Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
250. Mazarin an Longueville Paris 1645 November 4
Paris 1645 November 4
Kurfürst von Bayern: Verdienst bei der Entsendung Trauttmansdorffs nach Münster, eventuelle
Zurückhaltung in den Separatverhandlungen wegen der Erwartung des baldigen Friedens-
schlusses , unveränderte Bedeutung Frankreichs für Bayern bei der Bewahrung der Kurwürde
und Bayerns für Frankreich bei der Satisfaktionsregelung, Empfehlung einer Beschwerde bei
den bayerischen Gesandten über die Politik des Kurfürsten, Offenhalten der Möglichkeit neuer
Kontakte. Ansehen Trauttmansdorffs bei den Protestanten, Gefahr der Einigung des Kaisers mit
den Reichsständen. Memorandum zu den Verhandlungen mit Spanien; Ablehnung der neuesten
Überlegungen der Generalstaaten zu den Verhandlungen. Forderung Schwedens nach Schlesien
und Wismar aus verhandlungstaktischen Gründen. Befürwortung des Einsatzes eines zweiten
venezianischen Botschafters zu der Friedensvermittlung in Osnabrück. Argumente für die
Verteidigung des Abkommens mit Bayern gegenüber den schwedischen Gesandten. Renaudot;
maßvolle Haltung Frankreichs auch in Zeiten des Erfolges. Neue Intrigen Spaniens gegen
Mazarin. Barberini. Altesse-Titel.
Outre ce que vous aurez veu qui est porté dans les lettres de monsieur de
Bavière à monsieur le nonce dont je vous envoiay la semaine passée une
copie , il en a encore escrit d’autres au mesme, où il veut faire extrêmement
valoir la venue de Trautmansdorff à Munster qu’il dit avoir procurée près
de l’Empereur esquivant tousjours de parler des points qui regardent son
accommodement particulier. Ce qui je considère principalement en cet
envoy ménagé par le duc de Bavière, c’est que la résolution en a esté prise
depuis que nous nous sommes ouverts confidemment au ministre dudit duc
des satisfactions que nous prétendons pour l’Allemagne sur lesquelles il ne
faut pas douter qu’il n’ayt depuis ou communiqué avec l’Empereur, ou
sondé du moins ses intentions, et ne les trouvant pas esloignées de nous
donner contentement, il luy a persuadé d’envoyer son principal ministre
pour avoir la gloire de ce qu’il s’y fera. Il y a donc apparence de croire que
monsieur de Bavière voyant si bonne espérance de pouvoir conclure
promptement un accommodement général par lequel il sortira tout à fait
d’affaires, et s’asseurera d’un entier repos sans se détacher du party où il est
engagé, s’esloignera présentement de conclure aucun accord particulier, où
il ne se pourroit faire autrement la guerre continuant que luy et ses enfans
ne demeurassent tousjours exposez à divers inconvéniens et cela d’autant
plus que l’armée du Roy ayans repassé le Rhin et luy repris la pluspart des
postes qui nous pouvoient faire prendre des quartiers d’hiver de delà il croit
avoir temps tout l’hiver pour voir ce qui se fera à Munster, et quel effet
produira le voyage de Trautmansdorff, lequel mesme outre ce qui regarde
la satisfaction pourroit porter quelque proposition que le duc de Bavière
croit nous devoir estre fort agréable, puisqu’il ne fait que dire que l’on verra
bien son affection pour la France dans le voyage de ce ministre. Et
véritablement quelque envie qu’il pût avoir pour son propre intérest de
conclure séparément avec cette couronne et ses alliez, il n’y a guères
d’apparence qu’il voulût prendre la conjoncture de le faire lorsque l’ Empe-
reur tout franchement a envoyé toutes ses forces à son secours qui luy ont
donné lieu de nous obliger à revenir sur le Rhin, pendant que l’Empereur
mesme est demeuré entièrement exposé dans ses pays héréditaires aux
progrez des armes suédoises. On verra néantmoins qu’il essayera tousjours
d’entretenir sa négociation avec nous, afin de la reprendre tout de bon
selon que les affaires de la guerre changeroient de face, ou que les
espérances de la paix générale viendroient à manquer. Enfin ce que l’on
peut dire de plus certain c’est que son but est de se mettre en repos. S’il le
peut ce sera par la paix générale, si non par un accommodement particulier
au cas que nos affaires et celles de nos alliez ayent tousjours le dessus en
Allemagne. En tous les deux cas il a un extrême besoin de la faveur de cette
couronne pour la conservation de l’électorat et comme ce prince règle
tousjours sa conduite sur ses intérests, je persiste à croire plus que jamais
qu’il sera l’instrument le plus propre pour nous faire remporter toutes nos
satisfactions dans la paix, puisqu’il ne peut avoir les siennes sans nostre
ayde, que nostre establissement en son voisinage luy convient par plusieurs
raisons, et qu’il n’a pas occasion d’aymer ny de se fier des Espagnolz, dont
aussy on voit qu’il ne fait pas grand cas, pourveu qu’il [!] viennent à ses fins,
et à mon avis on reconnoistra qu’il fera bon marché de tous les intérests qui
les regarderont. Il faudra donc que nous attendions ce que produira le
voyage de Trautmansdorff, et cependant je crois qu’il seroit à propos pour
engager le duc de Bavière à nous procurer plus de satisfaction de faire sentir
à ses ministres le sujet que l’on a de se plaindre de sa conduite, du peu de
correspondance qu’il a eu à la sincérité de nostre procédé, et qu’il a esté
bien aisé de connoistre que ses intentions n’ont esté autres que de nous
amuser, et de mettre sur le tapis une négociation d’un traitté particulier
avec la France, afin que cela servît d’aiguillon à l’Empereur pour luy
envoyer comme il a fait un grand secours, et après nous avoir contraint de
quitter les quartiers dans lesquels nous estions prests de nous establir,
réduire en fumée toutes les propositions de cet accommodement. Il sera
pourtant à propos de conduire s’il vous plaist cela en sorte que les ministres
de Bavière ne croyent point que leur maistre doive à l’avenir désespérer
d’avoir intelligence et de conclurre quelque chose avec la France parce que
si une fois il vient à perdre les espérances d’en estre escouté et de pouvoir
rien attendre d’elle, il employera tout son esprit et tout son crédit à nous
faire du pis, soit en s’abandonnant tout à fait entre les bras de l’Empereur,
soit en se résolvant de se lier plus estroitement avec les Espagnols.
J’avois oublié de vous avertir que Trautmansdorff a quelque crédit parmy
les protestans et qu’en diverses occasions il a porté favorablement leurs
intérests près de l’Empereur, ce qui nous oblige à prendre bien garde que
son voyage ne puisse avoir pour but de ménager leurs esprits et à leur
donner telle satisfaction qu’elle les oblige à ne marcher pas comme ils
devroient pour le bien de l’Allemagne, pour nos intérests et pour ceux de
nos alliez. Les Impériaux le feront par bonne politique et comme ce
ministre y est outre cela porté de son inclination il est à croire qu’il
renchérira, et qu’il n’oubliera rien pour les gagner. Tout Allemand est
naturellement ennemy de tout estranger, et si quelque chose les joint et fait
qu’ils leur donnent la main, c’est le mauvais traitement qu’ils reçoivent de
l’Empereur en ce qui les regarde, de façon que s’ils pouvoient avoir
satisfaction dans leurs intérests il seroit bien à craindre qu’ils ne concourus-
sent avec les autres princes du party de l’Empereur contre nostre establisse-
ment et celuy de la Suède en Allemagne. Il y a pourtant beaucoup de choses
qui nous empeschent de croire que cela se puisse faire si aisément, mais j’ay
estimé qu’il ne seroit que bon de vous en toucher un mot en passant.
Nous croyons vous dépescher le sieur de Plénoche ces jours-cy, mais
m’ayant fait connoistre qu’il avoit quelques affaires particulières icy, s’il ne
les a pas faites dans deux ou trois jours, on en dépeschera un autre avec le
mémoire que je vous ay mandé cy-devant lequel je viens d’achever, et que
je ne puis envoyer par cette voye parce qu’il ne peut estre mis en chiffre
assez à temps.
On me mande de Milan que le jeune marquis de Grana
Es handelt sich wohl um einen der Söhne des ksl. Botschafters in Spanien, Francesco Caretto,
marquese di Grana: Ferdinand Caretto (gest. 1651), niederösterreichischer Regimentsrat, seit
Juni 1645 Mitglied des Reichshofrates ( Gschliesser S. 253; Schwarz S. 214), oder sein jüngerer
Bruder Otto Heinrich (gest. 1685), der spätere Generalgouverneur der spanischen Niederlan-
de ( Gschliesser S. 286).
dépesché en grand secret de l’Empereur au roy d’Espagne pour luy
représenter le mauvais estat des affaires d’Allemagne, et que le duc de
Bavière et tous les protestans le pressent hardiment pour faire la paix à
quelque prix que ce soit abandonnant les Espagnols et déclarans que s’il
ne s’y résoud il sera luy–mesme abandonné de tous, l’avis est très certain.
Sur les avis que j’ay reçeu de Holande de quelque addition qui avoit esté
faite au mémoire donné par les plénipotentiaires destinez à l’assemblée de
la paix de faire quitter à ceux du Roy le tiltre d’Ambassadeur, si tant est que
les Espagnols refusent de les reconnoistre en cette qualité et que nous
faisans difficulté d’y condescendre il falloit nous déclarer qu’ils traitte-
roient et concluroient la paix sans nous, je vous avoue que je me suis
emporté et que j’en ay escrit aux sieurs d’Estrade et Brasset aux termes que
la dignité et le service du Roy requéroit dans cette rencontre, leur faisant
connoistre qu’ils se devroient défaire de cette sorte de conduite, parce que
l’on [n’]estoit pas icy en estat de la souffrir, et que l’on sçauroit bien donner
bon ordre pour ne recevoir aucun préjudice, à quelque résolution qu’ils se
portent.
Je suis asseuré que l’intention des Espagnols est de donner toute sorte de
satisfaction aux Holandois, de façon que rien ne peut empescher qu’ils ne
soient reconnus d’eux pour ambassadeurs que la connoissance qu’ils
pourront avoir que ne le faisant pas ils les pourront brouiller avec nous, et
ce qui est de plus mal c’est que nous ne pouvons quasi douter que tout ce
qui se résoud à La Haye, ne soit sceu quatre jours après à Bruxelles. Je
n’estime pas pourtant qu’ils ayent rien résolu sur ce sujet, mais plustost tout
ce qui est porté cy-dessus n’est que la proposition de quelqu’un des
députez, et à la vérité monsieur le prince d’Orange a des obligations trop
récentes à la France et vit trop bien avec nous pour croire qu’il pût jamais
donner son consentement à de pareilles injustices. Je ne laisse pas de croire
que vous aurez grande peine avec les députez de Messieurs les Estats, parce
qu’il me semble de les voir partir avec un esprit de pointillé, et une des
raisons qui m’a obligé d’envoyer les dernières pensées d’icy touchant la
paix et la trêve afin qu’en un besoin on puisse conclure en un instant, ç’a
esté pour vous donner en tout cas le remède en main de prévenir tout ce
que par foiblesse ou par d’autres raisons Messieurs les Estats pouroient
traitter à nostre préjudice. Ce n’ est pas que nous ne recevions et de leur
part et de monsieur le prince d’Orange de nouvelles asseurances, que
quelques diligences et artifices qu’y apportent les Espagnols ils n’ escoute-
ront jamais rien qui vienne d’eux sans nous donner part, et qu’à plus forte
raison ils sont incapables de rien conclure au préjudice de l’union qu’ils
veulent garder inviolable à cette couronne.
Je serois en grande peine de la protestation des Suédois d’avoir la Silésie
pour seureté de la Poméranie et du poste de Weismar qu’ils demandent
pour leur satisfaction, n’estoit que je crois qu’ils feront cette instance pour
se relascher après à ladite Poméranie, que de tout temps ils ont dit estre la
satisfaction qu’ils prétendoient. Je ne vois pas que ce soit trop mal pensé
aux Suédois ce qu’ils nous ont dit de persister à demander la restitution de
toutes choses comme en l’an 1618 jusqu’à ce qu’on soit asseuré des
satisfactions particulières afin que si l’on a à rompre il paroisse que c’est
pour l’intérest public.
Je crois qu’il est fort bon que la république de Venise ayant à s’entremettre
des affaires des Suédois, ce soit par le moyen d’un autre ambassadeur, parce
que nous en tirerons vraysemblablement plus de raison que d’un seul qui se
tiendra plus nécessaire.
Il n’y aura pas grand peine à faire considérer à messieurs les Suédois de
quelle importance est l’accommodement avec Bavière, puisque pour le
rompre l’Empereur a envoyé toutes ses troupes sans se soucier de demeurer
exposé dans les pays héréditaires aux progrez de monsieur Torstenson. Ils
reconnoistront donc bien combien la cause publique a souffert en cela et
qu’il n’y a jamais eu de sincérité mise à l’épreuve comme la nostre, puisque
nous nous résolvons plustost à recevoir du désavantage qu’à embrasser les
expédiens pour les éviter quand mesme nous en sommes recherchez, et que
nous voyons qu’ils ne sont pas moins utiles à nos amis qu’à nous. Il est à
remarquer que dans l’accommodement avec Bavière le premier article
devoit estre qu’il conserveroit ses trouppes sans en assister directement ny
indirectement l’Empereur, et dans le traitté que les Suédois ont conclu avec
le duc de Saxe sans nous en dire mot, ils luy permettent de luy envoyer
toutes ses forces. Vous m’avez donné la vie de parler comme vous avez fait
à messieurs les plénipotentiaires de Suède pour leur représenter combien ils
correspondoient peu à la franchise de nostre procédé et à nostre affection,
parce que je suis asseuré que vous l’aurez fait en sorte qu’ils n’auront sceu
s’en offencer et que cela servira pour l’avenir.
Vous pouvez croire que je n’ay pas attendu de voir le mémoire que vous
avez envoyé pour me mettre en colère contre Renaudot
mit dans sa gazette sur nostre jonction avec monsieur le prince d’Orange.
Car une sottise semblable nous fait perdre le mérite d’une bonne action et
désobligent [!] ceux qui en reçoivent le fruit, mais quelque peine que je me
donne, je ne puis pas empescher qu’il n’arrive souvent des choses fort mal à
propos. J’ay dit cinquante fois que les secrétaires d’Estat des estrangers et
de la guerre devroient prendre garde à la gazette, afin qu’il n’y eût rien qui
pût fascher personne, et cependant vous voyez ce qui arrive. Je donnay
ordre dès ce temps-là à Renaudot de remédier à cela, et je crois que sans
affectation on pourra le faire dans l’occasion de la prise de Hulst qui est aux
abois.
J’ay beaucoup d’imperfections et de défauts, mais je me picque sur toute
chose de la modération, et j’ay cru pour plusieurs raisons que je ne devois
rien oublier pour faire paroistre que ce royaume exerçoit parfaitement cette
vertu au milieu de ses prospéritez. En effet tant s’en faut que cela les
diminue qu’il les fait esclater davantage, et s’exempte de l’envie qui
d’ordinaire s’attaque plus à ceux qui font plus d’ostentation. Il est mesme si
vray que j’ay tousjours eu cette pensée que j’ay tasché qu’il ne fût jamais
rien celé au public des succez qui arrivoient à nostre préjudice, et sans qu’il
y en ayt eu aucun exemple je fis crier sur le Pont Neuf la bataille que
monsieur le mareschal de Turenne perdit.
On me confirme de nouveau les avis que les Espagnols mettent tout leur
esprit à trouver les moyens de me faire du mal, poussez à cela par des gens
qui sont hors du royaume, et particulièrement madame de Chevreuse et
d’autres en Italie. J’ay mis toute ma confiance en Dieu qui voit la sincérité
de mes intentions pour le bien public et pour l’avantage de cet Estat.
Französische Protektion für die Barberinis. – Zufriedenheit über die Gewährung
des Altesse-Titels an Longueville durch die Kaiserlichen.