Acta Pacis Westphalicae II B 3,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 2. Teil: 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
215. Mazarin an Longueville Paris 1646 April 14
Paris 1646 April 14
Kopie: AE , CP All. 76 fol. 107–117’ = Druckvorlage. Konzept Lionnes: AE , CP All. 60 fol.
103–107. Druck (Regest): Mazarin , Lettres II S. 740.
Freude über den Beginn der Verhandlungen mit den Kaiserlichen. Rat, vorläufig noch festzublei-
ben , grundsätzlich jedoch die Verständigung im Reich auf Kosten Spaniens zu erleichtern. Ver-
sprechen , Vorschläge der Gesandten hierzu zu unterstützen. Im Fall eines Verzichts auf Breisgau
und Waldstädte deren Abtretung an Bayern vorteilhaft. Sundgau Teil des Oberelsaß. Türken-
hilfe in Höhe von bis zu 300 000 Reichstalern möglich; Sicherheitsvorkehrungen; Truppenkon-
tingent vorzuziehen. Bedingungen für einen Waffenstillstand im Reich nach Einigung über die
Satisfaktion der Kronen. Lob der Argumentation Longuevilles gegenüber Salvius, Trauttmans-
dorff und Contarini. Mißgunst und Parteilichkeit der Mediatoren. Vorteile direkter Verhand-
lungen mit den Kaiserlichen und den Spaniern. Longuevilles Titel. Interesse Mazarins an gutem
Verhältnis zu Trauttmansdorff. Weisung an die Generäle, keine Risiken einzugehen. Feldzugs-
pläne ; Stand der Armeen in Flandern. Geplante Reise Ihrer Majestäten in die Pikardie. Bela-
stung Mazarins. Verweis auf La Croisette. Ankündigung weiterer Memoranden über die italieni-
schen Fragen. Vorschlag der Schleifung Casales im Widerspruch zu den früheren Bestrebungen
Contarinis und den bisherigen Absichten Venedigs. Versuch Mazarins, über Nani auf Contarini
einzuwirken. Befürwortung aller etwaigen Zugeständnisvorschläge der Gesandten.
Saladin hat mir nrs. 198 und 207 übergeben.
Je me réjouis avec vous que l’on commence à entrer tout de bon en matière. Il
y a lieu d’espérer que maintenant que Trautmansdorff sera tout à fait détrom-
pé de pouvoir désunir les Suédois d’avec la France par les déclarations publi-
ques et particulières qu’en a fait monsieur Salvius si précisément, lorsque
peut-estre on attendoit de Suède des ordres entièrement contraires, en suite de
toutes les négociations que l’on avoit fait à Osnabruck, les affaires iront bien
viste, puisque l’Empereur à la fin a pris la résolution de satisfaire les couron-
nes , comme monsieur de Bavière nous en asseure, que j’en ay confirmation de
beaucoup d’autres endroits, que la nécessité de ses affaires le requiert, que
tous les princes d’Allemagne, et notamment Bavière l’en pressent vivement, et
que le procédé de Trautmansdorff qui commence à offrir le justifie.
Mon sentiment est de tenir encore bon de nostre costé, jusques à ce que nous
les voyons avancer à peu près où nous pouvons aller; peut-estre que cette
fermeté dans le besoin que nos parties ont de la paix nous fera obtenir nostre
satisfaction entière; en tout cas vous sçavez, Monsieur, que j’ay tousjours esté
d’avis de faciliter extrêmement les affaires d’Allemagne, pour tenir bon, et
nous prévaloir en celles d’Espagne de tous les avantages que nous avons sur
eux, pour les raisons que j’ay souvent mandées.
Il est sans doute comme vous marquez fort prudemment, que nostre satisfac-
tion nous seroit plustost accordée, s’il se rencontroit que nous la prétendis-
sions sur des Estats qui n’apartiennent pas à la maison d’Austriche.
Je ne vous diray rien de particulier sur ce que vous tesmoignez désirer sçavoir
s’il seroit bon de se relascher de quelque autre chose pour avoir Philisbourg,
qu’il seroit plus facile d’obtenir par la raison cy-dessus. Mais je vous asseure-
ray bien que tout ce que vous estimerez à propos avec messieurs vos collègues
en cette affaire, soit pour se relascher, ou pour changer les choses que nous
demandons en d’autres plus faciles à avoir, ou pour continuer à tenir bon à
nos premières demandes, en m’en donnant avis, je procureray que Sa Majesté
l’approuve, et vous en envoye les ordres.
Peut-estre que s’il est trouvé bon de nous relascher du Brisgaw, et des villes
forestières, il y auroit lieu d’obtenir comme vous le proposez que ce fût à
condition que cela tomberoit à monsieur de Bavière, avec qui, pour beaucoup
de raisons, il seroit plus avantageux à la France de confiner qu’avec les archi-
ducs d’Inspruck, et nous pourrions mesme stipuler secrettement avec ledit duc,
qu’estant en possession de ces pays-là, il en traitteroit avec la France, et en
pr endroit récompence, sinon cela serviroit du moins pour le dédommager en
partie des sommes qui luy sont deues par l’Empereur, pour le remboursement
desquelles il demande l’assistance de cette couronne, et nous luy ferions valoir
que la France ne s’est relaschée de sa prétention qu’en sa faveur, et pour trouver
cet accommodement à ses affaires, outre qu’il y auroit d’autant plus de sujet
d’estre content qu’il seroit asseuré par la proximité de nos Estats, de jouir en
tout temps de la protection de cette couronne, et d’en recevoir à temps les
assistances, vivant bien avec elle, comme il est à croire qu’il feroit.
Je n’ay point parlé du Sundtgaw qui est un petit pays fort bon, parce que nous
donnant l’Alsace supérieure, ils ne le peuvent pas excepter, puisqu’il y est
compris.
Voilà Monsieur, tout ce que je puis vous dire sur le point de cette satisfaction,
nous verrons par vos premières dépesches, jusques où se seront avancez les
Impériaux, et s’il est nécessaire on vous dépeschera un courrier exprès.
Quant à ce qui est de promettre quelque somme d’argent annuelle à l’ Empe-
reur pour la guerre du Turc, ce que vous croyez qui pourroit servir à rendre
nostre satisfaction plus forte, Sa Majesté trouvera bon qu’on le puisse faire
jusques à trois cent mil richedales par an, durant ladite guerre, bien entendu
que ce subside sera tousjours tenu extrêmement secret pour les raisons que
vous jugerez bien, et que comme il est de la prudence de se méfier tousjours
des ennemis, il faut mesme bien songer aux moyens que l’on prendra pour en
asseurer l’Empereur, afin que si les Espagnols venoient à le découvrir à la
Porte, ou l’Empereur à leur instigation, ils ne puissent pas nous mettre les
armes du Turc sur les bras; mais il ne manquera pas de moyens de nous ga-
rantir de cet inconvénient, puisque nous pourrions fournir cette somme, ou
au pape, ou à la république de Venise, qui la remettroient après entre les
mains de l’Empereur.
Ce n’est pas que si on vouloit faire véritablement du mal au Turc, il ne fût
plus avantageux à l’Empereur, et à tous les princes chrestiens de laisser former
sous main parmy nos troupes une armée considérable sous le nom du roy de
Pologne, ou de la république de Venise, et quoyque cela nous fût de plus de
dépense, il ne laisseroit pas de nous estre plus utile pour nous décharger de
tant de soldats oysifs après la conclusion de la paix.
Le point des satisfactions des couronnes estant ajusté, il semble qu’on ne de-
vroit pas s’esloigner d’arrester une suspension d’armes dans l’Empire, prenant
néantmoins si bien ses précautions, que pour quelque événement qui pût ar-
river par les armes entre nous et les Espagnols, ou par quelques obstacles qui
pourroient survenir dans la négociation des autres points qui devroient estre
ajustez durant la trêve, l’Empereur ne pût se dédire de ce qui auroit esté
convenu pour la satisfaction des couronnes, sans avoir tous les princes de
l’Empire sur les bras. Il faudroit aussy se souvenir de bien asseurer que les
Espagnols ne pussent se prévaloir de quelque manière que ce puisse estre des
troupes qui seroient oysives en Allemagne durant ladite suspension.
Il ne se peut rien de plus fort, ny de plus solide que le discours que vous avez
fait à Salvius, pour luy faire toucher au doigt combien la possession de la
Poméranie seroit peu asseurée à la couronne de Suède, ayant tant de princes
de tous costés qui la voyent de mauvais œil, sans l’alliance et l’assistance de
cette couronne, qui est la seule qui veut, et qui peut l’y maintenir. C’est sans
doute ce qui a fait naistre l’envie à ces messieurs de perpétuer pour tousjours
cette alliance, qui ne devoit durer encore que dix ans après la paix.
Il ne se pouvoit aussy mieux ny plus prudemment respondre que vous avez
fait à Trautmansdorff, sur la crainte qu’il vouloit vous donner que l’Empereur
s’accommoderoit avec le Turc. On avertira monsieur de La Haye de ce qu’il
faut sur ce sujet, suivant l’avis que vous en donnez.
J’ay trouvé aussy extraordinairement judicieuse la repartie que vous avez faite
à Contareni, quand il vous parloit des deux Alsaces, sans Brisack et sans le
Brisgaw, le Sundtgaw et les villes forestières, luy ayant dit que Brisack ne
sortiroit jamais de nos mains, et qu’on devoit estre asseuré que la France ne
prendroit pas pour sa satisfaction des choses qu’on pourroit luy oster en qua-
tre jours.
Je vous conjure, Monsieur, instamment d’avoir l’œil de près à la conduite des
médiateurs, maintenant que nous sommes sur le point de fondre la cloche; je
continue d’estre averty de plusieurs endroits de leur mauvaise intention pour
nous, qui est à un point que nous avons plus à nous en prendre garde, que de
nos parties mesmes. Je sçay qu’ils portent une envie extrême au florissant
estat des affaires de ce royaume, et que cela excite en eux une malignité, dont
ils nous font ressentir les effets en toutes rencontres. Contareni encourage
adroitement les députez de Holande, et leur donne des jalousies contre nous,
il tient le mesme procédé avec les Suédois, et le nonce et luy ne manquent pas
de donner à nos parties tous les conseils qu’ils croyent leur devoir estre les
plus utiles. Pour moy qui sçay un peu, ce me semble, de quelle façon un bon
médiateur doit agir, ayant longtemps fait ce mestier avec assez de succez, avec
quelle douceur, et quelle souplesse il doit s’insinuer dans l’esprit de tous, et y
gagner créance, je ne puis comprendre la conduite de ces messieurs-cy qui se
gouvernent tout au rebours, qui nous traittent avec une hauteur insurportable,
sans s’apercevoir que nous avons fort peu besoin d’eux en l’estat que sont,
Dieu mercy, nos affaires, et que si le nonce s’en mesle, c’est par une pure
bonté de Sa Majesté qui n’auroit que trop de raisons de l’exclurre de cette
médiation. Je n’adjouste pas d’autres particularitez que j’aurois à vous dire sur
ce sujet, parce que je les ay mises dans une réponce que j’ay faite à monsieur
d’Avaux .
Il semble que pour les bien punir, et pour réparer aussy les préjudices qu’ils
nous causent, il n’y auroit point de meilleur moyen que de traitter immédia-
tement avec les ministres de l’Empereur et d’Espagne, d’autant plus que je
suis informé de bonne part, que Pennarenda seroit capable de se porter à de
grandes facilitez si on avoit lieu de le pouvoir un peu flatter sur sa suffisance,
et sur ses grandes qualitez, sur l’estime que son maistre en fait, sur la
confiance qu’il prend en luy, et que c’est en sa teste seule que résident les
secrets de la négociation de la paix.
Je crois mesme que ménageant la chose avec adresse, on pourroit obtenir as-
sez aisément que l’un des plénipotentiaires d’Espagne vous donnât le titre qui
vous appartient, comme a fait Volmar
S. APW [ II B 2 nr. 243 ] S. 775f., [ nr. 247 ] S. 794.
tierce personne. C’est à quoy je juge qu’il seroit très important de travailler,
parce que vraysemblablement vous en tireriez beaucoup de profit.
Je vous suis sensiblement obligé, Monsieur, du soin que vous avez voulu
prendre de tesmoigner à monsieur de Trautmansdorff, à quel point je l’ hon-
nore , et l’estime que je fais de luy, et des grandes qualitez qu’il possède. Je ne
désespère pas que la paix venant à se conclure, je ne rencontre quelques occa-
sions de luy donner par les effets des preuves de cette vérité, et d’entreprendre
avec luy de grandes choses pour la gloire de nos maistres. Je vous conjure de
tout mon cœur de l’entretenir autant qu’il sera possible dans les bonnes dis-
positions que vous avez commencé de jetter en ma faveur, parce que c’est une
personne avec qui les affaires estant accommodées, je serois ravy de faire une
liaison particulière, et une sincère amitié.
Et comme je ne desguise jamais rien avec vous, je vous diray que je crois
extrêmement avantageux, et au Roy, et à l’Empereur d’establir ensemble une
estroite correspondance, et feray de mon costé tousjours de très bon cœur
toutes les avances pour cela.
La réputation de ce ministre m’a esté connue en tout temps, non seulement
par ses actions, mais par le récit de sa conduite qui m’a souvent esté faite [!]
par le comte de Collalto, qui ne l’aymoit pas, et qui ne laissoit pas de dire
qu’il estoit fort capable, fort désintéressé, et fort bon Allemand.
J’ay trouvé extrêmement judicieux le conseil que vous me donnez de prendre
soin que messieurs les généraux des armées du Roy ayent ordre de ne rien
précipiter, hazarder que bien à propos, pour ne rien changer en la face des
affaires, qui est si belle pour la France. Je puis vous asseurer que j’avois desjà
prévenu ce sentiment, que j’en ay escrit il y a longtemps en ce sens à monsieur
le comte d’Arcourt, et l’avois fort recommandé à monsieur le mareschal de
Turenne en partant, et tous les ordres pour la Flandre seront entièrement fon-
dez sur cette maxime.
Nous avons esté cette semaine à Liancourt nous aboucher avec monsieur le
mareschal de Gassion, qui s’y estoit rendu pour concerter les desseins de la
campagne prochaine. J’oserois bien vous dire que Dieu laissant agir les causes
secondes, non seulement nous ne perdrons rien de nos avantages, mais vray-
semblablement nous en remporterons tous les jours de plus considérables.
Monsieur le duc d’Anguien entrera dans la Flandre au premier jour de may
avec son armée que l’on a renforcé de quantité de trouppes, il désiroit cela
passionnément, et tesmoigne d’estre fort satisfait de moy que je l’aye ajusté.
Dans nos deux armées sans exagération avec celle de monsieur le prince
d’Orange il y aura plus de soixante mil combattans et je ne doute point qu’il
ne vous semble estrange, qu’après avoir renforcé plus qu’à l’ordinaire les ar-
mées de Catalogne, d’Italie, et d’Allemagne ne vous asseure encore que dans
les deux nostres de Flandre, il y aura effectivement treize mil chevaux en deux
cent quatre-vingt cornettes de cavalerie.
La Reyne est en disposition de se mouvoir, et de mener bientost le Roy faire
une promenade de peu de jours en Picardie, avec les gardes et les autres trou-
pes qui sont ordinairement auprès de Leurs Majestez, avant que s’en aller à
Fontainebleau. Cela servira extrêmement à faire commencer la campagne de
bonne heure, à donner chaleur à nos armées, et à empescher que les ennemis
ne prennent quelque avantage, joignant toutes leurs troupes pour combattre
quelqu’une de nos armées durant le temps que monsieur le prince d’Orange
tarde tousjours à se mettre en campagne plus que nous. Sa Majesté est d’ ail-
leurs ravie de faire voir au monde, avec quelle passion et quelle chaleur elle
s’applique aux affaires, et qu’elle n’espargne pas ses pas, et se soucie fort peu
des commoditez de Paris, quand il est question de procurer quelque avantage
au service du Roy et à l’Estat.
Vous jugerez, je m’asseure, Monsieur, que c’est tout ce que je puis contribuer
à l’avancement de la paix, et à vostre prompt retour en ces quartiers, que je
souhaite passionnément. Vous ne sçauriez quasi croire combien coûtent de
peines et de soins mille petites choses, qu’il faut ajuster, pour l’exécution de
ces grands desseins; nous nous en entretiendrons quelque jour, et j’espère de
vous faire avouer, que je n’employe pas tout mon temps inutilement, et que
les choses qui ne se sçavent pas sont celles qui donnent le plus de peine.
La Croisette wird Ihnen von zwei Gesprächen berichten, die ich diese Woche mit
ihm hatte.
Vous verrez, Monsieur, le peu qui est contenu dans le mémoire du Roy tou-
chant les affaires d’Italie, sur lesquelles, puisqu’on les a mis sur le tapis, il
faudra avec un peu plus de loisir vous envoyer de nouveaux mémoires
S. APW [ II B 4 nr. 41 ] .
culièrement de ce que nous avons à faire à l’esgard de madame de Savoye, et
de madame de Mantoue.
Cependant il eschet de faire grande réflexion sur la proposition que monsieur
Contareni a si fort appuyé de la démolition de Casal, et l’on en peut tirer une
conséquence presque infaillible des mauvaises intentions qu’a la République
pour les intérests de la France dans le traitté de la paix, puisqu’en un point si
jaloux et si important on voit qu’elle a changé du blanc au noir, depuis quel-
ques années.
Je puis en cette matière vous fournir un argument «ad hominem» pour
confondre ledit Contareni, et le mettre à ne sçavoir que dire. Vous pourrez
donc luy dire que je vous ay soutenu, qu’il estoit comme impossible que l’ in-
stance de démolir Casal fût sortie de la bouche d’un ministre de la Républi-
que ; mais moins encore de celle dudit Contareni; parce que je me souvenois
fort bien qu’à un voyage que je fis en cette cour, lorsqu’il y estoit ambassa-
deur
du rasement de cette place, afin d’ajuster par ce moyen-là tous les différens
qu’elle causoit, et croyant que je m’y employerois de tout mon pouvoir, afin
de plaire à monsieur de Savoye qui souhaitoit ardemment cette démolition, il
s’esleva contre moy avec tant d’empressement, [re]présenta tant de raisons au
contraire à feu monsieur le cardinal de Richelieu, et fit jouer tant de ressorts
pour ruiner cette négociation, si j’eusse voulu l’entreprendre, que véritable-
ment aujourd’huy j’ay peine à accorder sa conduite présente avec la passée, et
il nous réduit à tirer une très mauvaise conclusion des fins qu’a la République
en l’accommodement qui se traitte, et de sa propension envers nos parties.
J’en ay fait quelques douces plaintes à l’ambassadeur qui est icy, et n’ay pas
laissé à la fin de luy tesmoigner comme vous l’avez désiré qu’on sçauroit gré
audit Contareni s’il procure l’avantage de la France, et que nous sçavons bien
qu’il le peut s’il en a la volonté, par le moyen de la créance qu’a en luy Traut-
mansdorff .
Je vous diray en confiance que l’ambassadeur Nani nous a dit qu’il a tousjours
reconnu que les sentimens de la République estoient d’empescher la démoli-
tion de Casal.
Je finiray cette lettre, vous répliquant ce que j’ay desjà souvent mandé, que je
ne hésiteray nullement à approuver et conseiller à Sa Majesté toutes les choses
ausquelles vous croiriez qu’il faille que nous nous relaschions pour avoir la
paix, et il me semble de ne faire pas en cela un grand effort, puisqu’il y a
longtemps que vous, Monsieur, et messieurs vos collègues avez tout pouvoir
sur la paix et sur la trêve, et je ne vois pas que cela vous ayt fait relascher de la
moindre chose, mais plustost que vous continuez à tenir ferme pour en tirer
plus d’avantage.