Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
93. La Barde an Longueville, d’Avaux und Servien Osnabrück 1646 Januar 31
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Osnabrück 1646 Januar 31
Kopie: AE , CP All. 63 fol. 250–250’ = Druckvorlage.
Salvius für schriftliche Verhandlungen. Besuch eines der französischen Gesandten in Osnabrück
erwartet. Gespräch Salvius’ mit Krane: Religionsfragen und Forderungen der Kronen. Absicht
der Kaiserlichen, die Satisfaktion auf Lothringen und Pommern zu beschränken.
Depuis ma dernière j’ay veu monsieur Salvius auquel aiant parlé de ce que
j’avois apris de messieurs Schefer et Crosic touchant les discours qu’ilz
avoient eu avec monsieur Oxenstiern sur le suject de mon admission aux
conférences de messieurs les Suédois avec les Impériaux, je le trouvay tous-
jours dans les mesmes sentimens et fort porté à prendre l’expédient de trai-
ter par escrit. Je luy demanday s’il se préparoit à aller à Munster selon qu’il
m’avoit dict que monsieur de Rozenham l’y avoit convié et qu’il pourroit bien
faire ce voyage, sur quoy il me respondit que son colègue l’en avoit destourné
parce que l’un d’eux estant allé à Munster le dernier , c’estoit maintenant le
tour de quelqu’un de vous Messieurs. Quand à la visite qu’il a faite à mon-
sieur Crane
communiquer, sinon que messieurs les Suédois sont extrêmement passionnez
pour tout ce qui regarde leur religion, insistans non seullement à ce que les
protestans jouissent de la liberté de leur religion dans l’Autriche où il est vé-
ritable qu’ilz l’ont acquise à prix d’argent, mais aussy dans la Bohême, vou-
lant mesme que ce royaume soit déclaré purement éle[c]tif, ce qui tant [!] à le
faire tumber comme autrefois entre les mains d’un protestant. Contre le pre-
mier il y a une espèce de prescription depuis les guerres de Bohême, et pour
l’autre monsieur Salvius demeura d’accord avec moy que le droict d’élection
pur et simple que ceux de Bohême prétendent n’est pas bien clair. Ilz passè-
rent enfin aux satiffactions, surquoy il fut dict par monsieur Crane à l’ accous-
tumée que l’on avouoit qu’il en estoit deu à la couronne de Suède, mais non à
la France.
Je collige du discours de monsieur Salvius que les Impériaux voudroient ré-
duire les satiffactions des couronnes à la Lorraine pour la France et la Pomé-
ranie pour la Suède d’autant qu’elles se feroient par ce moyen aux despens
d’autruy et non de l’Empereur, et comme les Suédois selon mon opinion ne
tendent qu’à la Poméranie, monsieur Salvius m’a insinué qu’autrefois à Ham-
bourg
la France, ce qui estoit bon lorsque le Roy n’avoit conquis autre chose de ces
costez-là. Ce n’est pas que monsieur Salvius dise que la France se debvroit
contenter de cela, mais bien que l’affaire des sattiffactions ne seroit pas diffi-
cile si on se réduisoit de part et d’aultre à ces deux provinces. Il a fort bien
parlé à monsieur Crane pour le convaincre qu’il est deu satiffaction à la
France, alléguant la despence de plus de quatre-vingtz millions de livres
qu’elle a faicte tous les ans depuis le commancement de ceste guerre dont elle
auroit peu acquérir beaucoupt plus de pays qu’elle n’en demande pour sa sa-
tiffaction et autres choses à propos sur ce subject …