Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
7. d’Avaux und Servien an Brienne Münster 1645 Januar 7
Münster 1645 Januar 7
Ausfertigung: AssNat 274 fol. 23–33’ = Druckvorlage; Eingang nach Dorsal fol. 34’: 1645
Januar 19. Konzept: AE , CP All. 50 fol. 48–55’. Kopie: AE , CP All. 46 fol. 16–23. Druck:
Nég. secr. II, 2 S. 11–15; Gärtner IV S. 65–81.
Empfangsbestätigung. Abberufung St. Chamonds. Versteckte Ziele des Königs von Polen bei
seinen Bemühungen um die Heirat mit der Königin von Schweden. Keine Bedenken gegen ein
Bündnis Frankreichs mit Dänemark. Erneute Invitation der Reichsstände. Begründung der
nachhaltigen Forderung nach Freilassung des Kurfürsten von Trier in Proposition I. Anreise
reichsständischer Gesandter; Drängen der Mediatoren auf Fortführung der Verhandlungen;
Vereinbarung einer letzten Frist für das Warten auf die Reichsstände mit den schwedischen
Gesandten. Konferenz mit den Mediatoren: Auseinandersetzung vornehmlich mit Contarini
wegen der Verzögerung der Verhandlungen und wegen der Verweigerung des Passes für
Salamanca; Ausbleiben der Reichsstände; Verhandlungsbemühungen Bayerns außerhalb des
Friedenskongresses; Ausbleiben der Gesandten der Generalstaaten wegen angeblich mangelnden
Friedenswillens Frankreichs. Inhalt der nach Eintreffen der reichsständischen Vertreter geplan-
ten Proposition: Forderung nach dem Normaljahr 1618, Erwartung ihrer Ablehnung durch den
Kaiser; schwedische Vorbehalte wegen der Satisfaktion der Kronen und der Friedensgarantie;
Zwang zur Zurückstellung der Rücksichten auf Bayern. Abreise Fontanellas. Tod Botelhos und
Bestimmung eines Nachfolgers.
Nous avons receu les despêches qu’il vous a pieu de nous envoier par le
sieur Théophile et la satisfaction que vous nous tesmoignez qu’a eu Sa
Majesté de la forme des nouveaux pouvoirs et de la convention qui a esté
faitte ensuite avec noz parties nous en a donné une très grande, n’aiant
autre but en toutes noz actions que de rencontrer les intentions de Sa
Majesté aux choses qui ne nous pourront pas estre prescriptes, et d’exécuter
fidèlement ce qu’elle aura agréable de nous commander en toutes les autres.
Nous serions presque obligez pour ne vous importuner point de redittes de
ne respondre pas à tous les articles de vostre lettre qui ne sont que des
responses à celles que nous avions eu le bien de vous escrire auparavant,
néantmoins nous toucherons en passant les plus importans. Et pour
commencer par |:celuy qui regarde monsieur Chiggi:| nous vous dirons que
selon nostre foible advis on ne pouvoit plus adroittement destruire |:l’office
que monsieur de Saint Chamond
proffiter plus industrieusement du meilleur chemin que monsieur le
cardinal Bicchi
|:avez faict du retour du premier pour faire croire qu’il n’avoit pas le secret
de la Reyne si bien que ledit sieur cardinal:|.
Dès l’heure que |:monsieur de Brégi nous donna part icy de sa négotiation
avec le roy de Pologne :|, nous entrasmes en quelque deffiance des grandes
instances qu’il fait pour faire |:proposer par l’entremise de la Reine son
mariage avec la reine de Suède
qui ne peut réussir, ce qui empesche de comprendre le sujet pour lequel il
veut s’exposer à un refus asseuré ou pour le moins à des responses
accompagnées de longueurs et de deffaittes qui ne le satisferont pas. Cella
pourroit faire croire qu’il |:cherche un prétexte de rompre la trefve qui est
entre luy et la Suède
soient tesmoins du juste subject qu’on luy en:| aura donné en refusant un
moien si plausible que celuy qui se présente aujourd’huy pour terminer par
à bout leurs différens. |:Car encore qu’il ait promis audit sieur de Brégi qu’il
entreroit en ce cas dans tous les engagemens de la Suède avec nous et qu’il
ne se tiendra point offensé quelque réponse qu’on luy face:| nous ne
sçavons pas si on pourroit espérer l’effet certain de ces deux promesses et
s’il ne se porteroit point aisément à les désavouer |:comme il a faict la
pluspart des choses que Roncally a dittes en France de sa part n’estant pas
croyable qu’il deust avoir plus d’esgard aux parolles qu’il auroit faict porter
par les ministres d’autruy qu’il n’en a eu à celles qui ont esté données par
les siens propres.
Quand à la nouvelle aliance qui peut estre faitte avec le roy de Dannemarc
pouvant estre ménagée sans préjudicier à celle qu’on a avec la couronne de
Suède
chose estant remise à monsieur de La Thuillerie
rien que pour y contribuer ce qui sera en nostre pouvoir aux occasions où il
jugera que noz offices pourront estre nécessaires et selon les advis qu’il
nous en donnera.
Les lettres qui doivent estre escrites aux princes de l’Empire seront
précisément aux termes que vous nous ordonnés de la part du Roy de les
faire , affin qu’elles produisent l’effet que l’on s’en doit promettre. Nous
avions bien tousjours estimé qu’elles devoient estre fort modérées et bien
concertées à quoy nous tascherons de ne rien oublier.
Lorsque nous avons veu dans vostre lettre |:combien vous désirez qu’on
presse vivement avant toutes choses la liberté de monsieur l’eslecteur de
Trèves:| nous nous sommes promis que vous aurez eu satisfaction |:des
termes ausquelz nous l’avons demandée dans nostre première proposition.
Cella nous estoit si particulièrement ordonné tant par noz instructions que
par voz despêches précédentes que:| nous n’avions garde d’y manquer.
Vous y aurés veu aussi l’instance que nous avons faitte pour la venue des
princes et estatz de l’Empire par eux ou par leurs députez. A la vérité |:si à
cette 3 e semonce ilz ne prennent une résolution plus effective qu’aux deux
précédentes, n’estant pas juste que le traitté de la paix soit plus longtemps
retardé par une attente douteuse, nous croyons bien qu’il faudra enfin venir
à quelque résolution comme vous le remarquez très prudemment soit qu’ilz
ne viennent point, soit qu’ilz tardent trop, soit qu’il n’en vienne qu’une
partie. Nous ne devons pas craindre le premier cas puisque:| les députés des
ducz de Lunebourg et de Mekelbourg, de l’archevesque de Magdebourg,
des villes de Lubeck, Hambourg et Bremen
Es waren anwesend: für das Gesamthaus Braunschweig-Lüneburg Dr. Jakob Lampadius
(1593–1649), 1620 Professor in Helmstedt, 1621 Hofrat in Wolfenbüttel, 1653 in Hannover,
1641 Vizekanzler ( Dietrich ; Samse S. 180); für das Hgtm. Mecklenburg Dr. Abraham Kayser
(1603–1652), seit 1638 in Diensten Mecklenburgs, 1643 geh. Legationsrat, 1649 Geheimer
Rat ( Schnell-Güstrow S. 110f.); für das Erzstift Magdeburg Christian Werner, Sekretär des
Magdeburger Domkapitels und des Niedersächsischen Kreises; die Gesandten der drei
Hansestädte sind S. 20 in Anm. 3 aufgeführt.
autres villes Anséatiques sont desjà arrivés à Osnaburg |:que:| ceux de la
Poméranie y viendront certainement, |:que nous savons de bon lieu que le
duc de Neubourg ne manquera pas aussytost qu’il verra arriver quelqu’un
des autres d’envoier icy, que:| ceux de cercle de Franconie
Der fränkische Kreistag hatte im November 1644 die Entsendung einer Gesandtschaft
beschlossen, die von Vertretern der beiden kreisausschreibenden Fürsten gebildet werden
sollte; für Bamberg Lic. Cornelius Göbel (1611–1654), Bamberger Syndikus und Propsteiver-
walter des Domkapitels ( Dietz S. 24–32), für Brandenburg-Kulmbach Dr. Johann Müller
(1583–1648), kulmbachischer Geheimer Rat und Kammermeister ( Walther S. 65f.); diesen
schloß sich als Vertreter der Städte Dr. Tobias Ölhafen an (1601–1666), seit 1626 Syndikus
in Nürnberg ( ADB XXIV S. 298f. ; Franz ) . Die drei reisten im Februar 1645 gemeinsam von
Würzburg ab und trafen Mitte März in Münster ein.
demandé un passeport pour s’y rendre que nous leur avons envoié, |:et
que:| l’évesque d’Osnaburg qui est icy pour une partie du collège électoral
nous a asseurés depuis peu de jours que ceux de l’électeur de Brandebourg
Friedrich Wilhelm I. von Brandenburg (1620–1688), 1640 Kf.; von seiten des Kurkollegs
sollten für die Verhandlungen mit Frankreich die Vertreter Kurbrandenburgs und Kurkölns,
für die Verhandlungen mit Schweden die Vertreter Kurbrandenburgs und Kurmainz’
deputiert werden ( Becker S. 133–138). Für die kurbrandenburgischen Vertretungen waren
bestimmt: in Münster Johann VIII. Gf. von Sayn-Wittgenstein (1601–1657), kurbrandenbur-
gischer Geheimer Rat und Kammerherr ( Grossmann ), Friedrich Fhr. von Heiden, klevischer
Geheimer Rat ( Becker S. 165 Anm. 137); und Dr. Johann Portmann, klevischer Geheimer
Rat, Hofgerichts- und Kanzleirat ( Ebenda ) ; in Osnabrück neben Wittgenstein Johann
Friedrich Fhr. von Löben (1595–1667), kurbrandenburgischer Geheimer Rat ( ADB XIX S.
39f. ), und Dr. Peter Fritze (1584–1648), kurbrandenburgischer Kammergerichts-, Amts-,
Hof- und Geheimer Rat ( NDB V S. 634f. ; Becker S. 164 Anm. 136). Diese Gesandten
brachen allerdings erst Mitte März 1645 zu ihrer Mission auf und hielten in Osnabrück am
24. April, in Münster am 6. Mai ihren Einzug ( Grossmann S. 98; Becker S. 164).
qui doivent représenter le reste dudit collège sont en chemin et arriveront
dans dix ou douze jours. Il nous a mesme voulu faire comprendre que ceux
du duc de Bavière estoient desjà à Couloigne
Georg Christoph Fhr. von Haslang (1602–1684), kurbayerischer Kämmerer, Hofmarschall
und (1645) Geheimer Rat ( Heydenreuther S. 335), und Dr. Johann Adolf Krebs, kurbayeri-
scher Hofrat; (zu beiden: Egloffstein S. 8f; Riezler S. 592f.). Am 7. Januar waren sie
allerdings erst in Bonn eingetroffen, von wo sie am 10. Januar weiterreisen wollten (Haslang
und Krebs an Kf. Maximilian, Bonn 1645 Januar 7 und 9, Bayerisches Hauptstaatsarchiv
München Kasten schwarz 7641 S. 143 und 145–148; freundlicher Hinweis von Herrn Dr.
Foerster).
d’autre advis nous aions peine à le croire. Ce que nous aurions donc sujet
d’appréhender seroit que |:le reste de ceux qui doivent venir ne se mist pas
si tost en chemin, les Allemans estans naturellement pesans et tardifz en
toutes leurs délibérations:|, ou bien qu’il |:n’en vînt pas si grand nombre
que nous aurions à souhaitter pour rendre l’assemblée complette:|. En ce
cas |:nous avons desjà sondé diverses fois les ambassadeurs de Suède pour
savoir ce qu’il y auroit à faire. La première fois, ilz receurent mal nostre
demande, et monsieur le baron Oxenstern répondit assés rudement que
puisqu’il avoit esté pris résolution entre nous d’attendre la venue des
princes ou leur réponce:| il falloit se tenir constamment aux délibérations
prises sans venir à des nouvelles questions et délibérer par avance sur des
conditions qui n’arriveroient peut-estre pas.
A la vérité |:lorsqu’il a esté en cette ville, nous ne luy avons pu mieux faire
comprendre l’intérest que nous avions de satisfaire messieurs les médiateurs
lesquelz pressez par noz parties et peut-estre un peu trop esmeuz de leurs
plainctes, nous faisoient sans cesse des reproches que cette attente des
princes n’estoit qu’un prétexte pour ne rien faire, qui estoit mal interprétée
de tout le monde et imputée à une intention très esloignée de la paix:|, qu’il
falloit considérer que l’un desdictz médiateurs représentoit le souverain
pontif auquel tous les roys et princes chrestiens portent un grand respect,
que l’autre est de la part d’une puissante république alliée de la France et
très considérable dans l’Europe. Que pour ces raisons et plusieurs autres
|:nous avons intérest de leur bien justiffier et par eux au reste du monde
toute nostre conduitte et qu’au moins nous ne pouvions pas reffuser de leur
répondre quand ilz nous demandoient jusques à quel temps nous voulions
attendre la venue desdictz princes et quel nombre nous souhaittions qu’il
en vinst pour rendre l’assemblée complette, à faute de quoy ilz tesmoignoi-
ent d’estre disposez à croire que nous ne demeurions sur des termes
indéfinis qu’affin de jetter la négotiation dans une longueur qui n’eust
point de bornes:|. Toutes ces considérations ont enfin porté |:ledict sieur
baron Oxenstern à résoudre avec nous qu’il faut nécessairement attendre
encor quelque temps la venue desditz princes, puisque ce seroit s’estre
moqué d’eulx, si on n’attendoit de leurs nouvelles après les avoir de
nouveau conviez de venir:|, veu mesmes qu’ilz n’estoient en demeure que
depuis la connoissance qu’on leur avoit donnée de la dernière convention
faitte avec noz parties , parce qu’auparavant on leur avoit tousjours fait
croire qu’il ne se feroit rien icy, ce qui les empeschoit de se mettre en
chemin |:mais que si après le délay qui leur sera nécessaire pour avoir receu
noz lettres et y faire response, ilz ne prennent une bonne résolution et ne
nous la font savoir nous serons obligez de nostre costé à entamer les affaires
par le seul advis de ceux qui se trouvent desjà sur les lieux:| qui est à peu
près la résolution à laquelle nous croyons que vous inclinez.
Ce qui |:nous donne une très grande peine est que nous nous trouvons
entre la lenteur de noz alliez d’Allemagne et de Hollande qui ne se remuent
pas facillement, la fermeté des Suédois qui ne se départent que malaisément
de leurs maximes sans le consentement desquelz néantmoins nous ne
pouvons rien faire, l’artifice et l’inpatience de noz parties qui tesmoignent
assez visiblement que le mal les presse, et les:| instances continuelles de
messieurs les médiateurs qui s’ennuyans de ne rien avancer |:ne nous
donnent aucun repos, et ne s’adressent qu’à nous comme si nous estions les
seuls cause [!] du retardement, mais quelque soing que nous ayons pris de
leur faire voir qu’il:| procède seulement de noz parties à cause qu’ilz ont
tousjours secrètement empesché de venir ceux sans lesquelz ilz sçavent bien
qu’on ne peut rien faire de valable.
Nous avons avec eux eu depuis trois jours une fort longue conférence, où
nous estions allés pour les avertir de la réception du nouveau pouvoir qui
nous a esté envoyé, et leur donner part en mesme temps de la résolution
que nous avions prise avec monsieur Oxenstiern |:dont il a esté parlé
cy-dessus et dont nous avons creu qu’ilz devoient avoir une entière
satisfaction mais nous avons bientost recognu qu’ilz estoient plus touché[s]
des plainttes de noz parties que disposez à se la[i]sser persuader par noz
raisons. Car encor que nous les ayons asseurez que dans peu de temps nous
entrerions plus avant en matière pourveu qu’ilz nous donnassent seulle-
ment loisir d’attendre la réponce de ceux que nous avons conviez ilz ont
fait semblant de prendre noz discours et noz asseurances pour une nouvelle
desfaitte:|. Nous sommes mesmes obligez de vous dire pour ne rien
desguiser que |:monsieur Contarini particulièrement en divers endroitz de
la conférence a faict paroistre une chaleur accompagnée quelquefois d’un
peu d’aigreur:| que nous voulons plustost imputer à|:sa franchise et au zèle
qu’il a pour l’avancement des affaires:| qu’à aucune autre cause. Lorsque
nous leur avons représenté les justes raisons pour lesquelles on a refusé |:à
Salamanque un passeport pour repasser en Espagne
Don Miguel de Salamanca, Ratgeber der spanischen Regierung in Brüssel ( Parker S. 286);
ihm war im Jahr 1644 ein Paß für die Reise von Spanien durch Frankreich in die spanischen
Niederlande ausgestellt worden, weil er vorgab, als spanischer Gesandter nach Münster zu
gehen ( APW II B 1 nr. 191, 268, 283).
fourbe dont il avoit usé en son premier voiage se qualiffiant plénipotenti-
aire et:| le mauvais prétexte qu’il a voulu prendre |:pour le second en disant
que c’estoit pour aller quérir les nouveaux pouvoirs dont la forme et les
parolles ont esté concertées icy:| en sortant [!] qu’il n’y peut estre rien
changé, attendu mesme que |:nous avons desjà donné un passeport pour un
courrier qu’on a faict semblant de despêcher en ce temps-là, il a tesmoigné
par de grandes exclamations d’estre estonné qu’un grand et puissant
royaume pust prendre ombrage du passage d’un homme de cette sorte. Que
le gouvernement d’un Estat ne seroit guères affermi qui pourroit estre
esbranslé par les seulles menées de Salamanque. Et quand on luy a voulu
représenter que sa Républicque usoit bien de plus grandes précautions en
toutes:| les occasions où il s’agissoit de la seureté publique, |:il a reparti
qu’en une semblable rencontre sans refuser le passeport ny le passage à un
homme qui le demande pour un suject si plausible elle se seroit contentée
de luy donner de bons conducteurs et de faire espier ses actions avec ordre
de se saisir de sa personne, et de la faire chastier, en cas qu’il eust entrepris
quelque chose contre son devoir, mais nous luy fermâmes la bouche en
représentant la jalousie que noz alliez prendroient des allées et venues d’un
homme d’affaires tel que Salamanca:|.
En un autre endroit du discours comme nous avons remonstré que l’attente
ne devoit plus estre guères longue puisque nous avions advis qu’une partie
de ceux que nous attendions estoit en chemin ou devoit bientost s’y mettre
|:il nous a répondu son compagnon le laissant presque tousjours parler qu’il
estoit fort asseuré que personne ne viendroit, que le cercle de Franconie ne
députeroit plus et que les divers prétendans à la députation en avoient
interrompu l’effect. Que le duc de Bavière mesme qui nous avoit promis
par ses lettres d’envoyer bientost ses députez n’y songeoit plus du tout, et
qu’il avoit maintenant d’autres voies et d’autres caballes pour traicter ses
intérestz ayant adjousté par quelques motz interrompuz qu’on avoit des
lettres de Rome qu’on savoit bien ce qui se mesnagoit pour cella, et qu’on
verroit bientost l’effect que cette négotiation produiroit, que nous n’avons
jamais eu une occasion plus favorable pour sortir d’affaire honnorablement,
que comme:| il n’y avoit rien de si capable de destruire le bien que
lorsqu’on s’efforçoit de faire le mieux, |:il estoit à craindre que nous ne
ruinassions l’estat florissant où nous sommes pour voulloir trop entrepren-
dre , que nous nous devrions contenter des alliez que nous avons desjà, qui
estoient en bon nombre et de procurer leur avantage avec le nostre dans la
paix sans voulloir refformer l’Empire et réunir tout à nous qui estoit un
dessein impossible dans l’exécution capable de nous faire perdre les vieux
amis en recherchant les nouveaux.
Nous n’avons pas demeuré sans repartie autant que la bienséance et la
civilité nous l’a pu permettre envers des personnes dont nous avons intérest
de conserver la bienveillance et:| lorsque nous avons avancé que nous ne
demandions rien de nouveau, et qui ne fust conforme à toutes les
constitutions de l’Empire, puisque l’Empereur mesme qui en estoit le chef
n’ozeroit pas soustenir qu’il peût en décider tout seul les intérestz, et qu’il
paroissoit assés visiblement que le but de noz parties n’estoit pas tant
d’avancer la négotiation comme de nous obliger en nous faisant presser
hors de saison pendent qu’eux-mesmes empeschoient la venue de ceux
dont la présence estoit icy nécessaire |:il a répliqué chaudement qu’on en
feroit bientost d’autres qui donneroient plus de jalousie voulant tousjours
parler selon nostre advis de la négotiation qu’il pense qu’on faict avec le
duc de Bavières, à quoy il a adjousté qu’il estoit d’humeur libre et né dans
une république libre, que cella luy donnoit l’asseurance de parler librement
qu’il ne prétendoit rien de personne et n’avoit autre intérest devant les yeux
que celluy du bien public:|.
Nous aurions appréhendé de vous importuner trop si nous avions entrepris
de vous faire sçavoir tous les discours de cette conférence, mais nous
aurions aussy craint de manquer à nostre devoir si nous ne vous avions
naifvement informé de ceux que nous venons de toucher qui méritent
quelque sorte de réflection, car encore que nous soions bien asseurés que
l’on n’escoutera jamais aucune proposition qui puisse |:donner de mes-
con [ten]tement aux Suédois, connoissans comme nous faisons leur humeur
naturellement mesfiante, nous avons très grand subject d’appréhender de
ne pouvoir pas remédier à toutes leurs jalousies s’ilz ont seullement un
subject aparent de les prendre, et il ne fault pas doutter que Saavedra qui
est artificieux au dernier point ne travaille sans cesse à leur en donner pour
en tirer proffit et les engager à ce qu’il souhaitteroit d’eux.
Ledict sieur Contarini n’a peu se séparer de nous sans nous faire cognoistre
que:| les Espagnolz estoient fort bien advertis de tout ce qui se passoit en
France sans toutefois nous en avoir donné aucune preuve particulière
quelque instance que nous en ayons faitte, |:si ce n’est en nous donnant à
entendre que noz longueurs et tout ce que nous avons faict icy n’avoit pas
esté approuvé à la cour, à quoy:| il a adjousté en un autre endroit une chose
qui paroist um peu contraire. |:Que l’ambassadeur de Hollande qui est à
Paris avoit dict à celluy de la république de Venise
hastoient pas d’envoier leurs depputez à Munster parce qu’ilz recognoissoi-
ent bien que la France ne voulloit point de paix. Il:| ne nous a pas esté
malaisé de combattre cette fausse oppinion par le récit de toutes les
diligences que nous avons faittes depuis que nous sommes icy, mais nous
nous sommes bien apperceus |:que nous ne l’avons pas effacé de son esprit
ny de celluy de son collègue ayant tout deux répliquez que tout le monde
avoit eu cy-devant de si:| bonnes opinions des bonnes intentions de Leurs
Majestez et de la conduitte de la France |:qu’il ne falloit pas achever de les
laisser perdre:|.
L’article que nous jugeons le plus important de toute vostre despêche est
|:celluy de la proposition que nous avons à faire après l’arrivée des
depputtez, nous n’avions pas creu qu’on deust faire difficulté à demander le
restablissement de toutes choses au mesme estat qu’elles estoient en l’an
1618, parce que:| ç’a esté jusques icy le but de noz armes dans l’Allemagne
que les ministres du Roy dans tous leurs discours et dans toutes leurs
négotiations |:ont tousjours repu les Allemans de cette esperánce, que c’est
l’opinion et le dessein de tous ceux qui ont suivi nostre parti dans l’Empire
aussy bien que celluy des Suédois, et qu’il y a un article exprès qui nous y
oblige formellement dans le traitté d’alliance que nous avons avec eux dont
nous vous envoyons l’extraict:|. A la vérité comme l’on avoit proposé
cy-devant deux moiens différens de faire cette demande nous avions estimé
qu’il s’estoit seulement rencontré difficulté sur le choix, l’un de nous avoit
pensé d’abord pour obliger davantage |:les Allemans et mieux affermir leur
bienveillance qu’on pouvoit faire offrir moyennant cette restitution géné-
ralle de toutes choses de la part de l’Empereur de rendre aussy de nostre
part ce qui a esté conquis depuis ladicte année 1618 afin que si une
proposition si agréable à tout le monde estoit rejettée par l’Empereur
comme elle le seroit indubitablement, la haine en tumbast toute sur luy et
nous donnast moyen de prendre un autre parti du consentement mesme
des Allemandz qui seroit de la retention de noz conquestes où il paroistroit
que nous ne serions venuez que par force, et à faute:| d’avoir peu obtenir ce
que nous aurions demandé de plus avantageux pour eux. |:Mais outre que
vous n’avez pas gousté cette proposition nous voyons aussy que les Suédois
sans le consentement desquelz elle ne peut estre faicte, auroient peine de s’i
disposer et qu’ilz:| estiment comme nous vous avons cy-devant donné advis
qu’en |:demandant ce restablissement général dans l’Allemagne on y doit
adjouster deux articles pour la satisfaction particulière des deux couronnes
et pour la seureté de la paix affin que les:| traittant conjointement on ait
moien de |:se relascher dans les poincts de l’amnistie et de ce restablisse-
ment général à mesure qu’on trouvera son compte dans les autres où les
couronnes ont un intérest plus sensible et plus réel:|.
Il ne sembleroit pas que de cette sorte il y eust sujet d’appréhender aucun
inconvénient, |:si ce n’est peut-estre que le duc de Bavière en pourroit
craindre, mais outre que l’expérience a faict voir jusques icy que ce prince
qui comme prudent et habille:| veut faire ses affaires et parvenir à ses fins
en quelque façon que ce soit, |:ne prend jamais de bonnes dispositions pour
la France que lorsqu’il se voit pressé par les armes ou par la négotiation:| et
que selon nostre foible sentiment il y auroit plus de sujet |:de bien espérer
de luy en l’attaquant vivement, que de craindre une résolution de
dés[es]poir dans l’esprit d’un homme de son aage et de sa prudence, les
Suédois s’imagineroient bientost si nous faisions difficulté à cette demande
généralle que nous en serions destournez par la seule crainte de desplaire au
duc de Bavière qui est celuy de toute l’ Allemagne contre lequel ils ont plus
de jalousie et d’animosité, et avec lequel ilz soupçonneroient bientost que
nous aurions quelque union secrette à leur préjudice, si le reffus d’une
proposition juste servoit comme de preuve aux divers advis que les
Espagnolz tascheroient de leur en faire donner:|.
Aussytost que nous avons fait rendre la despêche du Roy |:à monsieur
Fontanella :|, il nous a tesmoigné grande promptitude à exécuter les ordres
que vous luy avez envoyé, il nous a néantmoins insinué doucement que la
|:province l’ayant envoié icy et n’estant point avertie de son retour, cella y
pourroit estre expliqué diversement, veu qu’en un temps auquel on
commence la négotiation de la paix on en retire celluy qu’elle a depputté
pour y assister. Il a mesme parlé de laisser son frère
nous croions qu’il fera pour quelque temps sans que nous aions estimé nous
y devoir opposer, il nous a parlé de tout cella fort modestement, et en
tesmoignant d’estre prest de faire tout ce que nous trouverions à propos.
Nous avons desjà |:envoyé quérir un convoy pour le faire passer avec
seureté jusqu’en Hollande, et:| après luy avoir fait voir l’article de nostre
despêche qui fait mention honorablement de luy il a tesmoigné d’en estre
bien content et nous en a demandé un extrait pour l’envoier à |:Barcelone
pour sa descharge lequel:| nous luy avons fait donner.
Die restlichen Anweisungen Ihres Schreibens werden wir genau beobachten.
La mort du député du Portugal qui estoit à Osnaburg
qu’on prendra bientost résolution d’y envoier l’un des deux qui sont en
cette ville
de Castro, et que nous le trouvons d’humeur beaucoup plus commode et
raisonnable que son compagnon:| nous croions nécessaire pour le bien
mesme des affaires qu’il demeure icy près de nous et qu’il vous plaise faire
office par le moien de l’ambassadeur de Portugal qui est en France
luy en faire envoier l’ordre sans quoy nous craindrions que son |:collègue
qui s’appelle Francisco Andrada comme le plus ancien ne préférast le séjour
de Munster à celluy d’Osnabruk si on luy en donnoit le choix ce qui nous
feroit appréhender de ne nous pouvoir pas si bien accomoder à son humeur
qu’à celle dudict sieur de Castro.
fol. 35: Copie du 4 e article du traitté de Wismar .