Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
89. Servien an Lionne Münster 1645 April 22
Münster 1645 April 22
Konzept: AE , CP All. 51 fol. 219–223, teilweise eigenhändig = Druckvorlage.
D’Avaux. Ablehnung des freien Abzuges nach Rom durch den Trierer Kurfürsten. Bayerisches
Interesse an einem Bündnis zur Friedenssicherung. Ablehnung von Aussagen gegen d’Avaux
durch die schwedischen Gesandten. Verweis auf nr. 90. Erfordernis der Stärkung der
französischen militärischen Position; Aushebungen. Ausgleich Chigis mit dem Papst durch die
Vermittlung Panzirolos; Kontakte Sacchettis mit Spanien.
Klagen über d’Avaux: Bei seinem Eifer für die katholische Sache im Reich merkt
er gar nicht, daß wir uns die protestantischen Reichsstände völlig entfremden;
dabei widersprechen nicht einmal alle ihre Forderungen der katholischen
Religion.
Monsieur le nunce me dit en grande confidence que l’électeur de Trèves
avoit déclaré au nunce de Vienne qu’il ne vouloit point aller à Rome et que
par conséquence ce ne seroit rien faire de prendre cet expédient pour luy,
mais qu’il croyoit qu’aussitost que nous avions donné nostre proposition
réelle qu’on en treuvera quelque autre qui donnera satisfaction. Monsieur
d’Osnabruc me dit aussy hyer fort nettement qu’il falloit faire une bonne
ligue pour la seureté de la paix contre celluy qui la vouloit rompre qui que
ce fust, ce qui fait croire que c’est l’opinion du duc de Bavières et qu’il n’y
aura peut-estre pas difficulté à l’obtenir.
Die schwedischen Gesandten wollen nun doch nicht schriftlich bestätigen, daß
d’Avaux bei ihnen gegen mich intrigiert hat. Salvius glaubt, dies mit der Würde
der Gesandtschaft nicht vereinbaren zu können. –
Nr. 72 und 73 bieten eine ausgezeichnete Grundlage für die weiteren Verhand-
lungen , doch ist die Voraussetzung für einen Erfolg, daß ich mit d’Avaux
Eintracht halte.
Je suis ravi d’avoir prévenu les ordres de Son Eminence vous ayant envoyé
il y a huit jours mon foyble sentiment sur les affaires de deçà . Je craignois
de m’estre trop émancipé, mais comme je n’avois intention que de servir et
soulager en quelque façon Son Eminence qui est tout mon but, je m’estime
bien heureux de ce qu’il ne l’avoit pas eu désagréable.
Zur Ergänzung füge ich hier nr. 90 bei. D’Avaux hat sich noch nicht klar
geäußert, ob er abreisen will.
La passion que je dois avoir pour l’Estat et celle que j’ay pour la gloire
particulière de Son Eminence me fait souhaiter avec des impatiences
incroyables que l’on puisse profiter de la conjoncture favorable qui se
présente pour faire une paix honorable, mais certes pour y parvenir il
faudroit que nous puissions paroistre un peu plus forts deçà le Rhin que
n’est l’armée de monsieur de Turenne les Suédois faisant de si belles choses
et ayant défait en la dernière bataille une partie des forces de Bavières, ce
sera une espèce de honte pour nous sur le point d’un traité de paix que nous
ayons si peu de part aux fruitz de cette victoire et que les Bavarois après
leur perte soient encor en estat d’empescher monsieur de Turenne de passer
outre. C’est un coup de partie où la réputation est extrêmement à mesnager
quand il n’y auroit point d’autre avantage à acquérir. Quand les efforts
qu’on peut faire maintenant ne seroient pas capables d’avancer la paix et de
la faire obtenir plus avantageuse, ilz peuvent produire deux effetz qui ne
sont pas à négliger, l’un d’acquérir de bons quartiers deçà le Rhin pour la
subsistance de l’armée du Roy, l’autre d’empescher par ce moyen que les
Suédois ne s’en saisissent et ne se rendent maistres de toute l’Allemagne,
s’ilz sont contraintz de se retirer de l’Autriche, comme les grandes levées
que l’on fait contre eux et l’acomodement du Transylvain que l’on tient
résolu les y pourront peut-estre bientost contraindre. Ilz viendront sans
doubte dans les cercles de Franconie et de Suavbe lesquelz ayant mis une
fois soub contribution ilz prétendront de nous resserer delà le Rhin et on
ne pourra former aucun dessein de deçà sans courre fortune de se brouiller
avec eux au lieu que si nous estions maintenant en estat de prendre pied
dans ces deux cercles, on y pourroit entretenir l’armée en cas que la paix ne
se conclu pas si tost et nous rendre cependant considérables. Die derzeitige
Gelegenheit zu Truppenaushebungen durch Bönninghausen darf auf keinen Fall
ausgelassen werden, andernfalls könnte er für den Gegner tätig werden.
J’ay découvert un des soupçons de Son Eminence, monsieur le nunce Chigy est
plus fort qu’il ne paroist. Je l’ay mis souvent sur le discours de Pensirolo, il a
tousjours évité de s’expliquer et a fait semblant de n’avoir aucun commerce.
Cependant j’ay apris par un des siens assez sérieusement qu’il reçoit souvent de
ses lettres. Il y a aparence que l’advis qui avoit esté donné à Son Eminence est
véritable et que c’est Pensirolo qui a mis Chigy bien avec le pape, car il est
certain qu’il est dans son esprit, toutes les fois qu’on le veut sonder sur ses
inclinations il parle des mauvais offices que les Espagnolz luy ont voulu faire à
Rome, mais il ne dit rien des bons offices que nous pourrions attendre de luy
quelque soin que nous ayons pris de le faire parler. J’ay pourtant apris de luy en
la dernière visite qu’un des parents du cardinal Zacheti estoit allé en Espagne
pour découvrir quel subjet avoit donné le cardinal en ce pays-là de luy vouloir
du mal. Il ne paroist pas que ce parent soit envoyé par luy, mais il a porté de ses
lettres. Cela tend à se mettre bien dans cette cour pour éviter dans un second
conclave l’exclusion qui luy a esté donnée en celluy-cy en cas que ce pontificat
ne soit pas long.