Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
300. Servien an Brienne Münster 1644 November 25
Münster 1644 November 25
Ausfertigung: AE , CP All. 34 fol. 173–183 = Druckvorlage
1644 Dezember 7; Konzept: AE , CP All. 31 fol. 234–242’ ; chiffrierte Kopie: AE , CP All.
38 fol. 251–257 = Beilage zu nr. 301.
Verhandlungen mit den Mediatoren über die Formulierung der Übergangsregelung bis zum Eintreffen
der erneuerten Vollmachten. Beschwerde über d’Avaux, der die Unterschrift unter den von Servien
konzipierten Bericht verweigert und auf einem eigenem Bericht besteht. PS: Ankunft Wartenbergs.
Enfin tous les obstacles qui avoient jusques icy retardé la signature des
conventions nécessaires pour faire venir les nouveaux pouvoirs et authoriser
ce qui pourra estre accordé pendant le temps qu’ilz viendront ont esté
heureusement surmontéz et comme nous croyons à l’entière satisfaction de
Leurs Majestéz.
La difficulté a esté sur ce que des deux escriptz qui nous avoient esté pré-
sentéz en langue italienne dont la copie est cy jointe
Als Beilage hier nicht ermittelt. Es handelt sich um die Formulierung der Übergangsvereinbarung;
vgl. dazu [ nr. 297 S. 643ff. ]
voulu attacher à l’un sans en desmordre et ont déclaré d’abord que sy nous
ne voullions accepter celluy là, ilz ne pouvoient escouter aulcune autre
proposition
Vgl. dazu die Berichte d’Avaux’ in [ nr. 296 ] und [ 297 ] . Das vorliegende Schriftstück bis S. 657,33
war zusammen mit nr. 303 oder einem Teil davon von Servien als gemeinsamer Bericht konzipiert
worden. D’Avaux verweigerte die Unterschrift; zur Begründung siehe nr. 296 und nr. 297 S. 634–
647. Vgl. ferner die Kommentare Serviens zu den Beilagen 1–4 von nr. 301 und V. Kybal – G.
Incisa della Rocchetta I, 1 S. 231–240.
en termes préjudiciables en quelque sorte à la dignité du Roy, il n’estoit pas
juste que cette façon de traicter leur réussit, de peur de les y accoustumer
ny de passer par le seul expédient qui leur plaisoit dans une affaire qui pou-
voit estre terminée par vingt différents autres moyens. Au lieu de faire deux
escriptz séparé, l’un entre nous et les commissaires impériaux et l’aultre
entre nous et les Plénipotentiaires d’Espagne comme il a esté enfin résolu
et exécuté, on vouloit que nous n’en fissions qu’un seul qui fust commun
pour les trois parties, dont il seroit faict trois copies qui seroient signées
chacune séparément et conceues seulement soubz le nom des Plénipoten-
tiaires qui la devroient signer en la forme qui suit:
“Essendosi aggiustate ultimamente le plenipotenze del Imperatore e delle
due Corone di commun sodisfattione etc. Noi Plenipotentiarii di Sua Maestà
Christianissima ci obliggiamo etc.” Nous treuvions que de cette sorte le
Roy recevoit trois différents préjudices.
Le premier en ce que l’Empereur y estoit nommé en la place qu’il prétend
luy appartenir et que le Roy nostre maistre n’y avoit pas celle qui luy appar-
tient sans difficulté par dessus le Roy Catholicque, n’y ayant personne qui
puisse veoir cette façon de parler qui ne s’apperçoive d’abord qu’on a esté
contrainct de cédder la primaulté à l’Empereur comme non contesté et de
prendre le party avec le Roy Catholicque à cause de son injuste contestation
en establissant avec luy l’esgalité qu’il prétend, de laquelle on n’a jamais
voulu demeurer d’accord en France, celle qu’on voulut establir au Concile
de Trente ayant tousjours esté blasmée et réprouvée comme une injustice
qui fut faicte aux Roys de France en mettant en compromis leur préscéance
indubitable de laquelle jusqu’alors ilz avoient tousjours esté en paisible
pocession.
Le second en ce que non seulement l’Empereur estoit en la première place
mais estoit nommé honorablement par sa dignité, au lieu que les deux Cou-
ronnes n’estoient que désignées et comprises toutes deux soubz un nom
collectif, qui estoit un second advantage pour l’Empereur qui mettoit une
trop grande différence entre le Roy nostre maistre et luy, laquelle on n’a
jamais voulu approuver en France, l’histoire de Monsieur de Thou
apprenant qu’il y a eu aultres fois des bulles des Papes renvoyées pour avoir
parlé en ces termes et qu’on fit reproche dans le Conseil à Monsieur le
Cardinal de Loraine au retour du Concile de Trente de ce qu’il avoit
consenty à cette façon de parler préjudiciable à la dignité du Roy, qui avoit
tousjours accoustumé auparavant d’estre nommé seul immédiattement après
l’Empereur et les autres Roys après luy en leur ordre ou tous ensemble
soubz un nom collectif.
Le troisiesme et le plus considérable en ce que dans un acte qui n’estoit
point un traicté mais une promesse que chacun de son costé debvoit faire
et signer on nous vouloit obliger de nommer d’aultres Princes devant nostre
maistre, ce qui n’a pas accoustumé d’estre faict, les subjetz ne recognoissans
point en terre d’aultre puissance avant celle de leur Souverain qu’ilz soient
obligez de honorer à son préjudice, mesmes quand l’on traicte comme icy
entre esgaux et que ce n’est pas entre un supérieur et un inférieur, dont nous
avions tout fraischement l’exemple des Suédois qui dans le traicté prélimi-
naire qu’ilz ont donné signé d’eulx aux commissaires impériaux ont nommé
leur Reyne avant l’Empereur dans tous les endroictz du traicté, qui n’a pas
laissé pour cela d’estre receu et enfin ratiffié par l’Empereur, à quoy nous
avions eu d’autant plus d’intérest de prendre garde que nous voyons dans
les escriptz publicz qu’on veult tirer advantage en faveur des Empereurs de
quelques actes de courtoisie qui leur ont esté faictz aultres fois en France,
ce qui nous a faict appréhender qu’ilz ne voulussent à l’avenir tirer les mes-
mes conséquences d’une promesse que nous aurions faicte où l’Empereur
se treuveroit nommé par nous mesmes devant le Roy nostre maistre, d’où
ilz vouldroient peult estre quoyque mal à propos inférer quelque sorte de
supériorité. C’est pourquoy nous avons tenu ferme et n’avons point voulu
donner ladicte promesse en ces termes qui parmy les divers subjetz qu’il y
a de craindre que le traicté de paix ne réussisse pas, eust mis entre les mains
de noz parties un advantage qu’ilz désiroient sans que nous y eussions rien
gagné de nostre costé ny pour le Roy ny pour le public.
Nous avons bien tousjours déclaré à Messieurs les Médiateurs en leur disant
noz raisons que d’un costé nous n’avions pas charge de disputer la préscéance
à l’Empereur quand il fauldroit signer un traicté avec ses commissaires et
que nous ne ferions pas aussy difficulté quand il en fauldroit faire un avec
les Plénipotentiaires d’Espagne de dire: les deux Couronnes comme il avoit
esté faict en diverses occasions, pourveu que cela ne fust pas proposé comme
un expédient nécessaire pour establir une esgallité entre le Roy nostre maistre
et le Roy Catholicque à laquelle nous ne consentirons jamais, mais comme
une façon de parler plus facile et plus courte pour exprimer les deux Roys
qui ne pouvoit pas faire préjudice aux droictz de nostre maistre, quand elle
ne seroit pas acceptée par quelque convention faicte sur une contestation
précédente, parce que nous entendrons tousjours que quand il fauldra les
exprimer par ordre, la préscéance qui est deue à nostre maistre luy sera
donnée sans difficulté comme quand nous dirons en quelque lieu: Leurs
deux Majestéz parlant du Roy et de l’Empereur, cela ne destruira pas la
préscéance que les ministres de l’Empereur prétendent appartenir à leur
maistre. Mais nous leur avons franchement déclaré qu’il seroit impossible
que nous nous peussions jamais résouldre et mettre en aulcun lieu du traicté
ces motz “conjoinctement l’Empereut et les deux Couronnes”, et que
c’estoit à leur prudence de nous empescher tous de toucher cet escueil.
Néantmoins, lorsque nous avons faict cette difficulté affin de n’engager pas
trop avant le Roy dans une querelle d’honneur de laquelle il n’est pas aysé
de se départir quand elle est une fois formée et affin qu’il ne parust pas que
la contestation fust seulement fondée là dessus, nous nous sommes contentéz
d’explicquer nos sentimens à Messieurs les Médiateurs non pas positivement
pour les obliger de les faire sçavoir à noz parties, mais seulement pour les
informer des justes raisons qui nous empeschoient d’accepter l’expédient.
Et affin qu’ilz peussent satisfaire en mesme temps noz parties, nous y avons
adjousté une autre raison de nostre refus assez pertinente, qui estoit en
premier lieu que ce préambule n’estoit point nécessaire dans une promesse
où il n’estoit question que de nous obliger chacun à faire venir dans un
certain temps le nouveau pouvoir qui avoit esté concerté et qu’en tout cas,
s’ilz vouloient s’obstiner à l’y mettre, il falloit le concevoir en termes
géneraux et dire: “Essendosi aggiustate da tutte le parti etc.” sans les ex-
primer particulièrement, affin de nous donner moyen d’y comprendre les
Suédois et l’ajustement qui a esté faict pour la mesme chose à Oznabrug,
sans lequel celuy que nous avions faict icy ne pouvoit avoir aulcun effect,
puisque tout doibt marcher d’un mesme pas aux deux lieux et que les deux
traictéz ne doibvent passer que pour un.
Vous serez estonné quand vous sçaurez que nous avons passé près de quinze
jours en ces disputes et que noz parties vouloient obstinément qu’il fust mis
dans un mesme acte ‘l’Empereur et les deux Couronnes’, croyans d’y avoir
les uns et les autres très grand avantage et que néantmoins nous n’ozerions
pas rompre sur cette contestation. Mais ilz ont esté au bout de leurs finesses
lorsque nous avons faict à Messieurs les Médiateurs la déclaration dont nous
vous envoyons la coppie
car voyant que nous couppions le neud de la difficulté par le millieu sans
tesmoigner d’avoir besoin d’eulx, ilz ont esté contrainctz de venir à une
partie de ce que nous avions désiré, en deux jours l’affaire a esté accommodée
selon nostre désir comme vous verrez dans les actes dont nous vous envoyons
les coppies, les originaux estans demeuréz entre les mains de Messieurs les
Médiateurs.
Ce qu’il y a eu de plus extraordinaire en ce rencontre est que l’expédient
qui a terminé une contestation sy obstinée a esté receu d’abord avec satis-
faction presque esgalle de toutes les parties. Les Impériaux ont esté guériz
des appréhentions qu’ilz avoient que nous ne fussions venuz avec charge de
disputer la préscéance à leur maistre et que nous ne voulussions peult estre
renouveller la vieille contestation des Roys de France qui n’avoient pas
accoustumé aultres fois de cédder la première place aux Empereurs avant
qu’ilz eussent receu la Couronne impérialle des mains du Pape. Les Espagnolz
ont perdu l’oppinion qu’ilz avoient prise que nous voulions les obliger à des
recognoissances formelles de la préscéance de nostre maistre, de laquelle ilz
sçavent bien que noz Roys sont en pocession mais qu’ilz n’ont jamais voulu
recognoistre ny y donner leur consentement. Messieurs les Médiateurs mes-
mes qui nous avoient combatuz vivement pendant quelque temps et qui
avoient eu peine au commencement de gouster noz raisons, les ont enfin
treuvées si légitimes qu’ilz s’en sont serviz à ce qu’ilz nous ont dict pour
ramener les Espagnolz, en leur faisant comprendre qu’ilz avoient le mesme
intérest en l’affaire pour leur Roy que nous pour le nostre, et que sy nous
treuvions que l’Empereur fust nommé dans le premier escript avec trop de
différence et d’advantage, les deux Roys en reçoivent un esgale préjudice,
puis qu’on ne manqueroit pas cy après de se servir tousjours de cette façon
de parler sy elle avoit esté une fois establie, et que l’Empire pouvant sortir
de la Maison d’Austriche, ilz auroient peult estre eux mesmes quelque jour
du repentir d’avoir consenty à cette nouveauté. Cette considération que
Messieurs les Médiateurs n’avoient ozé descouvrir aux parties de peur de
les irriter, non seulement a appaizé les Espagnolz qui avoient tousjours esté
les plus obstinéz, mais les a ramenéz dans nostre sentiment. De cette sorte
toutes les parties demeurans satisfaictes, nous n’avons pas laissé d’obtenir
ce que nous avons désiré. Premièrement en ce que ces motz: ‘l’Empereur
et les deux Couronnes’ n’ont point esté mis conjoinctement ny dans un
mesme escript; secondement en ce que ceux qui suivent immédiattement
après que le Roy et l’Empereur ont esté nomméz en cet endroict ‘le Loro
Maiestà’ restablissent une entière esgallité; en troisiesme lieu parce que ce
n’est plus une promesse particulière que nous signons seulz mais une con-
vention où les deux parties sont nommées, ce qui nous a donné un prétexte
légitime de laisser à l’Empereur la place que nous n’avons pas eu ordre de
luy disputer, et nous y avons encor eu cet avantage que |:dans la signature
en laquelle peut estre enfin nous n’eussions pas faict de difficulté de cédder
aux commissaires impériaux:|, ilz ont consenty que nous signassions les
premiers dans l’escript que nous leur avons donné, |:ce qu’il inporte de
tenir secret afin que dans la signature du grand traicté qui sera faict nous
conservions encor s’il est possible le mesme advantage :|.
Il n’y a eu qu’une chose que nous n’avons peu obtenir quoyque nous
eussions de tous costéz le mesme intérest de la désirer et que Messieurs les
Médiateurs n’y ayent pas espargné leurs offices, c’est la qualité d’ Ambassa-
deur que noz parties ont tesmoigné ne pouvoir pas avec bienscéance deman-
der à leurs maistres pour la faire adjouster à celles de commissaires et de
Plénipotentiaires
Vgl. auch [ hierzu nr. 296. ]
obliger à réfformer la nostre pour diverses raisons: 1. Parce que ce sont les
formes ordinaire de France et que comme ilz ne se sont pas voulu régler
par nostres exemple, nous n’avons pas estimé raisonnable de nous réfformer
par le leur. 2. Parce qu’estans icy dans un pays ennemy où |:si le traicté de
paix ne réussit pas nous aurons peut estre charge de faire d’autres négocia-
tions et confédérations avec les Princes de l’Empire:|, il nous sera très utile
d’avoir cette qualité non seulement pour authoriser davantage ce que nous
aurons ordre à traicter, mais pour donner plus de seureté à noz personnes
|:si on venoit à descouvrir que nous fissions d’autres négotiations que celles
de la paix:|, la dignité d’Ambassadeur estant celle qui est la plus vénérable
à tous les peuples et à toutes les nations. 3. Parce qu’il en a tousjours esté
usé de la sorte. Quand l’on a traicté cy devant en un lieu tiers sur les limites
du Royaume, on s’est quelques fois contenté de donner la qualité de député
ou de commissaire comme l’on faict en semblable cas à Venize, en Suède,
en Dannemarck, en Pologne et en beaucoup d’autres endroictz, mais en
tous ces mesmes lieux aussy bien qu’en France quand l’on a envoyé dans les
pays estrangers pour faire quelques traictéz de paix, d’alliance ou de con-
fédération , on a presque tousjours donné la qualité d’Ambassadeur à ceux
qui y ont esté employéz, et c’est en cette qualité que l’un de nous a faict le
traicté préliminaire et l’aultre celuy de Quérasque, quoyqu’en l’un et en
l’aultre les députéz de l’Empereur n’ayent eu aultre qualité que celle de
commissaires Plénipotentiaires.
encor la mesme qualité dans leur pouvoir, laquelle nous estant ostée pourroit
faire naistre quelque nouvelle contestation avec eux pour le rang et les
cérémonies. J’ay eu une raison particulière de ne consentir pas icy au
retranchement de cette qualité sans l’ordre de la Reyne, pour ne décider
pas entre nous seulz de l’intérest de Monsieur le Duc de Longueville sans
son advis. D’ailleurs c’est une pointille où il semble que Monsieur d’Avaux
ne s’attache que parce qu’il a esté aultresfois de cette oppinion et que les
raisons n’ont pas accoustumé de le faire changer. Car pour mon particulier,
je croyois pour luy plaire d’estre revenu en partie dans son premier advis,
qui estoit que nous devions traicter du pair avec les commissaires de l’ Em-
pereur et du Roy Catholicque encor qu’ilz ne fussent pas Ambassadeurs et
que la qualité de Plénipotentiaire n’estoit pas beaucoup différente. 4. Ne
doubtant point comme le bruict en court qu’il ne vienne icy quelque Grand
d’Espagne pour la conclusion du traicté, si Dieu nous faict la grâce d’y
acheminer les affaires, il aura sans doubte la qualité d’Ambassadeur, ce qui
nous donneroit du regret d’avoir retranché la nostre après mesme l’avoir
prise dans toutes les lettres que nous avons escriptes et receues depuis que
nous sommes en Allemagne. Néantmoins, sy le Conseil du Roy jugeoit que
Sa Majesté receust du préjudice sy estans Ambassadeurs nous traictons du
pair avec des députéz qui ne le sont point
toutes les rencontres, il sera en vostre choix ou de nous retrancher cette
qualité dans le nouveau pouvoir que vous nous envoyerez ou de nous
prescripre en cas qu’elle nous soit conservée comme nous aurons à vivre
avec les députéz qui seront icy sy vous estimez que leur qualité soit beaucoup
moindre que la nostre. A la vérité, il nous sembleroit puisqu’en toutes les
rencontres précédentes on n’y a pas regardé de sy près, qu’on pourroit faire
le mesme en celle cy pour ne blasmer pas nous mesmes ce que nous avons
faict, ce que toutes fois nous remettons au meilleur jugement qui en sera
faict et à l’entière volonté de Sa Majesté.
Présuposant donc que la Reyne aura satisfaction de tout ce qui a esté accordé,
nous vous suplions de nous renvoyer au plustost par un courrier exprès sy
celuy cy ne revient un nouveau pouvoir de Sa Majesté, signé et scellé à
l’ordinaire sans aulcune addition ny diminution à la minute que nous vous
envoyons, parce que nous avons affaire avec les espritz pointilleux qui se
plaisent à contester bien souvent pour des choses qui ne le méritent pas.
Et d’aultant que vous nous avez faict la faveur de nous donner à chacun
le nostre lorsque nous sommes venuz icy, peult estre jugerez vous à propos
pour plus grande seureté d’en faire expédier encor deux, et après avoir
envoyé celuy que le courrier nous portera de nous envoyer le duplicata par
la Hollande. Nous souhaittons qu’il nous serve pour conduire cette négo-
tiation à une heureuse fin pour la gloire de Dieu, pour le repos de la Chres-
tienté et pour le contentement particulier de Leurs Majestéz.
Je ne croyois pas que tout ce qui est escript cy dessus vous deust estre
envoyé dans une lettre particulière. Il avoit esté destiné pour estre adjousté
à la dépesche commune. Mais après que Monsieur d’Avaux en a eu gardé
la minute cinq jours chez luy, aujourd’huy que je croyois que le courrier
après une sy longue remise pourroit estre dépesché, il m’a envoyé dire qu’il
vouloit escripre en son particulier ce qui s’estoit passé icy et que j’en pouvois
faire de mesme, mais qu’il n’estoit pas résolu de me monstrer ce qu’il en
escrivoit. Il ne luy a pas esté mal aisé après avoir estudié cinq jours durant
dans ma minutte mon oppinion d’y former des contredictz à sa fantaisie,
mais je croyois que la bonne foy le dissuaderoit de me faire cette supercherie,
ou du moins le convieroit à me communicquer sa lettre selon les ordres qui
nous ont tant de fois esté réitéréz. Ne l’ayant pas voulu faire, je suis con-
trainct de demander justice à la Reyne de cet attentat faict au préjudice de
son authorité et de mon honneur. Je vous suplie très humblement, Monsieur,
et vous conjure par cette profession d’honneur et d’équité que vous faites,
de jetter les yeux sur quelques pièces cy jointes que j’addresse à mon frère
l’Abbé pour vous les présenter. La lettre que j’ay escripte à Monsieur de
Saint Romain
nouveau, et qu’il seroit bien malaysé de remarquer la moindre occasion où
je sois sorty de la très exacte et très respectueuse observation des comman-
demens de la Reyne. Je vous suplie très humblement de commencer la
lecture des pièces que je vous envoye toutes cottées par celle là. La coppie
de la lettre que j’ay l’honneur d’escripre à Son Emminence que je vous
envoye aussy vous fera veoir en combien de diverses façons Monsieur
d’Avaux essaye de me maltraicter et de porter à bout ma patience. Je suis
fort asseuré que sy vous estiez associé dans une ambassade, vous ne treu-
veriez point bon que vostre collègue vous voulust faire un secret de quel-
ques bagatelles qu’on luy vient dire
D’Avaux gab nicht preis, von wem er das als [ Beilage 2 zu nr. 292 ] übersandte Schriftstück erhalten
hatte; vgl. nr. 279.
affaire que vous auriez traictée conjoinctement et où peult estre vous auriez
plus contribué que luy sans mesme vouloir vous communicquer sa lettre.
Que puis je croire par cette procédure, sinon que Monsieur d’Avaux veult
faire quelque espèce d’accusation contre moy, ce que toutesfois je ne crains
pas ayant tousjours esté pour le moins aussy homme de bien que luy et
beaucoup plus franc et syncère.
C’est un commencement de division blasmable ou une prétention de supério-
rité très injuste et que je ne sçaurois jamais souffrir. Je me prometz, Monsieur,
de la justice de la Reyne, de celle de Messieurs les ministres et de la vostre
qu’il me sera faict raison de ces deux affronts que Monsieur d’Avaux m’a
voulu faire tout à la fois, l’un après avoir gardé cinq jours la minute que
j’avois faicte à l’ordinaire de nostre dépesche commune, de m’avoir envoyé
dire le dernier jour lorsque je croyois que le courrier deust partir et que tout
le temps qui s’estoit escoulé avoit esté employé par les siens à mettre la
despesche en chiffre comme ilz avoient accoustumé, qu’il ne vouloit pas que
la principalle partie et plus considérable de la dépesche fust escripte en
commun et qu’il en vouloit escripre séparément après toutesfois avoir estudié
et travaillé sus la mienne jusques à en prendre la migraine. Le second, d’avoir
reffusé de me communicquer ce qu’il escript comme il avoit eu cognoissance
de ce que j’escrips, dont je l’ay faict convier civilement par plusiers des siens
et particulièrement par Monsieur de Saint Romain qui n’y ont rien peu
avancer. Cet attentat estant contre mon honneur et contre les ordres exprès
de la Reyne, j’espère, Monsieur, qu’on ne m’en desniera pas la réparation et
que cependant sy la Reyne ne juge pas que cette manière d’escripre qui forme
d’abord une division ouverte et en quelque façon scandaleuse doibve estre
tout à faict condemnée, en luy renvoyant sa lettre on me fera la faveur au
moins de me la faire communicquer et de m’entendre sur ce qu’elle contient
avant que d’y prendre résolution. Sans quoy Monsieur d’Avaux tireroit
proffit de son entreprise et de sa désobéissance aux déffences de la Reyne,
comme il a desjà faict en faisant publier un nouveau libelle contre moy
Bezug auf das als Beilage zu [ nr. 236 ] übersandte Schriftstück.
depuis nostre accommodement auquel je n’ay pas respondu pour demeurer
dans l’exacte observation des volontéz de Sa Majesté, quoyqu’il m’ayt donné
un assez beau champ pour le faire advantageusement et pour le convaincre
presqu’en tous les poinctz de sa lettre par ses propres pièces. Je vous
demande pardon de ma longueur et de mon importunité, mais ce procédé
m’a tellement surpris, n’en ayant donné aulcun subjet et ne voyant pas à
quelle fin Monsieur d’Avaux l’entreprend, que je ne puis vivre en repos
jusqu’à ce que la justice en ayt esté faicte. Sy j’ay tort en la moindre circon-
stance , je demande contre moy mesme le chastiment, mais il n’est pas juste
que Monsieur d’Avaux en soit exempt s’il est coulpable. Je vous proteste,
Monsieur, que je croyois d’estre syncèrement réconcilié avec luy et que je
n’ay pas laissé de percister dans cette résolution depuis mesme qu’il a escript
à la Cour deux libelles nouveaux contre moy. J’ay faict tout le bon traicte-
ment et toutes les courtoisies qui m’ont esté possibles à Monsieur de Saint
Romain quoyqu’il eust agy pendant son voyage contre moy et peult estre
contre le debvoir de la charge qu’il tient auprès de nous. Il ne se passe
presque point de jour que les gentilzhommes de condition qui sont auprès
de moy, et mes parents plus souvent que les aultres, n’aillent faire leur cour
à Monsieur d’Avaux et manger chez luy. Au lieu d’en faire de mesme de
son costé, il a travaillé sans cesse à me faire quelque nouvelle niche. Il n’a
jamais peu se forcer de regarder seulement le gentilhomme que j’envoyay
à la Cour y porter mes déffences contre luy, aucun des siens n’entre dans
mon logis sans luy et ne vient manger avec moy, et lorsqu’on les y a voulu
engager, la contenance des uns et les discours des aultres ont faict cognoistre
qu’ilz n’estoient pas en liberté pour cela et qu’ilz craindroient de faire des-
plaisir à Monsieur d’Avaux, ce qui tesmoigne qu’ilz ont remarqué une
animosité bien enracinée dans son cœur nonobstant nostre accommodement
et les commandemens de la Reyne .
Brasset hat jetzt sein Kommen zugesagt; ich bitte ihn anzuweisen, uns gleichrangig
zu behandeln. PS: Soeben Ankunft Wartenbergs , was den Fortgang der Verhand-
lungen und die Ankunft weiterer Deputierter erhoffen läßt.
1 Zwei verschiedene Entwürfe für die Übergangsvereinbarung bis zum Eintreffen der erneuerten Voll-
machten , [ fehlt ] .
2 Absichtserklärung der französischen Gesandten, Münster 1644 November 16, [ fehlt ]: Die fran-
zösischen Gesandten werden die erneuerte Vollmacht umgehend durch Kurier nach Paris schicken und
Sorge dafür tragen, daß sie innerhalb eines Monats unterzeichnet zurückgesandt wird. Alle in der
Zwischenzeit geführten Verhandlungen sollen kraft der im April den Mediatoren übergebenen Voll-
machten gültig und rechtens sein
Vgl. [ S. 654 Anm. 1. ]
3 Wortlaut der erneuerten Vollmacht, [ fehlt ].
4 AE , CP All. 34 fol. 185–187’: Servien an Saint Romain, Münster 1644 November 25, Kopie.
5 Ebenda fol. 195–204: Servien an Mazarin, Münster 1644 November 25, Kopie: Genesung
Mazarins. Servien weist die Behauptung zurück, er habe alle von d’Avaux als Gesandtschafts-
sekretär vorgeschlagenen Personen abgelehnt und begründet die Ablehnung einiger Vorschläge. Aus-
einandersetzung mit d’Avaux über den Geschäftsverlauf nach Ankunft des Sekretärs ist zu
erwarten. Eigener Vorschlag, Bitte um Weisung. D’Avaux beansprucht aus dem für die Bezahlung
der Sekretäre veranschlagten Etat von 2 000 Ecus die Hälfte für Préfontaine, der Rest soll zwischen
Akakia und meinen vier Sekretären geteilt werden, obwohl letztere den Großteil der Arbeit geleistet
haben. Er enthält mir Informationen vor, da er sie unter dem Siegel der Verschwiegenheit erhalten
habe
Vgl. [ S. 658 Anm. 4. ]