Acta Pacis Westphalicae II B 3,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 2. Teil: 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
222. Memorandum Serviens für Lionne Münster 1646 April 14

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Memorandum Serviens für Lionne


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Münster 1646 April 14

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Konzept, überwiegend eigenhändig: AE , CP All. 76 fol. 167–170 = Druckvorlage.

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Obstruktion der Mediatoren. Absage aus Schweden an Kaiserliche und Spanier. Üble Einstellung
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Contarinis. Unmerkliche Ausschaltung der Mediatoren aus den Verhandlungen wünschenswert.
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Sundgau praktisch gewährt. Kaiserliche Angebote undenkbar bei französischer Bereitschaft zum
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Waffenstillstand. Schwedische Bündnistreue durch Contarinis Sekretär bezeugt. Verteidigung der
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Mission Saint-Romains. Stellung Chanuts. Absichten Saint-Romains. Ablösung La Bardes. Unge-
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bührliche Reden eines Sekretärs Rortés. Versprechungen Contarinis gegenüber Trauttmansdorff.
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Nachteile eines Friedens mit dem Reich ohne Spanien.

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Si nous avions des médiateurs désintéressés et si pour des intérests particuliers
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ils n’arrestoient point les affaires au lieu de les avancer, il y a longtemps que
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nous aurions la paix au moins avec l’Empyre.

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Il est certain que les plénipotentiaires de Suède avoient esté tentés d’abord par
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les offres de Trautmansdorf et les recherches des Espagnols, mais il paroist
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visiblement qu’en ayant eu escrit en Suède ils ont receu l’ordre de n’y enten-
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dre pas et que mesme le chancelier Oxestern pour disculper son fils a voulu
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que Salvius qui avoit le premier presté l’oreille à ces pratiques soit venu icy
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chanter la p[s]almodie et déclarer luy-mesme aux uns et aux autres qu’on ne
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fairoit jamais rien sans la France, ce qui a produit un très bon effect et obligé
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les parties de parler plus clairement qu’on n’avoit encor fait.

[p. 760] [scan. 90]


1
Il y a longtemps que je croy véritablement ce que monsieur de Grémonville a
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escript de Contarini

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S. Beilage zu [ nr. 195 ] .
, toute sa conduicte icy le prouve clairement. Vous pou-
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vez bien vous souvenir que j’en ay escript diverses fois et que depuis quelque
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temps je n’ay point cognu les intentions de ce ministre bonnes pour la France.
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Sy nous procédions comme il fault, il ne seroit pas difficile de l’exclurre in-
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sensiblement aussy bien que son collègue de la médiation, je ne veux pas dire
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avec esclat ny en leur tesmoignant nostre dessein, mais en nous abouchant
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souvent avec les parties où j’ay remarqué jusqu’icy que nous avons treuvé plus
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d’advantage, les médiateurs changeant souvent la bonne disposition des affai-
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res , soit par mauvaise volonté, ou pour trop faire les fins dans un pays où la
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franchise et la sincérité sont plus nécessaires.

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Je n’ay pas eu mauvaise raison d’incister qu’il falloit tenir ferme pour le Sun-
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gau , les ennemis tesmoignans presque ouvertement qu’ilz ne feront pas diffi-
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culté de nous le laisser avec les deux Alsaces comme vous verrez par le reste
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de nostre dépesche

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[ Nr. 226 ] , am 14. April abgefaßt, aber noch bis zum 19. zurückgehalten, um Ergänzungen hin-
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zuzufügen .
.

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Sy l’on avoit tesmoigné quelque disposition pour une trêve, les ennemis ne
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seroient pas venuz jusques aux offres qui nous ont esté faictes pour la paix.
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Nous sommes bien esloignés d’avoir maintenant apréhension que nos alliés
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nous quittent. Contarini avoit envoyé en Suède un de ses secrétaires pour
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demander assistance contre le Turc

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Generini, s. [ nr. 39 Anm. 2 ] .
, lequel estant assez familier avec moy m’a
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dit à son retour que le grand chancelier luy avoit témoigné d’estre fort piqué
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contre tous ceux qui avoient creu que la Suède se peut séparer de la France,
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qu’ils ne cognoissoient pas l’honneur suédoise ny la probité de ceux qui gou-
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vernent ce royaume, qu’il faudroit qu’ils fussent sans honneur et sans pru-
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dence , meschants et insensés pour se porter à cela. Qu’outre qu’ils avoient
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tous obligation à la France de ses assistances et de sa constante amitié et qu’ils
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ne pourroient les oublier sans ingratitude, ils ne sçauroient entendre à la
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moindre séparation sans ruyner leurs affaires et avancer plustost celles de
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leurs ennemis que les leurs.

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Son Eminence peut avoir l’esprit en repos du voyage de Saint-Romain. Soyez
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asseuré, quoy qu’on ayt voulu escrire d’ailleurs

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Dies bezieht sich wohl auf die von Brienne in [ nr. 181 ] erwähnte Meinung La Thuilleries.
, qu’il n’a fait que de très bons
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effects. Il n’a point eu charge de se plaindre de monsieur Oxestiern ny de
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parler de ce qui s’est passé avec luy qu’à monsieur son père, du reste encor
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qu’il fasse bien le fin, il luy seroit très difficile de suplanter monsieur Chanut
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qui est desjà en grande considération auprès de la reyne et dans toute cette
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cour. Je ne le cognoy point, mais ses dépesches et les raports qu’on fait de luy
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font cognoistre que certainement c’est un homme de service et digne d’estre
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un jour poussé plus avant. Le secrétaire de Contarini que j’ay fait parler après

[p. 761] [scan. 91]


1
boire plus que son maistre n’eust voulu m’en a parlé avec de très grandes
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louanges.

3
Si l’on n’y remédie de bonne heure Saint-Romain demeurera icy chargé de
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toutes les affaires d’Allemagne après la paix faite. C’est une des plus grandes
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visées de monsieur d’Avaux affin de se faire de feste dans la cour par le moyen
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de Saint-Romain. Je ne sçay si Son Eminence ne jugeroit point à propos de
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retirer monsieur de La Barde qui s’enuye fort à Osnabruc. Son ambassade de
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Suisse

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1648 wurde er tatsächlich frz. Botschafter in der Schweiz (s. [ nr. 3 Anm. 30 ] ).
pourra servir de praetexte à son rapel et quand il sera dans Paris le
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manquement d’argent pourra différer son voyage tant qu’on voudra. Cepen-
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dant on pourroit établir de deçà quelque personne confidente.

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Seit kurzem ist ein Sekretär Rortés namens Houdin

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Oder Oudin (gest. 28. IV. 1646) ( Ogier S. 152f).
hier, der bei d’Avaux Auf-
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nahme suchen will und nach del Palagio überall sehr frech über Mazarin reden
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soll. Wenn ich nicht das Aufsehen fürchtete, würde ich ihn seine Unverschämtheit
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büßen lassen.

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J’ay quelque opinion que Contarini donne asseurance ou du moins espérance
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à Trautmensdorf que si la guerre du Turc estoit finie la République se join-
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droit à la maison d’Autriche pour nous faire rendre ce qu’elle nous quittera
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maintenant. Ce discours ne me paroist pas mauvais parce qu’il peut servir à
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nous faire avoir nostre compte, mais il nous doit faire penser à nostre seureté
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pour l’avenir. Car la guerre du Turc fournissant praetexte à l’Empereur de
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demeurer armé, quand elle finira, il se treuvera en estat de tourner ses armes
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là où il voudra et ne manquera pas de subjet pour peu qu’il nous reste de
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différend avec l’Espagne.

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C’est pourquoy je ne croy pas qu’il soit si avantageux de faire la paix avec
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l’Empyre demeurant en guerre avec l’Espagne, et ce sera un grand bonheur
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pour nous si l’apréhension que les Espagnols en ont les oblige de sortir d’ af-
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faires en mesme temps avec nous. Quelque praecaution que nous aportions
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dans le traité, il sera difficile d’empescher que l’Espagne ne reçoive plus d’ as-
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sistance de l’Empyre quand il sera paisible que la France pour la guerre d’ Ita-
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lie ou pour celle des Pays-Bas.

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