Acta Pacis Westphalicae II B 3,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 2. Teil: 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
283. Memorandum Serviens für Lionne Münster 1646 Mai 22

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Memorandum Serviens für Lionne


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Münster 1646 Mai 22

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Eigenhändiges Konzept: AE , CP All. 76 fol. 441–444’ = Druckvorlage.

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Verpflichtung Frankreichs zur Unterstützung Savoyens in einem Krieg gegen Genua: Möglich-
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keiten , sich ihrer zu entledigen. Gefahr einer Einigung zwischen Holländern und Spaniern ohne
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Rücksicht auf Frankreich. Verweigerung einer Kopie des holländischen Vertragsprojekts und der
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spanischen Antwort. Enttäuschung der Holländer über die spanische Antwort. Bemühungen Ser-
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viens um Gleichschaltung der holländischen mit den französischen Verhandlungen: Bitte um ent-
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sprechende Befehle. Einschaltung La Thuilleries auf Betreiben Serviens. Rückstand der französi-
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schen Verhandlungen mit Spanien. Gründe der Holländer für ihr Vorgehen. Gegengründe der
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Franzosen. Uneinsichtigkeit und Ungeduld der Holländer. Gefahr ihres Abfalls. Nederhorst Au-
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tor der geheimen Informationen in nr. 272. Verdächtiges Verhalten Knuyts und Ripperdas. Be-
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fürchtungen der Kaiserlichen anläßlich der französischen Mission nach Konstantinopel. Einigung
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Venedigs mit der Pforte vor Friedensschluß nicht im Interesse Frankreichs. Aussicht auf Gewäh-
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rung Breisachs: Bitte um nachdrückliche Erklärung des Hofs und Druck auf Bayern. Verspre-
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chungen der bayerischen Gesandten.

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Je n’ay point veu les derniers traités d’alliance faits avec la maison de Savoye,
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particulièrement depuis la régence de Madame. Je ne sçay pas ce qui a esté
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convenu sur la guerre de Gênes promise par le traité secret de Quérasque

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Im Geheimvertrag von Cherasco über den Verkauf Pinerolos durch Savoyen an Frk vom
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31. III. 1631 hatte Frk versprochen, Savoyen in einem Krieg gegen Genua zu unterstützen
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( Quazza S. 272f Anm. 2).
et
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si la maison de Savoye s’est départie de cette condition qui est très importante
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et peut aporter du doute dans l’acquisition de Pignerol.

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Il me semble qu’on s’en peut dégager au moins tacitement (si cela n’a point
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encor esté fait expressément) par la ligue qui sera faite pour maintenir les
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affaires d’Italie en l’estat où elles seront mises par le traité de paix.

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L’on pourra pour cest effect insérer une clause dans ladite ligue par laquelle
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on s’obligera respectivement de l’observer nonobstant tout ce qui pourroit
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avoir esté convenu auparavant par des traités particuliers. De cette sorte la
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maison de Savoye s’engageant à conserver les choses en l’estat præsent ne
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conserveroit pas la liberté d’entreprendre la guerre de Gênes ny d’y engager la
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France et sembleroit y avoir renuncé.

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Il y a une clause ordinaire et qui nous est ordonnée par nos instructions, qui
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pourroit laisser du doute. Il faudra nécessairement adjouster que le traité gé-
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néral et les restitutions qui seront faites à la maison de Savoye ne pourront
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faire præjudice aux droits et prætentions de la France contre ladite maison,
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sans quoy on se départiroit tacitement des droits qui apartiennent à la cou-

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ronne sur le comté de Nice

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Die Rechte Frks auf die Gft. Nizza basierten auf den Ansprüchen der Luise von Savoyen,
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Mutter Franz’ I., und auf dem Nachfolgerecht der Kg.e von Neapel, die auch Gf.en der Pro-
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vence , Piemonts und Nizzas waren; s. APW [ I 1 S. 122 ] .
et sur quelques autres parties du Piémont, mais
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comm’il ne sera pas possible de faire cette réservation sans qu’il soit permis
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à la maison de Savoye d’en faire une semblable comm’il a tousjours esté
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pratiqué, elle pourra dire un jour qu’ayant réservé toutes ses prætentions elle
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a entendu que celle d’obliger la France à la guerre de Gênes suivant le traité
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de Quérasque est demeurée en son entier. Il est bien vray qu’alors nous
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pourrions avoir des exceptions assez plausibles fundées sur la ligue ou en
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tout cas demander en mesme temps qu’on fist raison à nos roys du comté de
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Nice et de ses autres prætentions. Je vous suplie de repræsenter tout ce que
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dessus à Son Eminence affin qu’il luy plaise de résoudre ce qui devra estre
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fait, car je prævoy plus de difficulté dans les affaires d’Italie que dans toutes
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les autres.

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Je considère tousjours la négotiation de Messieurs les Estats avec les Espa-
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gnols comm’estant dans un estat très périlleux pour nous. Nostre bonheur et
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nostre seurté præsente

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15 consiste … demandés.] am Rand, nicht eindeutig zuzuordnen: Brisac et la souverai-
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neté expressément asseurés
consiste seulement au refus que font les Espagnols de
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quelques articles qui leur ont esté demandés. S’ils a〈voient〉 pris résolution
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de les accorder il seroit bien à craindre que les Provinces-Unies ne fissent leur
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acomodement sans nous.

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Leurs députés ont donné icy le projet de leur traité contenant 71 articles sans
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nous les avoir communiqués auparavant ny sans nous en avoir dit la moindre
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chose. Après que tout a esté fait, ils nous sont bien venus advertir de l’avoir
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fait, mais ils nous en ont refusé la copie, l’instance que nous en avons faite n’a
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servi qu’à faire authoriser leur refus par une nouvelle délibération où il a passé
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par pluralité de voix entr’eux que nous n’aurions pas la communiquation de-
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mandée . Quelques jours après ils ont creu faire beaucoup de nous en venir
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faire la lecture, s’excusant tousjours quoyqu’avec des parolles un peu plus
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honestes d’en donner copie. Ils en ont fait de mesme de la réponse qui leur a
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esté donnée par les Espagnols, si bien que voylà tout leur traité non seulement
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projeté entr’eux, mais qui peut estre conclud en vint-quatre heures sans que
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nous en ayons eu copie. Nous avons fait diverses diligences pour empescher
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ce procédé, mais ce sont gens qui ne se détournent point le leur chemin quoy
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qu’on leur puisse dire, et qui mettent aussy hardyment en doute les choses
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promises et arrestées par les traités præcédents que s’il n’en avoit jamais esté
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parlé. Nous les voyons néantmoins reprendre un meilleur train depuis la ré-
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ponse des Espagnols qui leur a fait cognoistre que les belles espérances qu’ils
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leur avoient donné de leur acorder toutes leurs demandes n’estoient que pour
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les engager à traiter sans nous. Lesdits Espagnols pour empescher le ressenti-

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ment que les autres en ont, témoignent que ce refus vient principalement de
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la résolution que les Provinces-Unies ont prise de ne rien faire sans nous affin
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de rejetter sur la France tout le retardement d’un traité passionément désiré
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par les autres, et qu’au lieu d’en sçavoir mauvais gré à leurs ennemis ils ayent
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subjet de croire que leurs alliés les empeschent de faire leurs affaires.

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J’avois proposé qu’on leur demandast suivant le traité de La Haye de ne pas-
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ser pas plus avant pour faire marcher les affaires d’un mesme pas, et les leurs
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se treuvant proches de la conclusion avant que les nostres soient comencées,
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nous leur avions fait cette demande, mais sur la difficulté qu’ils y ont faite
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nous n’y avons pas ce me semble insisté assez fortement et avons besoin d’ es-
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tre un peu excités sur ce point qui est de très grande considération.

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Nous avons bien encor résolu à mon instance d’envoyer à La Haye pour ad-
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vertir monsieur de La Tuilerie de tout ce qui se passe icy et du péril où nous
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sommes affin qu’il nous ayde par delà pour y treuver quelque remède. Nous
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n’avons encor traité avec les Espagnols que d’un seul point qui est celluy de la
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restitution ou conservation des conquestes, duquel nous sommes bien éloi-
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gnés d’estre d’acord, quoyque sur le mesme article ils ayent convenu avec
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Messieurs les Estats qu’ils ne se demanderont rien les uns aux autres et que
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chacun conservera ce qu’il possédera. Il seroit donc juste que la négotiation
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fust seursise entre eux selon la disposition du traité de La Haye jusqu’à ce que
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la mesme difficulté fust vuidée entre nous et les Espagnols; autrement ils peu-
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vent achever leurs affaires avant que nous ayons comencé les nostres.

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Les députés de Messieurs les Estats disent deux raisons pour s’en excuser,
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l’une qu’ils ne font qu’une trêve où il n’eschet point de restitution, l’autre que
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c’est la seule controverse que nous avons dans tout le traité. Nous répondons
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à la première, que c’est par leur élection qu’on traite plustost la trêve que la
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paix et que nous leur avons offert diverses fois de leur faire donner la paix
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s’ils la désirent, en laquelle on ne leur demandera aucune restitution, ce qui
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les doit obliger de faire le mesme pour nous. Et quand à la seconde, qu’il s’en
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faut bien que nous n’ayons que ce seul différend avec les Espagnols, que nous
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avons à convenir avec eux de tout ce qui est contenu dans les 71 articles qu’ils
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leur ont præsentés; qu’on a souvent esté dans de longues négotiations sans
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qu’il y eust aucune restitution à faire de part ny d’autre, qu’on n’a pas laissé
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d’avoir beaucoup de peyne à conclurre, que dès la première séanse du traité de
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Vervins on fust d’acord pour les places que le Espagnols offr〈irent〉 de ren-
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dre et néantmoins le traité dura fort longtemps après et faillist plusieurs fois à
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estre rompu; qu’il en peut arriver de mesme icy où quand nous aurions
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convenu de ne rien rendre de part ny d’autre la paix ne seroit pas faite pour
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cela et s’y pourroit encor rencontrer des difficultés tant pour l’intérest des
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alliés que pour divers autres points.

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Enfin nous avons raison, ils l’entendent et ne s’y laissent pas vaincre. Ils ont
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tant d’impatience de sçavoir ce que les Espagnols veullent faire pour eux
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qu’ils n’ont encor ozé leur déclarer nettement qu’ils ne peuvent traiter sans
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nous, au contraire ils leur donnent espérance que sur la déclaration qu’ils ont

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faite d’estre obligés de traiter conjointement il se treuvera des tempéraments,
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qui est en effect dire qu’ils ne s’y arresteront pas si on leur donne leur compte
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d’ailleurs.

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Cela est tellement à craindre et il seroit si difficile de l’empescher si la négo-
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tiation estoit venue jusqu’au point qu’il n’y eust plus que l’intérest de la
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France qui différast la conclusion de leur traité qu’il n’y a rien ce me semble
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qu’on ne doive faire tant à La Haye qu’icy pour éviter une extrémité si dan-
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gereuse dans laquelle nous courrions très grande fortune d’estre abandon-
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nés .

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Niderost est celluy qui me donna l’advis que je vous ay envoyé par mon nep-
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veu de Muryne〈t〉 et qui me pria de le faire sçavoir en diligence affin qu’on
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fasse de bonne heure une batterie contre celle des Espagnols. Depuis ce temps
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quoy que nous ayons sceu faire Knuyt ny Riperda ne nous ont rien voulu dire
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de l’offre qu’on leur a faite pour le contentement particulier de monsieur le
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prince d’Orenge, et ils ont tous les jours des négotiations secrètes avec Noir-
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mon dont nous ne sçavons pas le subjet.

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Les Impériaux nous croyent plus meschants que nous ne sommes et s’ imagi-
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nent que l’envoyé qui va traiter l’acomodement des Vénitiens à Constantino-
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ple a ordre non pas de faire cesser l’orage mais de le faire fundre ailleurs s’il
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est possible. Je ne sçay pas ce qui en est, mais je tiendrois très périlleux et
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præjudiciable pour nous si cest acomodement se faisoit avant le nostre; tout
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ce qui est sur pied pour la deffense de la République passeroit au service de
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l’Empereur et nous ne serions pas longtemps sans avoir la plus grande partie
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de l’Italie sur les bras.

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Contarini est tout rasseuré et parle en homme qui sçait par où la République
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peut sortir de cette guerre. Cette espérance que les Impériaux ont peut-estre
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aussy bien que luy est ce qui les rend plus difficiles. Néantmoins je suis bien
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trompé si en la dernière conférence que j’ay eu avec Trautmensdorf il ne m’a
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paru qu’avec un peu de patience et de fermeté nous aurons Brisac et le pays
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delà le Rhin en toute souveraineté. Je n’oserois pourtant pas encor garentir
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cette opinion qui peut procéder de la passion que j’ay pour le public et pour
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la gloire de Son Eminence. Il est très à propos de parler plus haut que jamais
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du costé de la cour principalement sur le fait de Brisac et se plaindre au duc
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de Bavière du procédé de Trautmensdorf sur ce subjet. Je dis il y a deux jours
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à ses députés qu’il est temps que leur maistre prenne résolution et ils me té-
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moignèrent qu’avant la fin de ce mois ilz parleront à nous, si le traité de
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l’Empyre ne se conclud. Ils déclarent desjà que l’armée bavaroise ne passera
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point le Rhin pour nous incommoder, mais qu’elle ne pourra pas souffrir sans
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s’y opposer que celle du Roy passe au-deçà de la rivière.

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