Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
60. Memorandum Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens für Ludwig XIV Münster 1646 Juli 9
Münster 1646 Juli 9
Ausfertigung: Ass. Nat. 275 fol. 489–508’ = Druckvorlage; Eingang nach Dorsal fol. 510’:
1646 Juli 17. Duplikat für Mazarin: AE , CP All. 61 fol. 110–122’. Kopie: AE , CP All. 77
fol. 67–72. Druck: Mém. et Nég. III S. 114–132; Nég. secr. III S. 247–251.
Nutzen aus abgefangenen Briefen Peñarandas. Vorwürfe gegenüber den niederländischen Ge-
sandten; deren Beschwichtigungsversuche. Unterzeichnung der niederländisch-spanischen Verein-
barungen verschoben. 9. Artikel. Oxenstierna ohne Salvius in Münster: Beteuerung der schwedi-
schen Friedensbereitschaft; Ablehnung einer achten Kur; schwedische Forderungen. Ankunft
Sayn-Wittgensteins; Erwartung Löbens. Noch keine Einigung mit den Kaiserlichen über Entschä-
digung der Erzherzöge, die elsässischen Immediatstände und Philippsburg. Haltung des Trierer
Kurfürsten. Zur französisch-schwedischen Truppenvereinigung. Zufriedenheit mit Hessen-Kassel.
Ablehnung einer separaten Waffenruhe durch Bayern. Meinungsverschiedenheit über Art der In-
besitznahme des Elsaß; Empfehlung der Souveränität; Verweis auf Beilage. Siebenbürgen. Spani-
sche Gesandte auf Separatabkommen mit den Generalstaaten bedacht; Courtrai. Verhalten
gegenüber Pauw und Knuyt.
Les lettres du |:comte de Penaranda qui ont esté interceptées:| et dont on
nous a envoyé les copies ont produict un bon effect |:dans toute l’assem-
blée:|.
En les |:faisant voir aux médiateurs:| nous avons remarqué que lorsqu’ils em-
ployent leurs soings et leur peine pour acheminer le traicté de l’Empire, les
Espagnols le destruisent autant qu’ils peuvent, d’où il est aisé à juger quelle
est la cause du retardement. Ils ne purent |:s’empescher d’advouer que Pena-
randa s’arrestant à escrire des choses de si peu de considération à son mais-
tre:| au lieu de s’appliquer sérieusement à la paix, il ne se faloit pas estonner
sy on |:avançoit si peu dans la négotiation:|.
Les |:ministres de Bavières en ont esté piquez et offensez:|. Nous leur avons
faict part en mesme temps d’un advis qui nous a esté donné que les Espagnols
tiennent un homme à Osnabrug pour essayer de |:persuader aux députez du
prince Palatin
Kurpfalz war auf dem WFK durch Camerarius, Meisterlin und Streuff von Lauenstein vertre-
ten. – Joachim Camerarius (1603–1687), Jurist, seit 1631 in schwed. Dienst, 1637 kgl. Rat,
wurde 1645 als kurpfälzischer GR Ges. für den WFK ( DBA 175, 306; Zedler V Sp. 396f.,
Schubert S. 380 und 410). – Dr. Jonas Meisterlin war 1653–1654 Ges. für die Pgft. Pfalz-
Simmern auf dem Regensburger RT ( Repertorium S. 410). – Philipp Streuff (Streiff) von
Lauenstein (gest. 5. April 1647), kurpfälzischer Rat, hatte als GR Pfalz-Zweibrückens für den
Heilbronner Bund und Schweden den am 1. November 1634 geschlossenen Pariser Vertrag
mit Frk. mitverhandelt ( Babel, Friedenskongreß S. 18; APW III D 1 S. 360; Kretzschmar
I S. 484, III S. 21–32).
|:d’entrer en ligue avec le roy d’Espagne:|, il promettra de ne point faire la
paix que |:le Palatin ne soit restitué dans tous ses Estats et dans la dignité
électoralle:|, ce qui a faict d’autant plus |:d’impression sur leur esprit qu’ilz
ont sceu que Alonse de Cardenas
|:est en Angleterre:|. Nous ajoutasmes que nous pouvions encor faire voir
par escrit que |:le roy d’Espagne poursuivoit d’autres ligues et assossiations
dans l’Allemagne avec les protestants:| outres celles qu’il vouloit |:former en
Italie:| pour empescher la paix et troubler de nouveau la chrestienté. Ils de-
mandèrent copie desdites |:lettres pour envoyer au duc de Bavières:| et tes-
moignèrent estre obligez de la communication que nous leur en avions
faicte.
Il est bien à croire que le comte de Trautmansdorff n’aura pas esté mieux
satisfaict de |:ces lettres:| et qu’il n’aura pas fort agréable de |:se voir taxer la
légèreté:| qui n’est pas le vice ordinaire des Alemans, ce que nous ne doutons
pas que |:les médiateurs et les Bavarois aussy:| ne luy ayent faict sçavoir, et
desjà comme nous l’avions veu chacun de nous en particulier, nous luy avions
donné quelque connoissance de |:la mauvaise volonté que les Espagnols ont
pour luy:|, ce qui n’avoit pas esté inutile.
Mais le principal effect et l’utilité la plus présente que nous en ayons tirés a
esté |:envers les Hollandois:|. Nous avions esté advertis que depuis la prise
de Courtray les Espagnolz les |:pressoient extraordinairement de signer les
articles de la trefve:|, c’est-a-dire qu’outre les escrits qu’ils se sont desjà don-
nez de part et d’autre, ils |:signassent conjonctement les articles dressez et
conceuz en la mesme forme qu’ilz doivent estre insérez dans le traicté. Celluy
qui nous donnoit cet advis, craignant d’estre descouvert, nous avoit prié de ne
leur parler point de cette particularité ny tesmoigner que nous en eussions
connoissance:|. L’affaire cependant méritoit de n’y perdre point de temps
puisque |:les ministres d’Espagne ayans signé:| avoient envoyé lesdicts arti-
cles avec le pouvoir aux |:depputtez de Messieurs les Estatz et que Noir-
mont:| en les leur présentant avoit dict que sy cela |:ne se faisoit prompte-
ment:| ils perdroient les avantages qui leur avoient esté offerts. Ceste instance
se faisoit avec tant de chaleur parce que |:les Espagnolz prétendent que les
articles estans ainsy signez, ilz les rendront publiez parmi les Provinces-
Unies:| et espèrent non sans grande raison de |:empescher par ce moyen les
effectz de la campagne ou du moins de les rallentir:|. C’est avec ce mesme
dessein que le marquis de Castel Rodrigo a escrit a La Haye pour advertir
Messieurs les Estats de la venue de leur courrier donnant advis en mesme
temps qu’il seroit plutost arrivé s’il n’eust esté arresté en France.
Un autre avantage que |:les Espagnolz:| prétendent en faisant |:signer de la
sorte ces articles est d’exclurre ce qui est dans le préambule de l’escrit qui leur
a esté donné par les Hollandois:| où il est déclaré que les interests de la
France doivent estre décidez en mesme temps, en quoy ils ont |:favorables
ceux des ambassadeurs qu’ilz ont gaignez:| qui soubz prétexte de rédiger les
articles |:aux termes et en la mesme forme qu’ilz doivent estre couchez dans
l’acte du traicté en ont exclu cette déclaration:| comme une pièce hors-
d’œuvre et non nécessaire.
Ces considérations firent que nous résolusmes d’aller trouver |:les ambassa-
deurs desdits Sieurs Estatz:|, et sans leur faire grand compliment, on leur fit
lecture mot à mot des |:lettres de Penaranda au roy d’Espagne et au marquis
de Castelrodrigue:|. On leur fit remarquer que |:Voilmar avoit dict aux mé-
diateurs que les plénipotentiaires des Provinces-Unies improuvoient et com-
damnoient les prétentions de la France comme exorbitantes:|. On demanda à
|:Cnut:| duquel il est faict mention particulière |:quelle estoit cette négotia-
tion faicte avec luy dont il n’a donné aucune part:|. Et de là prenans suject de
leur faire |:de plus grandes plainctes:|, nous leur dismes que c’estoit la |:qua-
triesme fois que nous les venions voir sans qu’ilz nous eussent faict res-
ponse:|, qu’ils avoient promis après avoir veu les traictez de respondre sur ce
que nous avions désiré sçavoir d’eux, |:s’ils n’entendoient pas estre obligez à
tous les différens de la France avec l’Espagne:|, à quoy ils n’avoient point
satisfaict; que leur ayans faict sçavoir depuis ce que |:Peñaranda avoit dict aux
médiateurs:| qu’ils avoient déclaré de n’estre |:obligez que pour les affaires
du Païs-Bas, ilz avoient promis d’en faire le désadveu en présence de monsieur
Contarini, ce qu’ilz avoient aussy peu executté:|. Nous leur |:reprochions
que pour déclarer aux Espagnols qu’ilz ne traicteroient pas sans nous:|, il leur
avoit fallu faire de grandes et réitérées instances; qu’ils n’avoient faict |:cette
déclaration que de mauvaise grâce et comme y estans contraincts:|; que les
Espagnols n’avoient jamais |:perdu l’espérance de faire un traitté particullier
avec eulx:|, tant ils leur avoient |:parlé mollement et avec peu de résolution
sur ce subject:|. „Et en effect n’est-il pas estrange“, leur disions-nous, „que
|:vous traictiez tous les jours avec les Espagnolz et que ce ne soient que visit-
tes et conférences des uns aux autres sans que:| nous en ayons aucune com-
munication? Sçait-on pas que le courrier d’Espagne est de retour, qu’il a ap-
porté le pouvoir qui vous a esté présenté |:sans que nous en ayons esté par
vous advertis?:| Aussy les Espagnols se sont vantez partout qu’ils |:estoient
asseurez que Messieurs les Etatz ne feroient rien dans tout le mois de juin:|.
Sur ceste assurance ils ont dégarny leurs places du costé de la Holande, nostre
armée s’estant trouvée seule à soustenir touttes les forces des ennemys assem-
blées. Enfin lorsqu’ils publioient que noz trouppes estoient assiégées, et qu’ils
remplissoient l’assemblée de faux bruicts et des vaines espérances qu’ils s’es-
toient données, on |:vous voyoit converser tous les jours avec eux:|, et après
le succez de Courtray chacun s’estant venu resjouir avec nous jusques aux
plus indifférens |:nous n’avons pas receu de vostre part un simple compli-
ment:|.“
Ce dernier |:reproche leur causa beaucoup de honte et de confusion:|. Il pa-
rut bien à leurs visages qu’ils se sentoient |:pressez et touchez de noz remons-
trances:|, et encor que nous ne leur eussions point |:parlé de la signature des
articles qui estoit le poinct le plus important:|, ils n’en furent pas moins es-
tonnez, |:leur consience les accusant:| et leur faisant assez imaginer quel
|:seroit nostre ressentiment:| quand ce dessein viendroit à nostre connois-
sance.
Après avoir longtemps délibéré ensemble ils nous dirent qu’ils avoient grand
|:desplaisir de voir nostre mescontentement:|, qu’ils n’avoient jamais |:man-
qué à la fidélité qu’ilz nous doivent:| et qu’ils souhaiteroient que nous sceus-
sions au vray et en détail la conduicte qu’ils ont tenue. Ils essayèrent par di-
vers discours de |:justiffier leurs actions et de nous appaiser:| et pour conclu-
sion nous dirent qu’après avoir |:considéré les lettres dont:| ils nous deman-
dèrent copie, et avoir pensé aux choses qui leur avoient esté représentées, ils
nous viendroient voir pour faire une plus ample response tant sur ceste der-
nière |:plainte:| que sur les autres poincts dont nous leur avions parlé aupa-
ravant.
Nous persistasmes à |:tesmoigner du mescontentement:| disans que nous ne
croyons pas que |:les manquemens eussent esté faicts par l’ordre de Messieurs
les Estatz:| de la sincérité desquels nous recevions tous les jours nouvelles
assurances; que l’on sçavoit bien faire |:distinction de l’Estat avec certaines
personnes malintentionn[é]ez:|; que la France grâces à Dieu subsistoit d’elle-
mesme et par ses propres forces, et qu’il ne pouvoit estre utile d’offenser un sy
puissant royaume |:ny pour le bien général des Provinces-Unies ny pour le
particullier de ceux qui contribueroient à l’offense:|. On ne rapporte pas dans
ce mémoire tout ce qui leur fut dict, estant assez que l’on sache qu’il |:fut
parlé avec toute la fermeté possible:|, ce que l’on jugea d’autant |:plus néces-
saire que le mal estoit pressant et qu’entre des articles signez et un traicté en
forme il y a peu de différence:|, veu mesmes que lesdicts articles contiennent
tout ce dont |:les ambassadeurs avoient charge par leur instruction de conve-
nir:|.
On a sceu que ceste |:conférence a arresté le mal du moins pour quelque
temps. La signature des articles à laquelle ilz estoient disposez a esté différée:|
et quelques-uns d’entr’eux ont paru estre |:touchez de noz remonstrances. Le
sieur de Riperda entre autres qui depuis son retour de la Hollande tesmoigne
meilleure volonté:| a dict qu’il ne se falloit point |:haster ny mescontenter les
François:|, mais comme il est desjà arrivé qu’après |:avoir parlé avec eux:| il
nous a semblé les avoir |:laissé assez bien persuadez et qu’ilz ont changé de-
puis et sont retombez dans leurs premières erreurs, nous craignons qu’ilz n’en
fassent de mesme à cette fois:| et n’oserions assurer autre chose sinon que
|:nous chercherons tous moyens possibles pour les empescher de conclurre et
de signer lesdictz articles:| ou sy nous ne pouvons mieux, on |:essayera pour
le moins d’y faire insérer la mesme clause qui estoit dans le préambule de
l’escrit précédent:| et de leur faire de |:nouveau déclarer qu’ilz ne feront rien
que les intérestz de la France ne soient décidez:|. Quand nous n’aurions |:re-
tardé que de huict jours la signature desdicts articles:|, nous ne croirions pas
avoir |:perdu noz peines:| pouvant arriver que pendant ce temps |:monsieur
le prince d’Orange s’engagera dans quelque dessein important qui changera
icy la négotiation et donnera lieu à de nouveaux conseilz:|.
Depuis que ces choses se sont passées, le sieur de Lumbres est retourné de La
Haye qui rapporte que sur les instances de la province de Zélande il a esté
résolu que lesdicts ambassadeurs nous doivent |:faire instance pour convenir
du neufiesme article:| et cependant |:arrester toute leur négotiation avec les
Espagnolz:|, ce qui ne nous viendra point mal à propos puisque nous aurons
|:moyen de prolonger et gaigner quelque temps:|, et parce que lesdicts am-
bassadeurs ont assez |:légèrement coulé dans l’escrit:| qu’ils ont donné aux
Espagnolz qu’après le |:temps de la trêve expiré le roy d’Espagne sera en
liberté de rentrer en guerre:|, nous nous servirons de ceste déclaration à deux
fins, l’une pour |:éluder l’instance qu’ilz nous feront sur ledit neufiesme arti-
cle de leur procurer la continuation de la trêve:| puisqu’eux mesmes veulent
bien qu’elle |:ne continue pas et en sont convenus avec les Espagnolz:|, l’au-
tre pour les |:décréditer auprès de leurs supérieurs:| leur faisant remarquer la
conséquence |:d’une telle déclaration qui énerve et rend inutille celle que le
roy d’Espagne a faict de les tenir pour Estatz libres:| et souverains puisque
leur pouvant |:recomencer la guerre par leur propre adveux ce ne peut estre
avec justice:| s’il ne la faict soubs le |:titre de voulloir remettre ses subjects
sous son obéissance:|.
Monsieur Oxenstiern est venu seul en ceste ville, ayant pris pour excuse de ce
que monsieur Salvius n’a pas esté de la partie, un mal de jambe qui est à ce
qu’il a dict survenu à son collègue. Ce qui nous ayant |:donné lieu de douter
du véritable dessein de son voyage:|, nous l’avons supplié de nous |:dire fran-
chement s’il estoit à Muster pour la visitte ordinaire:| et accoustumée entre
nous |:ou si c’estoit avec volonté d’entrer sérieusement dans les affaires et de
conclurre ou avancer le traicté:|. Il nous a assuré que c’est avec intention de
|:porter autant qu’il se pourra les affaires à la conclusion:| sur quoy tant pour
justiffier le |:retardement de la jonction des armées que pour le disposer à
modérer un peu les grandes prétentions de la Suède:|, nous luy avons dict
sommairement les raisons qui |:doivent faire souhaitter aux coronnes de finir
la guerre:| nous arrestans sur celles que nous estimions pouvoir faire plus
d’impression sur son esprit. Il tesmoigna que |:la Suède n’avoit pas moins de
disposition à la paix que la France ni moins de subject de la désirer, que leur
ordre estoit de la faire et son dessein de s’i appliquer entièrement:|. Il adjouta
plusieurs raisons à celles que nous avions dictes pour en faire connoistre
l’utilité, et celles particulièrement qui convenoient à la couronne de Suède.
Nous le mismes ensuite sur les poincts qui restent à ajuster avec les Impé-
riaux. Nous reconnusmes qu’il n’estoit pas esloigné de |:condescendre et s’ac-
comoder à ceux qui regardent le général de l’Empire et le faict de la religion:|
aux conditions que l’on a accordées. Car elles sont telles en effect que sy le
comte de Trautmansdorff ne s’estoit |:point en cella un peu trop relasché, les
protestans se fussent peut-estre contentez de moins:|, et nous eussions eu
plus de moyen en obéissant aux ordres de la Royne portez dans le mémoire
du 22 juin de |:satisfaire aux sainctes et pieuses intentions de Sa Majesté:|.
Touttesfois comme il y a encor suject d’y faire du bien, nous essayerons d’ay-
der |:les catholiques:| suivant ce qui nous est ordonné.
Ledict sieur Oxenstiern tesmoigna aversion |:contre Bavières:| et répugnance
à ce qu’il fût |:créé un huictiesme électorat pour le Palatin et que ce prince ne
fût pas restitué dans tous ses Estatz:|. Et quand on tomba |:sur la satisfaction
de la Suède:|, non seulement il ne fit point paroistre de vouloir |:retrancher
aucune des choses demandées:|, mais il adjousta que la Suède entendoit qu’el-
les luy demeurassent |:avec le consentement de l’eslecteur de Brandebourg, du
duc de Mechelbourg
Adolf Friedrich I. Hg. von Mecklenburg-Schwerin (1588–1658) ( DBA 6, 375) regierte ab
1608 zunächst gemeinsam mit seinem Bruder Johann Albrecht II. (1590–1636), nach einer
Landesteilung 1621 allein, bis er 1628 von Ks. Ferdinand II., der Mecklenburg Wallenstein
übertrug, abgesetzt wurde. Hg. Adolf Friedrich I. wurde mit schwed. Hilfe 1631 in seinen
Landen restituiert. Die Restitution wurde 1635 im PF bestätigt. Zuvor hatte Hg. Adolf Fried-
rich I. Schweden Wismar, Walfisch und Warnemünde überlassen, die diese auf dem WFK als
Teil ihrer Satisfaktion forderten ( Hofer S. 14–38).
Friedrich (1609–1670), Sohn Kg. Christians IV. von Dänemark (s. [nr. 12 Anm. 3] ) war 1621
Koadjutor im Est. Bremen und 1622 im Hst. Verden, 1623–1648 Adm. von Verden, 1624
Koadjutor in Halberstadt, 1634–1648 Adm. von Bremen, 1648 Kg. (Friedrich III.) von
Dänemark und Hg. (Friedrich II.) von Holstein ( DBA 349, 40; NDB V S. 503f. ; Lorenz
S. 14, 24).
On ne manqua pas à luy représenter le plus doucement que l’on put que l’on
souhaittoit en touttes façons les avantages de la Suède, mais que |:l’Empereur
accordant ce qui dépendoit de luy et les estatz de l’Empire y consentans on ne
pouvoit raisonnablement en exiger davantage:|, que le consentement de ces
princes estoit dans leur volonté de laquelle l’Empereur n’est point le maistre.
Nous luy fismes voir de quelle façon la France en usoit et comme pour avoir
|:la cession volontaire des archiducz d’Inspruc:| elle leur rendoit une partie
de leur pays quoyque fort importante à la seureté de Brisach, et leur donnoit
une notable somme d’argent. Nous luy représentions qu’une acquisition
faicte de ceste sorte, comme elle avoit plus de justice estoit aussy de plus
grande durée et plus aisée à conserver. Mais nous ne |:pusmes pour toutes ces
raisons tirer autre parolle dudit sieur Oxenstiern:|.
Le baron de Loeven qui estoit allé vers l’electeur de Brandebourg pour sçavoir
ses dernières intentions doit estre en ceste ville, à ce qu’on dict, aujourd’huy
ou demain
S. [nr. 33 Anm. 1] .
dès hier, outre qu’il se dict que l’électeur sera luy-mesme dans peu de jours
fort près de Munster. On connoistra alors ce qui s’en pourra espérer, y ayant
lieu de croire quoy que |:disent les ministres de Suède qu’ilz rendront l’une
des deux Poméranies pour posséder l’autre qui est la plus grande et la meil-
leure du consentement de ce prince:|. C’est tout l’entretien que nous avons eu
jusqu’icy avec ledict sieur Oxenstiern, ayans remis à demain et au jour suivant
de conférer ensemble sur touttes choses dont nous rendrons compte par le
premier ordinaire.
Au surplus il nous fit encor de nouveaux remerciemens, et tesmoigna obliga-
tion de la façon dont nous avions chargé le sieur de Saint-Romain de parler à
Stocholm des choses passées, reconnoissant bien, ce que nous sçavons d’ail-
leurs estre véritable, que sy on |:eût voulu pousser l’affaire, on eût peu luy
rendre de très mauvais offices:|.
Quant à ce qui reste à ajuster pour la satisfaction de la France, nous avons
desjà donné advis de |:la conduite que nous y voulons tenir et des raisons qui
nous y obligent:|. Il y a trois poincts qui sont encor indécis. Les Impériaux
prétendent tousjours une somme excessive pour la récompense des Archi-
ducs. Nous demandons la cession des droictz de l’Empereur et de l’Empire
sur les villes et estats immédiatz qui sont dans l’Alsace. Et en troisième lieu
nous prétendons la garde et protection de Philipsbourg. Ces poincts comme
nous avons cy-devant faict sçavoir |:sont plutost réservez pour mettre les
Impériaux à la raison que par espérance de les obtenir:|. Ilz font encor
instance de comprendre au traicté le roi d’Espagne et le duc Charles à quoy
nous avons respondu de la sorte que l’on aura veu par noz précédentes
dépesches.
Pendant le temps qui reste à négotier les affaires générales de l’Empire et
celles de noz alliez nous essayons de |:faire réusssir quelqu’une de ces deman-
des et tirer quelque avantage nouveau. Ce n’est pas pourtant que nous ne
nous souvenions bien de noz ordres:| et que nous ne soyons |:pour donner
les mains touttes les fois que nous connoistrons ne pouvoir faire mieux et
qu’il y aura apparence de conclurre:|, mais il seroit |:très périlleux que mon-
sieur le nonce Baigni ou l’ambassadeur de Venise
moindre chose:|, et au contraire nous souhaiterions extrêmement qu’on |:se
plaignît quelquesfois à eux de nostre facilité:|.
La |:garde de Philisbourg est le poinct où nous pourrions espérer quelque
chose:|, mais comme il sera |:très difficille:| quand mesme nous |:aurions le
consentement de l’eslecteur de Trèves:|, aussy sans |:l’avoir il est presque im-
possible de retenir cette place:|. Cet |:eslecteur ne s’i est pas conduict jusques
icy comme nous aurions à souhaitter:|. Nous en avons faict plainte à |:ses
depputez:| qui luy en ont escrit de sorte que par la |:dernière instruction:|
qu’il leur a envoyée, il leur |:donne pouvoir de consentir que cette place de-
meure entre les mains du Roy jusques à ce que la paix soit faicte entre Sa
Majesté et toute la maison d’Austriche:|, ce que lesdicts députez nous firent
remarquer comme estant l’intention de |:l’eslecteur de Trèves que ce fort soit
ès mains de la France tant qu’elle aura la guerre avec l’Espagne:|. Nous
n’avons pas laissé de donner charge au sieur d’Anctouille de |:faire nouvelle
instance:| luy ayant mesme |:donné le pouvoir dont:| nous avons rendu
compte par la dernière dépesche de |:promettre audit électeur de Trèves jus-
ques à la somme de cinquante mille risdalles:| au cas que |:sur son consente-
ment la place par le traicté de paix demeure en la garde du Roy:|.
Ç’a esté avec très grande raison que l’on avoit ordonné |:la jonction de l’ar-
mée du Roy avec la suédoise:| dans le temps où ceste résolution fut prise, et
avec la mesme prudence on a désiré depuis |:d’employer cette armée ail-
leurs:| pour en tirer |:un effect plus important:|, mais tousjours avec ceste
condition que |:cella se fît du consenement des Suédois:| lequel n’ayant pas
esté donné par eux, les ordres que l’on a envoyé à monsieur le maréchal de
Turenne ne pouvoient estre accompagnez de |:plus sages précautions:|. C’est
un effect de la plus haute prévoyance de changer les conseilz selon le temps,
ou plutost ce n’est pas changer quand par diverses voyes l’on tend à un
mesme but qui est le bien du service du Roy et la grandeur de son Estat.
Nous espérons que ceste |:jonction:| sy elle s’exécute pourra servir beaucoup
|:à conclurre promptement la paix dans l’Empire:|. En tout cas nous sommes
assez |:justiffiez envers noz alliez:| qui ont bien connu que |:pendant les af-
faires que nous avions au Païs-Bas et l’irrésolution de Messieurs les Estatz:|
il estoit |:nécessaire de tenir au-delà du Rhin les forces de la France:|. Nous
sommes obligez de dire sur ce propos que le résident de Suède
Madame la Landgrave à La Haye
en ceste rencontre, s’estans plaints avec vigueur du préjudice que la lenteur de
Messieurs les Estatz à mettre en campagne leur armée apportoit aux affaires
communes. Et nous dirons encor avec vérité que la conduite de Madame la
Landgrave et de ses députez en ceste assemblée
Hessen-Kassel war seit 1644 auf dem WFK durch Scheffer und Müldener (in Osnabrück) sowie
durch Krosigk und Vultejus (in Münster) vertreten ( Bettenhäuser S. 27f.). – Zu Reinhard
Scheffer s. [nr. 6 Anm. 7] . – Lic. Nikolaus Christoph Müld(e)ner (1605–1656), 1645 Regie-
rungsrat(?), wurde 1651 GR und Vizekanzler ( DBA 865, 279 und 285; Bettenhäuser
S. 133). – Adolf Wilhelm von Krosigk (um 1600–1657), 1639 GR , wurde 1654 Präsident des
GR ( Bettenhäuser S. 133; Krosigk S. 116; Repertorium S. 262). – Dr. Johann Vultejus
(1605–1684); 1633 GR und Kriegsrat, 1651 Regierungskanzler ( DBA 1318, 295 und 300;
Bettenhäuser S. 133).
jamais plaints quelque ruine et quelque dégast que leur pays ayt souffert pour
le séjour de l’armée suédoise |:dont le retardement du passage estoit cause:|.
Au contraire ils ont |:tesmoigné nostre sincérité aux Suédois:| et les ont as-
suré que les |:considérations que nous avions estoient justes et nécessaires:|
et que nous ne |:manquerions que pour un peu de temps à faire la jonction
promise et concertée:|. Nous estimerions à propos qu’il en fût parlé dans ces
termes au ministre
Dörnberg (s. [nr. 8 Anm. 18] ).
en tesmoignast toutte la satisfaction que mérite une conduite sy généreuse.
Nous avons bien examiné les |:lettres de Bavières:|; elles tendent à avoir la
liberté de |:destruire les Suédois sous prétexte d’assister son frère
l’armée de France |:ne puisse pas agir pour leur secours:|, mais outre que ce
qu’il désiroit de nous |:seroit contre l’alliance:|, il semble d’ailleurs qu’il se-
roit bien |:dangereux:| de consentir à ses demandes. Car encor que ledict
|:sieur électeur observât exactement ce qu’il auroit promis et qu’il n’attaquât
point les places que le Roy tient sur le Rhin:|, il pourroit n’estre |:pas le
maistre et estre emporté par un plus fort que luy à faire du mal à la France.
Ses ministres:| ont assez pu connoistre en diverses occasions qu’ils nous trou-
veroient |:disposez à faire une suspention d’armes particullière avec luy, mais
ilz n’y ont jamais voulu entendre:|. Il est bien vray que quand ils veulent
porter les Impériaux à consentir à ce qu’ils désirent, ils leur font |:craindre
cette suspention et se servent de ce moyen pour les amener où ilz veullent:|,
comme nous l’avons quelquefois remarqué, mais ils évitent pourtant |:d’entrer
en cette négotiation avec nous:| pour les raisons que nous en avons cy-devant
escrites. Au demeurant nous nous garderons bien de |:nous ouvrir icy à eux
ny aux médiateurs des ordres que nous avons de conclurre sur ce qui nous a
esté offert:|, et nous supplions très humblement |:qu’à la cour on en use de
mesme et qu’on retranche plustost les espérances que d’en donner:|. Encor
que l’on n’aye rien descouvert jusqu’icy |:au duc de Bavières ses depputez:|
n’ont pas laissé de nous monstrer une copie de |:lettre qu’ilz disent estre de
monsieur le nonce Bagni:|, où il est porté expressément que |:le poinct de
Brisac accordé toutes choses seront adjustées:|. Nous avons donné à |:ces
lettres l’interprétation la plus favorable que nous avons peu:|, mais il est bien
certain que non seulement en ce poinct-là, mais en |:celluy de Philisbourg
aussy:| et en tous les autres pour faire réussir heureusement la négotiation |:le
secret doit estre gardé:|, n’y ayant rien qui nous soit |:reproché si souvent,
sinon que dans la cour on n’a pas les mesmes prétentions que nous faisons icy
paroistre:|.
Nous avons souvent agité entre nous quel party seroit à souhaiter, et le plus
avantageux à la France de posséder l’Alsace en fief et la relever de l’Empire
avec séance et voix dans les diètes ou bien de la tenir en souveraineté. Il y a eu
quelque doute et diversité d’opinions, mais il a enfin esté comme résolu |:que
tenir ce païs en souveraineté estoit plus convenable à la dignité et grandeur de
la couronne:|. Et puisqu’on nous a faict l’honneur de nous en demander nos-
tre advis, il y aura dans un mémoire séparé de celuy-cy les raisons qui nous
semblent devoir estre de part et d’autre les plus considérées.
On a gardé jusques icy le |:courrier du prince de Transsilvanie:|, mais il
presse sy fort qu’il le faudra bientost renvoier. |:La jalousie qu’il a donné à
noz parties:| n’a pas esté inutile, et quand on sera |:obligé de le licentier:|, on
essayera de faire connoistre combien Leurs Majestez sont disposées à la paix
puisqu’elles se |:privent volontairement des moyens de faire plus puissam-
ment la guerre:|.
Pour les affaires d’Espagne nous avons esté bien aises de voir |:les advis que
l’on a de la cour de Vienne que le roi est conseillé de faire la paix et que les
moyens doivent estre proposez par les ministres de l’Empereur afin qu’il pa-
rût que ceux d’Espagne y sont comme entraînez par eux:|; que les |:advis
venus d’Espagne:| portent que leurs plénipotentiaires nous doivent |:offrir la
comté de Roussillon avec Roses et la comté d’Artois et qu’ilz consentiront à
la trefve pour la Catalogne et encor pour le Portugal:| porveu que ceste der-
nière |:soit de peu de durée:|, mais jusques icy les Impériaux ny les média-
teurs ny autres ne nous proposent rien et semble que les ministres d’Espagne
ne soient point à l’assemblée pour traicter avec nous, et n’ayent autre dessein
que de faire un traicté particulier avec les Holandois, à quoy ils appliquent
tous leurs soings et toutte l’espérance de leur ressource.
L’heureux et glorieux succez du siège de Courtray dont nous avons receu une
joie plus grande qu’on ne la peut exprimer, leur fera naistre d’autres pensées
et nous faict croire que l’on verra bientost les effectz de ceste victoire dans
|:l’execution des advis cy-dessus mentionnez:|.
Quant à ce que le mémoire nous met en considération s’il seroit bon de faire
connoistre |:à Paw et Cnut que l’on est informé de ce qui se passe entre eux et
les Espagnolz qui s’en sont vantez à leurs confidens:|, et s’il seroit point aussy
à propos de |:les intéresser:|, il semble que l’un |:et l’autre de ces moyens se
peut pratiquer en son temps:|. On a desjà commencé à leur jetter quelque
propos, selon le premier expédient, et on pourra dans les occasions leur en
parler plus ouvertement. Mais pour ceste heure il seroit malaisé de |:les gai-
gner par l’intérest. Il faudroit des sommes trop grandes:|, et on ne peut |:sur-
monter en cella ce que les Espagnols font pour eux, mais:| comme nous es-
pérons qu’ils n’effectueront pas ce pourquoy ils se sont |:engagez:| et qu’ils
seront |:peut-estre obligez de changer de conduitte:|, il sembleroit utile de
|:mesnager alors leur esprit par l’intérest:| afin de les faire agir |:volontiers
selon les intentions de Leurs Majestez, ce qu’ilz ne feroient autrement qu’à
regret et avec contraincte:|.
1 Ass. Nat. 275 fol. 511–513’: Memorandum über Vor- und Nachteile einer Übertragung des
Elsaß zu Lehen oder zu souveränem Besitz, Ausfertigung (unvollständig): [Münster] 1646
Juli 9. Kopien: AE , CP All. 77 fol. 82–83’; AE , MD All. 9 fol. 206–207’. Teilkonzept
d’Avaux’: AE , CP All. 66 fol. 171–173. Druck: Mém. et Nég. III S. 106–111, unvoll-
ständig ; Nég. secr. III S. 244–245.
[…]
Ceux qui ont mis en avant les considérations cy-dessus touchées, en premier lieu et en
faveur du premier advis adjoustent qu’en cas que l’Alsace ne puisse estre laissée à Sa Ma-
jesté et à ses successeu〈rs〉 roys à la coronne de France en fief de l’Empire, personne ne
doubte icy qu’il ne vaudroit mieux l’avoir pour tousjours en souveraineté, mais comme il
y a grande apparence que la Poméranie demeurera à perpétuité à la coronne de Suède et
ne lairra pas de relever de l’Empire, la mesme chose ne pourroit pas estre reffusée à la
France.
Le prétexte que les empereurs ont pris d’assister le roi d’Espagne des forces de l’Empire a
esté que c’est un prince de l’Empire. Cela se veoit dans les recès des diettes et a servy
jusques icy à tromper la crédulité de beaucoup d’Allemands.
Si nos roys estoient princes de l’Empire, ou ils en tireroient 〈la〉 mesme assistance ou au
moins ils empescheroient que l’Empire ne s’intéressast contre eux, et le prétexte susdit
cesseroit entièrement, ce qui ne seroit pas un petit advantage.
Charles-Quint auroit peu aisement faire passer à ses successeurs la comté de Bourgougne
en souveraineté, s’il y avoit trouvé quelque proffit, mais au contraire il a pris grand soin de
l’attacher davantage à l’Empire et de la mettre soubz sa garde et protection par la transac-
tion faite à Ausbourg l’an 1548
Der sog. burgundische Vertrag ( Gross nr. 445 S. 439–447; DuMont IV, 2 S. 340–343; vgl.
Engel S. 267), geschlossen am 26. Juni 1548 in Augsburg, legte fest, daß die burgundischen
und ndl. Besitzungen Ks. Karls V., die an seine Nachfolger auf dem span. Thron fielen, als
burgundischer Kreis am Aufgebot des Reiches beteiligt und seinem Schutz unterstellt wurden.
aujourd’huy qu’ils ne peuvent pas s’obliger à n’assister point le roy d’Espagne contre la
France.
Si François premier eust esté prince de l’Empire, la prudence de la Reyne ne seroit pas
aujourd’huy sy occupée à réparer les fautes et les disgrâces de ce prince, qui ont tant co[u]sté
à la France et il auroit eu sur la maison d’Austriche les avantages qu’elle a pris sur luy.
L’histoire nous apprend que les ambassadeurs de France n’ont pas tousjours esté ouys
dans les diettes de l’Empire, l’on a quelquesfois envoyé au devant d’eux leur dire qu’ilz
eussent à se retirer et quelquesfois on les a congédiez bien honnestement en leur déclarant
que le roy de France n’a que veoir dans les affaires d’Allemagne. L’estat glorieux où sont
maintenant les nostres ne laisse rien concevoir de tel, il est néantmoins bon d’examiner sy
le temps advenir ne peut pas dans quelques intervalles estre aussytost semblable au passé
qu’au présent.
Il y auroit plus de seureté à l’acquisition si l’Alsace est tenue en fief, car de cette sorte
l’intérest du Roy sera meslé avec l’intérest commun de tous les princes et estats de l’Em-
pire, et s’il arrivoit dans cinquante ans quelque trouble ou guerre civile en France, l’on
connoistroit alors le desadvantage d’avoir destaché du corps de l’Empire un pays sy es-
loigné du cœur du royaume.
Si le Roy est souverain en ce païs-là, il sera suspect à tous ses voisins, princes, comtes et
villes de l’Empire, qui craindront incessamment la perte de leur liberté. S’il y est en qua-
lité de landgrave d’Alsace, il sera respecté et aymé d’eux tous. Au premier cas ilz ne son-
geront qu’à remettre les choses comme elles ont esté cy-devant; au second ilz trouveront
leur compte à maintenir Sa Majesté en la possession de l’Alsace et de Brisack. L’esclat de
la souveraineté le devroit tant moins emporter sur le solide et l’utile que nous suivrons en
cela le désir de noz ennemis et acceptons cette liberalité d’une main si suspecte.
Ce n’est pas qu’en la refusant l’on ne fust exposé à un aultre blasme, d’avoir rendu volon-
tairement le Roi feudataire et vassal d’un aultre prince, et qu’on ne sceust bien marquer la
difference qu’il y a pour le roy d’Espagne qui releve la Bourgogne des empereurs puis-
qu’ils sons tousjours de la maison, ou au contraire, si l’Alsace demeure fief de l’Empire,
l’on nous fera tous les jours des querelles d’Allemans, l’on pourra mettre noz roys au ban
de l’Empire, etc.
Il faut advouer que c’est une question très difficille à résouldre, et que le choix, quelqu’il
puisse estre, lairra matière de reprehention. Mais puisqu’il faut prendre party, il semble
que le plus seur et les plus utile est la plus certaine règle dans les affaires d’Estat.