Acta Pacis Westphalicae II B 3,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 2. Teil: 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
261. d’Avaux an Mazarin Münster 1646 Mai 7
Münster 1646 Mai 7
Ausfertigung: AE , CP All. 60 fol. 253–258 = Druckvorlage. Kopie: AE , CP All. 76 fol.
315–321. Eigenhändiges Konzept: AE , CP All. 65 fol. 45–49.
Ergebenheitsbeteuerungen, Dank für Weisungen. Beunruhigung der Bayern über Forderungen der
Schweden gegenüber Trauttmansdorff. Diskussion mit den Bayern über die Ansprüche Frank-
reichs . Hinweis auf geheimgebliebene Absprachen zwischen Kaiserlichen und Schweden. Bevor-
stehende Ankunft Trauttmansdorffs. Frankreichs Stellung im Reich den Kaiserlichen verhaßter
als die Schwedens. Volmar über die angebliche Entschlossenheit des Kaisers, Breisach zu verwei-
gern . Aussicht auf spanische Konzessionen. Entgegenkommen der Spanier den Holländern gegen-
über . Feldzug der Generalstaaten in Gefahr. Bemühen um Abstimmung der holländisch-spani-
schen Verhandlungen mit den französischen. PS: Titelanspruch Brandenburgs: Gegengründe.
Nach allem, was ich von Préfontaine erfahren habe, kann ich Ihnen nur erneut
meine Ergebenheit beteuern.
Je respondray Monseigneur par le prochain ordinaire aux ordres qu’il m’a
apportez, et les exécuteray cependant sans délay à mesure qu’il s’en offrira
occasion.
Les ministres de Bavières m’ont veu ce matin, ilz estoient alarmés d’une
conférence de monsieur Salvius avec le comte de Trautmansdorff dont ilz
m’ont fait voir la relation
Ebenfalls erwähnt in Haslang und Krebs an Trauttmansdorff, Münster 1646 Mai 7, Druck:
Gärtner IX S. 600–602. Vgl. aber das Gespräch Trauttmansdorffs mit den schwed. Ges. ,
unmittelbar vor seiner Abreise nach Münster, Osnabrück 1646 Mai 7, Druck: APW [ II A 4 nr. 79 ] ; Gärtner IX S. 597–600.
couronne de Suède ne se contente pas de l’offre qu’on a faitte de la Haute-
Poméranie avec l’archevesché de Bresme et l’évesché de Verden, mais prétend
que la Basse-Poméranie y doit estre adjoustée et que pour la rescompense de
l’électeur de Brandebourg il ayt trois principautez en Silésie qui sont Sagens-
dorff , Sagan et Grosglogau . Qu’avec cela laditte couronne persiste à ce que
toutes choses dans l’Empire soient remises comme en 1618. Que les luthé-
riens et calvinistes aient l’exercice de leur religion dans toutes les terres héré-
ditaires de l’Empereur. Que le Haut- et Bas-Palatinat soient entièrement res-
titués au prince palatin. Que la dignité électorale soit alternative en la maison
palatine et en celle de Bavières. Et que les biens d’Eglise possédés aujourd’huy
par les protestans, leur demeurent à perpétuité.
|:Je me suis servy de l’estonnement des Bavarois pour leur:| faire cognoistre
qu’il leur importe de |:presser la conclusion de nos affaires touchant Brisac:|
et les autres pointz qui restent à terminer, et les y ay |:laissez très résolus:|.
Ilz ont essayé pourtant de |:joindre la cession de Brisac à la récompense d’ ar-
gent pour les archiducs:|, mais je leur en ay osté tout à fait l’espérance en
sorte qu’ilz sont persuadez qu’on ne |:donnera rien pour rien:| et que Brisach
doit estre cédé sans entrer en négotiation sur cette prétendue rescompense.
Cella présupposé je les ay mis sur le discours du Brisgau, des villes forestières,
de Philisbourg et de Benfeld. Nous avons eu plusieurs contestations |:tantost
pour une place, tantost pour l’autre:|, ilz n’ont rien oublié de toutes les diffi-
cultez , oppositions et retardemens qui s’y rencontreroient, |:mais je ne suis
pas néantmoins hors d’espérance de tirer quelque nouvel avantage de ce que
nous pourrons acorder à la maison Ispruch, outre sa renonciation qui est le
principal:|. J’en ay informé en mesme temps monsieur de Servien chez lequel
ilz sont à cette heure, il a jugé à propos d’agir avec eux sur le mesme pied |:et
se promet de faire impression:|.
Dans la relation susditte j’ay observé que le comte de Trautmansdorff rejet-
tant la demande de monsieur Salvius touchant les trois principautez de Silésie
pour le desdommagement de Brandebourg luy a fait plainte de ce que mon-
sieur Oxenstiern et luy contrevenoient en cella à la parolle qu’ilz luy ont cy-
devant donnée de ne rien prétendre des terres et seigneuries de l’Empereur.
|:C’est une preuve qu’il s’est passé beaucoup de choses entre les Impériaux et
Suédois qui ne viennent à nostre connoissance que par rencontre:|.
Ledit sieur de Trautmansdorff sera icy ce soir ou demain |:dont j’ay beaucoup
de joye, estant très important pour les intérêtz de la France et pour ceux de la
religion catholique que le point de nostre satisfaction soit ajusté avant que
nous nous trouvions:| à Lengheric avec les plénipotentiaires de Suède pour y
prendre une résolution finale sur toutes choses. J’en ay touché quelque mot
aux députez de Bavières |:qui l’ont pris comme on pouvoit souhaiter et avec
bonne envie de s’y employer puissament:|.
Je m’apperçois de plus en plus que ny les hautes demandes des Suédois qui ne
se relaschent de rien, ny le préjudice qu’ilz font et feront à la religion catho-
lique , n’empeschent pas que nous ne soyons encores plus odieux aux Impé-
riaux , et qu’ilz ne voyent plus mal volontiers nostre establissement en Alle-
magne que celuy de noz alliez.
Je comprens bien Monseigneur que la puissance du Roy et le conseil qu’il a
aujourd’huy font la différence dont je parle, et rendent la France formidable
à ses voisins, mais tousjours c’est une chose fascheuse et sur quoy il est besoin
de prendre ses mesures. |:Un des députez de l’Empire qui dépendent absolu-
ment des volontez du conte de Trautmansdorff m’a dit en secret [que] comme
il se plaignoit l’autre jour audit conte de:| la perte des biens d’Eglise et luy
demandoit congé |:d’avoir recours aux François:|, il répliqua que les
François promettent assez, mais qu’ilz ne cesseront jamais de travailler contre
l’Empereur et tous les catholiques de l’Empire. «Et vous verrez, dit-il, qu’ en-
fin |:nous serons contrains de nous joindre avec la couronne de Suède pour
les chasser de l’Allemaigne qui sera tousjours en troubles et en inquiétude
si l’Empereur leur laisse Brisac.»:| Cella est remarquable, ilz ne nous ont
pas encores |:accordé une chose et ils jettent desjà les fondemens pour nous
l’oster:|.
Je ne m’arreste pas à raporter particulièrement à Vostre Eminence comme
|:Volmar:| a pratiqué certaines personnes pour m’avertir en confiance tou-
chant Brisach que l’Empereur a envoyé ordre à ses députez de le refuser, et à
toute extrémité de nous en offrir le chasteau pourveu que la ville soit remise
entre leurs mains. Il a voulu à mon avis tenter si ce discours ainsy fait sous
main n’esbranleroit point au moins ma contenance, ce qui ne luy a pas réussy,
et je vous puis asseurer Monseigneur que son émissaire a bien veu que je te-
nois cette proposition plus digne de risée que de response.
L’on me donne pour certain que |:les Espagnolz se disposent à consentir à
une longue trêve pour la Cataloigne et à une courte pour le Portugal:|,
comme aussy à nous céder le reste de l’Artois qui est Saint-Omer, Ayre et La
Bassée. Il y a si peu de temps que j’ay cet avis que je n’ay pas encores bien
examiné ce que j’en dois croire. Je tascheray d’en tirer plus d’esclaircissement
et en rendray compte à Vostre Eminence.
|:Monsieur de Niderhorst nous a mandé confidemment par un des siens que:|
le comte de Pennaranda n’a point marchandé à leur promettre un acte signé de
luy et de ses collègues par lequel ilz s’obligeront de faire venir dans six semai-
nes un pouvoir d’Espagne en la mesme forme que Messieurs les Estatz le
désirent, pourveu qu’on traitte cependant, et qu’eux en sont demeurez d’ ac-
cord . Il croit qu’ilz l’auront dès aujourd’huy et dit que |:lorsque la province de
Hollande entendra avec quelle prontitude les Espagnols ont fait cette offre et
pressent tellement la négotiation qu’il semble qu’ils ne refuseront rien auxditz
Sieurs Estatz, elle empeschera tout à fait les desseins de la campaigne:|.
Nous avons estimé fort nécessaire d’aller trouver les ambassadeurs de Mes-
sieurs les Estatz pour |:arrester un peu cette précipitation:|, mais ilz nous ont
prévenu et fait le mesme raport que dessus |:sinon en ce qui touche la cam-
paigne :|. Nous avons remis à les voir demain.
Cette affaire |:m’inquiète extrêmement. J’ay sceu tout maintenant par une
autre voye:| que Pennaranda est résolu de convenir avec eux en trois jours, et
qu’il ne fera difficulté qu’à la mairrie de Bos-le-Duc et à celle de Bréda d’où
Messieurs les Estatz veulent chasser les catholiques et y establir leur religion.
Encores s’y trouvera-t-il un tempéramment qui est d’y mettre des prestres et
des ministres en nombre esgal, et Messieurs les Estatz en seront bien
contens.
J’ay sceu |:de plus que ce matin lesditz ambassadeurs tenans conseil entre
eux et relisans tous les articles du traité de trêve qu’ilz veulent proposer aux
Espagnolz, lesquelz articles sont au nombre de soixante-huit, l’on a mis en
délibération s’il y en falloit ajouster un autre par lequel il fust dit qu’on ne
pouvoit traiter que conjointement avec la France. Ceux qui en estoient d’avis
se sont fondez sur leur instruction qui les oblige d’agir de concert avec nous,
les autres l’ont expliqué autrement, et l’affaire en est demeurée là:|. L’on s’est
excusé de me nommer les personnes, mais je juge que |:c’est monsieur de
Matenes et monsieur Pau d’autant que:| comme j’essayois de faire parler ce-
luy qui m’a fait ce bon office de m’avertir il luy est eschapé de dire entre ses
dents qu’il ne peut pas croire que |:la province de Hollande eust donné une
instruction particulière à ses ambassadeurs:|.
Tant y a que nous avons |:bien sujet de nous remuer et de prétendre l’ obser-
vation du traité de La Haye qui oblige à marcher de pas égal en la négotiation
de la paix et à s’arrester quand l’on en sera requis par ses alliez:|.
|:Il seroit dangereux aussi de les vouloir arrester si court que nos instances
pussent donner lieu aux Hollandois de croire que nous ne voulons point de
paix, car en ce cas ils y courroient encores avec plus de précipitation, et avec
moins de respect envers la France:|.
Nous nous réglerons à peu près selon la disposition que nous trouverons en
leurs espritz et en leurs affaires, et en attendant il me semble qu’il seroit bien à
propos et sans péril |:de leur remonstrer que non seulement la première pro-
position de paix que nous avons faite aux Espagnolz porte que le Roy n’y
peut entendre si l’on ne traite en mesme temps avec Messieurs les Estats:|,
mais que sur l’offre qu’ilz nous firent ces jours passez |:nous répétasmes la
mesme chose en termes exprès et le donnasmes par escrit aux médiateurs. Je
voudrois par cet exemple les engager à une pareille déclaration publique:|, et
à appliquer aux affaires présentes |:ce qu’ilz ont promis en termes généraux
par le traité de La Haye:|, estant bien temps désormais de réduire en acte
|:les obligations mutuelles et de demeurer d’accord jusques où elles s’ esten-
dent . La nuit nous donnera encores:| quelque conseil. Mais ce qui seroit plus
à souhaitter est que |:les premières letres d’Amsterdam nous apprissent que la
campaigne y a esté résolue:|.
PS: Je ne vois guères d’apparence |:à la prétention du baron de Dona:| ny
pour le présent ny pour l’avenir. Si l’on introduit une fois cette nouveauté
|:avec les électeurs:|, il est certain que la république de Venise, les archiducs
d’Austriche, le grand-duc de Florence et ensuitte tous les autres princes pré-
tendront qu’on change aussy de stile avec eux. Et en ce cas personne ne sera
content. D’ailleurs |:si le Roy traite les électeurs de frères il s’ensuit:| qu’il
faudra faire couvrir leurs ambassadeurs devant Sa Majesté, ce qui n’a jamais
esté fait en France, et avec raison parce que |:les électeurs de l’Empire ont un
supérieur et un souverain qu’ilz servent et reconnoissent pour tel:|, et partant
les honneurs qu’on rend aux princes qui sont dans l’indépendance |:ne leur
sont point deus:|. Il y auroit un autre inconvénient en ce que les ambassa-
deurs |:des électeurs seroient couvers devant l’archiduchesse du Tirol et ne le
seroient pas devant l’Empereur:| où ilz sont considérez comme sujetz.