Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
164. Memorandum Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens für Mazarin Münster 1646 März 10
Münster 1646 März 10
Ausfertigung: AE , CP All. 59 fol. 364–369 = Druckvorlage. Kopien: AE , CP All. 64 fol.
64–66; AE , CP All. 75 fol. 384–386. Druck: Mém. et Nég. I S. 399–406; Nég. secr. III
S. 116–118; Gärtner III S. 310–317, datiert: 1646 Februar 23.
Mißtrauen gegenüber den Schweden angesichts der abwartenden Haltung Trauttmansdorffs.
Rechtfertigung der Mission Saint-Romains. Waffenstillstandsfrage. Friedensbereitschaft der Spa-
nier durch ihr Angebot bestätigt. Wenig Hoffnung auf Realisierung des Tauschplans. Entwick-
lung in England. Umgang Chigis mit den Bayern. Feindseligkeit der Spanier und des Kaisers
gegen den Kurfürsten. Auftreten gegenüber den Spaniern. Neutralitätsabkommen Triers mit Spa-
nien . Vorschlag zur Behandlung des Herzogs von Lothringen. Intrigen Parmas. Unterstützung
der Barberini. Beaufort.
Nous avons aussy remarqué dans les lettres de monsieur de La Tuilerie qu’il
parle fort certainement de la sincérité de la couronne de Suède à observer
l’alliance, et il nous le confirme encor depuis peu par une autre dépesche
|:Mais outre les entreveues qu’on a descouvert des secrétaires de l’ambassade
de l’Empereur et de Suède chez Peschvitz:| nous voyons que depuis le retour
du comte de Trautmansdorff en ceste ville |:il ne traicte non plus avec nous
que s’il n’y estoit pas:|. Ses discours nous ont donné suject de croire quand
nous l’avons veu que pour |:ne s’avancer pas sans les Espagnolz il attend avec
eux la response de la Reyne:|. Mais l’on dict aussy |:qu’il attend quelque
résolution du costé de Suède, et monsieur Contarini mesme:| s’en est laissé
entendre avec nous.
Nous sommes entièrement du sentiment de Son Eminence que sy les |: Sué-
dois et Holandois parloient comme ilz doivent aux ennemis, et ne sortoient
point des bonnes voyes, nous aurions la paix dans six sepmaines à leur advan-
tage et au nostre:|. Nous supplions Son Eminence de croire que nous n’ ou-
blions rien pour les y obliger et que de crainte de l’importuner, nous ne luy
mandons pas touttes les diligences que nous y apportons.
Nous espérons quelque bon effect du voyage du sieur de Saint-Romain et
essayerons d’obvier aux inconvéniens qui sont prudemment remarquez par
Son Eminence, luy pouvant dire cependant que nous n’avons pas manqué de
faire sçavoir à |:monsieur Oxenstiern:| que nous l’avons considéré dans cet
envoy et donné charge au sieur de Saint-Romain de |:s’addresser particulière-
ment à monsieur son père:| en sorte qu’il en tesmoigna de l’agréement à ce-
luy de nous qui est allé le dernier à Osnabrug et |:monsieur Salvius:| passa
outre expliquant ce voyage à un dessein que nous avions de |:cognoistre
mieux l’estat présent de la Suède et les sentimens de ceux qui sont dans les
affaires:|, tellement qu’ils ne regardent plus ceste résolution que nous avons
prise comme une chose |:qui les fasche:|.
Nous avons rendu compte de tout ce qui s’est passé en la dernière négotiation
d’Osnabrug quand l’un de nous y a esté , et n’y pouvons rien adjouster sinon
que monsieur Salvius assura avec serment qu’ilz |:n’ont point encor eu ordre
ou pouvoir de se contenter d’une des deux Poméranies avec Wismar ou Bre-
men :|. Ce qui se rapporte à ce qui est dict cy-dessus que Trautmansdorff
|:attend quelque résolution de ce costé-là:|.
Tandis que les armées de l’Empereur et de Suède ont esté en présence dans la
Bohême nous |:aurions cru à propos de convenir d’une suspension d’armes de
quelques mois pour éviter qu’une bataille n’apportast un grand changement
dans les affaires. Mais à présent qu’elles sont séparées:|, nous estimons selon
le prudent advis de Son Eminence qu’il est nécessaire de |:voir un peu la
négotiation plus avancée, spécialement en ce qui touche la satisfaction de la
France:|. A la vérité |:la suspension générale est sujecte à moins d’ inconvé-
niens que celle qu’on pourroit faire en particulier avec le duc de Bavière au
deffaut de la générale:|. Il est très à propos de |:songer à l’autre avant que
l’armée du Roy passe le Rhin et il n’y aura rien à craindre pourveu que cela se
fasse du consentement des Suédois:| comme nous voyons que c’est l’ inten-
tion de Son Eminence. Mais comme |:ce prince n’a encore faict que des pro-
positions vagues et qu’il:| est assés accoustumé à négotier sans conclurre,
|:nous croyons que:| sy les ordres que Son Eminence a donnez de fortifier
l’armée d’Alemagne sont bien et heureusement exécutez |:cela fera parler plus
nettement le duc de Bavière et obligera:| le comte de Trautmansdorff de
|:s’addresser enfin à nous aussi bien qu’aux Suédois:| puisqu’on nous a sou-
vent dict qu’on les considéroit |:plus que nous à cause qu’ilz sont dans le
cœur de l’Empire et que nous sommes au-delà du Rhin:|.
Son Eminence a fort bien jugé que les Espagnols ne tarderoient pas à nous
faire quelque proposition. Nous voyons par là que |:les advis qu’elle en a
receus viennent de très bon lieu:| et la dépesche portée par le sieur Coiffier
faict voir qu’ils n’ont pas esté sans fondement.
Nous recevons avec grand sentiment d’obligation ceux qu’il plaît à Son Emi-
nence nous communiquer des intentions du |:roy d’Espagne et des conseilz
qu’on luy donne pour la paix:|, nous espérons d’en voir l’effect |:lorsque la
response de la Reyne aura ouvert la négotiation:|.
Tous les |:partys proposés dans le mémoire:| sont sy avantageux pour |:le
Roy et les conditions de chacun d’iceux:| sont exprimées sy distinctement
que nous n’avons qu’à y souscrire et à nous en servir comme d’une instruction
très exacte selon les occasions qui s’en présenteront. Nous dirons seulement
que comme |:l’eschange des Pays-Bas seroit préférable à tous les autres, nous
n’avons rien veu jusques icy qui nous donne sujet de l’espérer:|.
Besorgnis über die Entwicklung in England .
Nous nous informerons soigneusement de ce qui concerne |:la conduite du
nonce Ghisi avec les ambassadeurs de Bavière:|; ce n’est pas sans cause que
|:les Espagnolz désirent la mort de ce prince qui:| ne tient pas compte d’eux
pourveu qu’il aye le sien, mais il y a de quoy s’estonner de sçavoir que |:l’ Em-
pereur :| mesme le considère comme |:un ennemy:| s’il faut croire ce que
|:Noirmont:| en a dict de la part des |:Espagnolz:| à un des députez de
|:Messieurs les Estatz:|.
Nous ne manquerons pas de faire cognoistre aux Espagnols que nous sçavons
le mauvais estat de leurs affaires et en dirons les particularitez à messieurs les
médiateurs, nous l’avons desjà faict cy-devant. A présent peut-estre serons-
nous obligez de le faire avec plus de civilité à cause de l’offre qu’ils ont faicte
à la Royne.
L’advis qu’on a donné à Son Eminence |:d’une neutralité entre les Espagnolz
et l’électeur de Trèves:| vient de bon lieu. Les |:ambassadeurs dudict élec-
teur :| nous ont dict qu’ils ne croyent pas qu’il y ayt eu rien |:mis par escript
ny aucune condition nouvelle accordée:| outre ce qui est porté par |:les an-
tiens traictez, que les Espagnolz en faisoient au commencement quelque diffi-
culté à cause que l’électeur a retenu des troupes françoises à son service:|,
mais qu’enfin ils ont convenu que ladicte |:neutralité seroit observée de part
et d’autre:|.
Nous avons considéré ce que Son Eminence nous mande touchant |:le duc
Charles:| et nous croyons que pour prévenir |:le mal qu’il pourroit faire
après la paix:| il faudra faire effort dans le traicté pour faire |:obliger l’ Em-
pereur et le roy d’Espagne à ne l’assister directement ny indirectement:|. Il
est vray qu’en cet estat il ne lairra pas d’estre |:capable de brouiller par:| le
moyen des |:troupes qu’il a sur pied et des nouvelles levées:| qu’il y pourroit
aisément ajouster. Mais comme il n’auroit plus de |:retraicte ny d’appuy:|,
cela ne seroit pas |:beaucoup à craindre:|. Et en tout cas on pourra remédier
à cet inconvénient et donner par mesme moyen |:quelque contentement aux
Impériaux et Espagnolz qui parleront sans doute pour luy, en consentant
qu’après avoir désarmé il envoye ses députez à la cour pour:| estre ouÿs etc.
Il nous sembleroit bien avantageux d’en |:sortir par là:| puisque la |: négotia-
tion :| qui auroit esté |:remise à la cour dureroit autant qu’il plairoit à Leurs
Majestez:| et qu’à toutte extrémité on pourroit |:offrir audict duc quelque
récompense dans le royaume:|. A quoy la comtesse de Cantecroix auroit in-
térest de le porter pour y faire succéder ses enfans qui:| ne pourroient jamais
|:prétendre à la succession de la Lorraine quand mesme ledict duc y pourroit
aujourd’huy rentrer:|. C’est ce que nous en pouvons dire par avance en atten-
dant que le traicté et la disposition des affaires nous donne d’autres ouver-
tures .
Le duc de Parme ne recognoît guères les obligations qu’il a à la France de se
rendre instrument de la passion de ceux qui veulent y jetter la division.
Aufdeckung seiner Intrigen .
Son Eminence ne pouvoit faire une action plus digne de son courage et de sa
générosité, ny plus convenable à la place qu’elle tient dans les affaires que de
contribuer comme elle faict à la puissante protection qu’on donne à messieurs
les Barberins, en quoy elle faict paroistre que le souvenir des mauvais traicte-
mens qu’elle en a receu autresfois cède aux soings qu’elle a de l’intérest public
de la France.
Quant aux |:chimères de Beaufort:| nous croyons bien que Son Eminence les
a jugées plus dignes de risée et de mespris que d’y faire aucune réflexion.