveränem Besitz.
Je viens de mander encores à monsieur Pépin
Vostre Eminence aussitost qu’il les aura receues, et pour cet effet je ne les
adresse plus à monsieur Hœufft, affin d’espargner le temps
Mazarin bemerkte verschiedentlich, daß Schreiben d’Avaux’ zu spät am Hof eingetroffen
seien, um noch vor dem Aufbruch des jeweils nächsten regulären Kuriers dechiffriert und beant-
wortet zu werden. In seinem Brief an d’Avaux vom 17. August 1646 (Ausf.: AE , CP All. 79
fol. 82) hatte er ihn ausdrücklich aufgefordert, entsprechende Anweisungen für eine frühere
Ankunft der Briefe zu geben. Trotz der hier von d’Avaux angekündigten Maßnahmen mo-
nierte Mazarin in nr. 156 weiterhin Verspätungen.
les faire passer d’une main à l’autre.
Vous verrez, Monseigneur, par la despêche commune que nostre négotiation
avec les Impériaux est en fort bon estat, et qu’elle a pris le train que j’avois
cy-devant cognu qu’elle prendroit. Le comte de Trautmansdorff a proposé
aux estatz l’affaire de Philisbourg, il l’a proposé avec intention de la faire
réussir, et nous a fait dire par les médiateurs que nous eussions aussy à nous
ayder, qui sont les mesmes choses que je tiray de luy, il y a cinq semaines,
dont je rendis compte à Vostre Eminence.
Ce que je puis adjouster maintenant à la despêche commune est que je sçais
pour certain que l’affaire a esté résolue à nostre contentement par tous les
députez des électeurs
chose.
Il ne reste que d’en avoir la déclaration du comte de Trautmansdorff; les mé-
diateurs le pressent de parler, mais il marchande à cause de l’intérest du duc
Charles. Il luy fasche de donner encores Philisbourg avec la liberté du pas-
sage , |:de se contenter d’un milion d’or pour la renonciation des Archiducs:|,
et en somme de conclurre tout ce qui regarde la satisfaction de la France, sans
pouvoir rien obtenir pour un prince allié de la maison d’Austriche, et qui
l’assiste encores aujourd’huy avec une armée.
|:L’intention de Trautmansdorf que j’ay sondée par ordre:| de Vostre Emi-
nence n’est autre que de |:mettre aucunement à couvert la réputation de
l’Empereur:|. Vostre Eminence peut régler ses conseils là-dessus, j’y vois as-
sez clair pour en parler avec cette certitude. C’est pourquoy non seulement
|:il ne prétendra pas le réstablissement entier du duc Charles:|, ny ne seroit
pas difficile dans les conditions, mais mesmes à toute extrémité je ne crois pas
qu’il |: voulust continuer la guerre en Allemagne pour ce sujet. Il fera néant-
moins de grands efforts:| et peut-estre jusques à hazarder quelque chose
|:pour sauver au moins les apparences:|.
Si pour d’autres considérations plus importantes il estoit jugé à propos qu’on
entrast en cette négociation, |:ou qu’on offrît au duc Charles de luy restituer
quelque partie de ses Estats:|, il y auroit lieu de faire bien valoir cela auprès
de |:Traufmansdorf:|, puisqu’il y prend tant d’intérest, |:et qu’il dit avec
chagrin que ce seroit une chose honteuse à son maistre et à luy d’abandonner
ledit duc:|.
Que s’il y a plus d’avantage pour le Roy à |:persister à l’exclusion de cette
affaire, il semble qu’on le peut faire sans péril de rompre:| le traitté de l’ Em-
pire , et qu’au plus il y pourra arriver du retardement. La raison en est bien
évidente, les estats de l’Empire ne voudront pas se priver de la douceur d’une
paix si prochaine, et dont ils ont tant de besoin pour les intérestz d’un prince
estranger, qui n’est dans leur société que par le marquisat de Nomeni
Lothringen war zwar mit dem Nürnberger Vertrag von 1542 (s. [ nr. 161 Anm. 4 ] ) weitgehend
aus dem Reichsverband ausgeschieden, stand jedoch unter der Protektion des Reiches. Für die
in Lothringen gelegene und 1567 von Ks. Maximilian II. zur Mgft. erhobene Hft. Nomeny
war der Hg. von Lothringen Reichsvasall mit Sitz und Stimme im RT . Hg. Karl IV. hatte die
Mgft. mit noch anderen, vom Reich abhängigen Hft.en 1627 zu Lehen genommen ( Mohr
S. 209f.; Babel S. 22f.; vgl. [ nr. 231 Anm. 6 ] ).
fort peu de chose. Ils l’ont ainsy résolu entre eux à Munster et à Osnabrug,
après en avoir délibéré dans les trois collèges, et leurs registres en sont char-
gés ; le duc de Bavières qui y est le plus intéressé comme parent
jamais fait solliciter comme d’une condition, sans laquelle la paix ne se peut
faire, et en dernier lieu c’est désormais un point décidé.
Après les diverses instances qui ont esté faictes pour avoir un passeport pour
Lorraine, suivies d’autant de refus, après l’acquiescement et le silence des Im-
périaux , et après la continuation du traitté, qui n’en a pas esté interrompu
d’un jour, l’on n’est pas recevable à venir ressusciter cette demande.
Ainsy à mon avis (puisque Vostre Eminence m’a ordonné de l’escrire ) nous
nous en pouvons deffendre par de bonnes raisons avec un peu de patience.
Mais pour opiner si |:l’intérest de la France ne se rencontre point en cela avec
le désir de Traufmansdorf:|, et s’il ne vaudroit pas mieux traitter icy avanta-
geusement de cette affaire, avec la garentie des estats de l’Empire et avec obli-
gation précise de l’Empereur et du roy d’Espagne de ne donner aucune sorte
d’assistance au duc Charles en cas de contravention, |:que de nous laisser sur
les bras un prince de son humeur avec beaucoup d’argent, de grandes allian-
ces et adhérences parmy nous, une armée qui grossira du licentiement des
autres, et qui s’augmentera encores touts les jours de nos malcontens, et avec
les secours qu’il recevra de la maison d’Austriche, quelque promesse qu’elle
eust faite au contraire:|. Cela dépend principalement, Monseigneur, de la co-
gnoissance que je n’ay pas des affaires du dedans et des sentimens de ceux qui
peuvent |:avoir quelque affection légitime pour le duc Charles:|; car si les
choses sont en tel estat que nous puissions |:garder la Lorraine:| après la paix
faite, il n’y a pas de question, mais hors cela il est à craindre que |:nous
n’ayons ny la paix ny la Loraine:|.
Le comte de Trautmansdorff a cette affaire si fort à cœur que |:j’ay trouvé
lieu de l’engager à faire quelque ouverture, sans qu’il ait connu mon dessein:|.
Vostre Eminence m’avoit commandé d’essayer |:de luy faire venir de luy-
mesme , et voicy comme je m’y suis pris:|. J’ay rejetté absolument la demande
d’un passeport, je me suis moqué quand il m’a parlé de faire quelque offre au
duc Charles, et j’ay répondu que nous n’avions pas mesme pouvoir d’escouter
celles qu’on nous pourroit faire de sa part. „Je n’ay pas charge aussy,“ dit-il,
„de rien proposer, mais si la France peut trouver son compte avec luy, comme
elle le trouve si pleinement avec l’Empereur et le roy d’Espagne, il me semble
qu’elle ne seroit pas bien conseillée de le refuser.“ Ensuitte il parla du traitté
de Paris
Im Vertrag von Paris vom 29. März 1641 (s. [ nr. 11 Anm. 2 ] ) wurde Hg. Karl IV. in Lothrin-
gen restituiert, mußte das Hgt. Bar von der frz. Krone zu Lehen nehmen, die Gft. Clermont
sowie die Plätze Stenay, Jametz und Dun abtreten und Nancy für die Dauer des Krieges dem
frz. Kg. überlassen. Die lothringischen Truppen sollten Frk. unterstützen. Am 28. April 1641
widerrief der Hg. diesen Vertrag mit der Begründung, er sei erzwungen worden ( Mohr
S. 336ff.; Druck: s. [ nr. 11 Anm. 2 ] ).
avantageux à la France, nous pourrions peut-estre stipuler quelque chose de
plus:|.
Je repartis que nous ne prétendons pas davantage que l’exécution de ce traitté,
par lequel le duc Charles a renoncé formellement à tous ses droits s’il venoit
de nouveau à le violer .
|:Ce matin le sieur Contarini m’a envoyé prier de me trouver aux capucins:|,
et là il m’a avoué avoir |:eu commission de Traufmansdorf de me dire:| que si
les choses accordées par le traitté de Paris ne suffisent pas avec quelque aug-
mentation dont on pourroit convenir, nous devions au moins offrir |:à l’ Em-
pereur de rendre seulement le corps du duché de Lorraine, pourveu que le
Barrois comme mouvant
Bar setzte sich zusammen aus einem traditionell von Frk. lehensabhängigen Gebiet links der
Maas ( Barrois mouvant ) ( Schmitt ) und einem souveränen Besitz der Hg.e von Lothringen
rechts des Flusses. Während der Auseinandersetzungen mit Hg. Karl gab es Bestrebungen von
frz. Seite, die Lehensabhängigkeit von ganz Bar nachzuweisen, und 1633/34 wurden mit den
Ländern des Hg.s auch beide Teile Bars eingezogen ( Babel S. 21f.; s. [ nr. 11 Anm. 2 ] ). Die
zweideutige Bestimmung im Vertrag von Paris Art. 3 lautete: Sa Majesté consent à le remet-
tre en la possession du Duché de Lorraine, de celui de Bar relevant de la Couronne dont il
rendra presentement la foi & hommage au Roi ( DuMont VI, 1 S. 211).
chez
Metz, Toul und Verdun. Die militärische Besetzung dieser Städte war dem frz. Kg. Heinrich
II. (1519–1559, 1547 Kg.) als einem Reichsvikar im reichsrechtlich nicht anerkannten Ver-
trag von Chambord vom 15. Januar 1552 durch Kf. Moritz von Sachsen (1521–1553; 1541
Hg., 1547 Kf.) und andere prot. Fürsten eingeräumt worden. Frk. entwickelte daraus in der
Folgezeit ein Protektionsverhältnis, das auf die Hst.e und die davon abhängigen Gebiete aus-
gedehnt wurde. Im 17. Jh. bauten die frz. Kg.e die Protektion über Metz, Toul und Verdun in
Richtung auf eine souveräne Herrschaft aus; das fand sichtbaren Ausdruck in der Errichtung
des Metzer Parlement 1633 ( Zeller ; Stein S. 22f., 48–54, 67f.; Dickmann S. 35–38, 226;
zur territorialen Ausdehnung der Hst.e s. Karte bei Babel gegenüber S. 218). Reichsrechtlich
anerkannt wurde die frz. Herrschaft erst im IPM § 70 (vgl. Repgen , Salvo).
que si le duc Charles accepte la paix à ces conditions, |:ce sera un très grand
avantage pour le Roy:|; et s’il les refuse, |:comme Traufmansdorf n’en fait
point de doute, l’Empereur sera deschargé de la protection qu’il luy doit; au-
quel cas il promet de passer outre au traité de l’Empire et de le conclurre
promptement:|.
J’ay persisté que cette affaire ne se peut traitter icy, n’aiant rien de commun
avec celles qui s’y traittent, comme il fut recogneu dez lors qu’on fit la
convention préliminaire
le roy d’Espagne
Der zwischen dem Kaiser und Frk. geschlossene Teil des Hamburger Präliminarvergleichs war
am 22. Juli 1642 von Ks. Ferdinand III. ratifiziert worden (Druck: Bougeant I S. 533f.),
nicht von dem hier genannten Ferdinand II., der bereits 1637 verstorben war. Spanien ratifi-
zierte den Präliminarvergleich 1644 ( Dickmann S. 105).
si |:le comte de Traufmansdorf avançoit cela avec charge:|, ou au moins avec
cognoissance des sentimens |:du duc de Lorraine; mais Contarini croit asseu-
rément que non, et que ledit duc est bien esloigné de se soumettre à de telles
conditions:|. J’ay remarqué pourtant que |:Contarini ne les désaprouve pas:|,
et qu’il trouve que nous les pourrions fonder en raison. „Quoy“, dis-je,
„Monsieur, seriez-vous d’avis que |:l’on remît Nancy entre les mains d’un
prince si inquiet et si incapable de tenir ses promesses:|?“ Il ne s’esloigna pas
qu’on pourroit encores prétendre et obtenir que |:cette place fust démolie:|.
Je suis bien aise, Monseigneur, d’avoir eu occasion de faire parler |:si avant le
comte de Traufmansdorf:| selon le désir de Vostre Eminence, mais pour ne
pas estimer les choses plus qu’elles ne valent, il me paroist jusques à cette
heure que ce n’est qu’un |:expédient qu’il propose pour son intérest; affin
qu’on luy donne moyen de sortir honnestement de ce mauvais pas, et que la
proposition n’est point concertée avec le duc Charles, mais formée icy entre
Contarini et Traufmansdorf:| sur la distinction que nous avons quelquefois
faitte de ces trois |:natures de bien, dont la Lorraine est composée.
J’ay suggéré à Contarini un autre moyen pour faire résoudre Traufmansdorf:|
à demeurer d’accord avec nous, touchant la satisfaction du Roy; c’est que
comme nous n’en conviendrons qu’à la charge aussy de satisfaire la couronne
de Suède et Madame la Landgrave, il peut de son costé réserver les intérests
du duc Charles et prétendre tousjours qu’ils doivent estre terminez par le
traitté de l’Empire. Cependant nous irions à Osnabrug, nous y avancerions les
affaires, et l’on gaigneroit beaucoup de temps, parce que peut-estre il faudra
dépescher en Suède. Cet expédient a pleu |:audit sieur Contarini, et s’il le fait
gouster à Traufmansdorf nous y aurons de l’avantage; car plus l’affaire de
Lorraine traisne, et plus elle empire, plus le traité d’Allemagne sera avancé,
moins le duc de Bavière et les autres estats souffriront qu’il se rompe sur le
fait d’autruy:|.
Au reste, Monseigneur, pour ce qui est de la négotiation avec les Espagnolz,
|:elle va tousjours, Dieu mercy, de mieux en mieux:|. Je manday dernière-
ment à Vostre Eminence que l’on pourroit porter |:la trêve de Cataloigne
jusques à sept ou huit ans:|; je le confirme et dis de plus que |:le comte de
Traufmansdorf m’a fait offrir douze ans, pourveu que ce soit en deux termes
esgaux, et sous condition que si dans les premiers six ans:| il ne se peut trou-
ver un accommodement pour ce pays-là au contentement des deux roys |:la
trêve s’entendra prolongée de six autres.
Je ne désespère pas de:| vous en donner encores bientost de meilleures nou-
velles , car comme j’ay combatu cette sorte de convention, qui feroit croire
|:aux Catalans que Sa Majesté n’auroit pas dessein de garder le pays:|, l’on
m’a payé du deffaut de pouvoir des députez espagnols, mais l’on a adjousté
|:en confiance qu’aux choses qui vont au delà de leurs ordres, le roy d’ Espa-
gne a donné tout pouvoir à l’Empereur par l’avis de Pennarenda, Castel Ro-
drigo , et Terranova, et qu’on en a escrit à Sa Majesté Impérialle et audit duc
de Terranova:|.
J’aurois encores à rendre compte de beaucoup de choses à Vostre Eminence
qui ne seroient pas inutiles, mais je suis travaillé d’une douleur d’épaule à tel
point qu’il m’a falu dicter cette lettre avec bien de la peine et à plusieurs
reprises. Si ce mal continue, comme il me tint six mois entiers de l’année
passée, je seray contraint de défaillir à quelques-unes de mes fonctions ordi-
naires , spécialement à celles où il faut s’exposer à l’air. Je me tiendrois heu-
reux de mourir icy après avoir signé la paix, …
PS:
Romain touchant nostre prétention de posséder l’Alsace en souveraineté. Il a
répliqué que nous ne l’avons nullement prétendu, mais que les Impériaux
nous l’ont offert. Ils luy ont dit que si on tenoit cette province en fief, cela
contenteroit tous les estats de l’Empire, qu’ils ne voyent pas volontiers qu’on
luy fasse changer de nature, et que l’électeur leur maistre n’estime pas que ce
soit l’avantage de la France pour plusieurs raisons. Nous n’avons point eu icy
l’ordre de la cour sur un mémoire qu’on nous avoit demandé contenant les
raisons de part et d’autre. Je voudrois bien informer Vostre Eminence de
quelques autres affaires, mais ma santé ne le permet pas. Monsieur de Saint-
Romain nous a fait le raport cy-dessus et les Bavarois m’en ont souvent dit
autant.