Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
21. Memorandum Serviens für Lionne [Münster] 1646 Juni 20

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Memorandum Serviens für Lionne


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[Münster] 1646 Juni 20

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Konzept: AE , CP All. 76 fol. 620–623 = Druckvorlage.

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Französische Waffenerfolge trotz fehlender niederländischer Unterstützung. Möglicher Bündnis-
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wechsel Karls von Lothringen. Unzufriedenheit mit Bayern, insbesondere mit Haslang; Rat an
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bayrische Gesandte, sich nicht der lothringischen Sache anzunehmen; Gerücht über eventuelles
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militärisches Eingreifen Pfalzgraf Ruprechts im Reich. Astrologisches. Zweifel an der Verläßlich-
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keit der Generalstaaten. Keine Übereinstimmung der Generalstaaten in Den Haag mit ihren
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Gesandten. Militärisches Stillhalteangebot gegenüber Spanien möglicherweise von Knuyt ohne
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Wissen des Oraniers gemacht; Rolle der Prinzessin von Oranien. Heimreise mehrerer Gesandter
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der Generalstaaten zwecks Unterrichtung ihrer Provinzen; Gegenmaßnahmen geboten. Nieder-
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ländisch-spanische Pläne zu Lasten Portugals; Einverständnis mit Waffenstillstand für Portugal
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von Spanien widerrufen.

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Toutes nos diligences et nos solicitations n’ont pas peu empescher que les
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Hollandois n’ayent donné aux Espagnols tout le temps dont ilz avoient be-
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soin pour joindre toutes leurs forces contre celles du Roy, mais les soins ex-
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traordinaires et la vigilance de Son Eminence ont faict que cette mauvaise
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volonté n’a tourné qu’à la gloire des armes de Sa Majesté dont je loue Dieu de
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tout mon cœur.

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Il semble que maintenant on peult mieux que jamais embarquer le duc Char-
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les à se rendre maistre de quelque province des Pays-Bas où il pourra estre
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conservé par l’authorité du Roy, puisque l’Empereur et le roy d’Espagne of-
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frant de l’abbandonner pour faire leurs affaires à ses despens, il peult raison-
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nablement chercher de faire les siennes à leur préjudice. La protestation qu’il
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a faict donner icy par son député

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Antoine Rousselot d’Hédival (gest. 1654) war Ges. des Bf.s von Verdun, Franz von Lothrin-
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gen-Chaligny (1599–1661; seit 1623 Bf.) ( Gauchat S. 370; Pange S. 229), auf dem WFK
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( des Robert S. 312; Wolff S. 211). Am 24. Mai 1646 bevollmächtigte Karl IV. von Loth-
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ringen Rousselot mit seiner Vertretung, da ihm eine Beschickung des Kongresses durch die
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Paßverweigerung Frk.s unmöglich war ( Meiern III S. 527f. ; Mohr S. 352f.). Rousselot d’Hé-
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dival war Domherr in Verdun sowie conseiller d’État und secrétaire des commandements Hg.
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Karls IV. von Lothringen.
arivé icy depuis quelques jours dont je vous
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envoye la coppie paroist en quelque façon tendre à ce but, on m’a dict que cet
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acte a esté délivré aux estatz de l’Empire, mais je n’ay pas encor eu le loysir de
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le justiffier. Ce député ne parle pas à l’avantage du comte de Trautman-
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dorff.

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Le premier député de monsieur de Bavières

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Georg Christoph Fhr. von Haslang (vgl. [nr. 7 Anm. 21] ).
qui est icy est un homme fort
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chaud et fort prompt, et s’attache plus aux formalitez de l’Empire qu’aux

[p. 69] [scan. 141]


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véritables moyens d’avancer la paix. Quand il reçoit quelques ordres de son
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maistre pour parler en nostre faveur, il tesmoigne d’avoir honte de les exécu-
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ter, dict que cela le rend odieux dans l’assemblée, et enfin tumbe presque
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tousjours dans l’intérest des Impériaux. S’il fault faire quelque chose en faveur
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de la France pour faciliter la paix, on veult faire valoir contre elle hardiment
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les formes de l’Empire, mais on ne veult point les considérer ny mesme les
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alléguer quand monsieur de Bavières veult conserver son authorité dans Do-
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navert

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Über die konfessionell gemischte Reichsstadt Donauwörth in Schwaben war 1607 die Reichs-
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acht verhängt und von Hg. Maximilian von Bayern vollzogen worden. 1609 erhielt der
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Hg. die Stadt vom Ks. als Pfand bis zur Erstattung der aufgewendeten Kosten ( Albrecht
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S. 371).
, Ratisbonne

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Hg. Maximilian von Bayern versuchte insbesondere seit der Übernahme der pfälzischen Terri-
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torien, die ev. Reichsstadt Regensburg unter seine Kontrolle zu bringen. Durch die Kriegssitua-
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tion kam ihm dabei sein Amt als Kreisobrist des bay. Reichskreises, dem Regensburg angehörte,
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zugute. Seit 1634 war die Stadt jedoch ksl. besetzt ( Hahn S. 25–33, 53, 58f. und 91; Dol-
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linger
S. 223–229).
et autres lieux, ou quand il veult transférer dans sa mai-
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son l’électorat

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Die pfälzische Kurwürde war nach der Ächtung des Kf.en Friedrich V. (s. [nr. 14 Anm. 6] und
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7) 1623 auf Hg. Maximilian von Bayern übertragen worden. Zu dieser Übertragung s. Al-
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brecht
S. 386f.
et le Hault-Palatinat

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Zum Erwerb der Oberpfalz durch Bayern s. [nr. 7 Anm. 20] .
. Il se plaint fort librement quand les
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autres princes ne veullent pas relascher de leurs intérestz, et jusqu’icy nous
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n’avons pas veu que ses députez ayent retranché un poulce de terre ny un
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quart d’escu de leur première demande.

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La dernière fois que je les ay veuz ilz voulurent parler des intérestz du duc
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Charles dont ilz n’avoient pas dict une parolle jusqu’à présent. Je respondis
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promptement sans en laisser enfoncer le discours, que comme serviteur de
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monsieur de Bavières je ne luy conseillois pas d’appuyer cette affaire, qu’elle
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estoit capable de produire plustost de mauvais effectz que de bons, et que ce
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n’estoit pas un moyen bien propre pour conserver l’amitié de la France ny
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pour se prévalloir de son assistance dans les intérestz particuliers dudit sieur
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électeur.

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Lesdits députez parlans de la jonction de l’armée du Roy et de celle de Suède,
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et d’un bruict qui court que la paix estant faicte en Angleterre le prince Ro-
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bert

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Pgf. Ruprecht (1619–1682), ein Bruder Karls I. Ludwig (vgl. [nr. 7 Anm. 19] ), hatte sich nach
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Kämpfen für die Rechte seines Hauses 1638–1641 in ksl. Gefangenschaft befunden. Danach
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trat er in den militärischen Dienst des englischen Kg.s, zog aber ab Juli 1646 auch zeitweilig
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auf frz. Seite im Range eines maréchal de camp in den Krieg ( DBA 949, 169–181; 949, 193
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und 1069, 97–122; Morrah ; Trevor-Roper) .
doibt venir en Allemagne avec des troupes pour le prince Palatin son
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frère, dirent que leur maistre ne manqueroit pas d’amis de son costé et qu’il
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avoit des resources que l’on ne sçavoit pas. Je ne sçay s’il n’entendoit point
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parler du duc Charles, et sy cela ne s’accorde point avec l’offre qu’a cy-devant
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faicte ledit duc de passer en Allemagne avec son armée, le bruict court desjà
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qu’il est fort brouillé avec les Espagnolz et les Flamans.

[p. 70] [scan. 142]


1
Ein Astrologe hat Chavigny baldige große Veränderungen prophezeit. Sy cela
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arivoit nous serions mal récompensez, au moins moy des peines que nous
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prenons icy, mais je croy que Dieu ayme trop la France pour y diminuer
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jamais le crédit de Son Eminence qui l’a mise dans un sy hault point de gloire
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depuis son administration.

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Tout[!] les députez de Messieurs les Estatz qui sont icy nous asseurent en
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général et en particulier qu’on ne doibt pas appréhender un abbandonnement
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entier de leur part, mais ilz confessent tous que sy la paix estoit retardée pour
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le seul intérest de la France, il seroit bien malaisé de faire contribuer à l’avenir
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la province de Hollande, ny de l’engager aux despences nécessaires pour les
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campagnes, de sorte qu’il est bien vray qu’elle ne feroit pas la paix sans nous,
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mais qu’elle tascheroit de nous laisser faire la guerre sans elle. Selon mon sens
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c’est le plus grand péril que nous ayons à craindre de ce costé-là qui ne laisse
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pas d’estre extrêmement considérable, encor faut-il avoir l’œil ouvert de tous
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costez pour empescher que les malaffectionnez dont Pau et Knut sont les
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deux plus dangereux ne taschent de passer plus avant s’ilz avoient sceu attirer
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les autres dans leurs sentimens.

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Vous pouvez asseurer Son Eminence que nous n’y oublions rien de nostre
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costé, mais il me semble qu’on se repaist un peu trop de parolles à La Haye. Je
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ne suis pas grâces à Dieu de ceux qui craignent facilement ny qui désespèrent
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du public, mais il me semble que la prudence veult qu’on prévienne les maux
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de loin pour y remédier en sa saison. Nous sçavons bien que les députez gé-
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néraux qui sont à La Haye sont bien disposez, mais il fault prendre garde que
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ce ne sont pas ceux qui ont aujourd’huy la principale authorité dans cette
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négociation. Les députez qui sont icy sont tous authorisez de leurs provinces
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en particulier. Ilz croyent que leur véritable pouvoir est émané de là, et ne
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considèrent les députez généraux de La Haye que par bienscéance et par civi-
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lité ne leur rendant compte qu’en termes généraux de ce qui se passe, affin
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d’en demeurer les maistres. Il y a très grande apparence que Knut traictant icy
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les intérestz particuliers de monsieur le prince d’Orange avec les Espagnolz
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les avoit asseuroit[!] que ledit sieur prince ne feroit rien jusqu’à un certain
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temps et qu’ilz pourroient avoir ce loisir pour faire leurs effortz sans crainte
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contre la France. Je ne croy pas pourtant que ledit sieur prince en fust d’ac-
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cord avec luy, mais madame la princesse y peult bien avoir eu quelque part,
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peut-estre encor n’a-ce pas esté par mauvaise volunté contre nous, mais pour
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faciliter ses prétentions, ayant cru que c’ettoit un moyen de mettre plus faci-
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lement et plus promptement les intérestz particuliers de sa maison à couvert.
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Dieu soit loué de ce qu’un sy pernicieux dessein n’a pas réussy. C’ettoit pour le
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rompre et pour eschauffer ledit sieur prince et sa femme que l’offre de Bruge
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avoit esté cy-devant proposé par ceux qui ayment le bien de la France.

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Je demande pardon à Son Eminence sy je ne prens pas soin de luy escrire les
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choses agréables. Je suis asseuré qu’elle ne manquera pas d’en estre informée.
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J’estime qu’il vault mieux qu’elle sçache les choses nécessaires pour y pour-
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veoir.

[p. 71] [scan. 143]


1
Knut a failly de tumber à la renverse, lorsqu’on luy a dict que l’armée des
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Espagnolz a esté mise en désordre dans la Flandre, il n’a pu s’empescher de
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respondre: „Voylà toutes nos affaires perdues.“ Certainement il est temps
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d’agir avec grande diligence non seulement à La Haye, mais dans toutes les
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provinces où l’on veult faire résouldre qu’elles ne sont point obligées avec la
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France pour les intérestz d’Espagne. Tous les députez qui sont icy s’en vont
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tous l’un après l’autre pour y faire prendre cette résolution. Riperda, Klant et
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Donia sont desjà partiz, Matenez s’en va demain, et les autres font estat de les
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suivre dans peu de temps. Il ne s’est peult-estre jamais veu de procédé sy
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insolent et sy infidelle. Ces gens prennent leur commodité comme il leur
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plaist pour traicter ou ne rien faire sans considérer que c’est icy le lieu où la
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négotiation est establie et que nous les y avons attendu deux ans. Nous infor-
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mons de tout très soigneusement monsieur de La Thuillerie, mais je crains
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qu’il ne s’amuse trop aux parolles qu’on luy donne, nous n’en sçaurions dési-
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rer icy que celles que nous y recevons qui ne laissent pas d’estre suivies d’ef-
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fectz très contraires.

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Le grand effort va à faire abbandonner le Portugal. Je vous puis asseurer que
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Pau et Knut ont souvent traicté icy avec les Espagnolz des moyens de ruyner
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ce roy en sorte que les Hollandois le despouillent de ce qu’il possède dans les
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Indes pendant que le roy catholique luy ostera ce qu’il tient en Espagne.
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Cette négotiation est cause que les Espagnolz qui avoient cy-devant consenty
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à une trêve pour le Portugal dont lesdits Pau et Knut ne sçauroient désavouer
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qu’ilz ne m’ayent parlé chacun séparément de leur part, font aujourd’huy les
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braves et disent qu’ilz n’en veulent plus ouïr parler adjoustant mesme qu’ilz
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ne feront jamais aucun traicté avec la France qu’elle ne s’oblige de ne l’assister
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point, ce qui procède certainement de la hardiesse et des bons conseilz que
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lesdits Pau et Knut leur ont donnez.


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Beilage


29
1 Protest Herzog Karls von Lothringen, [Brüssel 1646 Mai 10], vorgelegt durch Rousselot d’Hé-
30
dival [fehlt]

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Druck: Meiern III S. 528–529 ; Gonzenbach II S. [58–60] (Urkunde Nr. 34); d’Haus-
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sonville
II S. 341f., datiert auf den 10. März 1646.
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