Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
111. Memorandum Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens für [Ludwig XIV.] Münster 1646 August 13

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Memorandum Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens für [Ludwig XIV.]


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Münster 1646 August 13

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Ausfertigung: Ass. Nat. 276 fol. 45–55 = Druckvorlage. Duplikat für Mazarin: AE , CP All.
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61 fol. 261–268. Kopien: AE , CP All. 66 fol. 239–244’; AE , CP All. 77 fol. 249–252. Druck:
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Mém. et Nég. III S. 184–195; Nég. secr. III S. 270–273.

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Rücksichtnahme Trauttmansdorffs auf Spanien. Militärisches. Bemühung der Generalstaaten um
8
Mäßigung der schwedischen Satisfaktionsforderung; französische Unterstützung. Unterredung
9
mit den Mediatoren: 1. französische Anliegen betreffend Portugal: Einstellung von Prozeßvorbe-
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reitungen gegen Prinz Eduard; Gewährung von Pässen für die portugiesischen Gesandten und
11
deren Behandlung als ambassadeurs; 2. betreffend französisch-spanischen Frieden: Zurückwei-
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sung des Vorwurfs der Härte gegenüber Spanien; mögliche Lösung der Katalonien- und Portu-
13
galfrage erörtert. Bei einem offiziellen spanischen Angebot einer Abtretung der französischen Er-
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oberungen in den Spanischen Niederlanden und des Roussillon mit Rosas sowie eines längeren
15
Waffenstillstandes für Katalonien französische Bereitschaft zu weitem Entgegenkommen bei einer
16
Regelung für Portugal signalisiert. Bitte an die Mediatoren um Geheimhaltung. Eventuelles ge-
17
genseitiges französisch-spanisches Zugeständnis eines Assistenzrechts für Portugal bzw. Lothringen
18
in Defensivkriegen. Geheimhaltung königlicher Instruktionen erforderlich.

19
Depuis la conclusion des mariages entre l’Empereur et le roy d’Espagne |:que
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l’on croit avoir esté faicte sans la participation du comte de Transmandorf:|,
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on a veu icy sa conduite entièrement changée. Il n’a plus la mesme hardiesse
22
pour avancer les traictez, et autant qu’il monstroit autrefois peu de soing de
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contenter les Espagnolz, il semble à ceste heure qu’il n’aye autre pensée. Mais
24
comme l’espérance que les Impériaux ont eu de prendre avantage lorsque noz
25
armées estoient séparées, peut avoir aydé à ce changement, maintenant qu’ el-
26
les vont entrer en action, peut-estre qu’il tiendra une autre procédure.

27
Wir freuen uns über die Einnahme von Bergues-Saint-Vinox und erhoffen die Er-
28
oberung Mardijks. Den Abbruch der Belagerung von Orbetello bedauern wir.

29
Les ambassadeurs de Messieurs les Estatz nous sont venus voir exprez pour
30
nous parler des intérestz de l’électeur de Brandebourg. Ils disent que la pré-
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tention des Suédois de retenir toutte la Poméranie qui appartient à ce prince,
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est exorbitante; qu’ilz pourroient se contenter d’une moitié, et procurer au-
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dict électeur récompense de l’autre; que s’ils continuent à vouloir garder le
34
tout, ils y trouveront plus d’obstacles qu’ilz ne s’imaginent, et que la. paix en
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pourroit estre retardée. Que ce prince ne sera pas abandonné dans une op-
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pression sy manifeste, et que plusieurs grandes puissances s’y pourront inté-
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resser , tant de celles qui ont leurs députez dans l’assemblée qui en murmu-
38
rent , et qui ont peine à le souffrir, que d’autres qui jusques icy n’ont point
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paru; que Messieurs les Estatz en ont escrit à la roine de Suède pour la prier
40
de ne pas vouloir traicter un prince qui luy est sy proche

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Kg.in Christinas Mutter Maria Eleonore (1591–1655), eine Tochter Kf. Johann Sigismunds
42
von Brandenburg (1572–1619, Kf. seit 1608), war eine Tante Kf. Friedrich Wilhelms
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( Stammtafeln NF I T. 155).
avec tant de rigueur,

[p. 332] [scan. 404]


1
et qu’ils nous prioient d’y joindre noz offices et de porter les Suédois à la
2
modération.

3
On leur respondit que la France estoit sy religieuse envers ses alliez et gardoit
4
ses traictez avec tant de fidélité, qu’estant liée avec la couronne de Suède
5
comme chacun sçait, elle ne manqueroit jamais d’appuier ses intérestz; que
6
hors ceste considération elle assisteroit volontiers monsieur le marquis de
7
Brandebourg en tout ce qui luy seroit possible; que desjà nous nous estions
8
employez pour luy, et essaie vers les plénipotentiaires de Suède de les faire
9
contenter d’une partie de la Poméranie, ou de demander une autre satisfac-
10
tion . Que monsieur Oxenstiern au dernier voyage qu’il a faict à Munster,
11
nous avoit dict lorsque nous luy parlions de ceste affaire, que les ambassa-
12
deurs de Messieurs les Estatz luy avoient déclaré que leurs supérieurs n’y pre-
13
noient aucun intérest; qu’il ne falloit pas douter que ledict sieur Oxenstiern
14
n’eust faict fondement sur ceste response, et ne l’eust faict sçavoir à la royne
15
sa maistresse; que c’estoit à eux à dire leurs sentimens, et d’en parler à mes-
16
sieurs les Suédois avec franchise comme amys, mais non pas d’escouter ceux
17
qui ne prendroient intérest dans ceste affaire que pour brouiller. Sur quoy ils
18
résolurent de voir le résident de Suède, et de luy faire sçavoir l’intention de
19
Messieurs les Estatz conforme à la lettre qu’ils ont envoiée à Stoholm, et nous
20
leur promismes de travailler aussy de nostre part pour l’accommodement
21
entre la couronne de Suède et l’électeur autant que l’alliance le pourra per-
22
mettre .

23
Le reste de la conférence avec ces messieurs se passa en nouvelles et en dis-
24
cours communs, et quoyque les dernières que nous avions eu avec eux, dont il
25
a esté faict rapport en la précédente dépesche |:les obligeassent assez à nous
26
parler des Espagnolz, ilz n’en firent néantmoings aucune mention:|.

27
Dans une visite que nous avons faicte à messieurs les médiateurs, nous leur
28
avons demandé trois choses pour les Portugais.

29
La première, que l’on cessât les poursuites qui se font contre le prince
30
Edouart, qui depuis peu a esté interrogé, et auquel on a donné un advocat
31
pour sa défense en justice, comme sy on avoit dessein de luy faire son procez.
32
Nous dismes que les Espagnols ayans eux-mesmes assuré que la paix se fai-
33
sant on donneroit la liberté à ce prince, il n’y avoit pas apparence de le traic-
34
ter aujourd’huy en criminel; que ce ne seroit pas seulement se mocquer de ce
35
qui se faict en l’assemblée, et de messieurs les médiateurs qui nous ont donné
36
par escrit ceste assurance de leur part, mais que ce seroit offenser les couron-
37
nes qui s’estoient emploiées pour sa liberté et qu’une telle procédure seroit
38
capable de rompre tout commerce et toutte espérance de paix, dont nous fis-
39
mes protestation pour nostre descharge. Les médiateurs reconnurent ce que
40
nous disions estre véritable, et promirent de le remonstrer en la meilleure
41
façon qu’ils pourroient aux Espagnols.

42
La seconde demande fut du passeport, en quoy nous dismes que les Impé-
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riaux le pourroient donner en telle forme qu’il ne porteroit aucun préjudice.
44
Les médiateurs respondirent que puisque nous le désirions, ils en feroient une

[p. 333] [scan. 405]


1
nouvelle instance, mais qu’ilz ne croyoient pas qu’il s’y pût faire autre chose,
2
que ce qu’ilz nous avoient raporté la dernière fois, que ces messieurs se pou-
3
voient contenter de la seureté qui a esté accordée, puisque sy le passeport ne
4
leur a pas esté donné en forme, du moins ilz en ont l’effect.

5
Nous prismes de là suject de leur faire une troisième demande, disant qu’un
6
passeport ne doit pas seulement servir à la seureté des personnes, mais donner
7
faculté d’agir et de négotier; et puisqu’ils reconnoissoient que messieurs les
8
Portugais avoient l’effect du passeport, qu’il leur plût donc de les recevoir et
9
entendre comme les autres ambassadeurs quand ils auroient quelque chose à
10
leur représenter, ce que lesdicts sieurs médiateurs refusèrent absolument, et
11
leur raison fut que le Pape et la République n’ayans point reconnu jusqu’icy le
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roy de Portugal, ils ne pouvoient traicter avec ceux qui se disent ses ministres,
13
mais que touttes les fois que nous leur parlerions de l’intérest du Portugal, ils
14
s’en chargeroient bien volontiers comme de tout le reste de la négotiation, et
15
qu’ainsy les Portugais ne recevront aucun préjudice de ne pas traicter avec
16
eux.

17
Quand les Holandois nous vinrent voir, nous estimions qu’il |:nous deussent
18
entretenir des affaires d’Espagne, dont ilz ne dirent pas un seul mot:|. Et avec
19
les médiateurs ausquelz nous |:n’avions aucun dessein d’en parler, nous en
20
entrâmes bien avant en propos:|. Ils nous reprochèrent nostre dureté en ce
21
qu’ayans mis dans nostre dernière proposition

42
Vgl. die Antwort der frz. Ges. auf das Angebot der Spanier, Münster 1646 April 27 (= Beilage
43
zu APW II B 3 nr. 248).
que sy elle n’estoit acceptée
22
avant la campagne nous déclarions de n’y estre point obligez, nous avions
23
fermé entièrement la bouche aux ministres d’Espagne. Et comme nous leur
24
faisions voir les motifs que nous avions eu d’en user ainsy, et qu’il n’y avoit
25
rien dans ladite proposition qui ne fût raisonnable, et ne deust estre receu de
26
noz parties, ils dirent après divers autres discours que l’on connoissoit assez
27
que |:les Espagnolz se porteroient à nous laisser

41
27 le] nicht dechiffriert.
le tout ou la plus grande
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partie des conquestes du Païs-Bas:| sauf à eschanger quelques places pour la
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commodité mutuelle s’il est trouvé à propos; qu’ils |:laisseroient aussi le com-
30
té de Roussillon:|, et que |:pour la Catalogne:| il y auroit grande difficulté;
31
que peut-estre ils |:consentiroient bien à une trêve courte:|, mais que de la
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faire aller |:du pair avec celle de Messieurs les Estatz et de souffrir que par
33
une si longue possession cette province fust comme asseurée à la France:| ils
34
ne pourroient jamais s’y résoudre. Quant |:au Portugal:| que Penaranda ne
35
vouloit en aucune façon ouyir parler de |:trêve ni courte ny longue:|, que
36
c’estoit le poinct de tous qui luy estoit le plus sensible, et sur lequel ils ne
37
voyoient pas qu’il y eût moien de traicter.

38
Nous respondismes que quand il n’y auroit que |:deux ans de différence entre
39
les deux trêves, nous n’i pourrions pas consentir:|, voyans fort bien que par
40
ce moien les Espagnols ont dessein de |:nous séparer de noz alliez:| afin d’ at-

[p. 334] [scan. 406]


1
taquer la France quand la trefve de la Catalogne seroit expirée, sans que
2
|:Messieurs les Estatz

40
2 pussent] im Klartext: puissent.
pussent estre de la partie, parce que la leur dureroit
3
encores:|; que nous serions blasmables sy nous faisions |:nous-mesmes par
4
un traicté ce que les Espagnolz:| n’ont pu faire par tant d’artifices et de soings
5
ny pendant la guerre ny pendant ceste négotiation. L’on a donc persisté de
6
nostre part à une trefve semblable à celle de Messieurs les Estatz, pourveu
7
qu’elle ne soit pas moindre de 15 ou 20 ans. Ce |:que nous

41
7 avons] im Klartext: avions.
avons dict pour
8
prévenir l’inconvénient qui a esté judicieusement marqué dans les despêches
9
de la cour:|. Monsieur Contariny repartit qu’au faict de |:la Catalogne il

42
9 s’y] im Klartext fälschlich: se.
s’y
10
pourroit trouver quelque tempéramment:|, mais que pour le Portugal il n’en
11
voyoit aucun, et adjousta qu’il luy sembloit que |:la France auroit plus d’ a-
12
vantage estant en liberté de donner secours aux Portugais:| que sy après une
13
trefve qui ne pouvoit estre que fort courte, elle estoit |:obligée de les laisser
14
périr ou en les assistant de s’attirer le blasme de rompre le traicté et de mettre
15
de nouveau le trouble dans la chrestienté:|. Ils nous pressèrent fort l’un et
16
l’autre sur ce poinct disans: „Encor sy vous consentiez |:qu’il ne fust point
17
parlé du Portugal, vous contentans de la liberté de l’assister, cella feroit peut-
18
estre que les Espagnolz accorderoient la trêve de la Catalogne“:|.

19
Ils répétèrent cela tant de fois, et nous firent de sy vives instances de donner
20
quelque facilité au traicté qu’après nous estre retirez et avoir consulté quelque
21
temps ensemble, nostre response fut que pour tesmoigner à messieurs les mé-
22
diateurs ce que nous déférions à leur entremise et à leurs sentimens et le désir
23
que nous avions de la paix, nous leur déclarions que |:s’ilz nous offroient
24
formellement de la part des Espagnolz:| ce qu’ils venoient de nous dire, à
25
savoir de |:cedder à la France tout ce qu’elle tient dans le Païs-Bas:| sauf à
26
eschanger quelques places pour la commodité mutuelle, |:le comté de Rous-
27
sillon , Roze y compris:|, et pour |:la Catalogne de faire une trêve de durée
28
esgalle à celle de Messieurs les Estatz, supposé qu’elle fust au moins de quinze
29
ans ou vingt:|, nous leur ferions |:telle response sur les ouvertures qu’ilz nous
30
avoient faictes touchant le Portugal qu’ilz auroient tout subject d’en demeurer
31
satiffaictz:|, à condition touttesfois qu’ilz ne |:feroient aucune proposition de
32
nostre part et que si les Espagnolz ne demeuroient d’accord de tout ce que
33
dessus:|, ce que nous venions de leur dire |:

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33 touchant] im Duplikat: durant.
touchant le Portugal quoyqu’en
34
termes généraux demeureroit pour non dict:|. Nous les priasmes mesmes de
35
n’en |:point escrire à Rome ou à Venise:| touchant une négotiation sy impor-
36
tante , sy ce n’est en cas qu’elle aye son effect. Ils nous promirent l’un et
37
l’autre, et nous les laissasmes, ce nous semble, non seulement |:en intention
38
d’acheminer cette affaire, mais aussy en quelque croyance qu’elle se pourroit
39
terminer par là:|.

[p. 335] [scan. 407]


1
Encor que les médiateurs ne nous tinssent pas |:ce discours avec charge des
2
Espagnolz:| et que ce qu’ils avoient dict ne vînt que de leur mouvement, nous
3
jugeasmes néantmoins qu’il n’y avoit |:aucun inconvénient à leur respondre
4
de la sorte:| et que nous ne devions pas perdre une |:si belle occasion qui
5
s’offroit d’avancer le traicté:|, demeurans tousjours dans les termes de la pre-
6
mière proposition, sans nous en relascher aucunement, et nous sembla que
7
plusieurs raisons nous devoient porter d’en user ainsy.

8
Premièrement parce que par la dépesche du 20 juillet

44
Nr. 77.
, il a pleu à la Royne de
9
nous donner |:tout pouvoir de conclurre l’affaire de Portugal en la manière
10
que nous adviserons et

39
10 qu’il] im Klartext: qu’elle.
qu’il se pourra, Sa Majesté ne désirant pas qu’elle em-
11
pesche l’establissement du repos de la chrestienté:|.

12
En second lieu pour éviter le blasme qu’on nous eût pu donner d’estre par
13
trop arrestez à nostre mot sans nous vouloir départir de ce que nous avons
14
une fois avancé, comme sy nous voulions emporter les choses de force, ce que
15
les médiateurs nous ont assez souvent reproché, et pour faire voir à l’ assem-
16
blée , |:notament aux Hollandois qui secrettement désaprouvent noz deman-
17
des , que nous ne sommes pas inflexibles:| quand la raison et le désir de la
18
paix nous obligent d’y chercher des facilitez.

19
Et enfin il nous a semblé que nous pouvions tirer |:de grands avantages de cette
20
response et n’en recevoir aucun préjudice:|. Nous ne sçavons pas |:si cette
21
conférence produira quelque fruict et si les Espagnolz réduiront en proposi-
22
tions ce dont les médiateurs nous ont faict l’ouverture:|. S’ils ne le font pas nous
23
aurons |:rejette sur eux le blasme du retardement de la paix:|, et estans de-
24
meurez comme nous avons faict |:dans des termes généraux:|, on ne nous
25
pourra pas objecter que nous ayons |:formellement promis de ne comprendre
26
pas le

40
26 roy] im Klartext: royaume.
roy de Portugal dans le traicté:|, et nous pourrons tousjours dire que
27
nostre |:intention

41
27 estoit] fehlt im Klartext.
estoit de demander pour le moins une trêve durant le temps
28
que la guerre du Turc durera:|; que sy les médiateurs ont parlé |:avec fonde-
29
ment et quelque conoissance de la disposition des ministres d’Espagne que
30
Contarini avoit veu le jour auparavant:|, nous croyons après avoir tourné ceste
31
affaire en tous sens et l’avoir bien considérée que le |:seul moyen qu’il y a quasi
32
de sortir d’un poinct si délicat comme est celluy du Portugal:|, est |:qu’il n’en
33
soit point du tout faict

42
33 mention] im Klartext fälschlich: de mention.
mention dans le traicté:| sinon en y mettant |:une clause
34
expresse qu’il sera permis d’assister les amis en cas qu’ilz soient attaquez, sans
35
que cella puisse rompre la paix qui

43
35 se fera] im Klartext: sera.
se fera entre les deux couronnes:|.

36
Dans ceste condition la France y trouvera ses avantages, puisque |:l’Espagne
37
sera obligée de se consommer pour la conqueste du Portugal qui ne luy sera
38
pas bien facille quant il sera secouru:|. Et la France en |:recevra du soulage

[p. 336] [scan. 408]


1
ment faisant couller à ce secours ses humeurs peccantes:| et y employant
2
|:une partie des hommes qu’elle a aujourd’huy:| qui ne peuvent subsister que
3
dans la guerre et qui faute |:d’occupation au dehors seroient capables de sus-
4
citer du trouble dans le royaume:|.

5
Il est à craindre que s’il |:est permis d’assister le roy de Portugal après la paix
6
faicte, l’Espagne ne prétende la mesme liberté d’assister le duc Charles à re-
7
couvrer ses Estatz:|. Nous ferons tous les effortz possibles pour |:prévenir cet
8
inconvénient par les termes exprès du traicté:| faisans voir la disparité, en ce
9
que |:le Portugal est hors de la puissance du roy d’Espagne, et que la Lorraine
10
est toute entière entre les mains du Roy:|. Mais comme il est malaisé dans un
11
traicté de paix de s’exempter de la loy qu’on veut prescrire, principalement ès
12
choses qui se doivent observer de part et d’autre après la paix faicte, nous
13
estimerions qu’il |:suffiroit si on peut obtenir qu’il soit permis aux deux

39
13 roys] im Klartext: couronnes.
roys
14
d’assister chacun ses amis en cas qu’ilz soient attaquez:| sans que pour raison
15
de ceste |:assistance la paix s’entende rompue:|, mais qu’ils ne pourront |: as-
16
sister directement ny indirectement ceux qui attaqueront lesdicts roys dans
17
les Estatz, païs, seigneuries et places qu’ilz possedderont lors du traicté:|.
18
Cela n’est pas sans exemple, se voyant divers traictez où les |:guerres défen-
19
sives ont esté permises et non les offensives:|.

20
Outre touttes ces raisons nous avons encor pensé qu’en |:consentant qu’il ne
21
soit point faict mention du Portugal:|, nous pouvons faire entendre |:aux
22
Hollandois que c’est en leur considération:|, et nous essaierons de moienner
23
s’il se peut |:leur assistance pour deffendre avec nous le Portugal contre le roy
24
d’Espagne:|, et en tout cas nous les rendrons plus favorables à |:la trêve que
25
nous désirons obtenir pour la Catalogne:|.

26
Mais pour mesnager en cela comme il faut l’intérest et le service du Roy |:il
27
importe qu’il y soit gardé un secret tout entier, et que la résolution que la
28
Reyne aura agréable de prendre ne soit pénétrée par aucun ministre estran-
29
ger :|.

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