Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
140. Mazarin an Longueville Paris 1646 März 3
Paris 1646 März 3
Kopie: AE , CP All. 75 fol. 326–327’ = Druckvorlage. Konzept Lionnes: AE , CP All. 59 fol.
303 und 304. Druck (Regest): Mazarin , Lettres II S. 726.
Philippsburg; schrittweises Nachgeben; Geheimhaltung der beabsichtigten Zugeständnisse. Be-
schwerden über Contarini. PS: Eingang von nr. 133. Mißbilligung der Meinungsenthaltung
hinsichtlich Beantwortung des spanischen Angebots. Dessen Komplimentcharakter.
Verweis auf nr. 139.
Vous verrez ce qui y est porté touchant Philisbourg, et je suis entièrement
dans vos sentimens qu’il ne faut pas se relascher d’abord ny tout d’un coup;
mais seulement en gagnant quelque chose, à mesure qu’on résoudra de se
relascher. Pour le secret on n’y pouvoit prendre plus de précautions, ainsy
que vous jugerez vous-mesme.
Vous n’avez pas perdu beaucoup à ne voir plus Isola, qui n’est qu’un fourbe,
plus capable d’embarrasser les affaires, que de rien ajuster.
Je ne vois guères icy l’ambassadeur de Venise sans luy faire de nouvelles
plaintes de l’estrange conduite de Contareni à nostre esgard. Il ne pourroit
estre que bien à propos que vous espiassiez quelque occasion de celles qu’il
vous fournit si souvent, pour luy parler vigoureusement, et luy faire les repro-
ches que son procédé mérite, luy laissant tousjours une porte ouverte, pour le
remettre dans le bon chemin. Après tout c’est la République qui a besoin du
Roy, et non pas la France de la République, et si la paix se conclut, ce sera la
prospérité de nos affaires, et la nécessité que les ennemis en ont qui en sera la
cause, et non pas l’adresse des médiateurs qui nous donnent tant de marques
de leur mauvaise volonté en toutes rencontres.
PS: Sur le point du départ de l’ordinaire, vostre courrier est arrivé avec les
lettres du 25. J’ay fait laisser toutes choses pour faire promptement déchiffrer
la vostre, dans laquelle je vous avoue que j’avois bien souhaité de trouver, ou
dans la commune, un avis formé sur la réponse que l’on doit faire à ce beau
compliment que les Espagnols nous ont fait. Car touchant la connoissance
que vous dites estre nécessaire des affaires du monde pour prendre en cela la
résolution qu’il faut, je puis vous asseurer que je ne me réserve jamais rien de
particulier, et toutes les fois que je vous escris, je vous mande tous les avis que
j’ay de tous costez, et vous ouvre le fonds de mon cœur. Du reste j’ appréhen-
de bien que cette proposition ne nous soit extrêmement préjudiciable, vous
sçavez si je fis grand esclat de ce que Castel Rodrigo dit à la reyne de Pologne,
et qu’il confirma en quelque façon au nonce, que le roy son maistre me vou-
loit faire arbitre de tout ; je ne trouve pas qu’il fassent maintenant plus d’ hon-
neur à la Reyne, et après tout comme disent les Espagnols mesme, «palabras
de complimiento no obligan». Il faudra seulement tascher que nous ne rece-
vions le mal que nos ennemys se sont sans doute proposez, quand cette belle
offre se rendra publique dans le vulgaire, qui croira que la paix est entre les
mains de ceux qui gouvernent. On vous dépeschera un courier en toute dili-
gence , cependant j’ay voulu vous toucher par avance ce mot.