Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
91. Memorandum Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens für Ludwig XIV Münster 1646 Juli 30

18

Memorandum Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens für Ludwig XIV.


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Münster 1646 Juli 30

20
Ausfertigung: Ass. Nat. 276 fol. 6–17’ = Druckvorlage. Duplikat für Mazarin: AE , CP All. 61
21
fol. 209–217’. Kopie: AE , CP All. 77 fol. 185–189. Druck: Mém. et Nég. III S. 159–172;
22
Nég. secr. III S. 258–261, jeweils datiert auf den 31. Juli.

23
Keine Verhandlungsfortschritte durch Anwesenheit Oxenstiernas erreicht. Rheinübergang Turen-
24
nes . Militärisches. Antwort der Kaiserlichen von den Mediatoren überbracht: Verweigerung der
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Pässe für die portugiesischen Gesandten; Ablehnung der Freilassung Prinz Eduards; 1627 als
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Stichjahr für die Amnestie gewünscht; Forderung der Oberpfalz für Bayern; Restitution der Berg-
27
straße ; Gravaminaverhandlungen; schwedische Satisfaktion; Regelung des Marburger Erbfolge-
28
streits durch die Kurfürsten von Sachsen und Brandenburg; Widerstand der Reichsstände gegen
29
eine Überlassung Philippsburgs sowie gegen französische Souveränitätsrechte bezüglich der Deka-
30
polis ; Entschädigung der Innsbrucker Erzherzöge; Truppenabfindung; kein Bündnisrecht der
31
Stände gegen den Kaiser zur Vertragsassekuration; Beharren auf gleichzeitigem französisch-spani-
32
schem Friedensschluß; Paß für Karl von Lothringen gefordert. Gespräch mit den Mediatoren
33
über die Antwort der Kaiserlichen. Gefahr einer Stärkung des kaiserlich-spanischen Bündnisses.
34
Visite Trauttmansdorffs: abgefangene Briefe; französische Satisfaktion; Titulierungsfragen. Ver-
35
tragsschluß d’Anctovilles mit dem Trierer Kurfürsten. Keine Neuigkeiten bezüglich spanischer

[p. 270] [scan. 342]


1
oder niederländischer Angelegenheiten; Beunruhigung über Krankheit des Prinzen von Oranien;
2
Anweisung an Brasset, Beschwerde in Den Haag einzulegen wegen der Unterzeichnung der
3
niederländisch-spanischen Artikel durch Gent, Pauw und Knuyt.

4
Le voyage de monsieur Oxenstiern en ceste ville n’a pas produict tout ce que
5
l’on en avoit espéré pour l’avancement de la paix, à laquelle noz parties ont
6
tesmoigné depuis quelque temps peu de disposition, soit que les practiques
7
secrettes des Espagnolz ayent eu ce pouvoir sur le comte de Trautmansdorff,
8
ou soit par l’espérance conceue de prendre avantage sur l’armée de Suède,
9
estant certain que les Impériaux et Bavarois l’ayans tenue comme investie
10
dans la Haute-Hesse s’estoient vantez qu’elle ne pouvoit leur eschapper. Les
11
difficultez qui se sont trouvées au passage du Rhein, et le long temps que
12
monsieur le maréchal de Turenne a esté obligé de demeurer au-delà, les ont
13
entretenu dans ceste pensée.

14
On aura sceu comme Messieurs les Estatz ont |:mis en délibération s’ilz de-
15
voient accorder le passage à l’armée du Roy:| sur le pont de bateaux qu’ils
16
ont à Wésel. Il arriva que les sieurs Menerzwich, Chnut et Niderhost estoient
17
au mesme temps sur le poinct de partir pour aller rendre compte à leurs su-
18
périeurs de tout ce qui a esté faict et arresté entre les Espagnolz et eux. Leur
19
chemin estant par Wésel, nous jugeasmes qu’ils |:pouvoient facilliter le pas-
20
sage de l’armée, et pour les y obliger par nostre présence, nous résolûmes de
21
nous rendre aussy tost qu’eux en ce lieu:|, la venue de madame la duchesse de
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Longueville nous en fournissant une occasion favorable, ce qui a réussy de
23
sorte que l’armée est au deçà du Rhein, à laquelle on eût peut-estre refusé le
24
passage, attendu |:ce qui s’est passé à La Haye nonobstant les obligations si
25
expresses des traictez que nous avons avec eux:|.

26
Tracy und Bönninghausen

39
Lothar Dietrich Freiherr von Bönninghausen (1598–1657) war als Söldnerführer zunächst
40
wechselnd in span. und ksl. Dienst. Seit 1645 befand er sich im Dienst Hessen-Kassels und
41
Frk.s, wurde am 16. August 1645 zum maréchal de camp ernannt, kehrte aber im Juli 1647
42
auf die ksl. Seite zurück ( Lahrkamp , Bönninghausen).
haben die ausgehobenen Truppen bei Amöneburg

43
Amöneburg; Stadt im Est. Mainz
mit
27
der schwedischen Armee vereinigt. Rückzug der Kaiserlichen.

28
Ce succez nous a donné beaucoup de joie et nous faict espérer que monsieur
29
de Turenne ayant joinct les Suédois, et s’estant fortifié des levées que l’on dict
30
estre fort belles et des meilleures de toutte l’Alemagne, les Impériaux seront
31
obligés de |:reprendre les derniers erremens du traicté et d’en poursuivre la
32
perfection

38
32 avec] fehlt im Klartext.
avec:| autant de chaleur comme depuis quelque temps ils y ont
33
tesmoigné d’indifférence.

34
Depuis que nous sommes en ceste ville, les médiateurs nous ont veu pour
35
nous rendre response sur ce que nous leur avions dict en suite de noz confé-
36
rences avec monsieur Oxenstiern. Ils ont commencé par le passeport deman-
37
dé pour les Portugais, et ont dict que l’Empereur ne leur en peut donner au-

[p. 271] [scan. 343]


1
cun , ny comme à des particuliers, ny en qualité de ministres d’un prince ou
2
Estat souverain; que sy les couronnes leur veulent donner un sauf-conduict
3
comme les Impériaux ne le peuvent empescher, aussy n’y veulent-ils pas
4
consentir; que depuis trois ans que lesdicts Portugais sont en l’assemblée, ilz y
5
ont vescu en assurance, et y peuvent estre de mesme à l’advenir, soit qu’ils
6
demeurent à Munster, ou qu’ils aillent à Osnabrug ou ailleurs; de quoy les
7
Impériaux donnent leur parole, et pour eux et pour les ministres d’Espagne.
8
Quant au prince Edouart qu’il ne peut estre mis en liberté que la paix ne soit
9
faicte; que l’Empereur n’a pas pouvoir de l’eslargir, et ne veut pas à son suject
10
entreprendre une guerre contre le roy d’Espagne; que ledict Dom Edouart
11
sera compris dans le traicté que l’on fera avec l’Espagne, mais non pas dans
12
celuy de l’Empire.

13
Sur le poinct de l’amnistie, les Suédois ayans persisté à demander qu’elle aye
14
son effect dès l’année 1618, |:quoyqu’ilz soient comme d’accord avec le
15
comte de Transmandorf qu’elle commencera à l’année 1624 et qu’ilz ne fas-
16
sent cette instance que pour monstrer fermeté à soustenir les intérestz des
17
estatz de l’Empire protestans:|, nous avions esté |:obligez d’appuyer la de-
18
mande de noz alliez pour conserver l’union avec eux:|, ce que nous avions
19
faict de sorte néantmoins que nous avions assez |:donné à entendre aux mé-
20
diateurs que ce n’estoit pas avec dessein d’i tenir ferme:|. Mais les Impériaux
21
ont de là pris occasion de dire que lorsqu’ils s’estoient déclarez, et avoient
22
faict leur offre pour la satisfaction de la France, c’estoit avec condition que
23
l’amnistie n’auroit son commencement qu’en l’année 1627, laquelle condition
24
n’estant pas effectuée, ce qui avoit esté accordé par eux pour la satisfaction de
25
la France ne subsistoit plus.

26
Ils nous ont dit en l’affaire palatine que sy nous prétendions que le Palatinat
27
Supérieur fût démembré, et qu’il ne demeurât pas tout entier au duc de Ba-
28
vières c’estoit contre la promesse que nous avions faicte audict duc, et sur
29
laquelle estoit aussy fondé ce qui nous avoit esté accordé. Ilz ont mesmes
30
persisté à ce que le Beresthrat

37
Einige Ämter der Bergstraße waren 1463 und 1544 von Kurmainz an Kurpfalz verpfändet
38
worden. Deren Wiedereinlösung durch den Kf.en von Mainz hatte der Kf. von der Pfalz 1621
39
abgelehnt. Nach dessen Vertreibung 1623 wurde Mainz die Bergstraße ohne Zahlung der
40
Pfandsumme vom Ks. zugesprochen. Im WF wurden die Mainzer Rechte an der Bergstraße
41
bestätigt (IPO IV,7 = IPM § 15). 1650, nach Beilegung des Streits um die Ausführung dieser
42
Vereinbarung, erfolgte die Wiedereinlösung des Pfandes durch Kf. Johann Philipp von Schön-
43
born ( Oschmann S. 59 und S. 677; Jürgensmeier S. 125–128; Mentz II S. 63–65;
44
Schaab S. 261–264).
prétendu par l’électeur de Mayence dans le
31
Bas-Palatinat luy soit restitué.

32
Ils se remettent à nous de faire ce que nous jugerons à propos pour les griefs
33
des estats de l’Empire.

34
Disent qu’ils traicteront de la satisfaction de la Suède avec les plénipotentiai-
35
res de ceste couronne-là; et pour celle de Madame la Landgrave, pour laquelle
36
nous avions demandé qu’elle fût maintenue dans Marbourg et que la succes-

[p. 272] [scan. 344]


1
sion qui luy est disputée

30
Der Marburger Erbfolgestreit zwischen dem calv. Hessen-Kassel und dem lutherischen Hessen-
31
Darmstadt entstand beim Tod des kinderlosen Lgf.en von Hessen-Marburg, Ludwigs des Älte-
32
ren (1537–1604): Dieser hatte testamentarisch die Aufteilung seines Landes zwischen beiden
33
hessischen Linien bei gleichzeitiger Wahrung des lutherischen Bekenntnisses verfügt. Weiterge-
34
hende Forderungen Hessen-Darmstadts wurden in einem ksl. Schiedsspruch zunächst abgewie-
35
sen . Nach Einführung des calv. Bekenntnisses im hessen-kasselischen Teil des Marburger Erbes
36
sowie nach Unterstützung des Kf.en Friedrich V. von der Pfalz (s. [ nr. 14 Anm. 7 ] ) durch Hes-
37
sen -Kassel rief Hessen-Darmstadt den RHR an und bekam 1623 Hessen-Marburg zugespro-
38
chen . Ab 1627 kam es zu verschiedenen Vergleichen, die jedoch keine endgültige Lösung brach-
39
ten . Am 14./24. April 1648 unterzeichneten beide Linien einen in den WF (IPM § 58 = IPO
40
XV,13) aufgenommenen Vertrag, der Hessen-Marburg zwischen ihnen aufteilte und das luthe-
41
rische Bekenntnis sicherte ( Beck ; Hans Heinrich Weber ; Bettenhäuser S. 5–13).
par le landgrave George

42
Georg II. (seit 1626) Lgf. von Hessen-Darmstadt (1605–1661) ( NDB VI S. 217 ).
luy fût adjugée, ilz ont
2
respondu qu’il y a une règle dans la Hesse, et un accord faict entre tous les
3
princes de ceste maison, portant que tous les différends qui naistront entr’eux
4
seront décidez par des princes parens et amys communs de la maison, et
5
qu’en suite de ceste convention le différent de la Haute-Hesse doit estre remis
6
au jugement des électeurs de Saxe et Brandebourg

43
Seit dem 15. Jh. existierte eine Erbverbrüderung zwischen Hessen und Sachsen, der auch Bran-
44
denburg beigetreten war. Zuletzt war sie 1614 bestätigt worden ( Löning S. 57).
.

7
Que sy l’on procède par autre voye que celle d’une amiable composition,
8
l’électeur de Saxe ne veut pas abandonner son gendre

45
Lgf. Georg II. von Hessen-Darmstadt war seit 1627 mit Sophia (1609–1671), Tochter des
46
Kf.en Johann Georg I. von Sachsen (s. [ nr. 10 Anm. 7 ] ), verh.
et s’opposera à la satis-
9
faction du duc de Bavières et d’autres; que s’il eschet quelque recompense en
10
argent pour le landgrave de Hesse-Cassel, elle peut estre d’une somme de
11
cinquante ou soixante mil risdalles.

12
Pour la satisfaction de la France, qu’il ne dépend pas de l’Empereur de donner
13
Philipsbourg ny la souveraineté des dix villes impériales de l’Alsace, que les
14
estatz de l’Empire y sont contraires, et pour la récompense des archiducs
15
d’Inspruch persistent à demander les quatre millions de risdales avec le paye-
16
ment de touttes les debtes.

17
Que chacun de son costé satisfera la soldatesque, les couronnes devans consi-
18
dérer les grands Estats qu’elles acquièrent à la diminution de l’Empire; que
19
l’Empereur qui ne profite de rien donnera ordre à contenter sa milice.

20
Pour la seureté du traicté ils demeurent d’accord que tous les princes intéres-
21
sez soient contre celuy ou ceux qui y contreviendront, mais ils ne veulent pas
22
qu’il soit faict mention expresse des estatz de l’Empire comme s’ils préten-
23
doient inférer par ceste exclusion qu’ils ne peuvent se liguer contre l’ Empe-
24
reur , quand mesmes il contreviendroit au traicté.

25
Jusques-là les Impériaux avoient respondu sur les poincts dont nous avions
26
parlé aux médiateurs, mais ils adjoutèrent de plus que la paix ne se pouvoit
27
faire dans l’Empire, qu’elle ne fût conclue en mesme temps avec les Espa-
28
gnols , et que c’estoit une condition absolue et sine qua non, que le roy d’ Es-
29
pagne estoit intéressé à la cession de l’Alsace, ayant le droict d’y pouvoir suc-

[p. 273] [scan. 345]


1
céder , et que s’il n’est compris dans la paix il ne rendra point Frankendal. Ils
2
persistèrent aussy à demander un passeport pour le duc Charles de Lor-
3
raine .

4
Nous ne jugeasmes pas devoir contester sur ceste response, estimans qu’il va-
5
loit mieux en faire paroistre de l’indifférence et du mespris, et nous deman-
6
dasmes en riant à messieurs les médiateurs, s’ils avoient esté priez depuis peu
7
de nous la faire, ou sy c’estoit pendant que nous estions absens de ceste ville.
8
Ils respondirent que dès le 18

38
Vgl. APW III C 2,1 S. 673f.
de ce moys ils en avoient esté chargez.

9
„Peut-estre“, leur dismes-nous, „que messieurs les Impériaux changeront de
10
discours voyans que les grands avantages que leur armée s’estoit promis ne
11
sont pas arrivez; qu’ils devoient considérer qu’il ne seroit pas avantageux à
12
l’Empereur d’apporter du changement aux choses cy-devant accordées, parce
13
qu’il n’a encore consenty de laisser qu’une partie des places que nous tenons,
14
et que la France a offert de luy en restituer plusieurs qu’il seroit malaisé de luy
15
oster par les armes, et lesquelles désormais elle sera en liberté de conserver
16
par la mesme raison dont on se veut servir contre elle.“

17
Monsieur Contariny dit deux ou trois fois que la paix seroit bien aisée à faire,
18
et que touttes choses s’ajousteroient sans doute, n’estoit la prétention de Phi-
19
lisbourg et des dix villes. Il dit aussy que plusieurs dans l’assemblée ne veulent
20
pas la paix, et font ce qu’ils peuvent pour l’empescher, desquelz on se devoit
21
garder. Il adjousta que les Bavarois ne parloient pas aux plénipotentiaires des
22
autres princes, comme ils faisoient quand ils estoient avec nous. On ne tes-
23
moigna pas de |:faire grande réflection sur tout cella, comme si nous n’ eus-
24
sions point esté faschez que les affaires s’esloignassent plustost de la conclu-
25
sion que de s’en approcher:|. En effect quand nous nous |:serions disposez de
26
nous départir de la prétention de Phillisbourg et des villes de l’Alsace:| le seul
27
intérest de l’Espagne empescheroit tousjours que la paix ne pust estre conclue
28
dans l’Alemagne, sy l’Empereur persiste à ne vouloir rien faire sans elle. Sy les
29
advis qu’on nous a donnez d’assez bon lieu

37
29 sont véritables] aus AE , CP All. 61; fehlt in der Druckvorlage.
sont véritables que |:l’union de
30
l’Empereur et du roy catholique ait esté renouvellée et raffermie par le ma-
31
riage de leurs quatre enfans

39
Abgesehen von der geplanten Heiratsverbindung zwischen Balthasar Karl und Maria Anna
40
(vgl. [ nr. 45 Anm. 6 ] ) gab es in Wien vergebliche Bemühungen um eine Ehe zwischen dem
41
Thronfolger Ehg. Ferdinand (1633–1654; 1653 Römischer Kg.) ( Stammtafeln NF I T. 16)
42
und der Infantin Maria Theresia (s. [ nr. 86 Anm. 15 ] ) ( Mecenseffy S. 79, 88).
et par celluy du roy d’Espagne avec une des
32
princesses d’Inspruch

43
Die beiden Innsbrucker Ehg.innen Isabella Klara und Maria Leopoldina waren 17 bzw. 14
44
Jahre alt ( Stammtafeln NF I T. 16).
:|, il y a apparence que l’Empereur fera tous ses efforts
33
pour ne se séparer pas de cet |:allié nouveau qui luy est si nécessaire.

34
Le duc de Bavières et les estatz de l’Empire:| se laissent bien entendre que
35
quand il n’y aura plus que cet obstacle ils obligeront l’Empereur à passer
36
outre, mais les Impériaux qui le reconnoissent et l’appréhendent, contestent

[p. 274] [scan. 346]


1
industrieusement sur d’autres articles, afin qu’il ne |:paroisse pas aux estatz
2
que la seulle exclusion des intérestz d’Espagne arreste la paix de l’Empire:|.
3
Le lendemain

40
Am 28. Juli 1646 machten die Kaiserlichen eine Visite bei den Franzosen, nachdem am Tag
41
zuvor die Mediatoren den Franzosen die ksl. Antwort überbracht hatten ( APW III C 2,1
42
S. 679).
le comte de Trautmansdorff nous vint voir. Il nous parla pre-
4
mièrement des titres que Leurs Majestez doivent donner à l’Empereur et rece-
5
voir de luy, mais nous en ferons le récit en dernier lieu pour ne discontinuer
6
pas ce qui regarde la négotiation.

7
Il nous fit des excuses de ce qu’il avoit appris qu’il nous avoit esté rapporté qu’il
8
avoit faict voir à monsieur Oxenstiern certaines lettres interceptées à dessein de
9
luy faire connoistre que c’estoit de propos délibéré et par ordre de la cour que
10
la jonction de nostre armée à la suédoise ne s’estoit point faicte. Il se mit fort en
11
peine à nous persuader le contraire, disant qu’ils eût faict en cela contre le
12
service de son maistre qui avoit intérest que ceste jonction ne se fist pas, à quoy
13
il eust esté utile de supprimer plutost que de publier de telles lettres. Il dit
14
ensuite avec quelque émotion que ses ordres et son intention estoit [!] de faire la
15
paix s’il se pouvoit, et d’éviter tout ce qui en retardoit la conclusion.

16
Sur ce propos de paix on se mit à parler des conditions dont il reste à conve-
17
nir . Il fit un long discours pour faire voir que la satisfaction accordée à la
18
France estoit grande et excessive, que le duc de Bavières avoit tousjours don-
19
né à entendre à l’Empereur que moyennant la cession de Brisach la France
20
seroit contente, qu’on n’avoit jamais cru que l’on deut prétendre ny Philips-
21
bourg ny les droictz souverains sur les dix villes impériales de l’Alsace, que
22
l’Empereur mesme quand il voudroit ne pouvoit accorder. Il luy fut répliqué
23
que souvent on avoit déclaré aux médiateurs que nous voiions bien que le
24
retardement d’accorder Brisach estoit pour nous faire quitter le reste de noz
25
prétentions, que nous avions remis les villes forestières pour obliger la maison
26
d’Inspruch à qui elles appartenoient en particulier, quoyqu’elles fussent du
27
tout à nostre bienséance, qu’avec une pareille facilité nous nous estions dépar-
28
tis du Brisgaw

43
Breisgau, vorderösterreichisches Gebiet am Oberrhein.
, que personne ne se trouvoit intéressé en ce que nous préten-
29
dions , que nous ne voulions occuper ny les revenus ny les droictz de l’évesque
30
de Spire ne demandans que la simple garde d’une place, la France ne recher-
31
chant en cela que la seureté et l’affermissement de la paix.

32
Comme ces raisons luy faisoient peine, il dit assez brusquement que l’on
33
sçavoit bien que nous n’avions pas le pouvoir de conclurre, et que depuis peu
34
nous avions eu ordre de la cour de tenir la négotiation en suspens. „ Accordez-
35
nous donc“, luy dismes-nous, „ce que nous désirons, contentez nos alliez et
36
les estats de l’Empire, et nous vous déclarons que demain sy vous voulez nous
37
signerons la paix.“

38
Il nous parut que cela luy donnoit à penser, mais qu’il n’estoit pas encor en-
39
tièrement persuadé que nous n’eussions dessein de retarder la conclusion.

[p. 275] [scan. 347]


1
Ceste opinion luy peut avoir esté suggéré par les Espagnols pour luy oster le
2
désir de conclurre promptement, en luy en faisant perdre l’espérance, peut-
3
estre aussy faict-il semblant de le croire pour excuser ses dernières procédures
4
et donner à connoistre que s’il a différé, ç’a esté pour ceste raison, et non pas à
5
cause des vaines espérances qu’il s’estoit un peu facilement données.

6
Pour ce qui regarde les titres, le comte de Trautmansdorff tint le mesme lan-
7
gage que celuy dont il a cy-devant esté donné advis, qu’il ne se trouveroit point
8
que l’Empereur eût traicté noz roys de ‚Majesté‘. Il nous fist voir les originaux
9
de deux lettres du feu roy, et d’une de la Royne qui donnent à l’Empereur le
10
titre de ‚Majesté‘. Il dit qu’à Vienne il s’en trouveroit de semblables d’Henry
11
Quatrième et de ses prédecesseurs; que le dessein de son maistre n’estoit pas
12
d’introduire aucune nouveauté, mais de suivre ce qui s’estoit jusqu’icy practi-
13
qué ; que sy la Royne escrivant de sa main donnoit à l’Empereur de la ‚Majesté‘,
14
l’Empereur feroit le mesme par une lettre particulière, pourveu qu’en mesme
15
temps on receut les lettres de sa chancelerie en la mesme façon qu’elles ont
16
tousjours esté conceues. Il ajousta qu’il attendoit encor quelque nouvelle de
17
Vienne, et nous pria d’escrire ce que dessus à la cour. Nous respondismes que
18
l’on pourroit faire voir par quantité de lettres que noz roys ont escrit aux
19
empereurs dans les mesmes termes dont on avoit usé envers eux, et que la
20
Royne ne seroit jamais conseillée d’y admettre aucune disparité, que l’on pou-
21
voit juger de l’équité et moderation des roys de France, qui ayans eu de tout
22
temps la préséance sur les autres roys de la chrestienté, ne l’avoient jamais
23
voulu débattre à l’Empereur, quoyqu’ils l’eussent pu faire avec autant et plus de
24
fondement que ceux qui depuis peu ont voulu révoquer en doute leur préémi-
25
nence , mais qu’on ne pouvoit en aucune façon recevoir de l’inégalité dans les
26
titres. Nous souhaiterions bien d’avoir icy |:quelques lettres qui pussent servir
27
de tesmoignage comme noz roys n’ont point donné de ‚Majesté‘ aux empe-
28
reurs , cella pour le moins feroit voir qu’il en a esté usé diversement:|. Nous
29
avons supplié que l’on nous en envoyast quelques copies deuement collation-
30
nées , mais comme ceste affaire ne |:doit pas estre traictée par les exemples,
31
quelque usage qui puisse avoir esté cy-devant:|, nous n’estimons pas qu’il
32
|:faille en aucune manière se relascher:|, et semble qu’on ne peut convenir d’un
33
titre différent, |:si ce n’est qu’on vînt à prendre l’expédient de ‚Majesté Impé-
34
rialle ’ et ‚Royalle‘:|, duquel nous avons jugé ne devoir point |:parler pour cette
35
fois, mais attendre s’il sera proposé par eux et conserver ce moyen comme le
36
dernier, auquel on se peut sur ce laisser entendre:|.

37
Nous suivrons exactement ce que la Royne aura agréable de nous commander
38
sur ce suject, supplians très humblement Sa Majesté de nous faire sçavoir sy
39
au |:cas qu’on ne convienne d’aucun expédient:| il suffira de dire |:comme
40
eux que nous avions icy des lettres pour l’Empereur:| ou sy l’on doit faire
41
|:partir le sieur de Mondever avec les passeports faisans mention du subject
42
de son

43
42 envoy] im Klartext: voyage.
envoy sans lettre:|.

[p. 276] [scan. 348]


1
Nous sommes obligez de dire à ce propos qu’encor que le comte de Traut-
2
mansdorff nous ayt parlé en ceste affaire avec beaucoup de civilité et de dou-
3
ceur , |:il n’a pas laissé de demeurer dans la fermeté et d’insister tousjours sur
4
le stil antien:|. Nous avons respondu qu’on ne l’avoit pas observé sy exacte-
5
ment envers les autres princes, qu’on avoit donné depuis peu le titre de ‚ Séré-
6
nissime ‘ à plusieurs, qui n’estoient pas d’une dignité approchante de celle du
7
Roy, qu’autrefois les bulles des papes estoient addressées à l’Empereur, au roy
8
de France, et aux autres roys qu’on designoit soubz un nom collectif, et qu’au
9
concile de Trente pour contenter la jalousie de Philippe II

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Kg. Philipp II. von Spanien (1527–1598); 1556 Kg. von Spanien, 1580 Kg. von Portugal.
on commença de
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changer ceste forme au désavantage de noz roys. Sy on vouloit s’arrester sy
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ponctuellement aux règles anciennes les empereurs n’avoient point accoustu-
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mé de prendre ce titre ny d’estre qualifiez que ‚Roys des Romains‘ jusqu’à ce
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qu’ils eussent pris la couronne impériale des mains du Pape, et que de ceste
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sorte les anciennes formes ayans esté changées en faveur d’un chacun, il n’ es-
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toit plus juste qu’on les fît valoir seulement au préjudice de noz roys, et qu’on
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alléguast contr’eux les prérogatives des empereurs romains, lorsqu’ilz estoient
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maistres de toutte la terre; que pour conclusion nous estions obligez de luy
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dire qu’on ne suffriroit aucune sorte de différence entre les titres du Roy et
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de l’Empereur, et que Sa Majesté avoit d’autant plus de raison de persister
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en ceste résolution, que nous avions veu des lettres publiques escrites par le
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feu roy de Suède et par quelques autres roys qui ne peuvent pas prétendre
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d’aller du pair avec ceux de France où ils ne traictoient point l’Empereur de
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‚Majesté‘.

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Monsieur d’Anctouille aura donné advis de ce qu’il a |:heureusement négotié
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avec l’eslecteur de Trèves et aura envoyé copie ou l’original mesme du traic-
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Vertrag von Trier vom 19. Juli 1646 zwischen Kg. Ludwig XIV. von Frk. und dem Kf.en von
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Trier (= Beilage 1 zu nr. 98; zum Vertragsschluß s. Abmeier S. 76ff.).
qu’il a arresté soubz le bon plaisir de Leurs Majestez. Il a si bien mesnagé
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les choses qu’ayant adouci l’esprit de ce prince et de ceux qui sont auprès de
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luy avec ce peu d’argent que nous luy avions faict fournir:|, il n’a point
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|:obligé le Roy à la somme qu’il avoit pouvoir d’accorder:|. Il semble que
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l’on doit |:promptement envoyer la ratiffication:|, et qu’il importe de tenir
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|:secret ce traicté:|, à ce que nous puissions mieux nous en prévaloir sy d’ a-
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venture les |:Impériaux venoient à rejetter la difficulté sur le contentement de
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celluy à qui la place appartient:|.

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Nous n’avons rien à mander de la négotiation d’Espagne ny de ce qui se faict
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en Holande dont on est plutost adverty à la cour par les ministres que le Roy
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tient sur les lieux. |:L’indisposition de monsieur le prince d’Orange:| nous
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donne |:beaucoup d’inquiétude:|.

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Les sieurs |:Menerzvic, Pau et Cnut:| ayans signé les |:articles qui ont esté
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arrestez avec les Espagnolz:|, on nous mande que l’assemblée |:de La Haye
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l’a trouvé fort mauvais:|. Nous avons escrit au sieur |:Brasset qu’il en doit

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faire une plaincte formelle et bien vive:| et obtenir s’il se peut |:un ordre de
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l’Estat à ceux qui sont icy de ne rien faire que conjoinctement avec nous, et
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que les deux traictez ne marchent d’un mesme pas et s’avancent esgalle-
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ment :|.

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