Acta Pacis Westphalicae II B 3,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 2. Teil: 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
307. Memorandum Serviens für Lionne Münster 1646 Juni 5
Münster 1646 Juni 5
Konzept, größtenteils eigenhändig: AE , CP All. 76 fol. 542–547’ = Druckvorlage.
Einigung mit dem Kaiser: Verzögerungen und Ungewißheiten. Abneigung der Schweden gegen
einen allgemeinen Waffenstillstand. Bedenken Bayerns gegen einen Sonderwaffenstillstand; Aus-
sicht auf Verständigung. Pläne Turennes. Nachteile einer Vereinigung mit der schwedischen
Armee. Drängen auf allgemeinen Waffenstillstand derzeit inopportun. Beförderung des Abschlus-
ses im Reich: Hemmnisse und Rücksichten. Mangelnde Kooperationsbereitschaft d’Avaux’. Form
der Antwort auf die kaiserliche Proposition. Bedingungen für die Einigung mit Spanien: Nieder-
lande . Katalonien: Bedenken gegen Waffenstillstand oder Änderung der Staatsform. Verein-
barung eines Tausches im Geheimartikel eines Waffenstillstandsvertrags. Hoffnung auf Vermitt-
lerdienste Trauttmansdorffs. Befristung des Waffenstillstands für Katalonien und für Portugal.
Distanzierung der Holländer von den spanischen Fragen; Beschränkung ihrer Verpflichtungen
auf die Niederlande. Gespräch mit Knuyt über eine Defensivliga mit Spanien. 9. Artikel. Zuge-
ständnisse Spaniens an Frankreich, nach Knuyt. Bemühen um Gewinnung Pauws und Knuyts für
die Interessen Frankreichs. Defensivliga. Holländische Verpflichtungen gegenüber Frankreich.
Il est très fascheux que nous ne soyons pas encor en estat de pouvoir donner
aucune certitude de la conclusion du traicté avec l’Empereur, ny mesme de la
suspension d’armes généralle. Les Impériaux et les Bavarois la désirent esgal-
lement en attendant que tout soit ajusté, mais nous ne la pouvons faire sans
les Suédois lesquelz n’y veullent pas consentir. Il resteroit d’en faire une par-
ticulière avec monsieur l’électeur de Bavières qui cognoist fort bien que nous
y sommes disposez, et qui en menace souvent l’Empereur pour le porter aux
choses que nous désirons, mais comme il fasche à ce prince de changer de
party sur la fin d’une longue guerre, il a mieux aymé pour encor attendre les
préjudices qu’il peult recevoir soit de la jonction de l’armée du Roy avec celle
de Suède, soit des aultres desseins qui peuvent estre faictz, que d’abbandonner
sur le point d’un traicté le party qu’il a suivy jusqu’à présent. Je croy néant-
moins quand il nous verra en campagne que sy la paix n’est pas encor arrestée
il prendra sa résolution. Desjà ses députez m’en ont jetté quelques discours à
la traverse pourveu que dans la suspension que leur maistre fera avec le Roy
monsieur l’électeur de Collogne et les deux cercles de Franconie et de Suavbe
y soient compris, et qu’elle soit faicte aussy bien avec la Suède et Madame la
Lantgrave qu’avec le Roy. Encor que ce soient des conditions que nous avons
intérest de désirer aultant qu’eux, je leur ay seulement respondu que quand ilz
seront hors de leurs doubtes, et qu’ilz s’explicqueront nettement de leur in-
tention , il ne sera pas malaisé de s’accorder ensemble, la France n’ayant ja-
mais faict agir ses armes qu’à regret contre monsieur l’électeur de Bavières.
Mais ses ministres sont peu résolus et ne parle[nt] pas assez ouvertement sur
ce subjet, ce qui m’a obligé de faire cette réponse. Ce n’est pas qu’ils ne soient
obligez d’avouer que nous n’assistons pas leur maistre avec moins d’affection
dans ses intérestz particuliers que s’il avoit tousjours esté amy et allié de Sa
Majesté. Oultre ce que nous avons faict icy dont ilz sont très bien informez et
satisfaits, il nous est venu tout à propos une lettre de monsieur de Saint-
Romain et de Chanut que nous leur avons monstrée où ilz ont veu les vives
instances qui ont esté faictes au nom du Roy à la reyne de Suède pour conser-
ver l’électorat et le Haut-Palatinat dans la maison de Bavières.
Angesichts aller günstigen Anzeichen für eine baldige Einigung können wir Tu-
renne nur regelmäßig informieren, ihm aber keine konkreten Ratschläge geben.
Cependant il paroist par ses lettres et par sa conduicte, qu’il a grande impa-
tience pour la jonction, et il me semble qu’il est le seul de tous les ministres
du Roy qui la croyt avantageuse dans la conjuncture présente des affaires.
Outre les puissantes raisons remarquées dans le mémoire du Roy pour l’ évi-
ter , il faut considérer que l’armée suédoise est aujourd’huy comendée par un
nouveau général
sité qui pour faire quelque chose de remarquable avant la paix ne faira pas
scrupule de mettre au hazard les affaires de sa maistresse aussy bien que celles
du Roy, à quoy peut-estre monsieur le mareschal de Turenne pour réparer ses
pertes passées ou pour quelques autres respects ne contredira pas. Néant-
moins il seroit très nuysible de prendre maintenant une semblable résolution
où certainement il y a plus à perdre pour la France qu’à gaigner, puisque non
seulement le moindre accident que nous recevrions changeroit la face des af-
faires et retarderoit la paix, mais que la victoire mesme ne nous seroit pas
avantageuse et ne nous donneroit aucune conqueste que nous ayons envie ny
intérest de conserver. Nos alliés comm’il a esté très bien remarqué en
cu[ei]lleroient tout le fruit, et ce qui est de plus fascheux ce seroit plustost en
contentant la haine qu’ils ont contre la religion catholique, que pour aucune
bonne raison d’Estat.
Il est bien vray que le point de Brisac est asseuré et que selon nos dernières
instructions nous pourrions en attendant qu’on soit d’accord pour le reste
presser les Suédois de faire conjointement avec nous la suspension générale,
mais outre qu’ils pourroient treuver mauvais qu’aussytost que nous avons
nostre compte nous voulions les forcer à une chose qu’ils ne souhaitent pas,
cela pourroit estre mal receu dans tout le parti protestant, et puis on a adjous-
té à l’offre de Brisac tant de restrictions que l’affaire ne peut pas encor passer
pour arrestée, veu mesme que les commissaires impériaux ont réservé qu’elle
seroit nulle si les principaux points du traité général n’estoient acordés en
mesme temps.
Tout cela nous force de marcher avec grande circumspection, qui ne laisse pas
de nous estre importune, recognoissant très bien les grands avantages que
nous retirerions du costé des Pays-Bas si l’on pouvoit faire un prompt acord
du costé de l’Empyre. Nous allons néantmoins nous y apliquer vivement et ce
qui est marqué cy-dessus ne tend qu’à faire voir que nous n’y pouvons pas
raisonablement employer toutes les diligences ou du moins toutes les instan-
ces que nous souhaiterions. Il y a pourtant aparence que huit ou dix jours ne
passeront pas que nous n’y voyons plus clair et que peut-estre nous ne soyons
en estat de prendre quelque résolution sans rien gaster avec nos alliés. Car il
faut considérer que nostre conduite est dans une contrainte perpétuelle et que
nous sommes forcés de faire comme les médecins qui en ordonnant des remè-
des pour réchauffer l’estomac doibvent prendre garde de ne nuire pas au
foye.
Je trace cecy en particulier, si je puis nous en escrirons en ces termes dans la
dépesche commune
Gemeint wohl in [ nr. 304 ] ; vgl. dann aber APW [ II B 4 nr. 10 ] .
moire pour l’y faire insérer, mais cela ne serviroit qu’à faire naistre des contes-
tations , et nous sommes maintenant si accablés de fréquentes conférences, les
affaires pressant de tous costés, qu’il faut prendre des heures dérobées pour
rendre compte seulement d’une partie de ce qui se passe de plus important.
Je ne sçay si Son Eminence aprouvera les praecautions avec lesquelles nous
avons fait nostre dernière réponse aux Impériaux . Les médiateurs nous sont
si peu favorables que nous sommes obligés de concerter auparavant les moin-
dres termes de ce que nous avons à leur donner et qu’ils prennent par escrit
pour en faire raport. J’ay esté obligé d’y travailler à cause que monsieur
d’Avaux estoit occupé ce jour-là mit der Abfassung lateinischer Empfehlungs-
briefe .
Voylà ce me semble le point le plus important.
Pour ce qui est de l’Espagne, nous aurions aisément selon mon jugement nos-
tre coste[!] du costé des Pays-Bas ou en retenant tout ce que nous y possédons
ou en faisant eschange des places plus au centre avec celles que nous ne te-
nons pas qui sont plus proches de nous et plus commodes, pourveu qu’on
pust ajuster les intérests de la Cataloigne et du Portugal. Des trois expédients
proposés par le mémoire du 20 e du mois passé , il me semble que le dernier
est le meilleur.
Le premier d’y faire praesentement une trêve sans avoir visée à aucun es-
change pour l’avenir est subjet à divers inconvénients qui ont esté cy-devant
remarqués, et nous peut faire perdre cette province sans en profiter. Bien
qu’on deffende le comerce entre les deux nations (ce qui paroistra nécessaire)
le voysinage et la conformité de langage et de mœurs ne laissera pas de don-
ner facilité aux Espagnols d’y faire des changements, à quoy la légèreté natu-
relle des Catalans leur aydera beaucoup, qui sont d’humeur de n’aymer pas
longtemps un mesme maistre et de se plaindre sans cesse du gouvernement
praesent.
Le second seroit difficile à exéquuter pour les raisons qui ont empesché cette
principauté de s’establir en république libre dès qu’elle s’est soutraite de la
domination d’Espagne, tout le pays estant acoustumé à estre gouverné par un
vice-roy auroit très grande peyne à recevoir une nouvelle forme dont la ville
de Barcellonne, le reste de la principauté et les grands du pays pourroient
malaisément convenir, et j’ay ouÿ dire quelquefois à des habiles gents de cette
nation que cela estoit impossible. D’ailleurs de cette sorte nous n’en profite-
rions point, parce que le roy d’Espagne ne l’acquérant pas pour luy ne vou-
droit pas nous en donner récompense ailleurs, et il seroit à craindre qu’ayant
fait une fois cette ouverture nous ne pussions pas après avec bienséance en cas
qu’elle ne réussist pas en proposer un eschange, outre que ce seroit faire pa-
roistre facilité à quitter ce pays, quoyque l’expérience nous ayt fait cognoistre
jusqu’icy que rien ne fait tant avancer les Espagnols pour nous donner satis-
faction ailleurs que l’envie que nous témoignons de conserver ce que le Roy
tient du costé d’Espagne. Mais praesuposé que tous les habitants du pays pus-
sent convenir praesentement ensemble d’une forme nouvelle de gouverne-
ment , indépendante ou bien soubs la protection des deux roys, il seroit pres-
que impossible qu’elle pust subsister longtemps tant à cause de l’humeur
changeante des peuples que pour les cont〈inuelles〉 pratiques qu’y fairoient
les deux roys chacun de son costé pour usurper de nouveau ce pays affin de
praevenir son voysin ou de luy faire ce praejudice, ce qui seroit plus facile à
exéquuter aux roys d’Espagne qui en sont plus proches qu’à nos roys qui ne
songent pas tousjours avec beaucoup d’aplication aux choses si éloignées,
l’expérience du passé ayant fait voir que rien n’est demeuré à la couronne de
France de tout ce qu’elle a eu à disputer avec les autres princes, principale-
ment quand la dispute a esté pour des Estats éloignés.
Le troisièsme paroist très excellent et l’unique pratiquable avec avantage et
seurté en y aportant les praecautions ordonnées par le mémoire. Nous avons
pensé longtemps entre nous tant en particulier qu’en commun pour en treu-
ver quelqu’autre sans en pouvoir venir à bout et où il ne se rencontre plus
d’inconvénients qu’à celluy-là. Car si en faisant maintenant une trêve pour la
Cataloigne on convient par un article secret d’en faire l’eschange dans quel-
que temps, contre Cambray et le Cambrésis (à quoy peut-estre on pourra
faire adjouster encor quelque autre place voysine de nostre frontière si l’ entre-
prise de l’armée navale réussist heureusement), et pourveu que cette conven-
tion soit disposée entre les mains d’une personne discrète et fidelle qui s’ obli-
ge par serment de n’en rien découvrir que quand il sera temps, il semble que
l’on aura sufisemment pourveu à toutes choses.
Selon mon foyble advis lorsque les affaires de l’Empyre qui sont en si bon
chemin seront ajustées, l’on pourroit rendre Trautmensdorf entremetteur et
dépositaire de cette affaire principalement si en sortant de différend avec son
maistre l’on establist quelque confiance avec luy comme les choses y parois-
sent disposées. En ce cas il pourroit estre non seulement directeur de la
convention secrète touchant la Cataloigne, mais en quelque sorte exéquuteur
des conditions qui seroient concertées.
Par ce moyen on sortiroit d’un grand embarras où nous met la durée de la
trêve que nous avons demandée pour la Cataloigne et pour le Portugal, puis-
que la première ne seroit que pour donner lieu à l’eschange secret, et que se
contentant pour le Portugal d’une trêve plus courte que celle de Messieurs les
Estats on fairoit cesser deux apréhensions tout à la fois. Car on s’est aperceu
que le terme qui a esté demandé pour ces deux trêves esgal à celle de Mes-
sieurs les Estats ne les a pas moins piqué que les Espagnols. Ceux-cy ont creu
par cette demande que nous voulions jetter les fundements d’une guerre im-
mortelle dans l’Espagne, les autres se sont imaginés que nous les avons voulu
engager par ce moyen dans tous nos intérests d’Espagne, ce qu’ils n’entendent
pas et le craignent extrêmement. C’est pourquoy ils ne sont pas moins
contraires à nous faire acorder une trêve pareille 〈à〉 la leur que les Espa-
gnols mesme, et j’ay quelque opinion qu’ils ont comme convenu ensemble
dans leurs secrètes conférences que cela ne se doit pas. L’opinion des Hollan-
dois est qu’ils ne sont engagés avec la France que pour les affaires des Pays-
Bas, et il paroist par tous leurs discours et leurs escrits (quoyqu’ils ne s’en
soient pas encor clairement expliqués et que ce ne soit pas 〈la〉 raison) qu’ils
veullent réduire là l’obligation portée par le traité de 1635. Ils ont mesmes
dessein à ce que je puis cognoistre de sortir maintenant d’affaires avec les
Espagnols en sorte que quand nous serions cy-après obligés de rentrer la[!]
guerre contre ceux-cy du costé d’Espagne ils ne soient pas obligés de repren-
dre les armes.
J’ay cogneu aujourd’huy à quelque discours que Knuyt, député de Zélande,
m’a fait que luy et Pau sont entrés fort avant en conférence sur ce subjet avec
les Espagnols et qu’ils ont cherché ensemble les moyens de ne rentrer jamais
en guerre les uns contre les autres dans les Pays-Bas en faisant une ligue def-
fensive contre tous ceux qui les voudroient attaquer. Comm’il a recogneu à
ma mine que j’estois un peu scandalisé de cette proposition qui avoit esté faite
indirectement contre la France, il a promptement adjousté qu’il avoit répon-
du à l’archevesque de Cambray qui en avoit fait l’ouverture, que leur Estat ne
prendroit jamais de semblable résolution sans la France. Le raisonement qui a
esté fait sur ce subjet nous a portés à discourir si l’on pouvoit faire cette ligue
entre la France, leur Estat et les provinces qui obéissent au roy d’Espagne. Il
m’a paru à son discours qu’il croiroit la chose faisable. Lorsque j’ay reprae-
senté qu’on n’y pourroit pas prendre entière confiance tandis que les Espa-
gnols demeureroient dans le pays, et que je m’estois estonné qu’ayant cy-
devant demandé en leur conférence de 1634
du traité qui devoit estre fait lors se retirassent des Pays-Bas, ils n’avoient pas
fait maintenant la mesme demande, il a répondu que l’archevesque de Cam-
bray et Brun leur ont donné espérance que deux ou trois années ne passeront
pas après la conclusion du traité que les estats des provinces obéyssantes ne
demandent au roy catholique la retraite des Espagnols, et qu’ils sont comme
asseurés de l’obtenir pour descharger ledit roy de dépense et le pays de vexa-
tion . Il a adjousté que ce seroit un grand coup pour la seurté des voysins et
que de cette sorte une ligue deffensive entre la France, les provinces libres et
les obéissantes seroit très avantageuse et asseureroit parfaitement le repos des
unes et des autres, pourveu que les estats du pays en fussent garends. J’ay
escouté son discours pour découvrir l’intention de luy et de ses collègues, sans
rejeter ny aprouver cette ouverture qui fait cognoistre le dessein qu’ils ont
d’asseurer si bien le repos de ces provinces de deçà pour l’avenir qu’en quel-
que lieu que renaisse la guerre cy-après Messieurs les Estatz ne soient pas
obligés d’y prendre part qu’autant qu’il leur plairra.
Je vous suplie d’asseurer Son Eminence que tant s’en faut qu’ils ayent receu la
proposition d’une trêve pour la Cataloigne et le Portugal comme un moyen
propre pour terminer le différend que nous avons avec eux pour le 9 e article,
qu’ils songent eux-mesme à se tirer de cest engagement et à nous laisser faire
la guerre en Espagne sans eux si après la trêve qui sera acordée pour la Cata-
loigne et le Portugal nous somes obligés d’y recomencer les hostilités.
Nostre conférence a esté longue et avoit esté désirée par luy en une prome-
nade . Il me dit ensuite que les Espagnols ne paroissent pas éloignés de nous
laisser par une paix le Roussillon et ce que nous possédons dans les Pays-Bas
et de faire une trêve pour la Cataloigne et le Portugal, mais qu’ils ne veullent
pas recognoistre le Roy pour souverain de Catalogne ny traiter avec Sa Ma-
jesté en cette qualité, que si on pouvoit treuver un expédient sur la qualité qui
ne fist praejudice aux droits de personne il y auroit plus de facilité de tumber
d’acord sur le principal, mais il me semble tousjours que les Espagnols ne
veullent pas convenir d’une longue trêve et que ceux-cy mesme ne leur
conseillent pas d’en acorder une aussy longue que la leur.
Nous faisons tout ce qui nous est possible pour tenir les principaux de ces
députés en devoir maintenant qu’ils sont asseurés de leur compte et que Pi-
gneranda a une entière complaisance pour eux. Nous prismes à part il y a
quelques jours Pau et Knuyt qui sont les plus puissants, pour les engager à
faire comprendre la raison aux Espagnols sur ce qui touche la France, et qu’en
cela faisant ce qui est du devoir et du bien de leur Estat ils obligeroient un
grand roy qui ne manqueroit pas de recognoissance en leur endroit. Ce dis-
cours ne leur dépleust pas et nous avons veu depuis ce temps-là qu’ils se sont
rendus solliciteurs de nos intérests envers les autres.
Son Eminence doit penser à la ligue deffensive dont il a esté parlé cy-dessus,
qui pourra bien estre mise sur le tapis, mais je vous suplie qu’on ne nous en
marque rien par les dépesches de la cour jusqu’à ce que nous en ayons escrit
en commun.
Son Eminence doit aussy sçavoir que Messieurs les Estats ayant obligé les
Espagnols de laisser au Roy tout ce qu’il possède dans les Pays-Bas croyent
d’estre quittes de toute leur obligation envers la France.