Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
249. Brienne an Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1645 November 4

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Brienne an Longueville, d’Avaux und Servien


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Paris 1645 November 4

22
Kopien: AE , CP All. 53 fol. 172–176 = Druckvorlage; AE , CP All. 49 fol. 6–9; AE , CP All.
23
56 fol. 177–182’, Konzept Briennes: AE , CP All. 56 fol. 183–185. Druck: Nég. secr. II, 2 S.
24
191–194; Gärtner VI S. 620–635.

25
Empfangsbestätigung, Fehlschlag der spanischen Versuche zu Separatverhandlungen, Heirats-
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kontrakt mit dem König von Polen. Eintreten für die Rechte Hessen–Kassels, nicht für andere
27
Protestanten; Prüfung der kaiserlichen Responsion auf die Proposition II durch einen Ausschuß der
28
Reichsstände; Erinnerung an den Verzicht auf die Schriftlichkeit bei den kommenden Verhand-
29
lungen ; Unklarheiten bei den schwedischen Forderungen nach Schlesien, mangelnder schwedi-
30
scher Friedenswille angesichts der hohen Satisfaktionsforderungen; Forderung der Protestanten
31
nach dem Normaljahr 1618, Gefährdung des bayerischen Zieles der Erhaltung der Kurwürde;
32
Urheberschaft Axel Oxenstiernas bei den hohen schwedischen Forderungen. Geringe Aussicht
33
auf die Fortentwicklung der Verhandlungen mit Bayern, Hoffnung auf militärische Aktionen
34
Torstensons gegen den Kaiser, Verbot der Abgabe bayerischer Truppen an den Kaiser im Fall
35
eines Abkommens. Pässe für Trauttmansdorff. Verhandlungen mit Bayern über die Freilassung

[p. 801] [scan. 849]


1
von Offizieren. Hoffnung auf weitere enge Zusammenarbeit mit Hessen-Kassel; Verstärkung
2
der Armee in Deutschland; Zusammenarbeit mit den Reichsständen bei Eröffnung der
3
Satisfaktionsforderung. Ernsthaftigkeit der Vorschläge Contarinis, eventueller Schluß der
4
Verhandlungen durch einen Frieden im Reich und einen Waffenstillstand mit Spanien.
5
Frankreich-freundliche Haltung Chigis; Protektion für die Barberinis. Fernbleiben der Medi-
6
atoren von zeremoniellen Anlässen. Militärische Nachrichten.

7
Aufschub der Antwort auf nr. 242

43
Von Brienne mit dem Absendedatum vom 19. Oktober angegeben.
bis zur Beratung im Conseil. Je me
8
contenteray de dire sur les deux premiers pointz que nous avons grande
9
satisfaction qu’un ministre sage et modéré ayt blasmé la présumption des
10
Espagnolz et leur orgueil et que tant de gens sages ayent approuvé les
11
termes et les conditions apposées au contrat de mariage du roy de Poulogne
12
qu’on peut désirer de deslier d’avec les Espagnolz et à quoy il paroist assez
13
disposé. Ce qui toutesfois ne pouroit pas donner sujet de rien faire qui pust
14
mescontenter un ancien allié, la foy duquel est assurée au lieu que celle d’un
15
nouveau ne se trouve appuyée que sur sa bonne foy et que c’est du temps
16
que l’on en espreuve la confiance et la certitude ainsy n’a-t-on pas à
17
attendre de nous que ce que nous avons fait en ce rencontre.

18
De la relation de ce qui s’est passé au voyage que vostre Altesse a fait à
19
Osnabruk on a pris de grandes lumières et le dessein des Suédois estant
20
pénétré il nous sera aysé de prendre nostre pair. Eux et nous devons
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concourrir à deffendre les prétentions des Hessiens et autres princes qu’on
22
a voulu exclurre de l’assemblée des princes et c’est beaucoup que les
23
députez de l’Empire qui sont à Osnabruk se déclarent de vouloir empescher
24
l’entrée au député d’Austriche et le priver du droit de présidence qui luy est
25
acquis, sy l’Empereur refuse aux nostres ce qui leur est deu. Mais comme
26
vous l’avez autresfois prudemment remarqué ce qu’on a droit de presser
27
pour Hesse n’appartient pas aux autres, ce que vous mettrez en bonne
28
considération affin de ne pas affoyblir le party catholique et relever le
29
protestant, luy donnant cet avantage que ceux qui possèdent sans titre les
30
biens de l’église sont recogneuz pour légitimes possesseurs et que soubz le
31
titre d’administrateurs ilz acquièrent le droit de suffrage réservé aux
32
évesques duquel ilz ne sont point quant à présent en possession. Sur le fait
33
particulier des Hessiens il vous reste tousjours la liberté de prendre le party
34
que vous jugez le plus seur et qui pourra contribuer à avancer l’effet du
35
traitté puisque les mesmes députez ont chargé ceux de Saxe Weimart et le
36
Lauvembourg de faire entendre leur intention à ceux qui sont à Munster et
37
leur résolution d’interrompre le cours de la négociation sy on ne leur
38
donnoit satisfaction sur ce point. Il est croyable que les autres y acquiesce-
39
ront et ce seroit avoir pris un notable avantage que d’entrée de jeu d’avoir
40
réduit ceux-là à plier aux remonstrances des autres. Sy cette conduitte se
41
considère vous jugerez bien combien davantage le doit estre la résolution
42
en laquelle ilz sont entrez de commettre quatre d’eux pour examiner les

[p. 802] [scan. 850]


1
propositions des Impériaux avec cet esprit (ainsy que de vostre dépesche
2
nous l’avons compriz) de descouvrir leur artiffice de crainte que soubz
3
quelques belles apparences les plus crédules fussent deceus et qu’une fois
4
destachez des couronnes il seroit aysé à leurs ennemys de les opprimer tant
5
et sy longuement qu’ilz conserveront cet esprit de deffiance, il sera malaysé
6
aux autres de les tromper, et il est sy naturel à la nation allemande qu’il ne
7
nous sera jamais imputé de les y entretenir quelque diligence dont vous
8
usiez pour le faire.

9
Ce n’est pas une chose aisée à décider s’il est plus utile de demander
10
beaucoup pour se restraindre à moins ou tout d’un coup de se fermer à ce
11
que l’on veut avoir, sy cette proposition doit aussy estre accompagnée de
12
celle qu’il fault restablir pour la seureté de la paix qui porte avec soy celle
13
de la jouissance de ce qui sera acquis, et enfin sy l’une et l’autre se doivent
14
plustost faire de vive voix que par escrit ou au contraire il seroit hors de
15
saison de s’en déclarer puisque vous avez remis à y former vostre résolution
16
lorsque tous ensemble vous seriez assemblez avec des plénipotentiaires de
17
Suède. Pourtant j’estime vous devoir faire souvenir combien la manière de
18
négocier par escrit a esté blasmée et qu’on eust peine à consentir que pour
19
une seule fois vous prissiez cette voye. Mais parce que les Suédois y
20
inclinent et que n’ayant point de médiateur ilz y sont en quelque sorte
21
nécessitez, je n’oze trancher le mot et il me suffira de vous en avoir fait
22
cette notte attendant ou que Sa Majesté se soit entièrement déclarée ou que
23
vous nous ayez mandé ce que vous en aurez résolu assemblez et les raisons
24
de préférer l’une façon de négocier à l’autre.

25
Vous avez pénétré que les Suédois se ferment à demander la Pomméranie et
26
le port de Weismar qui est des despendances de Mekelbourg, qu’ilz
27
veullent en outre demeurer en possession de la Silésie non comme
28
propriétaires mais par manière de dépost et sur iceluy fonder la seureté du
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traitté, et avez adjousté que des demandes sy excessives vous ont laissé
30
concevoir que leur intention est de demander beaucoup affin que se
31
réduisant de quelque chose le demeurant leur soit plus facilement accordé,
32
sy ainsy est à quoy bon agiter ce qui est à faire sur ce particulier. Ce que j’ay
33
remarqué est que ne s’estant point explicquez pour quel temps le dépost, il
34
se pourroit dire que soubz un terme moins odieux ilz prétendent en effet
35
d’estre seigneurs de cette grande province. Sy elle estoit contiguë à la
36
Poméranie, ce seroit un Estat très considérable et comme elle n’appartient
37
pas entièrement à l’Empereur comme roy de Bohême, qu’il y a des
38
seigneuries en nombre qui ont des seigneurs, nommément l’électeur de
39
Brandebourg, des villes aussy qui prétendent estre dégagées de la sujétion
40
de cette couronne et d’estre en celle de l’Empire, il sera bon de sçavoir à
41
quoy ilz réduisent leur prétention et sy pour establir leur puissance ilz
42
veullent ce qui est à leur ennemy et ce qui peut aussy appartenir à leurs
43
amis. Sy les messieurs s’affermissent à de sy grandes prétentions et que ce
44
soit avec ordre de leur maistresse, je demeureray persuadé de ce qui m’est

[p. 803] [scan. 851]


1
escrit de plusieurs endroitz, qu’ilz songent à perpétuer la guerre comme
2
leur souverain bien et qu’ilz n’ont consenty à venir à un traitté que pour
3
n’esloigner les princes allemands, sans l’assistance desquelz ilz auroient
4
peine à la continuer espérans du temps des moyens d’en esloigner l’effet. Et
5
c’est ce que vous pénétrerez bientost. Ce qu’ilz adjoustent avec incertitude
6
pourtant me confirme dans ce sentiment que sy on leur donne contente-
7
ment et que ce soit par l’interposition des princes de l’Empire ilz se
8
contenteront de faire leurs demandes de vive voix. Mais s’ilz ont à les
9
rechercher et à les demander ilz sont résoluz d’escrire. Cela selon mon
10
foyble sens tend plustost à faire un manifeste qui est le premier pas d’entrer
11
en rupture.

12
Je suis enfin parvenu non encor à ce point sy délicat duquel je me suis
13
excusé de vous résoudre, mais à un qui passe de beaucoup celuy-là puisqu’il
14
faudroit acquiescer ou combattre la passion des députez qui sont à
15
Osnabruk de désirer le restablissement de toutes choses comme elles
16
estoient en 1618, en demandant quel peut estre le sentiment des couronnes,
17
ilz déclarent le leur et ce qui est à craindre ou à espérer est aysé à
18
descouvrir. Vous vous contentez de poser le fait faisant toutesfois remar-
19
quer que le duc de Bavières seroit réduit de se rendre plus facile aux choses
20
qui nous regardent par la nécessité qu’il auroit de nous pour se conserver
21
les honneurs et les avantages dont sa maison a esté accreue depuis ce
22
temps-là. J’advoue que c’est un pressant motif, mais je ne sçay sy cela peut
23
entrer en balance avec la déclaration tacite que vous faites de ne prétendre
24
nul fruit de voz travaux que celuy-là. Car quand puis aprez vous viendriez à
25
faire des demandes on aura à vous reprocher que vous démentez voz
26
premières propositions et je ne trouve point aucune raison qui puisse y faire
27
entrer que la certitude qu’on a de Bavières se rescriera contre. Car pour
28
l’Empereur je ne sçay pas sur quoy le fonder aprez les déclarations faites par
29
sa response et par quelques articles du traitté de Prague contre lequel
30
chacun crie ayant préjugé en tous ces rencontres qu’il pouvoit se relascher
31
de plusieurs choses pourveu qu’il chassast de l’Empire les estrangers.

32
Il semble en quelque sorte que ce soit l’esprit du baron Oxenstiern lequel
33
pourtant vise à enrichir son pais des despouilles de l’Empire, ce qui est
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raisonnement puissant sy on vient à une rupture, estant certain qu’il est non
35
seulement plus honneste mais plus utile de rompre sur une affaire publique
36
que sur son intérest particulier. Mais je me crains que ce ne soit pas le fonds
37
de sa pensée et qu’il y garde le désir de rompre ce traitté ainsy que j’ay
38
cy-devant dit sur ce que luy et son collègue consentent la médiation de
39
Venize soubz condition qu’il y aura un ambassadeur de Venize. C’est au
40
sénat ou à Contarini de s’en résoudre sy l’intervention d’un ministre
41
avançoit la paix quand bien Contareny en seroit offensé nous aurions à le
42
rechercher sans cet avantage.

43
Les Espagnolz en gagneroient un notable le rangeans de leur costé à quoy
44
desjà il a paru enclin selon les diverses relations que nous avons eues

[p. 804] [scan. 852]


1
lesquelles toutesfois se sont trouvé dédittes par d’autres ainsy que je vous
2
l’ay mandé.

3
La manière dont Vostre Altesse a parlé aux Suédois estant à Osnabruk de ce
4
qui seroit à faire avec le duc de Bavières pour parvenir à une suspension
5
d’armes a esté extrêmement approuvée et leur insinuant les grands avanta-
6
ges qu’on auroit en concluant avec luy c’est leur oster tout sujet de plaintes
7
sy l’on en recouvroit l’occasion, mais elle nous semble perdue ou du moins
8
très esloignée. Leur response quoyque mesurée ne satisferoit pas. C’est
9
rejetter la chose quand on dit qu’on n’a pas d’ordre bien que l’on convienne
10
qu’il seroit utile de la pousser et qu’on entre mesme en discution de ce
11
qu’on devroit avoir dans le traitté. L’événement a fait veoir que nostre
12
prudence n’avoit pas esté surprise quand on délibéroit de traitter avec ce
13
prince, qu’on a perdu une conjuncture favorable et les moiens de conserver
14
des quartiers au-delà du Rhin et sy proches du Danube que c’estoit un
15
prétexte à ce duc de presser l’Empereur d’entendre à un accomodement ou
16
un prétexte plausible qui luy restoit de se destacher de son party. Ce que
17
vous avez à faire sy les députez vous en donnent jour vous le sçavez.
18
Plusieurs mémoires et plusieurs despesches vous ont esclairciz des inten-
19
tions de la cour, qui juge que les Suédois ont raison de demander un temps
20
pour y pouvoir entrer et que pendant iceluy et en suitte que les armes de ce
21
prince ne puissent directement ny indirectement assister l’Empereur ny
22
autre prince leur ennemy. Ce qui fut dit sur le sujet de cet électeur par
23
Salvius est bien à remarquer. C’est un préjugé par la confession des Suédois
24
pour luy qui porte cet avantage ou d’exclurre le Palatin de la mesme qualité
25
ou de venir à créer un nouveau électeur, et l’un et l’autre de ces partiz ne
26
nous desplaist pas ainsy qu’il vous a esté souvent mandé qui n’aurez pas
27
manqué de faire remarquer aux Suédois ce que l’on a perdu temporisant et
28
ce que l’on eust gagné avançant avec ce Prince lequel est considéré de
29
l’Empereur comme sa seule deffense, ce qu’il a justiffié abandonnant ses
30
pais héréditaires à la discrétion de monsieur Tortenson pour accourir à son
31
secours afin de luy lever le juste sujet que la crainte d’estre envahy luy
32
pouvoit donner de conclurre avec nous. Dieu veuille que les Suédois
33
correspondent fidellement à ce qu’ilz doivent, et que ledit Tortenson agisse
34
avec tant de chaleur qu’il force l’Empereur à retirer ses trouppes dont il a
35
deffendu le duc de Bavières affin que ce prince s’en trouvant desnué trouve
36
un prétexte de s’en séparer et qu’ilz usent en nostre endroit de la mesme
37
sincérité que nous avons uzé envers eux, et ç’a esté leur insinuer puissament
38
ce qu’ilz doivent leur racontant ce qu’ilz ont fait sans user de reproche en
39
leur endroit, ce qui a produit l’effect qu’on s’en pouvoit promettre selon ce
40
qui s’en peut colliger de vostre dépesche de laquelle on apprend que le
41
conseiler de Bavières que vous attendez n’est pas encore arrivé. Le
42
retardement duquel vous attribuez au secours que l’archiduc a mené à son
43
maistre duquel sans doutte il voudra tirer cet advantage quand il traitteroit
44
avec nous de nous restraindre à demeurer en deçà du Rhyn et vous

[p. 805] [scan. 853]


1
soubçonnez que leur armée ayant esté déclarée impérialle il affecte de la
2
laisser puissante et en un mesme jour s’obliger les couronnes impériale et
3
de France. Sur ce sujet trouvez bon que je vous die que tant vous que ceux
4
qui se sont voulu entremettre du traitté de ce prince ont tousjours estably
5
ce fondement qu’il estoit maistre absolu de son armée et il vous sera facile
6
de ne recouvrer un roolle et stipuler avec luy que tous les corps qui y ont
7
esté ne pourront directement ny indirectement servir l’Empereur et le faire
8
obliger de n’en point licentier de crainte qu’ilz ne passassent dans ce
9
service, ce qui nous feroit perdre le plus grand avantage que nous
10
prétendons du traitté. S’il ne le conclud vous jugez au moins qu’il avancera
11
le général et qu’il sera favorable à nos intérestz affin de nous obliger au
12
réciprocque.

13
C’est ce qui seroit à désirer et qu’on nous donne pour asseuré, ayant esté
14
veu du nonce qui m’a de nouveau confirmé ce que je vous ay mandé au
15
sujet du voyage de Trautmansdorff qu’il tient député à Munster sur les
16
instances de ce duc adjoustant qu’il y va avec intention d’asseurer le repoz
17
public. Pour éviter une reditte sans attendre d’estre tombé au poinct auquel
18
il est parlé des passeports desquelz il peut avoir besoing, je me déclare que
19
vous les aurez avec cette dépesche.

20
Le soing que vous prendrez pour la liberté des prisonniers nommément de
21
Roze et Schemitberg satisfera infiniment Sa Majesté qui les considère
22
comme deux officiers trés utiles dans l’armée d’Allemagne et qui compatit
23
aux souffrances des autres pour se les estre attirées faisans leur devoir en
24
gents de bien. Il faut espérer que ceux de Hesse ayans pénétré la mauvaise
25
intention de ceux de Collogne qu’ilz ne se lairront pas décevoir à de sy
26
lasches et sy pernicieux conseilz et qu’ilz s’affermiront tousjours de plus en
27
plus aux intérestz de cette couronne qui soustient les leur avec tant de
28
générosité qu’elle doit justement attendre que madame la Landgrave sera
29
tousjours égalle à elle-mesme pleine de zèle pour la cause commune. On
30
n’oublie aucune diligence à faire qui puisse fortiffier l’armée d’Allemagne.
31
Il sera avisé aux moyens de faire remettre quelque somme notable aux lieux
32
que vous marquez et ce point sera l’un sur lesquelz vous aurez une response
33
précise au premier jour.

43
In nr. 256.

34
Les médiateurs vous ayant remis la proposition qui leur avoit esté baillée
35
par les Impériaux par le consentement des estatz, ceux-cy se sont renduz
36
parties essentielles du traitté et c’est à vous à consulter s’il est bon qu’ilz
37
descouvrent nostre sentiment, avant que de donner leur advis. Vous
38
pénétrerez leur fin par le moyen de ceux d’entre eux qui ont confiance ou
39
avec vous ou avec Suède qui vous sont très obligez de la protestation que
40
vous avez faite la recevant que le droit de suffrage leur reste. C’est la
41
jalousie des Allemands et c’est le bien de la chrestienté que la puissance de
42
l’Empereur soit ainsy balancée.

[p. 806] [scan. 854]


1
Quand les médiateurs vous ont demandé quelle satisfaction désire la
2
France, quelle seureté la peut satisfaire, vous avez esté au devant de toutes
3
choses esloignant vostre responce jusques aprez la tenue de la conférence
4
qui se doit faire entre vous et les Suédois et leur ayant fait cognoistre la
5
nécessité d’admettre les excluz. Ce qui fut dit par le Contarini mérite
6
grande considération et d’autant plus que vous n’avez pas pénétré s’il parle
7
de son mouvement ou de celuy d’autruy. Ce qu’on peut dire c’est que la
8
liberté de son naturel luy donne souvent des mouvemens précipitez. Mais il
9
est sy corrigé par son habilité qu’il y a lieu de croyre qu’il ne luy eschappe
10
que ce qu’il veut et certes vostre response est digne de voz prudences que la
11
France se propose de faire deux paix affin d’establir la généralle sy
12
nécessaire à la chrestienté luy laissant toutesfois comprendre que la guerre
13
du Turc pourroit luy inspirer d’autres pensées quand elle cognoistroit que
14
l’Espagne la désire, qu’il est donc bon qu’ilz en découvrent le sentiment
15
pendant que vous attendez des ordres de cette cour qui sera assez
16
empeschée à se résoudre sur ce point qui est celuy qui est remis à estre
17
délibéré au premier conseil qui se tiendra dans la sepmaine où nous allons
18
entrer, sur lequel il eust esté très à propos que vous vous fussiez ouvertz, Sa
19
Majesté recevant très agréablement ce qui vient de vostre part ainsy qu’il a
20
esté dit cy-devant. Le duc de Bavières prétend que c’est à son instance que
21
l’Empereur a délégué le comte de Trautmandorff et l’on adjouste qu’il porte
22
le secret des deux Majestez d’Austriche. Cela me semble contrarie la
23
proposition avancée par le Contarini y ayant lieu d’espérer de faire deux
24
traittez ensemble. S’ilz porteront tous deux mesmes titres, sy la fanfaronne-
25
rie de noz ennemis le désirera soubz deux différens c’est ce qui est malaisé
26
de pénétrer pourtant il y a lieu de croyre qu’ilz aymeront mieux une trêve
27
et les Allemands une paix qui sera consentie par les Suédois sy le désir de
28
continuer la guerre ne les en empesche qui pour cette raison ou pour
29
plusieurs qu’ilz ont avancées se reculeront tousjours d’une trêve.

30
De ce que le nonce Chigy s’est ouvert qu’il seroit à désirer que la France
31
s’assurast le service des Barberins jusques à faire cognoistre que c’estoit le
32
seul moyen qui nous restoit de former un party dans Rome, il a tesmoigné
33
qu’il avoit de l’affection pour cette couronne et qu’il demeureroit attaché
34
aux premières obligations qu’il avoit receues de leur maison.

35
Der König hat in dankbarer Erinnerung an Urban VIII. die Barberinis unter
36
seine Protektion genommen. Dies wurde in Rom mit Beifall aufgenommen.

41
Antonio Barberini war bereits am 28. September aus Rom nach Frankreich geflohen; seine
42
Brüder Francesco und Taddeo (1603–1647; BDI VI S. 180–182) ließen am 15. Oktober das
43
französische Wappen an den Fassaden ihrer Paläste anbringen ( Pastor XIV, 1 S. 42f.).

37
Vous avez eu juste raison de faire sentir aux médiateurs qu’ilz ont tort de
38
n’assister pas aux cérémonies publiques. Peut-estre que le Vénétien a gagné
39
cela sur son collègue pour éviter d’entrer en contestation avec les électeurs.
40
Sy vous les réduisez aux termes de raison il y aura de quoy demeurer

[p. 807] [scan. 855]


1
satisfaitz, en tout cas nous ne perdrons rien sy nous ne gagnons des
2
préjugez qui sont inutiles à ceux qui sont en droit et qui sont en
3
possession.

4
Militärische Erfolge in Italien.


5
Beilage [fehlt].


6
Pässe für Trauttmansdorff.

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