Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
96. Mazarin an d’Avaux Fontainebleau 1646 August 3
Fontainebleau 1646 August 3
Ausfertigung: AE , CP All. 79 fol. 74–77 = Druckvorlage. Konzept: AE , CP All. 61 fol.
223–225’. Kopie: AE , CP All. 77 fol. 197–202’.
Hoffnung auf ein Scheitern des geplanten spanisch-niederländischen Waffenstillstands. Haltung
des Prinzen von Oranien und seiner Gattin; Geldzahlungen an die Prinzessin. Loslösung Flan-
derns von Spanien wünschenswert. Katalonienfrage. Artikel 9. Mitteilung an Brégy über schwe-
dischen Wunsch, den Waffenstillstand mit Polen aufrechtzuerhalten. Angesichts der militärischen
Situation Einlenken Trauttmansdorffs zu erwarten; festes Auftreten und Druck auf die bayri-
schen Gesandten empfehlenswert. Bemühen um Reduzierung der schwedischen Forderungen. Er-
klärung Trauttmansdorffs, keinen Frieden ohne Spanien zu schließen, auf Einfluß Bruns und der
Mediatoren zurückzuführen. Ankunft der Herzogin von Longueville in Münster. Würdigung von
Präsident de Mesmes.
Pour respondre aux vostres du 19 e et du 23 e du passé je vous diray que l’ ex-
périence nous fait voir que l’enfantement |:de cette prétendue trêve des Espa-
gnolz :| n’est pas si aisé que la conception et qu’il y reste assés de difficultez
pour la faire peut-estre |:avorter. Le refus que Niderhorst et Riperda ont fait
de signer les articles que leurs collègues avoyent signez:| n’en est pas une
petite preuve, et bien que quelques-uns de ceux-là |:soient venus en Holande
pour la persuader:|, ils y pourront trouver de la résistance, |:tant de la part du
sieur de Niderhorst qui voudra tousjours faire valoir son sentiment:| que de
celle de quelques-uns |:de Messieurs les Estatz que la corruption des autres
n’a point gastez:|.
Quant |:à monsieur le prince d’Orange:|, je ne voy point |:qu’il y ayt à crain-
dre que du costé de l’imbécillité où l’on nous escrit qu’il est tombé:|, qui
pourroit |:le rendre susceptible des impressions que Knut taschera de luy
donner:|, mais encore faut-il croire |:pour son honneur qu’il y résistera, et
madame sa femme:| a donné de grandes asseurances |:à monsieur de La
Thuillerie qu’elle ne le porteroit jamais à prendre une résolution si peu hon-
neste .
Si elle:| parloit du cœur, je ne sçay pas, mais je sçay bien |:que son propre
intérest l’y doit convier, et que si son mary meurt, elle peut espérer plus de
protection de la France pour la subsistance de sa maison et la grandeur de son
filz:| que de nul autre endroit; de quoy |:elle est demeurée d’accord avec
monsieur de La Thuillerie, outre qu’elle:| peut considérer quel notable préju-
dice |:elle fairoit par là à son filz dans les intérestz qui l’attachent au roy
d’Angleterre, si elle offensoit la France de laquelle seule après Dieu ce prince
doit espérer la resource de ses affaires:|. Enfin pour un argument réel et dé-
monstratif on a envoyé d’icy il y a 3 sepmaines |:de l’argent sous prétexte de
luy payer quelques arrérages de pensions qu’elle:| ne peut vraysemblable-
ment |:recevoir avec intention de désobliger la France:|.
Quoy que c’en soit, |:le voyage de quelques-uns des plénipotentiaires de Mes-
sieurs les Estatz nous fait gagner un grand temps:|, pendant lequel |:ces mes-
sieurs se pourront de telle sorte engager à la continuation de la guerre:| et
s’en prometre |:de telz succez qu’ilz ne voudront plus entendre à aucun trait-
té que conjointement avec la France:| qui contribue tant |:à faciliter l’ événe-
ment de tout ce qu’ilz entreprennent:|.
Que sçait-on encore |:si les Flamens ne pourroient pas ouvrir les yeux:| à
l’estat présent de leurs affaires |:qui sont menacées d’une dernière ruine, s’ilz
ne secouent un joug qui achèvera de les perdre:| s’ils y demeurent; auquel cas
|:les Holandois n’auroient plus besoin d’aucun traitté particulier avec l’ Espa-
gne :|, ny du renouvellement |:du neufiesme article, puisque par le destache-
ment des Flamens:| ils n’auroient rien à craindre à l’avenir |:des entreprises
que les Espagnolz pourroient faire sur eux:|; et pour les despenses de la
guerre |:qui leur fait tant de peur:|, ils n’auroient plus à songer |:qu’à leur
commerce des Indes et de la mer Baltique:| qui leur est si utile.
Pour la proposition |:de la trêve de deux ans pour la Catalongne:| ceux qui
estoient chargez |:de la faire ont eu raison de la juger incivile, mais celle de
l’eschange avant la conclusion de la paix est captieuse, car la paix ne se
concluant pas:| au mesme temps |:les Catalans qui seroient avertis de la pen-
sée que nous aurions de les remettre à la discrétion du roy d’Espagne, tasche-
roient de nous prévenir et de faire leur accommodement eux-mesmes:|, de
sorte que |:nous perdrions la Catalongne et n’aurions ny la paix ny la Fran-
che -Comté:|, ce qui seroit estre fort mauvaise marchands. Je vous diray en
matière de semblables propositions, portées par de telles personnes, ce que je
vous ay escrit une autre fois:|:Timeo Danaos et dona ferentes :|.
Vous avez bien fait d’envoyer |:à Messieurs les Estatz Généraux la response
sur l’instance du neufiesme article:| et de la faire mesme passer |:en Zélande
suivant le conseil du sieur de Niderhorst:|.
On faira sçavoir à monsieur de Brégy la parolle que vous avez tirée de |: mon-
sieur Oxenstiern, que la Suède n’entreprendroit rien au préjudice de la trêve
qu’elle a avec la Poloigne:|.
On voit bien que la nouvelle déclaration |:de Trautmansdorff que l’Empereur
ne pouvoit entendre à aucun traitté séparément de l’Espagne est un effet de
l’espérance que les ennemis avoient conceue d’opprimer les armées de Suède
et de Hesse et de se rendre par ce moyen maistres du champ:| en Allemaigne
et se metre en estat par conséquent |:de donner la forme qu’ilz voudroient au
traitté de la paix:|.
Mais à présent qu’ils ont failly leur coup, et n’ont remporté de cette expédi-
tion que la diminution de leurs forces, que monsieur le maréchal de Ture[n]ne
aura joint les armées confédérées, que le secours de Suède à ce qu’on dit est
arrivé à Vismar, et que Torstenson va former de ce costé-là une armée consi-
dérable , |:il y a de l’apparence que Trautmansdorff verra qu’il s’est trop hasté
à faire cette déclaration:| et qu’il pourra reprendre ses premiers erremens; à
quoy je ne doute point |:que les députez de Bavières ne le solicitent:|.
Mais comme dans ce changement d’affaires |:que les Impériaux espéroient,
ilz ont changé de conduitte et haussé leur voix:|, il sera aussi à propos |:que
la conjoncture nous estant revenue favorable, vous les imitiez aussy et parliez
plus ferme que jamais:| et surtout que donnant à entendre |:aux députez de
Bavières l’effort qu’ilz avoient fait pour ayder à mettre les affaires hors de
tout:| terme d’accommodement, |:que c’estoit à eux maintenant et sans délay
de songer à réparer cela:|; et qu’ils considérassent l’avantage qu’ils ont perdu
de |:faire conclurre la paix à des conditions, auxquelles les Suédois auroient
bien plustost condescendu pendant que la jonction de leur armée avec la nos-
tre estoit incertaine, et que leur secours de Suède n’estoit pas encores arrivé:|,
que maintenant qu’ils voient que l’un et l’autre a réussy, et qu’il y a à craindre
que |:si ce traitté va en longueur, ilz ne fassent des progrès qui les rendront
plus difficiles dans la satisfaction de ce qu’ilz prétendent:|, et partant que
c’est à eux |:de presser de telle sorte qu’il ne puisse s’en desdire:|.
Quant à ce que vous me mandez, qu’il ne faut point douter |:que ce change-
ment de scène ne hausse le cœur aux Suédois et ne les rende moins retenus en
leurs prétentions:|, je suis en cela de vostre avis; c’est pourquoy vous ne devez
rien oublier de vostre costé |:pour les disposer à se ranger à des conditions
raisonnables:|, en quoy ils n’agiront |:que conformément aux sentimens de la
reyne de Suède et des ministres qu’elle a auprès d’elle:|. J’en escris derechef
|:à monsieur Chanut affin qu’il renouvelle plus puissamment ses offices sur
cela:|.
Pour revenir |:à la déclaration de Trautmansdorff:|, je vous puis asseurer
que ce n’est point un effet |:de la résolution qui en ayt esté prise à Vienne:|,
mais bien de la persuasion |:des médiateurs qui ont concerté cecy avec Brun
et particulièrement du Nunce qui a donné à entendre audit Trautmansdorff
qui désire avec passion de conclurre la paix pour retourner auprès de son
maistre, que le plus court moyen estoit cette déclaration:|, de sorte que
j’oserois respondre |:que si vous autres ny les députez de Suède ne vous
remuez point pour cela de dix ou douze jours, Trautmansdorff changera de
conduitte:|.
Je me resjouis de l’heureuse arrivée de madame et de mademoiselle de Lon-
gueville à Monster
moire du jour de leur entrée dans leur ville comme d’un jour de triomphe, et
que l’histoire ne mette parmy les circonstances plus illustres de cette assem-
blée le séjour de ces deux princesses au lieu où elle s’est tenue.
Je ne vous puis taire la satisfaction que Leurs Majestez ont de la conduite de
monsieur le président de Mesmes
pour le bien de l’Estat, et particulièrement quand il est question de dissiper de
petites brouilleries qui s’eslèvent au Parlement qui luy pourroient estre
contraires. Pour moy qui ay tousjours fait une très grande estime de sa per-
sonne et tousjours considéré bien fort son amitié de mesme que la vostre, j’ay
une joye que je ne puis exprimer, que toute la France voye, que ceux de vostre
maison servent le Roy en divers endroitz avec le mesme esprit.