Acta Pacis Westphalicae II B 3,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 2. Teil: 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
250. d’Avaux an Mazarin Münster 1646 April 27
Münster 1646 April 27
Ausfertigung: AE , CP All. 60 fol. 212–214 = Druckvorlage. Kopie: AE , CP All. 76 fol.
256–258’. Konzept: AE , CP All. 64 fol. 256–257’, datiert: 1646 April 20, im Dorsal fol. 257’
in 27. April verbessert.
Reaktion Bruns und Peñarandas auf die französische Antwort. Annehmbarkeit des Angebots für
Spanien. Rechtfertigung des für Katalonien geforderten Waffenstillstands den Holländern gegen-
über . Hinweis auf Beilage. Dank für nr. 216. Aufklärung über die Mediatoren. Günstige Wir-
kung des Briefs Matteis. Verstimmung der Mediatoren.
Il me semble que j’ay beaucoup de choses à dire à Vostre Eminence, mais
nous fusmes si fort occupés tout hier que je n’ay pas eu un quart d’heure de
temps pour me receuillir [!].
Les ambassadeurs d’Holande nous ont dit que monsieur Brun leur a fait
grande instance à ce qu’ils voulussent s’entremettre pour nous faire lever les
deux clauses dont ilz se pleignent en nostre response
S. [ nr. 248 ] letzter Absatz.
porte que c’est la dernière résolution du Roy: d’autant, disoit-il, que c’est ex-
clure beaucoup d’autres voies d’accommodement qui se peuvent présenter. Il
a fait tant d’esfort sur ce sujet que monsieur de Matenes s’est mis à luy conter
les obligations que Messieurs les Estatz ont à la France pour luy faire enten-
dre que c’estoit les prier de leur deshonneur. |:Cela tesmoigne que les Espai-
gnols ont une grande apréhension
nous croions aussy d’en avoir laissé les médiateurs bien persuadés) et que
pour eux ilz |:ne sont pas au bout de leurs ordres. Cette négotiation me pa-
roist en bons termes:|.
Ledit sieur Brun a fait un voiage à Osnaburg pour demander délay au comte
de Trautmansdorff et le conjurer de n’aller pas si viste, mais il n’y a rien
gaigné. On dit maintenant que le comte de Pennaranda s’y en va pour la
mesme dessein. Je crois que c’est bien aussytost pour consulter sur nostre
response.
Il me semble Monseigneur que nous avons une forte raison pour faire voir la
justice et l’équité de la proposition que nous avons faitte aux Espagnols: on
sçait avec quelle passion ilz ont désiré une trêve générale sans rien excepter, et
qu’encores à présent si le comte de Pennaranda en pouvoit venir à bout il
croiroit avoir rendu un signalé service à son roy. Il n’y a donc pas lieu de
rejeter cette offre, et il s’en faut peu de chose qu’elle ne soit conforme au désir
des Espagnolz puisque nostre traitté auroit le nom de paix et en effet ne seroit
qu’une trêve: avec cette seule différence que la paix se faisant en Flandre et
ailleurs, le Roy auroit acquis un droit sur les terres et seigneuries qui luy
demeureront par le traitté. Car la trêve de Catalogne et de Holande estant
expirée, comme l’on viendroit à rompre de tous costés, le roy d’Espagne qui
ne tend qu’à une suspension auroit son compte; et la cession qu’il auroit faitte
du Roussillon et autres païs ne l’empescheroit nullement d’y rentrer, s’il le
pouvoit, par la voie des armes qui seroit lors ouverte. Je voudrois donc repré-
senter aux médiateurs que |:ce qui les rebute si fort et ce qui leur fait la paix
impossible:| c’est que le roy d’Espagne y perdroit seulement un titre plus
qu’il ne s’est proposé, et en receveroit un préjudice qui ne consiste qu’en
l’opinion; puisqu’au bout de quelques années toutes choses reviendroient au
point qu’il désire.
J’ay fait entendre aux ambassadeurs d’Holande que tant s’en faut que la
trêve de Catalogne ait esté proposée avec quelque déchet pour Messieurs les
Estatz comme Brun leur a voulu faire croire, qu’au contraire Vostre Emi-
nence a principalement considéré leur intérest et leur désir quand elle nous
a fait envoier ordre de consentir à une trêve en Catalogne pourveu qu’elle
soit de la mesme durée que celle qu’ils feront. Ilz m’ont escouté avec plaisir,
et je m’asseure qu’au lieu d’interposer leurs offices pour nous dismouvoir
de cette pensée ils seront les premiers qui l’appuieront auprès des Espa-
gnolz .
Lorsque les médiateurs eurent mis par escrit les principaux points de nostre
response j’en pris sur-le-champ une copie qui sera cy-jointe. Vostre Eminence
verra qu’il n’y a pas un mot de ce que Brun a supposé, et affin de le confondre
davantage je feray voir encores demain cette pièce aux Holandois.
Nr. 216 est si bonne et si ample que je suis ravi des grâces qu’elle me fait et
des lumières qu’il luy plaist me donner pour ma conduitte. J’ay esté surpris
Monseigneur, de ce qu’il vous a pleu me mander |:touchant nos médiateurs:|.
J’avois bien quelque sujet de |:les tenir pour suspects:|, mais après les preuves
si concluantes que Vostre Eminence en a eues la chose est avérée en sorte qu’il
n’en faut plus douter. Cette cognoissance me donnera lieu |:non seulement
d’estre sur mes gardes, mais peut-estre aussi d’en profiter en quelques oca-
sions :|.
La lettre du marquis Mathei et tant d’instances qu’il a faites pour avoir liberté
d’aller à Paris sans l’avoir pu obtenir destruisent tout à fait l’opinion |:ou
plustôt la jalousie que les médiateurs ont eue:| de quelque négotiation enta-
mée secrètement à la cour. |:Ils estoient ces jours icy en bien mauvaise hu-
meur contre nous et:| ont donné particulièrement |:sur moy parce qu’à la
vérité j’ay aydé comme j’ay peu à la résistance qu’il a esté besoin de leur
faire:|.
fol. 216: Escrit des médiateurs = Aufzeichnung der Mediatoren über die französische Erklärung
gegenüber Spanien
Entspricht teilweise der [ Beilage zu nr. 248 ] ; vgl. Einleitung [ S. LXXIII Anm. 178 ] .