Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
19. d’Avaux an Mazarin Münster 1646 Juni 18
Münster 1646 Juni 18
Ausfertigung: AE , CP All. 61 fol. 42–46’ = Druckvorlage. Eigenhändiges Konzept: AE , CP
All. 66 fol. 69–72. Kopie: AE , CP All. 76 fol. 608–613’.
Hoffnung auf den Erwerb Philippsburgs. Überhöhte schwedische Forderungen. Vorteile eines An-
griffs auf Luxemburg. Informationen van der Burghs. Unterredung mit Nederhorst: Heimreise
mehrerer niederländischer Gesandter mit der Absicht, ihre Provinzen gegen Frankreich einzu-
nehmen; Notwendigkeit, dagegen auf die Generalstaaten und den Prinzen von Oranien einzu-
wirken. Schädlicher Einfluß Knuyts; Knuyt und Pauw prospanisch; Verminderung der spani-
schen Zugeständnisse an Frankreich auf Knuyts Betreiben hin. Aussagen Noirmonts und der Me-
diatoren. Vollständige Restitution des Pfälzers und Sicherstellung des Calvinismus im Reich von
den Generalstaaten insgeheim befürwortet. Artikel 9. Eingang von nr. 4. Anspruch Frankreichs
auf einen Teil der Spanischen Niederlande. Freude über militärische Erfolge; Reaktion Knuyts.
Pendant que le comte de Trautmansdorff traitte à Osnabrug avec les Suédois
et les protestans, nous agissons icy pour faire achever la satisfaction de la
France, et selon que je puis cognestre |:par le moyen des Bavarrois:| qui me
parlent assez librement |:nous pourrons encores obtenir Philisbourg, qui se-
roit à la vérité un grand bien:|, tant pour la deffense de l’Alsace et pour la
seureté de Brisach que pour |:estre maistres du Rhin plus de trente lieues de
long et pour tenir en devoir la ville de Strasbourg, en sorte:| que le Roy en
pourroit désormais disposer et en tirer mesmes plus de service que si elle
estoit à luy. |:Tous ces avantages ne nous esblouissent pas pourtant les
yeux:|, nous ne les |:poursuivons qu’en attendant que nos alliez soient à peu
près:| d’accord sur les autres affaires, sans lesquelles la paix ne se peut
conclurre, et sommes bien résolus de |:ne la retarder pas d’un jour, quand il
ne tiendra plus qu’à cet intérest, voire mesmes de presser les Suédois de se
contenter de:| ce qu’on leur offre au-dessus de leur propre espérance, dont je
puis parler avec certitude. Mais que direz-vous, Monseigneur, quand vous
sçaurez qu’outre les éveschez de Minden et Osnabrug
Die seit 1633 schwed. besetzten Hst.e Minden ( LThK VII Sp. 424; Schröer S. 46f.) und
Osnabrück ( LThK VII Sp. 1265f.; Schröer S. 96f.) waren in der schwed. Replik vom 7. Ja-
nuar 1646 (Druck des ksl. Protokolls: Meiern II S. 182 –190, hier S. 188) als Satisfaktion
gefordert worden. In beiden hatte es unter Franz Wilhelm von Wartenberg (s. nr. 105
Anm. 12), der seit 1625 Bf. von Osnabrück und seit 1629 Bf. von Minden war, Ansätze zur
Rekatholisierung gegeben, doch war die Mehrheit der Bevölkerung prot. ( Rohm ; Schröer
S. 38ff., 95–98, 102; Dickmann S. 322f.).
sent celuy de Munster , où ilz ne possèdent pas un pouce de terre.
C’est déclarer ouvertement la guerre à la religion catholique, |:mépriser hau-
tement l’alliance du Roy:| et nous faire voir ce qu’il en faut attendre, si les
armes de Sa Majesté les aydent à estre encores plus redoutés en Allemagne. Je
n’en fais plus un cas de conscience, je dis qu’en bonne politique |:il faut assis-
ter les Suédois quand ils se trouvent en mauvais estat et retirer un peu la main
quand ils deviennent si puissans:|.
Vostre Eminence avoit eu la plus sainte pensée et la plus judicieuse qui se pust
former en cette conjoncture: |:l’attaque du Luxembourg:| auroit acquis une
province au Roy, et tempéré en mesme temps par divers respectz |:la suffi-
sance des Hollandois et les vastes entreprises de la couronne de Suède:|. Cella
auroit aussy avancé la paix dans l’Empire |:laquelle nous seroit si utile et:|
que les Espagnolz traversent par tant d’effortz et d’artiffices.
|:Le secrétaire de l’ambassade de Messieurs les Estats:| m’est venu trouver
deux fois depuis cette huitaine pour m’avertir de choses dont j’ay rendu
compte à monsieur le duc de Longueville et à monsieur de Servien et nous en
escrivons par cet ordinaire.
|:Hier je fus visiter monsieur de Niderhorst; j’appris de luy:| qu’ilz ont résolu
de nous respondre comme ilz firent en la conférence que |:l’explication du
traité dépend de Messieurs les Estats. Il me dit que:| quatre d’entre eux sont
desjà partis et d’autres partiront encores bientost pour aller |:préparer leurs
provinces contre nous et qu’il estoit très nécessaire d’agir:| auprès de Mes-
sieurs les Estatz et auprès de monsieur le prince d’Oranges |:pour rompre ce
coup, d’autant que luy et eux:| se portent entièrement à ce qui peut contenter
la France et à demeurer bien unis avec nous. |:Il m’a fort asseuré que:| nous
trouverrons nostre compte |:de ce costé-là et qu’en nous y adressant tous-
jours:|, ce sera le moyen d’obvier aux |:factions de ces gens-cy qui veulent
pervertir l’ordre de l’Estat en informant chaque province:| de ce qui se passe
icy, auparavant que d’en avoir rendu compte |:à l’assemblée généralle qui est
à La Haye.
Il a observé que monsieur Knut:| avoit pris soin de revoir encores les sieurs
Donia et Clant à la mesme heure qu’ilz partirent pour |:leur inspirer ses der-
nières instructions, car ce sont personnes qui se laissent conduire:|.
Vostre Eminence a fort bien jugé |:dudit Knut:|; il y a de très grandes appa-
rences que |:luy et Pau sont gaignez par les Espagnols et que mesmes ils leur
donnent conseil contre nous:|. Je remarque que |:monsieur de Trautmans-
dorff:| m’avoit parlé de nous faire donner toute la comté d’Artois avec le
Roussillon et n’avoit pas fait beaucoup de difficulté d’y joindre Gravelines
Bourbourg
Knut, l’on dit:| ouvertement et avec desdain que les Espagnolz ne céderont
jamais ny n’eschangeront Ayre, Saint-Omer, et La Bassée . Item l’on ne s’es-
loignoit pas alors d’une trêve en Portugal pendant la guerre du Turc, les mé-
diateurs mesmes s’en estoient laissé entendre. Aujourd’huy |:Knut asseure:|
que cella ne se fera jamais |:et entreprend mesme de nous combatre sur ce
point:|.
J’ay sceu aussy que |:Noirmont
ambassadeurs de Messieurs les Estatz, |:dont monsieur de Niderhorst est un:|,
que le comte de Peñaranda s’attend tellement de traitter à part avec eux, sans
que la France y soit comprise si ce n’est au plus pour les affaires du Pays-Bas,
que s’ilz en doutoient le moins du monde il sortiroit d’icy dez le lendemain
pour s’en retourner en Espagne. Ce qui aiant esté |:rapporté à Knut par ledit
sieur de Niderhorst, il blasma Noirmond:| de parler trop librement et fut
merri de voir que |:monsieur de Niderhorst eust ouy ce discours:|.
Mais qu’avons-nous plus besoin de tesmoins? Les médiateurs nous ont dit ce
matin que Peñaranda désavouant d’avoir consenti à une trêve en Catalongne a
remonstré qu’il n’avoit pas seulement eu sujet d’en traitter avec les Hollan-
dois, puisqu’ilz luy ont déclaré tout net qu’ilz ne prennent aucune part aux
intérestz de la France sinon au Païs-Bas.
|:Le secrétaire des Estats s’en va demain à Osnabruk par ordre de ses maistres
recommander vivement aux ambassadeurs de Suède:| le restablissement en-
tier du prince Palatin |:et la conservation de la religion prétendue réformée
dans l’Empire:|. Ces messieurs l’ont chargé de prendre garde que cela |:ne
vienne à nostre connoissance et mesme monsieur de Niderhorst:| ne nous en
a rien dit.
Dans la résolution qu’ilz ont prise de nous |:laisser en incertitude sur ce qu’ils
veulent faire:| en exécution des traittez, ilz ont aussy arresté de nous presser
de nouveau pour le neuvième article. C’est une pièce dont ilz se servent quand
ilz nous veulent |:faire une querelle d’allemand:| ou se tirer de quelque mau-
vais pas. Mais nous avons moyen de la leur rendre inutile, puisqu’ilz ont dé-
claré par escrit aux ambassadeurs d’Espagne que le roy catholique ne devoit
avoir aucune répugnance à recognoistre la liberté, souveraineté, et indépen-
dance des Provinces-Unies et que cella ne luy feroit point de préjudice, d’au-
tant que la trêve estant expirée, il pourroit reprendre les armes et rentrer en
guerre. Or par le neuvième article ilz veulent obliger la France à leur procurer
la continuation de la trêve, et ilz y ont renoncé et en ont fait cesser l’effet en
ce qu’ilz ont donné eux-mesmes au roy d’Espagne la faculté de ne la conti-
nuer pas. Je crois pourtant qu’il vaudra mieux que |:cette raison soit portée
par monsieur de La Thuilerie dans l’assemblée généralle auparavant que nous
en usions icy:|.
Je n’ay receu qu’hier au soir la lettre que Vostre Eminence m’a fait l’honneur
de m’escrire le 9. de ce mois, et j’y feray response par le prochain ordinaire,
mais nous n’avons pas encores reçu le mémoire dont elle fait mention. Je suis
bien aise que Vostre Eminence |:a songé a un expédient pour se passer des
Hollandois dans les affaires d’Espaigne et d’Italie:|; il me tarde d’apprendre
quel il est; cependant il m’est venu en l’esprit et je l’ay proposé à messieurs
mes collègues que s’il arrivoit (ce que je n’espère pas) que |:les Provinces-
Unies approuvassent la fausse interprétation que leurs ambassadeurs veulent
donner à nos traitez:|, nous pourrions au moins en vertu |:d’iceux prendre le
partage qui fust fait de la Flandre:|, puisque sans aucun doute le traitté de
1635 oblige le Roy et Messieurs les Estatz à l’entière expulsion des Espagnolz.
En tout cas lesdits Sieurs Estatz |:restraignans leur obligation au Pays-Bas:|
ne sçauroient se deffendre d’appuyer la juste prétention de Sa Majesté sur |:la
Flandre gallicane et quelques autres places du mesme pays:|, et il n’y auroit
point de difficulté d’estendre ainsy la dernière proposition que nous avons
faitte aux plénipotentiaires d’Espagne, veu qu’elle porte expressément qu’elle
ne doit avoir lieu que jusques à l’ouverture de la campagne.
J’ay une parfaitte joie, Monseigneur, du succez que les armes du Roy ont eu
en Flandres à l’entrée de cette campagne. Cella est arrivé à souhait pour es-
claircir les ennemis et les alliez de ce que la France peut toute seule, mesme-
ment aujourd’huy qu’elle est assistée de la force et de l’infallibilité de voz
conseilz.
|:Monsieur de Niderhorst vient de me mander par un des siens que hier au
soir se metant à table avec ses collègues dont je l’avois prié d’observer les
premiers sentimens en cette rencontre, il leur conta que d’Avaux l’estoit venu
visiter et luy avoit dit telle et telle chose de l’armée de France, sur quoy mon-
sieur Knut dit brusquement et tout haut: „Si cela est, voilà nos affaires gas-
tées:|.“