Acta Pacis Westphalicae II B 3,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 2. Teil: 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
297. Memorandum Mazarins für Longueville, d’Avaux und Servien Amiens 1646 Mai 31
Amiens 1646 Mai 31
Kopien: AE , CP All. 76 fol. 504–515 = Druckvorlage; überbracht nach Dorsal fol. 515’ durch
Saladin; AE , CP All. 65 fol. 288–299’. Konzept Lionnes: AE , CP All. 60 fol. 371–382’; am
Kopf datiert: 1646 Mai 30. Druck: Mém. et Nég. II S. 358–385; Nég. secr. III S. 198–204;
Gärtner IX S. 993–1021.
Anträge der Spanier an die holländischen Gesandten. Seltsames Verhalten der Generalstaaten;
Befürchtungen hinsichtlich ihres Feldzuges. Haltung des Prinzen und der Prinzessin von Ora-
nien. Eventuelle anderweitige Verwendung der Subsidien. Empfehlung nachdrücklichen Einwir-
kens auf die holländischen Gesandten. Ablehnung des 9. Artikels. Gründe für die Ablehnung.
Argumente gegenüber den Holländern. Alternativlösungen: Waffenstillstand statt Frieden; Waf-
fenstillstand für Katalonien von gleicher Dauer wie für die Generalstaaten; französisch-holländi-
sche Geheimkonvention bez. Kataloniens; Erhöhung der Subsidien; Truppenhilfe; Verlängerung
des holländischen Waffenstillstands. Avancen Herzog Karls. Bitte um Gutachten hinsichtlich sei-
ner Behandlung im kommenden Feldzug und im Frieden. Vorteile eines Waffenstillstands für
Lothringen von gleicher Dauer wie für die Generalstaaten. Befehle Trauttmansdorffs zur Abtre-
tung Breisachs. Mahnung zu entschlossenem und standhaftem Auftreten. Negative Konsequenzen
eines Abfalls für die Generalstaaten. Hoffnung auf Bündnistreue der Alliierten. Stärke der fran-
zösischen Position auch bei Isolierung. Günstige Vorzeichen für den Flandernfeldzug. Operatio-
nen Turennes in Luxemburg; Vermeidung der Vereinigung mit der schwedischen Armee. Erfolge
in Italien. Nachrichten aus England. Spanische Geldzuwendungen an die Holländer für den Fall
eines Separatvertrags. PS: Zu nr. 279: Bedeutung der positiven Erklärung der katholischen
Stände. Trauttmansdorffs Alternativvorschläge für Breisach. Argwohn angesichts der neuen For-
derungen der Schweden. Interesse Frankreichs an schleunigem Abschluß im Reich. Lob des Auf-
tretens gegenüber den holländischen Gesandten. Entschlossene Haltung des Hofs. Beilagen.
J’ay appris Messieurs par le mémoire particulier que vous m’avez addressé du
14 e du courant la communication que vous avoient donnée les députez de
Messieurs les Estatz de la proposition que leur avoient faicte les Espagnolz
contenant trois poinctz, de faire une suspension quand on seroit d’accord des
principalles conditions du traicté, de n’assister point cependant les ennemis
les uns des aultres et de fournir la ratiffication du traicté dans 3 mois pendant
lesquelz toutes hostillitez cesseroient de part et d’aultre. J’y ay veu la résolu-
tion que lesdictz députez y avoient prise de la rejetter et de n’en escrire pas
mesme à leurs supérieurs, ayant ordre d’eulx d’en user de la sorte quand on
leur proposeroit cette suspension.
Il ne se pouvoit rien de mieux que ce que vous leur avez reparty louant la
généreuse et prudente conduicte desdictz Sieurs Estatz, de ne pas vouloir seu-
lement ouïr parler de cette suspension, mais prenant pourtant occasion de
leur faire cognoistre que s’ilz différoient à mettre en campagne ce ne seroit
pas exclurre ladicte suspension, mais la recevoir en effect. Et à la vérité le
procédé desdictz Sieurs Estatz en nostre endroict depuis peu est sy estrange,
les jalousies qu’ilz semblent prendre de nous sy hors de propos, le public sy
ingrat, et les particuliers sy intéressez qu’il n’y a mauvais party à prendre que
nous n’ayons subjet d’appréhender d’eulx.
Vous verrez dans la lettre que j’escrips à monsieur de La Thuillerie dont vous
recevrez cy-joincte une coppie, l’estat de l’affaire, les advis que nous avons de
tous costez, et entre aultres celuy du milord Germain
reyne d’Angleterre, qui me confirme que monsieur le prince d’Orange mesme
est aussy froid dans les affaires de la guerre, et n’y marche pas avec moins de
lenteur que les Estatz, soit pour leur complaire et gaigner l’affection de la
province de Hollande, ou bien que comme l’on mande, son esprit s’affoiblisse
à mesure que le corps décline; que sy à la fin on vient à mettre en campagne il
n’entreprendra rien; que madame sa femme le gouverne absolument, et qu’el-
le a esté gaignée par la ville d’Amsterdam, et par les offres que Knut luy a
portées de la part des Espagnolz dans son dernier voyage à La Haye, lesquel-
les il ne fault pas doubter qu’il n’ayt bien appuyées puisque l’effect luy doibt
valloir les cent mille escuz qu’ilz luy ont promis en son particulier. Et à ce
propos je me suis souvenu d’un soupçon que le sieur d’Estrades me dist à son
retour de Hollande qu’il avoit eu de ladicte princesse sur plusieurs conféren-
ces et entreveues qui s’estoient passées entre elle et ledict Knut à une maison
de campagne.
Pour moy, je croy que supposé que les Hollandois ne facent pas ce qu’ilz
doibvent mettants en campagne à l’ordinaire, levant les ouagueltes
y sont obligez par le dernier traicté que l’on a signé à Paris avec
sadeur, et envoyant le nombre de vaisseaux à la mer dont on est convenu, il
seroit beaucoup mieux de ne jetter pas mal à propos le subside qu’on leur
doibt payer, et le retenir, soit pour fortiffier nos troupes par d’aultres levées,
soit pour en donner quelque chose à Torstenson comme il est porté par la
lettre que j’escrips à monsieur le mareschal de Turenne dont on vous envoye
la copie , affin de le faire consentir que ledict sieur mareschal vienne agir pour
quelque temps dans le Luxembourg avec partie de son armée, au cas qu’il ne
se passe rien à Munster qui le mette en plaine liberté d’agir en tel endroict
qu’il vouldra.
On estime icy cependant Messieurs que vous devez parler fortement aux dé-
putez de Hollande et leur faire comprendre que quand de leur part ilz appor-
teront des difficultez à faire les choses qu’ilz sont tenuz, et que la province de
Hollande ira sy lentement en besongne qu’elle fera contre son debvoir, l’inté-
rest du bien public et le sien propre, Sa Majesté fera de son costé ce qu’elle
doibt et n’est ny en volonté ny en condition de se laisser entraisner aux capri-
ces de qui que ce soit.
Peult-estre mesme qu’il ne seroit pas mal, ce que Sa Majesté remet pourtant à
vostre prudence, de prendre l’occasion que lesdicts députez seroient tous en-
semble et de leur toucher quelque chose en passant, que nous sçavons fort
bien toutes les négotiations secrètes que quelques-uns de parmy eux entre-
tiennent avec Pigneranda et en quel estat elles sont, les offres de places que
l’on a envoyées à monsieur le prince d’Orange, et les sommes que les Espa-
gnolz ont promises à ceux qui travaillent avec tant de soin pour faire réussir
un accommodement particulier entre eux et les Estatz, et semblables aultres
choses qui je m’asseure embarrasseront extrêmement ceux qui se sentiront
coulpables, et qui pourroient aussy les ramener dans le bon chemin, particu-
lièrement s’ilz recognoissent que nous n’appréhendons pas beaucoup aulcune
des résolutions qu’ilz peuvent faire.
On pourra mesme leur insinuer adroictement, ce que l’on mande à monsieur
de La Thuillerie, et qui n’est pourtant pas véritable, mais on a pensé qu’il
feroit un bon effect de le faire croire à ces gens-là et à madame la princesse
d’Orange, que la cognoissance que nous avons de tout ce qui se passe à nostre
préjudice nous a esté donnée par un ministre d’Espagne mesme affin que nous
prévenions l’accommodement particulier qu’ilz traictent, par la conclusion du
nostre, et par une bonne réunion des deux couronnes à l’avantage de la reli-
gion catholique.
J’ay considéré l’instance que les députez des Estatz nous ont renouvellée en
cette conjuncture touchant le 9 e article. Je souhaitterois de tout mon cœur de
pouvoir vous en faire envoyer une résolution plus précise que celle qu’on
vous a cy-devant mandée
S. [nrs. 127] und [128] .
de passer ledict article en une extrémité sy vous le jugiez à propos. Mais
comme aussy souvent que la matière a esté agitée dans le conseil on a treuvé
très injuste cette prétention que lesdictz Estatz ont que la France rentre en
guerre quand leur trêve sera expirée et que me rencontrant à présent seul icy,
je ne veux pas songer à conseiller Sa Majesté de changer ce qu’elle a résolu
là-dessus de l’advis de tout son conseil, je ne puis vous en parler que comme
de moy et vous en ouvrir mes sentimens particuliers.
Je vous diray donc Messieurs que je juge que sy Messieurs les Estatz ont envie
de nous faire une infidélité entière, ilz ne manqueront pas de nous presser à
dessein par leurs députez sur ledict 9 e article, affin que sy la France refuse de
le passer comme effectivement il est injuste ilz ayent quelque sorte de prétex-
te aparent pour se justiffier dans le monde de leur deffection.
Mais comme ce n’est pas la véritable raison qui peult les obliger à nous man-
quer de foy, et que sy pour d’aultres respectz, ilz en ont une fois pris la réso-
lution, quand ce prétexte leur deffauldroit ilz en treuveroient d’aultres, il sem-
ble qu’on ne doibt point s’en relascher, mais seulement y chercher les tempé-
ramens les plus convenables qu’il se pourra pour les mettre entièrement dans
leur tort.
Il est premièrement à remarquer que quand Messieurs les Estatz engagèrent la
France à la rupture contre l’Espagne, ilz protestèrent que sy elle se portoit à
cette déclaration ilz ne prétendroient plus rien de nous, et qu’ilz nous quitte-
roient de toutes les assistances d’argent qu’on leur fournissoit auparavant. En
effect il n’y avoit nul doubte qu’ilz ne deussent tirer plus d’advantage en leur
particulier de la rupture des couronnes que sy on eust doublé et triplé le sub-
side qu’on avoit accoustumé de leur accorder. Maintenant après que nous n’a-
vons pas seulement continué les mesmes subsides ordinaires, mais le plus sou-
vent extraordinaires, on nous veult encores engager injustement à rompre de
nouveau la paix que nous conclurrons lorsque la trêve des Estatz expirera au
cas que l’Espagne refuse pour lors de la prolonger.
On considère fort bien que dans l’effect l’obligation que l’on nous demande
ne nous peult faire que peu de préjudice réel, et qu’il ne nous manqueroit pas
de moyens en son temps de sortir de cest engagement, et d’en éviter les consé-
quences les plus fascheuses.
Néantmoins les raisons de n’y pas consentir paroissent sy fortes que j’estime
que l’on doibt tenir bon puisqu’aussy bien ny le refus ny la concession de ce
9. article n’obligeront point les Estatz à nous manquer, ou à se maintenir en
foy, et ce seront sans doubte des considérations plus puissantes qui donneront
le branle à la résolution qu’ilz prendront soit bonne ou mauvaise.
Sy ces messieurs veullent régler leur conduicte par la raison, on ne void pas
bien ce qu’ilz peuvent réplicquer quand on leur remontrera vivement qu’ilz
ne peuvent en justice exiger de la France au-delà de ce qu’elle a fait, lors-
qu’après leur avoir donné les assistances nécessaires pour former une des plus
puissantes républicques de l’Europe et avoir obligé tous les aultres princes par
l’exemple des traictemens que cette couronne leur a faictz, à la faire reconois-
tre pour telle, elle a mis encor les choses en estat que les ennemis sont forcez
de leur offrir la paix ou la trêve à leur choix avec presque toutes les conditions
que lesdictz Estatz voudront prescrire pour l’une et pour l’aultre.
Que ne tenant donc qu’à eux de faire la paix aussy bien que nous, et que la
trêve qu’ilz conclurront estant un party d’élection et non pas de nécessité, sy
par quelque accident il s’y rencontre d’ailleurs quelque petit inconvénient, il
est juste que ce soit eux plustost que nous qui s’y accommodent, et que nous
ne souffrions pas le préjudice d’une chose à laquelle non seulement nous ne
contribuons rien, mais qu’il est en leur plaine disposition de faire aultrement
avec les mesmes advantages et plus de seureté. Et enfin, que pour estre en
droict de ce qu’ilz prétendent, il fauldroit que par quelqu’un de noz traictez la
nécessité fust imposée au Roy de ne pouvoir conclurre avec nos parties que le
mesme accommodement, et en la mesme forme qui sera conclu[e] par les Es-
tatz, ce qui n’est point.
On a escript diverses fois sur cette matière, et lesdictz Sieurs Plénipotentiaires
repassans sur leurs dépesches treuveront plusieurs raisons bien puissantes pour
persuader les Estatz à se départir de cette prétention. Ilz se souviendront aussy
de ce que le sieur Brasset manda cet esté dernier
les instructions qui avoient esté données aux députez qui alloient à l’assemblée
ne les obligeoient pas à insister beaucoup sur ce poinct, et ainsy que sy nous en
sommes pressez, ce sera plustost par la mauvaise volonté de quelques-uns
desdictz députez, que parce que tous ensemble ayent ordre précis de le faire, sy
ce n’est comme il est remarqué cy-dessus que lesdictz Estatz estans résoluz à
nous manquer leur ayent envoyé de nouveaux ordres différens de ceux qu’ilz
avoient emportez.
Pour venir maintenant aux considérations qui me font juger que l’on ne doibt
point s’en relascher et dont vous pourriez à un besoin toucher certaines cho-
ses aux ministres desdictz Sieurs Estatz:
Premièrement, ce seroit manquer notablement à la foy publique, ce que Sa
Majesté ne doibt, ny ne vouldroit faire pour rien du monde, sy au mesme jour
qu’elle signeroit la paix, elle s’obligeoit à rentrer en guerre dans certain temps,
nonobstant que l’Espagne eust observé de sa part sincèrement toutes les
conditions de l’accommodement, et qu’elle n’eust fourny aulcun subjet imagi-
nable de rompre avec elle.
On a pensé que pour remédier à cet inconvénient on pourroit communiquer
la chose aux Espagnolz mesmes, et mesnager qu’ilz y donnassent dès à cette
heure leur consentement exprès ou tacite. Mais oultre qu’on ne peult croire
pour plusieurs raisons qu’ilz le voulussent donner de façon ny d’aultre, il se
rencontreroit qu’alors nous n’aurions pas faict une paix, mais une simple trê-
ve, et qui pis est c’est qu’il dépendroit plainement de nos ennemis de luy
donner le nom qu’ilz vouldroient selon qu’il leur seroit le plus utile. Car la
trêve de Hollande estant preste d’expirer, sy les conjunctures des temps ne
leur estoient pas plus favorables que celles d’aujourd’huy pour leur faire bien
espérer d’une rupture, ilz n’auroient qu’à prolonger ladicte treve, et se tien-
droient en repos à la faveur de la paix que nous aurions conclue. Que si quel-
ques divisions domesticques, ou la constitution des affaires généralles leur
prométoit quelque avantage à rentrer en guerre, ilz n’auroient qu’à refuser la
continuation de la trefve aux Hollandois, et alors la France estant engagée à
rompre de nouveau, il se veoid que nous n’aurions conclud qu’une trêve puis-
qu’aussy bien pour le droict que nous aurions acquis de plus par un traicté de
paix sur les conquestes qui nous devront demeurer à présent, on n’en devroit
pas faire beaucoup d’estat, d’aultant plus qu’il fauldroit que les armes déci-
dassent une seconde fois à qui elles appartiendroient, et que cela dépendroit
purement des succèz de cette seconde guerre.
En oultre, par une paix faicte de cette sorte il est certain que nous perdrions
dans le monde une partie de l’esclat et de la gloire que la France remportera
sy elle est conclue sans une semblable réserve, et que l’on ne voye point de
limitation à sa durée que celle que les changemens ordinaires dans le monde
peuvent apporter. Les criticques et les mal affectionnez auroient beau s’exer-
cer dans la censure de cette résolution, et la pluspart mesme des François qui
ne pourroient estre informez suffisamment des causes qui nous y auroient
induictz, ou ne manqueroient pas de la blasmer, ou ne seroient pas touchez
des ressentimens de joye et de recognoissance envers Sa Majesté qu’ilz au-
roient pour une paix non limitée, et ne considéreroient le repos qu’on leur
auroit procuré que comme un relasche, et non pas pour un solide remède à
leurs maux.
Enfin Sa Majesté pourroit appréhender avec raison que le monde ne treuvast
beaucoup à dire qu’ayant après tant de travaux conclud solemnellement à la
veue de toute la chrestienté une paix des plus célèbres qui ayt jamais esté
traictée, dans laquelle mesme elle auroit treuvé son compte particulier advan-
tageusement, elle eust à rentrer en guerre dans quelque temps pour l’intérest
seul desdictz Estatz lesquelz quoyqu’alliez de longue main de cette couronne
sont pourtant héréticques, et il est bien malaisé qu’ilz ayent aucun advantage
que la religion catholicque n’en souffre quelque préjudice au moins indirecte-
ment.
Après tout, quand la difficulté de ce 9 e article ne pourroit estre surmontée par
tant de fortes raisons que nous avons, il semble que les Espagnolz offrans
desjà à Messieurs les Estatz une trêve de 20 ans, il seroit beaucoup plus advan-
tageux à cette couronne de l’accepter aussy de la mesme durée, à quoy les
Espagnolz se porteroient sans doubte bien volontiers, que de faire présente-
ment une paix et que nous fussions obligez de rentrer en guerre quand la
trêve de Hollande expirera.
La raison en est bien évidente. Car il est à présumer que par la suspension
nous demeurerions en pocession générallement de tout ce que nous avons
conquis, et par conséquent le point de la Catalogne qui nous donne tant de
peine à ajuster seroit entièrement décidé sans qu’il y eust à craindre aulcun
inconvénient, au lieu que faisant la paix avec obligation de rentrer en guerre
dans certain temps, il se treuveroit que nous n’aurions en effect eu qu’une
trêve, et que cependant nous aurions quitté plusieurs choses pour l’obtenir,
comme les places que nous tenons sur le Lys et en d’aultres endroictz,
et que nous ne serions pas quittes de l’embarras et du soucy que nous
donnent les affaires de Catalogne, pour n’y faire de faux pas, et que le droict
que l’on pourroit dire que nous acquerrons sur les conquestes qui nous
seroient laissées dans cette paix à le bien prendre ne dureroit pas plus que
ladicte trêve puisqu’il fauldroit de nouveau le disputer et rentrer en guerre
après qu’elle seroit finie.
Quant aux tempéramens que l’on peult prendre en cette affaire, sy les raisons
marquées cy-dessus ne peuvent rien gagner, le premier moyen que l’on doibt
tenter est celuy dont vous vous estes desjà serviz, qui est de faire comprendre
aux députez de Messieurs les Estatz que quand nous conclurrons une paix
avec l’Espagne pour le comté de Roussillon et pour les Pays-Bas, et que nous
ne ferons qu’une trefve pour la Catalogne de la durée de celle qu’ilz areste-
ront eux-mesmes, il n’eschet plus faire d’instance ny prendre d’aultres précau-
tions avec nous sur ledict article, puisque le temps venant à expirer nous ne
romprons pas moins contre l’Espagne pour la Catalogne seule que nous au-
rions faict pour tout le reste de nos conquestes quand elles ne nous auroient
pas esté asseurées par la paix, et que c’est tout ce qu’ilz peuvent désirer.
Car pour ce que les députez de Hollande allèguent que nous pourrions éviter
cet engagement de rompre en accommodant les affaires de Catalogne par
quelque eschange ou aultrement pendant la durée de ladicte trêve, c’est une
subtilité politicque et un soupçon imaginaire et hors de temps que nous ne
sommes pas obligez de guérir pourveu que présentement nous demeurions
dans les termes qu’ilz peuvent souhaitter, qui est que la France doive rompre
aussy bien qu’eux contre l’Espagne quand la trêve accordée expirera.
Et à toute extrémité sy les affaires généralles s’accommodent par ce biays, et
que les Espagnolz donnent à la fin les mains à ladicte trêve pour la Catologne,
je ne verrois pas grand inconvénient à faire une convention secrette entre
nous et les Estatz par laquelle nous nous obligerions de ne pouvoir rien inno-
ver durant la trêve dans les affaires de Catalogne ny nous en accommoder
avec l’Espagne par eschange ou aultrement que ce ne fust avec la participation
et du consentement desdictz Sieurs Estatz, et qu’il n’eust esté plainement
pourveu à leur seureté et à leur satisfaction sur ce 9 e article.
Ma raison est, que la paix estant une fois conclue et exécutée, et leur trefve
aussy, nous ne manquerions de moyens ny de prétextes de sortir de cet enga-
gement pourveu que les Espagnolz nous fissent bien nostre compte d’ailleurs,
parce qu’alors n’ayans plus d’ennemis sur les bras ny d’infidélité d’alliez à
appréhender nous serions plus en estat de parler fortement aux Hollandois,
de leur faire entendre la raison et donner la main aux expédiens qui seroient
jugez les plus équitables.
Cependant, cette convention secrette n’auroit pas laissé de produire deux fort
bons effectz, l’un dans l’esprit des Catalans qui nous verroient engagez envers
les Estatz de ne rien changer durant la trêve dans leurs affaires et par consé-
quent seroient moins susceptibles des impressions que les Espagnolz essaye-
roient continuellement de leur donner que la France ne songe qu’à les sacrif-
fier pour en tirer d’aultres advantages; et l’aultre dans l’esprit des Hollandois
qui se verroient par ce moyen en quelque façon asseurez contre ce qu’ilz ont
tant appréhendé de l’eschange de la Catalogne avec les Pays-Bas, puisque
nous serions obligez de ne rien conclurre sans leur consentement exprès.
Que si la trêve pour la Catalogne n’a point de lieu, et que l’on prenne un
aultre biais d’accommoder les affaires, en ce cas les tempéramens que l’on
peult apporter à la prétention des Estatz sur ce 9 e article, y procédant par
degrez, seroient premièrement d’en sortir s’il se peult par voye d’argent, aug-
mentant les assistances et les subsides selon que l’on pourroit en mieux
convenir.
En 2 e lieu consentant à leur entretenir un certain nombre de troupes pendant
leur guerre.
Et en dernier lieu de leur envoyer une armée auxiliaire de dix mil hommes,
cavallerie et infanterie, et de la leur maintenir en pareil nombre tant qu’ilz
seroient en rupture.
J’avois mesme examiné sy on ne devroit point à toute extrémité consentir à
rompre dans la Flandre seule pourveu que nous pussions treuver des seuretez
suffisantes, qu’il ne dependist pas de la volonté des Espagnolz de rompre
aussy ailleurs, s’ilz le jugeoient utile à leurs affaires, ou que s’ilz le faisoient,
tous les princes intéressez à la tranquilité publicque, et à l’exécution de la
paix, leur tumbassent sur les bras comme estans infracteurs du traicté; mais je
ne voy pas que cela puisse estre praticquable.
Voylà toutes les pensées que j’ay eues sur cette matière, et quoy que l’on
résolve il fauldra tousjours se souvenir de ce que les députez desdictz Estatz
ont ce me semble déclaré en quelques rencontres qu’ilz nous tiendroient
quittes dudict 9 e article pourveu que la France s’obligeast à faire encores une
fois continuer leur trêve, pour le mesme temps qu’ilz l’obtiendront par ce
traicté-cy.
Je suis continuellement recherché par monsieur le duc Charles et à présent
plus pressamment qu’il n’a jamais faict. Je l’ay voulu engager à faire quelque
coup contre les Espagnolz qui le rendant irréconciliable avec eux pust nous
obliger à prendre confiance en luy et en sa fermeté dont nous avons tant de
subjet d’estre tousjours en doubte. Il a le commandement d’une partie de
leurs armes et il pouroit leur jouer un tel tour s’il le vouloit qu’ilz ne s’en
relèveroient jamais, et par le moyen mesme duquel ou nous pourrions donner
audict duc récompence de la Lorraine, ou la luy rendant à certaines condi-
tions, en avoir proffité plus qu’elle ne vault; mais je voy qu’il a encor grande
répugnance à s’y résouldre croyant qu’il seroit entièrement perdu de réputa-
tion. Il me faict dire qu’il se séparera d’eulx, et ira volontiers servir dès à
présent le Roy en Allemagne, mais aultrement il désireroit qu’on le laissast six
sepmaines en repos pré de Longhouy avec ses troupes avant d’exiger de luy
qu’il face la guerre aux Flamans. Je vous prie Messieurs de prendre la peine de
me mander voz sentimens là-dessus et ce que vous jugez que l’on pust ou
deust faire avec luy dans cette conjoncture principalement du mauvais procé-
dé des Hollandois et du soupçon qu’ilz nous donnent de leur fidélité.
Et à ce propos de monsieur de Lorraine je vous prieray aussy de me faire la
faveur de me mander par quel biais vous estimeriez que l’on pust accommo-
der dans le traicté les affaires de ce prince, y ayant quelques personnes qui
croyent que l’on pourroit faire une trêve pour la Lorraine de la durée de celle
des Estatz, assignant des pensions à la duchesse
Nicole (1608–1657); sie hatte 1621 ihren Vetter Karl, den späteren Hg. von Lothringen,
geheiratet (DBF VIII Sp. 569f; s. auch [nr. 30 Anm. 27] ).
François proportionnées à leur qualité pour leur donner moyen de subsister.
Et ainsy ce prince seroit mortiffié pendant sa vie, et ses successeurs ausquelz
la pluspart tiennent qu’il n’a pu préjudicier, demeureroient dans leurs droictz
et leurs prétentions pendant que la France s’establiroit tousjours davantage
dans la pocession du pays et dans l’esprit des peuples, et durant un sy long
espace de temps on auroit peult-estre lieu de s’asseurer pour tousjours cet
Estat-là, soit par des eschanges, soit par des renonciations, ou par d’aultres
moyens que les conjonctures font souvent naistre quand on s’y attend le
moins, ou enfin faire quelque traicté qui seroit seur avec le consentement de
tous les intéressez.
J’ay advis de très bon lieu, et je vous prie d’en faire estat, que Trautmandorff a
déclaré à Peneranda qu’il ne pouvoit plus différer à lascher Brisack sans ruy-
ner les affaires de son maistre, et sans manquer aux ordres qu’il en a, et que
ledict Peneranda qui ne peult plus l’en empescher travaille seulement à obte-
nir de luy qu’il attende au moins le retour du courrier qu’il a dépesché en
Espagne, à l’arivée duquel il espère de pouvoir faire un traicté particulier avec
les Estatz, ce qui nous doibt d’aultant plus obliger à presser la conclusion des
affaires de l’Empire. Ce discours de Trautmandorff se raporte entièrement à
ce que je vous ay desjà mandé qu’il avoit ordre de l’Empereur de tenir bon
sur ledict point de Brisack, après d’en proposer la démolition, et enfin de le
lascher s’il voyoit de ne pouvoir mieux faire. Et je croy qu’il ne seroit que
bien à propos que quelqu’un de vous aultres Messieurs prist occasion de tes-
moigner audict Trautmandorff que l’on est informé de la bonne volonté de
l’Empereur et des ordres qu’il luy a donnez là-dessus, et qu’ensuite le retarde-
ment de la paix doibt estre imputé aux difficultez qu’il faict d’exécuter ses
ordres pour complaire aux Espagnolz qui ne songent qu’à brouiller tout et
qui se soucient fort peu du bien de l’Empire et de son repos.
Vous verrez Messieurs ce qui vous est ordonné par Sa Majesté de faire bonne
contenance, ne tesmoigner nulle appréhention et parler fortement à un cha-
cun sur ce qui se passe aujourd’huy. J’adjousteray que j’oze me promettre que
nostre asseurance et nostre fermeté sera seule capable d’arrester tout court
quelqu’un de noz alliez qui branleroit à se détacher de cette couronne, parti-
culièrement les Hollandois. En tout cas noz affaires ne sont pas en estat que
quoy qu’il arive, elles ne puissent estre bien soustenues, et qu’on ne taille aux
ennemis presqu’aultant de besongne qu’ilz en ont aujourd’huy.
Je vous conjure donc Messieurs quoyque je le tienne assez superflu, d’agir
plus que jamais avec une dernière résolution, et non seulement dans les appa-
rences par vostre habileté, mais mesme dans l’effect, ne faire aucun cas de
toutes les appréhentions que les ennemis nous veullent donner, et que nous
devons avoir avec raison de la séparation desdictz Estatz. Car au pis-aller, je
vous asseure que l’on n’aura pas sy bon marché de nous que l’on pense, et que
je voy desjà divers moyens de ne tomber point en pire condition que celle où
nous sommes, et après tout de nous soustenir facilement de nos propres
forces.
Oultre que nos alliez y penseront certainement plus d’une fois quand il sera
question de se résouldre effectivement à faire un pas sy glissant que celuy de
manquer à cette couronne, les Hollandois particulièrement de la légèreté des-
quelz nous avons plus à craindre, quelques ingratz, meffians et intéressez
qu’ilz puissent estre feront sans doubte grande réflection à l’estat où ilz se
treuveroient, sy après avoir offencé au plus hault point qu’il se puisse une
couronne qui les a sy généreusement assistez en tout temps, en se détachant
d’elle sur le point où l’on est de recueillir ensemble avec plus de seureté le
fruict de tous nos travaux, l’Espagne venoit à manquer à ce qu’elle leur auroit
promis, comme elle a eu de tout temps pour maxime qu’elle le peult envers
des hérétiques et de plus rebelles, et qu’alors la France n’y prist nulle part.
Enfin par des traictez concluz solemnellement il est expressément porté que
les uns ne peuvent s’accommoder sans les aultres. C’est pourquoy il fault [se]
tenir ferme là, et ne s’en relascher en rien par la crainte que noz alliez n’en
usent pas de mesme. Car quand quelqu’un d’eulx seroit sy mal conseillé et sy
lasche que de manquer de foy, il me semble de cognoistre assez bien la portée
de ce royaume et sa puissance pour asseurer avec l’ayde de Dieu que nous ne
manquerons pas de moyens pour contraindre les ennemis à souhaitter et à
rechercher aussy bien la paix avec la France seule comme ilz la souhaittent et
la recherchent aujourd’huy qu’elle est unie avec ses alliez, d’aultant plus que
je ne voy pas Dieu mercy que nous ayons à présent aucun subjet d’appréhen-
der une infidélité manifeste des Suédois.
Selbst wenn die holländischen Truppen für diese Kampagne ausfallen sollten oder
es ein Sonderabkommen der Holländer mit den Spaniern gibt, ist die Operations-
basis der französischen Truppen in Flandern besser als im letzten Jahr. Ein Vor-
gehen ohne Rücksichtnahme auf den Bündnispartner könnte sogar von Vorteil
sein.
Eine Zusammenlegung unserer Truppen mit der schwedischen Armee auf rechts-
rheinischem Gebiet scheint gegenwärtig nur Nachteile mit sich zu bringen. Erwir-
ken Sie daher unbedingt die Zustimmung Oxenstiernas und Salvius’ zum Angriff
eines Teils der französischen Truppen unter Turenne auf Luxemburg.
Et comme les difficultez qui arivent à la conclusion de la paix dans l’Empire
viennent certainement des traverses des Espagnolz qui appréhendent de de-
meurer seulz engagez dans la guerre, le vray moyen de procurer que les cou-
ronnes alliées obtiennent des Impériaux tout ce qu’elles peuvent désirer seroit
celu y d’attacquer encor plus vivement qu’on ne faict lesdictz Espagnolz y
employant l’armée de monsieur de Turenne parce qu’alors il est à présumer
qu’ilz se résouldroient à la paix de bonne sorte et accommoderoient les affai-
res de tous costez, d’aultant plus que se voyant tumber sur les bras de sur-
croist ladicte armée, cela rabattroit de beaucoup les espérances que leur donne
la lenteur des Hollandois à mettre en campagne et leur procédé en nostre
endroict.
Verständigen Sie sofort Turenne, wenn Sie hierin etwas erreichen. Mais quand
par la conclusion de la paix ou par une suspension généralle en Allemagne, ou
par une particulière avec Bavière, ou par quelque négotiation avec Torstenson
ou avec les plénipotentiaires de Suède, on ne puisse pas mettre ledict sieur de
Turenne en estat d’agir contre les Espagnolz et que les Suédois incistent tous-
jours à la jonction de noz armées que l’on leur a faict espérer, en ce cas il fault
avoir patience, et la faire, et alors vous aultres Messieurs prendrez s’il vous
plaist la peine d’avertir ledict sieur mareschal de ce que vous estimerez plus
expédient et plus avantageux pour le service de Sa Majesté pour éviter les
inconvéniens que nous avons subjet d’appréhender de ladicte jonction.
Erfolge der französischen Flotte in Italien: Talamona und Santo Stefano haben
sich ergeben. Als nächstes soll Orbetello belagert werden. Der Großherzog hat
seine Neutralität zugesichert und sich zu Hilfeleistungen bereit erklärt.
J’estime qu’il ne fauldroit point dans cette conjoncture faire esclatter à l’as-
semblée toutes ces nouvelles, et que quand elles y ariveront d’ailleurs, vous
devriez monstrer de n’en faire aucun cas, et diminuer la chose en soy et les
conséquences aultant qu’il se pourra. Car il ne fault pas doubter que les mi-
nistres d’Espagne pour peu habilles qu’ilz soient tascheront d’esmouvoir la
commisération d’un chacun et en parleront comme sy cela pouvoit produire
la perte de toute l’Italie affin d’exciter contre nous l’envie de tous les princes,
et de noz alliez mesmes, et accroistre les jalousies qu’ilz ont desjà de la puis-
sance de cette couronne.
Nous avons eu nouvelles d’Angleterre que le roy de la Grande-Bretagne est
heureusement arivé dans l’armée des Ecossois, mais nous ne sçavons encore ce
qui en réussira, n’ayant pas pris cette résolution dans le temps que je l’avois
mesnagé avec les aultres et qu’elle luy pouvoit estre fort utile, et n’y estant
venu qu’à la dernière extrémité, et quand toutes aultres resources luy ont
manqué, oultre qu’il fault appréhender tout en un prince malheureux et jus-
ques à présent mal conseillé.
En finissant ce mémoire je reçois advis d’un banquier de Paris qui a de gran-
des correspondances avec ceux d’Anvers qu’un des principaux marchands de
ladicte ville après avoir pris toutes ses seuretez avec Castel Rodrigue a faict un
ordre à un aultre marchand à Amstredam de payer deux millions de florins
dès que le traicté particulier de Messieurs les Estatz avec Espagne sera faict, et
que cet argent doibt estre distribué à ceux qui auront contribué à le faire
résouldre et à le conclurre, et que l’on croid mesme que la plus grande partie
doibt estre pour madame la princesse d’Orange et pour les députez des Estatz
qui sont à l’assemblée.
PS: Depuis tout ce que dessus escript et chiffré on a receu vostre despesche du
22 e
[Nrs. 279] und [280] sind vom 21. Mai.
contenteray de vous dire trois motz succinctement, et ce qu’il y aura de plus à
vous mander on y satisfera samedy par l’ordinaire .
Il me semble en premier lieu que l’on doibt faire grand cas des déclarations
que les catholicques qui sont à l’assemblée font en nostre faveur, et j’en ay
estimé l’advis comme nous estant extrêmement advantageux et capable de
produire des effectz merveilleux à nostre esgard.
On ne pouvoit parler à Trautmandorff avec plus de prudence et d’accortise
que l’on a faict, lorsque sur la grande proposition qu’il s’imaginoit nous faire
en offrant l’Alsace et le Suntgau au Roy souverainement sans relever de l’Em-
pire, on a respondu qu’il seroit indifférent à Sa Majesté de le tenir de cette
sorte ou de le recognoistre de l’Empereur.
La pensée de Benfeld me faict espérer que l’on treuvera d’aultant plus de fa-
cilité dans l’expédient contenu dans le mémoire du Roy touchant Philis-
bourg.
J’ay grand soupçon qu’il y a quelque artiffice caché dans la manière d’agir des
plénipotentiaires de Suède quand ilz demandent tant de choses nouvelles. J’ay
advis que Trautmandorff a escript à Vienne et faict dire au marquis de Castel
Rodrigo qu’il estoit d’accord avec eux. Il se pourroit faire qu’ilz adjoustent de
cette sorte à leurs prétentions affin de s’en relascher après et nous obliger par
leur exemple à en faire de mesme sur le poinct de Brisac que je ne sçay s’ilz
ont beaucoup d’envie de nous veoir entre les mains. C’est ce qui faict que je
ne suis pas tout à faict de l’advis de vous aultres Messieurs qu’il nous soit
avantageux de gagner temps avec ces duretez ou vrayes ou feintes parce que je
tiens le retardement de la paix dans l’Empire très préjudiciable à nos intérestz
pour les raisons qui ont esté mandées ou qui sont contenues en cette dé-
pesche.
Vous ne pouviez Messieurs tenir une meilleure conduicte que vous avez faict
avec les députez de Messieurs les Estatz. Le mémoire du Roy que vous rece-
vrez par ce courrier vous donnera lieu de leur parler doresnavant aux occa-
sions en termes encor plus fortz et sans tesmoigner de rien craindre.
On parlera icy sur le point de Brisack et sur tous les aultres à tous les minis-
tres estrangers avec tant de fermeté et de résolution que les ennemis ny les
médiateurs n’auront pas subjet de vous dire par delà qu’à la cour on a des
sentimens différens des vostres. Et quoy que les médiateurs vous puissent ra-
porter au contraire, asseurez-vous s’il vous plaist que ce sera un pur artiffice
et seulement pour vous taster et en prendre advantage.
Il y a quelques jours que cette dépesche estoit minutée, mais dans le mouve-
ment où la cour a esté pour le voyage de Compiègne icy, on n’a pu la faire
mettre en chiffre aussy promptement que l’on auroit voulu.
Hinweis auf Beilagen 2 und 3.
1 Mazarin an La Thuillerie, Compiègne 1646 Mai 28 ; Kopie: AE , CP Holl. 35 fol.
305–318’: Hoffnung der Spanier auf Sondervertrag mit den Generalstaaten. Sie haben Knuyt
und Ripperda gewonnen und durch sie die Prinzessin von Oranien. Knuyt sind 100 000 Taler
versprochen, der Prinzessin bis zu 2 Millionen Livres; Amsterdam hat sie mit der Aussicht auf
die Regentschaft nach dem Tod ihres Mannes geködert, somit hat man sie in ihren beiden
Schwächen gepackt, ambition et avarice. Pauw tut alles, um die Provinz Holland zur Verzö-
gerung des Feldzugs zu veranlassen. Knuyt und Ripperda hetzen den Prinzen von Oranien
gegen uns auf. Peñaranda hat ihm über Noirmont durch Knuyt Roermond und Venlo anbieten
lassen. Es ist zu befürchten, daß sich der Oranier auf diese Weise zu einem üblen Entschluß
verleiten läßt.
Voilà purement tout ce que nous avons sur ce sujet et qui nous a esté confir-
mé par une avanture assez bizarre, qui est qu’une personne très confidente d’un des prin-
cipaux ministres d’Espagne ayant desseing de nous engager contre les Hollandois meu à
cela seulement à ce qu’elle proteste par un pur zelle de piété et de voir unir les deux
couronnes à l’extirpation de l’hérésie vient de nous avertir de l’infidellité qu’ils estoient
prêts de nous faire, et nous asseure qu’il nous fera toucher au doit tout ce qu’il dit de
madame la princesse d’Orange et des susdits députez, avec plusieurs autres particularitez
qui donnent une grande vraysemblance à son dire.
Glaubwürdigkeit dieser Nachrichten. Verdächtiges Verhalten der holländischen Gesandten in
Münster. Befehl an La Thuillerie, in Den Haag zu bleiben. Gründe, die die Generalstaaten zu
weiterer Bündnistreue veranlassen und von einem Abfall abhalten sollten. La Thuillerie soll sie
den Generalstaaten in einer entsprechenden Erklärung vor Augen führen. Warnungen und Ver-
sprechungen an die Prinzessin von Oranien. Unterstützung des Prinzen von Oranien bei der
Einnahme von Antwerpen oder seinen sonstigen militärischen Plänen; Beförderung der Heirat
seiner Tochter mit dem Prinzen von Wales. Geldangebote an Personen, die uns nützlich sein
können. Enge Korrespondenz mit den Gesandten in Münster. Feldzugsvorbereitungen: Bedin-
gungen für die Auszahlung der Subsidien. Günstige Wirkung nachdrücklichen Auftretens
Am selben Tag erging noch ein zweiter Brief Mazarins an La Thuillerie (Kopie: AE , CP
Holl. 35 fol. 318’–320; Eingang beider Schreiben in Den Haag: 1646 Juni 5, überbracht
durch Kurier d’Orléans’; Konzept Silhons und Lionnes: AE , CP Holl. 36 fol. 236–236’, 247,
248), worin er ihm u. a. einen Zuschuß ankündigt, ihn informiert, daß Saint-Ibard den Pz.en
und die Pz.essin von Oranien gegen Frk aufhetzt, ein Geschenk für die Pz.essin von Oranien
anbietet, ein Schreiben für den Pz.en von Oranien beilegt: hier ist auch der Inhalt des letzten
Absatzes (vor dem PS) von nr. 297. Von Beilage 1 existiert noch ein kurzer Auszug (über
Knuyt, Ripperda, Pz. und Pz.essin von Oranien) aus der Kanzlei d’Avaux’, datiert: 1646 V
27: AE , CP All. 65 fol. 212.
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mé par une avanture assez bizarre, qui est qu’une personne très confidente d’un des prin-
cipaux ministres d’Espagne ayant desseing de nous engager contre les Hollandois meu à
cela seulement à ce qu’elle proteste par un pur zelle de piété et de voir unir les deux
couronnes à l’extirpation de l’hérésie vient de nous avertir de l’infidellité qu’ils estoient
prêts de nous faire, et nous asseure qu’il nous fera toucher au doit tout ce qu’il dit de
madame la princesse d’Orange et des susdits députez, avec plusieurs autres particularitez
qui donnent une grande vraysemblance à son dire.
Glaubwürdigkeit dieser Nachrichten. Verdächtiges Verhalten der holländischen Gesandten in
Münster. Befehl an La Thuillerie, in Den Haag zu bleiben. Gründe, die die Generalstaaten zu
weiterer Bündnistreue veranlassen und von einem Abfall abhalten sollten. La Thuillerie soll sie
den Generalstaaten in einer entsprechenden Erklärung vor Augen führen. Warnungen und Ver-
sprechungen an die Prinzessin von Oranien. Unterstützung des Prinzen von Oranien bei der
Einnahme von Antwerpen oder seinen sonstigen militärischen Plänen; Beförderung der Heirat
seiner Tochter mit dem Prinzen von Wales. Geldangebote an Personen, die uns nützlich sein
können. Enge Korrespondenz mit den Gesandten in Münster. Feldzugsvorbereitungen: Bedin-
gungen für die Auszahlung der Subsidien. Günstige Wirkung nachdrücklichen Auftretens
Am selben Tag erging noch ein zweiter Brief Mazarins an La Thuillerie (Kopie: AE , CP
Holl. 35 fol. 318’–320; Eingang beider Schreiben in Den Haag: 1646 Juni 5, überbracht
durch Kurier d’Orléans’; Konzept Silhons und Lionnes: AE , CP Holl. 36 fol. 236–236’, 247,
248), worin er ihm u. a. einen Zuschuß ankündigt, ihn informiert, daß Saint-Ibard den Pz.en
und die Pz.essin von Oranien gegen Frk aufhetzt, ein Geschenk für die Pz.essin von Oranien
anbietet, ein Schreiben für den Pz.en von Oranien beilegt: hier ist auch der Inhalt des letzten
Absatzes (vor dem PS) von nr. 297. Von Beilage 1 existiert noch ein kurzer Auszug (über
Knuyt, Ripperda, Pz. und Pz.essin von Oranien) aus der Kanzlei d’Avaux’, datiert: 1646 V
27: AE , CP All. 65 fol. 212.
2 Nachrichten aus Rom.
3 Bericht über die Aussöhnung zwischen dem Almirante von Kastilien und Kardinal d’Este.