Acta Pacis Westphalicae II B 3,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 2. Teil: 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
210. Longueville, d’Avaux und Servien an Brienne Münster 1646 April 8

2

Longueville, d’Avaux und Servien an Brienne


3
Münster 1646 April 8

4
Ausfertigung: Ass. Nat. 275 fol. 195–204’; Datum von 7. in 8. April verbessert; Eingang in
5
Paris nach Dorsal fol. 206’: 1646 April 18. Duplikat für Mazarin: AE , CP All. 60 fol. 89–96;
6
Datum ebenso verbessert. Kopien, datiert: 1646 April 7: AE , CP All. 64 fol. 206–209; AE , CP
7
All. 76 fol. 81–84’. Konzept Serviens, datiert ebenso: AE , CP All. 76 fol. 74–80. Druck,
8
datiert: 1646 April 7: Mém. et Nég. II S. 69–80; Nég. secr. III S. 141–144; Gärtner IX
9
S. 46–58.

10
Konferenzen mit den Mediatoren über die französische Satisfaktion im Reich. Angebot des Un-
11
terelsaß , andernfalls Vorschlag eines Waffenstillstands. Beharren der Franzosen auf ihren Forde-
12
rungen gemäß Replik. Diskussion über die Wünsche des Kaisers: französisches Einwirken auf
13
Protestanten und Schweden; Lösung der Pfälzer Frage; österreichische Ansprüche gegenüber
14
Württemberg; Türkenhilfe: französisches Angebot von Truppen unter polnischem Befehl; Antrag
15
der Mediatoren auf Geldhilfe. Ablehnung eines Waffenstillstands. Konferenzen mit den holländi-
16
schen Gesandten über das Vollmachtprojekt der Generalstaaten für die Spanier. Einwände der
17
Franzosen. Beteuerungen der Holländer.

18
Encor que nous vous ayons escrit fort amplement par le courrier que nous
19
envoyasmes hier

40
Saladin, s. [ nr. 192 Anm. 1 ] .
, nous sommes obligez de vous faire sçavoir par cet ordinaire
20
ce qui s’est passé en diverses conférences que nous avons eues ceste sepmaine
21
avec les médiateurs et les députez de Messieurs les Estats.

22
Les premiers nous vindrent demander il y a quelques jours sy l’Empereur
23
nous laissant l’Alsace inférieure qui comprend Haguenau et ses dépendances
24
et par ce moyen va jusqu’au Rhin, nous ne pourrions pas nous en contenter,
25
et nous prièrent en ce cas de leur dire ce que la France pourroit faire en faveur
26
de l’Empereur dans le traicté de paix.

39
26 Bien que … ouverture] Einschub, nur in der Ausfertigung.
Bien que la fermeté avec laquelle nous
27
avons soustenu les affaires, les ait obligés à nous faire cette ouverture, nous
28
respondismes d’abord que cette proposition ne méritoit pas une longue déli-
29
bération , et que n’ayans pas pouvoir de nous relascher de la demande entière
30
que nous avons cy-devant faicte, il nous seroit facile de respondre sur- le-
31
champ ; que néantmoins pour observer l’ordre que nous avons estably dans
32
ceste négotiation de ne rien faire sans en communiquer à noz alliez, nous leur
33
donnerions part de ceste ouverture, et après cela nous ferions response aux-
34
dicts sieurs médiateurs. Ils repartirent qu’il estoit nécessaire de sçavoir quelle
35
assistance on pourroit donner à l’Empereur pour la |:guerre du Turc:|; ce que
36
nous |:ferions envers les protestans pour modérer leurs demandes:|; de quelle
37
sorte nous agirions |:auprès des Suédois pour les disposer à se contenter de
38
moins pour leur satiffaction:|; comment nous entendions que l’affaire pala-

[p. 713] [scan. 43]


1
tine fût terminée; et sy nous ne consentirions pas que |:deux baronnies et un
2
comté que la maison d’Austriche a repris sur les ducz de Virtemberg

33
Blaubeuren, Achalm und Hohenstaufen. Nach der Schlacht von Nördlingen 1634 waren der
34
vorderösterreichischen Linie des Hauses Habsburg das Oberamt Blaubeuren, 1637 auch die
35
Pfandschaften Achalm und Hohenstaufen mit Göppingen und Pfullingen übertragen worden
36
( Philippe S. 20f.).
:|
3
comme luy ayans appartenu d’ancienneté et qu’elle possède encor aujour-
4
d’huy luy demeurent. Qu’il faloit nous expliquer de l’intention du Roy sur
5
tous ces poincts parce que sy elle estoit raisonnable, elle pourroit beaucoup
6
servir à faciliter celuy de la satisfaction de Sa Majesté. Nous repartismes
7
d’abord que pour délibérer solidement sur tous ces articles, il faudroit aupara-
8
vant qu’on nous assurât de touttes les demandes que nous avons faictes, sans
9
quoy il seroit inutile d’entrer en délibération sur le reste, puisque la paix ne se
10
peut faire sans que la Haute- et Basse-Alsace demeure à Sa Majesté avec le
11
Brisgauv, le Sungau, et les villes forestières, Philipsbourg, et la ligne de com-
12
munication pour y aller des Estatz du Roy. Ils répliquèrent que puisque nous
13
persistions à touttes ces demandes ils voyoient l’accommodement sy esloigné
14
que pour leur descharge ils estoient obligez de proposer de nouveau une
15

31
15 trefve] übrige Fassungen: trefve de quelques mois
trefve qui donneroit moyen de résister à l’ennemy commun pendant le temps
16
de la campagne, et qu’ils nous prioient d’en communiquer la proposition à
17
noz alliez. Nous n’osasmes pas de nous-mesmes rejetter ceste ouverture ny
18
refuser d’en donner part aux Suédois, et nous chargeasmes de le faire afin que
19
|:le refus qui en seroit faict vînt d’eux aussi bien que de nous:|.

20
Après avoir conféré amplement de tout ce que dessus avec monsieur Salvius
21
qui s’est treuvé icy nous avons demandé audience auxdicts

32
21 sieurs] übrige Fassungen: sieurs médiateurs
sieurs pour leur
22
donner nostre response

37
Nach APW [ II A 3 nr. 246 ] (S. 466f.) müßte die erste Konferenz am 2. April stattgefunden
38
haben, die Kaiserlichen erwarteten den Bericht der Mediatoren darüber am 3. April; nach
39
Trauttmansdorff sollte der primus gradus bez. des Elsaß am 3. April angeboten werden
40
( ebenda [ nr. 244 ] S. 461–464). Die zweite Konferenz fand nach Trauttmansdorff ( ebenda
41
[ nr. 252 ] S. 473–475) am 5. April statt, die Kaiserlichen erwarteten und erhielten den Bericht
42
der Mediatoren darüber am 6. April ( ebenda [ S. 474 ] ; [ nr. 255 ] S. 480–483). Bemerkenswert,
43
daß der Punkt bez. frz. Hilfe zur Wahl des Römischen Kg.s von den Franzosen nicht erwähnt
44
wird.
. Nous avons repris d’abord un peu plus au long ce
23
qui avoit esté touché à la précédente conférence pour leur faire connoistre
24
qu’ayans déclaré par nostre réplique tout ce que le Roy pouvoit faire pour
25
avoir la paix avec l’Empereur, et ayans offert de rendre tout ce que les armes
26
de Sa Majesté occupent dans les trois électorats de Mayence, de Trèves, et du
27
Bas-Palatinat, il estoit impossible que Sa Majesté se pust aujourd’huy relas-
28
cher davantage, et que nous leur avions souvent desduict les raisons qui ne
29
permettoient pas à Sa Majesté d’abandonner tout ce qui est contenu dans nos-
30
tre réplique, et que tandis qu’on prétendroit de faciliter la paix seulement aux

[p. 714] [scan. 44]


1
despens de Sa Majesté et en taschant à diverses reprises de retrancher ses de-
2
mandes , il estoit bien à craindre qu’on en reculast la conclusion au lieu de
3
l’avancer. Que nous avions trouvé monsieur Salvius beaucoup mieux instruict
4
que nous de l’offre des Impériaux, et que le comte de Trautmansdorff pour la
5
faire valoir luy avoit dict qu’on nous avoit présenté de sa part un grand païs
6
qui contenoit en largeur six lieues d’Alemagne depuis la France jusques à la
7
rivière du Rhin. Que nous ne trouvions point estrange que lesdicts sieurs mé-
8
diateurs nous eussent parlé douteusement et conditionellement d’une offre
9
que les parties mesmes

43
9 avouoient] aus den übrigen Fassungen statt: avoient in der Druckvorlage.
avouoient leur avoir donné charge de nous faire puis-
10
que aussy bien elle n’est pas telle qu’on la puisse jamais accepter, et qu’en un
11
mot pour ne les amuser pas nous estions obligez de leur dire que nous n’ a-
12
vions point pouvoir de diminuer la demande qui avoit esté faicte. Qu’à la
13
vérité quand nous serions assurez du consentement de l’Empereur pour tout
14
ce qu’elle contient, nous avions charge de chercher dans le reste tous les ac-
15
commodemens raisonnables, mais qu’auparavant il seroit inutile d’en parler.
16
Monsieur le nonce prenant la parole nous dit contre le sentiment de monsieur
17
Contariny qui le vouloit interrompre, qu’il seroit tousjours bon de sçavoir ce
18
que nous pourrions faire pour l’Empereur |:en cas qu’il consentît à toute l’ Al-
19
sace :|. Nous redismes qu’il faloit estre auparavant assurez de ce consente-
20
ment , et qu’après cela Sa Majesté feroit conoistre à tout le monde qu’elle se
21
vouloit mettre à la raison. Il s’efforça de nous persuader que nous ne pou-
22
vions recevoir aucun préjudice d’entrer en ce discours qui pourroit beaucoup
23
faciliter les affaires; et reprenant insensiblement tous les poincts dont il avoit
24
esté parlé en la précédente conférence, il nous obligea d’en discourir avec luy
25
et de dire que supposé que l’Empereur fût d’accord de laisser au Roy ce que
26
nous avions demandé par nostre réplique, nous croiions que Sa Majesté ne
27
treuveroit pas mauvais que nous employassions son autorité auprès des pro-
28
testans pour mesnager entre les catholiques et eux un accommodement rai-
29
sonnable sur tous leurs différends pourveu que l’on considérât ce que nous
30
pouvions faire honorablement et qu’on n’exigeât pas de nous des offices qui
31
pussent choquer noz alliez. Que pour les Suédois, comme ils n’estoient pas
32
juges de la satisfaction du Roy nous ne prétendions pas de dire nostre advis de
33
celle qu’ils demandent; mais que nous n’omettrions rien de ce que l’alliance
34
nous permettoit de faire pour leur persuader de s’accommoder; que nous
35
avions appris des discours de monsieur Salvius qu’ils y estoient très bien
36
disposez, et qu’il nous sembloit par les offres qu’on leur a desjà faictes que
37
l’Empereur n’apportoit pas beaucoup de difficulté à leurs demandes depuis
38
qu’ils ne parlent plus de la Silésie, et qu’il peut les satisfaire aux despens
39
d’autruy.

40
Qu’en l’affaire palatine, il ne tiendra pas à nous qu’en rendant aux princes de
41
ceste maison |:tout le Bas-Palatinat et leur donnant un huictiesme électorat
42
on ne trouve des tempéremmens pour le Haut-Palatinat:| qui soient à la sa-

[p. 715] [scan. 45]


1
tisfaction de l’Empereur, du duc de Bavières et du prince palatin, à quoy nous
2
ne prendrons intérest que pour faire réussir un bon accord au contentement
3
d’un chacun.

4
Que pour |:le comté et les deux baronnies que la maison d’Austriche préten-
5
doit de retenir au duc de Virtemberg:| pourveu qu’il ne s’y rencontre point
6
d’obstacles, que de nostre costé nous ne l’empescherons pas, afin qu’elle ayt
7
moins de regret à ce qu’elle nous aura laissé, mais que nous voyons bien qu’ el-
8
le a intention de s’en récompenser ailleurs, à quoy nous craignons que les
9
Suédois, les protestans, et les particuliers intéressez n’apportent plus de résis-
10
tance que nous.

11
Qu’enfin pour |:la guerre du Turc:| les pays que nous avons demandés de-
12
meurans au Roy, Sa Majesté ne refusera pas de les relever de l’Empire avec
13
obligation de contribuer tant pour ledict païs, que pour la partie de la Lor-
14
raine qui en relève aussy autant qu’un des électeurs, touttes les fois qu’il s’ a-
15
gira de la deffence de l’Empire et que les impositions seront résolues par un
16
consentement unanime de tous les estatz. Lesdictz sieurs médiateurs ont faict
17
semblant de s’estonner de ce que nous meslions la Lorraine disans que nous
18

42
18 augmentions] übrige Fassungen: augmentions tousjours
augmentions noz prétentions au lieu de les diminuer. Nous avons reparty que
19
nostre réplique et le refus qui a esté faict des passeports pour le duc Charles
20
leur avoit assez clairement appris que le Roy n’entend point de comprendre
21
ledict duc dans ce traicté, et que sy les Impériaux ne treuvent pas bon qu’il y
22
soit parlé de la Lorraine nous en serons bien aises pourveu que l’Empereur
23
s’oblige de ne donner jamais assistance aux princes de ceste maison contre la
24
France. Après cela lesdicts sieurs médiateurs ont dict que la contribution que
25
nous offrons pour les Estats de l’Empire qui demeureront au Roy pourroit
26
estre bonne pour l’avenir; mais que les maux dont la chrestienté est aujour-
27
d’huy menacée, ont besoing d’un plus prompt et plus puissant remède; que
28
l’on avoit cy-devant faict espérer à la cour et icy que le Roy ayant son compte
29
raisonnablement dans le traicté de paix donneroit de grandes assistances à
30
l’Empereur |:dans la guerre que le Turc se prépare de luy faire:|. Nous repar-
31
tismes que Sa Majesté ne refuseroit pas |:un secours d’hommes considérable,
32
et pour ne contrevenir pas directement à la paix qui est entre elle et le Grand
33
Seigneur:| dont jusqu’icy la chrestienté a receu beaucoup d’utilité, Sadicte
34
Majesté pourroit |:entretenir un nombre de trouppes sous le nom du roy de
35
Pologne:|. Il ne nous a pas paru que cet expédient les ayt contentez, faisant
36
autant de difficulté de recevoir le |:secours en hommes que de le mettre sous
37
la conduitte du roy de Pologne:|. Ils nous ont remonstré que sans doute
38
l’Empereur ne voudroit pas soubz prétexte de recevoir assistance attirer les
39
forces du Roy dans ses Estatz; qu’outre cela peu d’hommes cousteroient beau-
40
coup à Sa Majesté au lieu qu’avec peu d’argent l’Empereur pouvoit faire dans
41
ses Estatz de grandes choses |:pour résister au Turc:|. Nous n’avons pas

[p. 716] [scan. 46]


1
manqué de remonstrer que de ceste sorte la crainte |:du Turc:| serviroit de
2
prétexte à l’Empereur non seulement pour demeurer armé, mais pour recueil-
3
lir à son service les forces de tous les partis et que jusqu’icy on avoit cru
4
parmy tous les alliez que le plus solide moyen d’assurer la paix dans l’Empire
5
est le licentiement que l’Empereur sera obligé de faire à touttes ses trouppes.
6
Les médiateurs ont respondu qu’il seroit inutile de faire la paix sy on conser-
7
voit la mesfiance après qu’elle aura esté conclue et ont tellement insisté à faire
8
changer ce secours d’hommes en argent que nous avons esté obligez de leur
9
déclarer que cela passoit nostre pouvoir, mais que s’il leur plaisoit d’en escrire
10
à la cour, nous y ferions sçavoir leur désir, et y joindrions nos instances au-
11
près de la Royne; que néantmoins, pour faire que leurs solicitations et les
12
nostres fussent efficaces, il estoit nécessaire comme nous leur avions desjà dict
13
que l’on fust assuré auparavant du consentement de l’Empereur à la satisfac-
14
tion du Roy telle qu’elle a esté demandée. Nous n’avons pas esté faschez de
15
les voir eschauffez dans tout ce discours qui faict paroistre que l’on songe aux
16
moyens de laisser au Roy une bonne partie de la satisfaction qu’il prétend
17
puisqu’on traicte des conditions et qu’on cherche à s’en récompenser ailleurs.
18
Nous croyons bien pourtant que sy on a quelque intention d’augmenter ceste
19
nouvelle offre qui nous a esté faicte, elle ne va pas encor jusqu’à nous laisser
20
tout ce qui est compris dans nostre demande; néantmoins les considérations
21
touchées cy-dessus ont esté cause que nous n’avons pas cru hors de propos
22
d’entrer dans ce raisonnement avec lesdicts sieurs médiateurs qui ont examiné
23
par le menu à combien monteroit la despense du moindre secours que Sa
24
Majesté pourroit donner et remonstré que quatre ou cinq mil hommes payés
25
ne serviroient pas de beaucoup à l’Empereur et reviendroient à Sa Majesté à
26
plus de deux ou trois cens mil escus par an, au lieu qu’estans fournis en argent
27
comptant ils donneroient moyen à l’Empereur de faire de grandes choses
28
pour la deffense de la chrestienté. Il a esté respondu que supposé qu’on soit
29
d’accord pour la satisfaction du Roy nous croiions bien que Sa Majesté ne
30
refusera pas de despenser deux cens mil escus par an pour donner moyen à
31
l’Empereur de se deffendre, mais que n’ayans point encor eu de charge de
32
promettre un secours en argent nous les suppliions de nous permettre d’en
33
escrire à la Royne pour en recevoir plus particulièrement les ordres.

34
Ils nous ont encor reparlé de la trêve, mais nous avons respondu que |:noz
35
alliez y avoient tousjours tesmoigné

42
35 tant d’aversion que] im Klartext: une grande adversion et que
tant d’aversion que:| nous n’avions pas
36
estimé à propos d’en parler à monsieur Salvius et qu’en effect nous avions cru
37
cy-devant d’avoir suffisamment faict voir que ce seroit un remède plus nuisi-
38
ble que proffitable aux maux dont la chrestienté est menacée, et qu’il ne fau-
39
droit pas moins de temps pour convenir des conditions que pour conclurre
40
une bonne et durable paix sy nos parties se vouloient mettre à la raison et
41
considérer l’estat présent des affaires.

[p. 717] [scan. 47]


1
Les deux conférences que nous avons eues avec les députez de Messieurs les
2
Estatz n’ont pas esté sy remplies de contestations. En la première ils se sont
3
contentez de nous dire qu’ils avoient receu de leurs supérieurs la minutte du
4
pouvoir que le roy d’Espagne doit donner à ses plénipotentiaires pour entrer
5
en traicté avec eux dont ils nous ont donné la copie que nous vous envoyons,
6
nous disans que les Espagnols leur avoient aussy demandé de la voir et qu’ils
7
n’avoient pu la leur refuser. Après les avoir remerciez de la communication
8
qu’ils nous en donnoient, nous prismes temps pour la voir et leur en dire noz
9
sentimens; quoyque nous remarquassions bien que nostre advis ne serviroit
10
plus de rien puisque ceste pièce estoit desjà entre les mains des Espagnolz.

11
Nous ne laissasmes pas de leur dire dans la visite que nous leur rendismes
12
quelques jours après que nous avions esté |:un peu surpris de n’avoir

40
12 point] fehlt im Klartext.
point:|
13
treuvé dans ce project la clause |:pour traicter aussy avec les alliez que nous
14
avions demandée:| qu’on y adjoutât

41
S. [ nr. 102 ] mit Beilagen 2 und 3.
, comme nous l’avions faict insérer dans
15
le nouveau pouvoir qui avoit esté envoyé aux plénipotentiaires d’Espagne .
16
Nous leur fismes ceste plainte avec beaucoup de douceur, tesmoignans que
17
cela ne nous faisoit pas douter de leur fidélité, ny de celle de leurs supérieurs
18
puisque l’union et bonne intelligence qui devoit estre entre nous dépendoit
19
plutost des instructions que chacun avoit, et des traictez que nous avions
20
faicts ensemble que des termes d’un pouvoir, mais que l’on avoit jugé ceste
21
clause très utile dans la conjoncture présente pour oster à noz parties toutte
22
l’espérance qu’ils pourroient avoir de nous séparer. Ilz ne parurent pas moins
23
estonnez que nous qu’elle eût esté obmise, confessèrent qu’ils l’avoient crue
24
nécessaire aussy bien que nous, qu’ils en avoient escrit en ce sens et qu’ils ne
25
sçavoient que nous en dire.

26
Nous leur représentasmes encor qu’il y a diverses clauses et obmissions dans
27
le project envoyé de La Haye, qui pourroient recevoir quelque difficulté; mais
28
que cela ne touchant point les intérestz de la France, nous leur en laissions le
29
jugement; qu’à la vérité en divers endroicts il sembloit qu’on avoit voulu
30
|:laisser ouverture à un traicté particullier:| puisqu’on a demandé que le roy
31
d’Espagne donne pouvoir à ses plénipotentiaires de traicter |:avec Messieurs
32
les Estatz ou avec leurs plénipotentiaires:| qui sont à Munster; que |:cette
33
espèce d’alternative venant de la part de Messieurs les Estatz:| fera croire aux
34
Espagnols qu’on leur donne le |:choix du lieu où ilz voudront traicter:|. Il
35
fut respondu par un d’entr’eux qu’ils avoient faict la mesme remarque et y
36
avoient trouvé quelque chose à redire, mais qu’ils croyoient que ce nouveau
37
project ayant esté dressé sur le pouvoir que Pigneranda avoit cy-devant pré-
38
senté , qui ne parloit que |:de traicter immédiatement avec Messieurs les Es-
39
tatz :| ils avoient cru de beaucoup faire d’y |:adjouster cette alternative:|;

[p. 718] [scan. 48]


1
qu’après tout personne n’avoit pouvoir de traicter avec les Espagnols qu’eux
2
qui sont icy, qu’ils sont les seuls autorisez de leurs provinces et du corps de
3
l’Estat et qu’il seroit très difficile qu’on en donnât la commission à d’autres
4
quand mesmes il y auroit des plénipotentiaires d’Espagne à La Haye; qu’ils ne
5
voyent aucun suject d’appréhender un traicté particulier; que la résolution de
6
Messieurs les Estatz est de ne rien faire sans la France; que nous ne devons
7
pas appréhender qu’il y ayt manquement de leur part, et qu’eux qui sont icy
8
n’ont pas moins d’intérest que nous de l’empescher. Toutte ceste conférence
9
s’est passée très bien et avant que nous séparer ils promirent de faire sçavoir
10
ce que nous leur avions dict à leurs supérieurs, et de voir sy on y pourroit
11
encor treuver quelque remède, avant que les Espagnols ayent promis de four-
12
nir un pouvoir semblable à ceste minute. A la vérité nous croyons bien que le
13
roy d’Espagne ne se disposera pas aisément de rayer de ses qualitez celle de
14
duc de Brabant, Lucsembourg etc.; que dans l’incertitude du succès qu’aura le
15
traicté il aura peine à reconnoistre les Provinces-Unies pour libres par le pou-
16
voir de ses députez et à donner à chacun d’eux la qualité d’ambassadeur aussy
17
bien que de reconnoistre pour tels les plénipotentiaires de Messieurs les Es-
18
tats . Néantmoins après touttes les bassesses qui ont esté faictes de deçà par ses
19
ministres, ils luy pourront bien encor conseiller de faire celle-là pour gaigner
20
les Provinces-Unies et les détacher d’avec la France.


21
Beilage :


22
Forme du pouvoir que les députez de Hollande veulent estre donné aux plénipotentiaires
23
d’Espagne [1646 März 22]

32
Kopfdatum, ebenso wie der Titel, von anderer Hand: 1646 April 8 = Datum von [ nr. 210 ] , das
33
Vollmachtprojekt selbst trägt kein Datum; vgl. Einleitung [ S. LXXV Anm. 190 ] .
, frz. Übersetzung, Kopie: AE , CP All. 60 fol. 87–88.

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