Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
292. d’Avaux und Servien an Brienne Münster 1644 November 12
Münster 1644 November 12
Ausfertigung: AE , CP All. 34 fol. 117–125’ = Druckvorlage; Eingang nach Dorsal fol. 126’:
1644 November 23. Konzept des 1. Servien-Kopisten: AE , CP All. 31 fol. 177–184’; korri-
gierte Reinschrift des 2. d’Avaux-Kopisten: AE , CP All. 25 fol. 53–60’. Kopie: AE , CP
All. 38 fol. 234–243. Druck: Nég. secr. II, 1 S. 171–175; Gärtner III S. 641–657.
Zu nr. 278. Auseinandersetzungen um die Nennung der Verbündeten in den erneuerten Vollmachten.
Verzicht der Schweden darauf. Erwähnung des Papstes in der erneuerten spanischen Vollmacht.
Auseinandersetzung um die Übergangsregelung bis zum Eintreffen der Vollmachten. Antworten
Bayerns und Kölns auf die Invitationsschreiben. Gerüchte, in Paris sei ein bayerischer Unterhändler
eingetroffen; Bitte um Klarstellung. Unmöglichkeit, die in der Instruktion vorgeschriebene Reihenfolge
der Verhandlungsgegenstände einzuhalten; Bitte um neue Weisungen. Eigener Vorschlag: Zulassung
der Reichsstände; Freilassung des Kurfürsten von Trier; italienische Interessen; Abgabe einer Erklä-
rung , Frankreich sei zu sofortigem Truppenabzug bereit; Scheincharakter dieser Erklärung; Zwei-
fel , ob die Schweden zu der gleichen Erklärung bereit seien. Wir werden Ihre Weisungen abwarten.
Antwort auf nr. 278 mit nächster Post. Nous n’effectuerons pas non plus par
celuy cy [ i. e. ordinaire] la promesse que nous vous avions faitte par noz
précédentes lettres de vous faire sçavoir toutes les particularités qui se sont
passés en diverses conférences qui ont esté faittes depuis trois semaines tant
entre Messieurs les Médiateurs et nous qu’entre eux et noz parties pour
ajuster la forme nouvelle des plainspouvoirs. Nous craindrions que la Reine
et tout son Conseil ne fussent trop importunés si nous rendions compte
par le menu à Sa Majesté de toutes les chicanneries qu’on nous a voulu faire
et par combien de divers artiffices noz parties ont tasché de nous porter à
ce qu’ilz désirent.
Après qu’ils ont eu passé condemnation sur le fait de la souscription où
nous leur avons fait voir par diverses raisons et par les exemples mesmes
qu’ilz avoient pensé alléguer contre nous que c’est une forme qui a esté
pratiquée de tout temps et qui ne peut estre changée, ilz se sont réduits à
disputer sur le point des alliéz, tous les autres aians esté de peu de considéra-
tion ou facilement terminéz selon nostre désir, mais leur constestation a esté
si longue et si obstinée sur celuy cy qu’elle a duré près de trois semaines.
Nous avons déclaré d’abord qu’il falloit nécessairement que les ministres de
l’Empereur et du Roy Catholique fussent authorisés pour traitter avec les
confédérés de la France aussi bien qu’avec nous et qu’il en fust fait mention
expresse dans leurs nouveaux pouvoirs. Qu’aiant tousjours fait cognoistre
de ne pouvoir entrer en négotiation sans cela et la difficulté aiant esté vuidée
par le traitté préliminaire où l’on estoit demeuré d’accord de faire une paix
générale et de donner passeport à tous les alliéz de part et d’autre, ce ne
seroit pas tesmoigner la disposition à voulloir convenir raisonnablement des
points indécis si on révoquoit en doute ceux qui avoient desjà esté accordés.
A la vérité, noz parties aians cy devant tesmoigné que la forme en laquelle
il estoit parlé des alliés en nostre premier pouvoir ne les satisfaisoit pas,
d’autant disoient ils que le mot de “conjointement” qui y estoit nous ostoit
la liberté de faire la moindre conférence sans avoir tousjours tous noz alliés
à noz costés, nous avons voulu leur oster cet ombrage, quoyque nous co-
gneussions assés comme il a paru clairement depuis que ce n’estoit pas tant
dans les termes qui parlent des alliés où ilz trouvoient à redire que dans
l’union que nous voulons conserver avec eux, laquelle ils taschent en toutes
façons de rompre ou d’affoiblir. Nous leur avions donc proposé de changer
les termes de nostre premier pouvoir en cet endroit – “pour traitter et con-
clurre la paix entre nous, noz alliés et adhérens d’une part et l’Empereur et
le Roy Catholique, leur alliés et adhérens d’autre” – et avions demandé que
la mesme clause fust mise dans leurs pouvoirs. Quoyque nous eussions
suffisamment remédié de cette sorte aux premiers soupçons qu’ils avoient
tesmoigné d’avoir en mettant les alliés après le mot de conclurre, ce qui
faisoit voir que nous n’entendions pas qu’ils fussent présens à toutes les
conférences, mais seulement qu’ils fussent compris dans la conclusion du
traitté, ils ont rejetté cette dernière ouverture non seulement avec plus de
chaleur et d’aigreur que la première, mais avec umpeu plus de franchise.
Car ils ont esté contraints de descouvrir leurs sentimens et de faire paroistre
que c’estoit en effet nostre confédération qu’ils ne pouvoient souffrir. Mais
certes, jugeans ce point de très grande importance, nous y avons esté si
fermes et avons monstré si peu de disposition à nous en relascher que Mes-
sieurs les Médiateurs après avoir veu tous leurs effortz inutiles ont esté
contraintz d’emploier tout leur crédit pour faire venir noz parties à ce que
nous désirons que nous ne doutons point qu’ils ne recognoissent très
raisonnable. Noz parties se voians donc comme vaincus autant par le juge-
ment desditz Sieurs Médiateurs que par noz raisons, se sont obstinés à vou-
loir que la clause fust conceue en autres termes, parce disoient ils que
l’Empereur ne pouvant raisonnablement estre forcé d’approuver noz asso-
ciations avec des Princes de l’Empire, il n’estoit pas juste qu’il s’obligeast
ny qu’il donnast pouvoir à ses commissaires de faire un mesme traitté avec
nous et avec eux et qu’il suffisoit qu’ils eussent pouvoir de traitter avec eux
aussi bien qu’avec nous sans authoriser luy mesme nostre inséparabilité s’il
faut ainsy parler, puisque les pouvoirs respectifs sont des pièces qui ne
doivent aquérir aucun droit aux parties, mais seulement les légitimer et
rendre capables de traitter ensemble. A la vérité, comme nous sçavons que
les Princes d’Allemagne peuvent de droit et par les constitutions de l’Empire
faire des confédérations avec les Princes estrangers sans le consentement ny
l’avis de l’Empereur, nous n’avons pas estimé que son approbation fust
nécessaire pour authoriser celle que la France peut avoir avec aucuns Princes
de l’Empire, ny que le pouvoir fust le lieu où il en falloit demander un acte
d’aveu, veu que ce ne seroit pas tant les termes desditz pouvoirs ny ce qui
viendra de la part de l’Empereur qui nous doivent prescrire comme nous
avons à nous conduire avec noz alliés comme les particuliers traittés de
confédération qu’ils ont avec la France. C’est pourquoy nous avions con-
senty que la clause fust dressée en termes qui ne fussent point obligatoires
et qui donnassent seulement faculté et pouvoir de traitter. Mais noz parties
en aians voulu tirer avantage et insérer qu’ilz auroient la liberté de traitter
avec les alliés conjointement ou séparément, nous avons fortement rejetté
cette alternative et avons représenté que comme on avoit voulu exempter
l’Empereur de parler en termes qui pussent approuver nostre conjonction
avec noz alliés, nous ne pouvions pas consentir à ceux qui faisoient tant
soit peu d’ouverture à nostre division. Enfin après plusieurs contestations,
la clause a esté mise d’un commun consentement comme vous le verrez
dans la coppie de leurs pouvoirs et du nostre que nous vous envoions
Die erneuerten Vollmachten wurden erst am 26. November als [ Beilage 4 zu nr. 303 ] übersandt.
nous croions avoir obtenu tout ce qu’on pouvoit prétendre raisonnablement.
Et les effortz que nous avons faitz en ce rencontre sont d’autant plus avanta-
geux pour Sa Majesté pour luy conserver l’affection de ceux dont on a
déffendu l’intérest, que Messieurs les Suédois n’en ont pas fait de mesme de
leur costé et se sont contentés du premier pouvoir des commissaires impé-
riaux où il n’est point fait de mention des alliéz. Nous leur en avons fait
faire plainte en les avertissant de l’intention des ennemis qui ne tend qu’à
nous diviser, et qui nous aians souvent allégué la facilité des Suédois pour
nous combattre par leur exemple, ne manqueront pas pendant le cours de
la négotiation de prendre d’autres avantages s’ils voient qu’il y ait quelque
diversité d’avis entre nous dans les choses générales et où nous avons un
mesme intérest. Mais après nous avoir respondu que le pouvoir des Impé-
riaux s’estant trouvé conforme au leur, ils n’ont pu honnestement le refuser,
ilz nous ont fait asseurer qu’aussitost qu’on entrera en matière ilz tesmoigne-
ront par leur conduitte qu’ils veullent inviolablement observer les traittés
d’alliances et prendre le mesme soin des intérestz de leurs alliéz que des
leurs propres.
Lorsque toutes choses ont esté ajustées et que chacun a présenté de sa part
la minutte du nouveau pouvoir qui devra estre expédiée, les commissaires
espagnolz ont voulu prendre cette occasion de nous faire une nouvelle
supercherie laquelle néantmoins est retombée sur eux et n’a réussi qu’à leur
confusion. Nous vous mandasmes il y a quinzes jours les raisons qui nous
avoient portés à retrancher de la minutte de nostre nouveau pouvoir la
mention qui avoit esté faitte du Pape et des autres Médiateurs dans le précé-
dent
Vgl. [ nr. 274. ]
Espagnolz lesquels avoient auparavant tesmoigné qu’une telle mention seroit
mieux en son lieu dans la préface du traitté. Mais comme Saavedra a veu qu’il
n’estoit plus parlé du Pape dans nostre pouvoir, il a voulu en prendre
avantage, et lors il a nommé dignement Sa Sainteté dans le projet qu’il a
fait du sien. Cet artifice tendoit à faire valoir à Rome le respect que les
Espagnolz auroient rendu seuls au Pape ou à nous obliger de faire instance
que cette clause fust ostée de leur pouvoir, auquel cas ils auroient encores
leur compte en rejettant sur nous l’envie de l’exclusion de Sa Sainteté. Nous
nous plaignismes de cette surprise à Messieurs les Médiateurs, les priasmes
de se souvenir de tout ce qui s’estoit passé et qu’après nous estre conformés
à l’exemple et au désir des Espagnolz en ostant de nostre pouvoir ce qui y
avoit esté mis en faveur de Sa Sainteté, c’estoit un procédé très malicieux à
eux de l’avoir adjousté dans le leur. Lesditz Sieurs |:Médiateurs en demeurè-
rent d’accord et furent d’advis qu’on proposast à noz parties que cette clause
fust insérée ou obmise dans tous les pouvoirs. Mais:| nous eusmes peine
à y consentir pour les raisons que vous sçavés et insistasmes seulement qu’on
en demeurast à ce qui avoit esté fait de bonne foy suivant la première
intention des Espagnolz et qu’il n’estoit pas juste qu’ils nous fissent varier
à leur fantaisie. Monsieur l’Ambassadeur de Venise se chargea de leur faire
cette response et nous dit le lendemain qu’aiant d’abord trouvé Saavedra
très disposé à oster laditte clause, |:il avoit pris la liberté de s’avancer audelà
de sa commission et luy avoit proposé de nostre part que tout fust esgal de
costé et d’autre et que la clause fust mise dans tous les pouvoirs:| comme
elle estoit dans celuy que nous avons apporté de la Cour ou qu’elle ne fust
mise dans aucun. Saavedra continua de dire qu’il estoit prest de la rayer
et qu’elle n’est pas nécessaire. Nous n’avons pas manqué d’en donner avis
bien exactement à Monsieur de Saint Chamond affin qu’il soit préparé à
respondre et informé de la vérité si lesditz Espagnolz vouloient prendre
cette occasion de faire quelque nouvelle malice en la Cour de Rome où nous
aurons cet avantage pour les confondre que Monsieur le Nonce et Monsieur
Contareni rendront tesmoignage de ce que dessus suivant la promesse qu’ilz
nous en ont faitte.
Ce ne sera pas encores par cette voie que vous recevrés des coppies de tout ce
qui a esté résolu, car encores que nous soions d’accord entre nous de tout et
que mesmes chacun des ministres ait signé la minutte du pouvoir qu’il sera
obligé de faire venir en la délivrant à Messieurs les Médiateurs, les promesses
qu’il faudra adjouster de les fournir dans un certain temps signées de chacun
de nous et la déclaration dont nous avons convenu que si l’on entre cepen-
dant en matière tout ce qui sera fait demeurera ferme et vallable en vertu de
nos premiers pouvoirs nous ont esté proposées en des termes où nous avons
trouvé quelque chose d’abord qui sembloit aucunement choquer la dignité
du Roy, ce qui nous a obligé de les dresser d’une autre façon qui ne fait
préjudice à personne. Mais noz parties ayans respondu qu’ilz vouloient
demeurer dans la première proposition et qu’ilz ne voulloient accepter aucun
expédient, nous avons trouvé cette response si hautaine qu’encores qu’il ne
s’agisse que d’une petite pointille d’honneur qui ne va pas à l’essentiel,
nous avons estimé ne devoir pas nous accommoder à leur humeur, quand
ce ne seroit que pour ne les accoustumer pas dès l’entrée de la négotiation
à tirer proffit d’un procédé de cette nature, de crainte que cella ne les obli-
geast à le mettre trop souvent en pratique. Nous ne laissons pas de croire qu’il
se trouvera un tempérament pour faire cesser cette difficulté qui seroit trop
longue à vous desduire avec toutes ses circonstances. C’est pourquoy nous
aimons mieux différer de vous en faire sçavoir la conclusion par la première
commodité. Ce sera peut estre par un courrier exprès, tant pour faire
paroistre la mesme diligence que les Espagnolz qui en despêchent un en
Espagne, que pour nous mettre à couvert des mauvaises rencontres qui
arrivent depuis quelque temps aux ordinaires, aians aussy creu que cette
nouvelle de l’ajustement des pouvoirs qui nous ont tenu icy depuis sept
mois sans rien faire et la déclaration de pouvoir cependant entrer en matière
de part et d’autre sont assés importantes pour vous estre portées avec
umpeu d’esclat, affin non seulement de haster la satisfaction que Sa Majesté
en aura, mais de resjouir tous les peuples qui souspirent si ardemment après
la paix.
Cependant, pour soulager umpeu l’impatience avec laquelle vous attendrés
ce courrier, nous vous envoions deux grands effetz de la prospérité des armes
du Roy. Ce sont les deux lettres que vous trouverés cy jointes de Monsieur
l’Electeur de Bavières et de Monsieur l’Archevesque de Couloigne que nous
avons trouvées, principalement celle du dernier, fort respectueuses. Nous
croions bien que ny l’un ny l’autre ne se seront pas portés à cette action
sans en avoir auparavant le consentement de l’Empereur. Mais c’est ce qui
nous oblige de prendre meilleure opinion de cette assemblée que nous
n’avions encores eu et de croire qu’enfin l’Empereur sera forcé d’y entrer
en négotiation et mesmes d’approuver que les Princes et Estatz de l’Empire
y viennent ou y envoient, puisque Monsieur le Duc de Bavières qui est
comme l’âme des conseilz de l’Empereur et que l’on avoit creu jusques icy
entièrement contraire à la négotiation de Munster promet par sa lettre aussy
bien que son frère par la sienne d’y envoyer au plustost ses députéz.
A la vérité, ilz y adjoustent tous deux une condition qui n’est pas recevable,
car outre qu’après nous avoir tenus en ce lieu sept mois entiers sans rien
faire, ilz peuvent bien faire partir leurs ministres sans estre auparavant
asseurés que la négotiation aura esté commencée, ilz doivent avoir recogneu
qu’il n’est pas possible de l’entamer tout de bon avant que leurs ministres
et ceux des autres Princes soient arrivés. De sorte que s’ilz veullent en effet
faire paroistre cette bonne disposition à l’avancement de la paix qu’ilz tes-
moignent par leurs escritz, ilz ne le peuvent mieux faire qu’en pressant le
départ de leurs Plénipotentiaires. |:Ce sera à peu près en ces termes que
nous leur ferons nostre réponse, et s’il est vray comme nous l’avons:| veu
dans quelques advis publiéz |:qu’il y ait desjà à la Cour un envoyé de
Monsieur le Duc de Bavière, peut estre jugerez vous à propos de luy tenir
le mesme:| langage. Nous vous supplions à ce propos si cette nouvelle est
vraye, puisque vous voiés qu’elle a esté sceue dans la basse cour, de nous
prescrire comme nous aurons à en parler à Messieurs les Suédois, lesquelz
venans à la sçavoir par quelque autre voye que la nostre s’imagineroient
aisément que nous voudrions traitter sans eux quelque chose |:avec ledit
Sieur Duc qui est le principal object de leur jalousie et de leur animosité:|.
Il nous reste, puisque nous voions un si bon commencement aux affaires,
à vous faire sçavoir quelque doute que nous avons |:sur la manière de les
comancer à cause que l’ordre prescrit par noz instructions
Vgl. Sektion IV der französischen Hauptinstruktion, Druck: APW [ I A 1 S. 70–72. ]
peu mal aisé à observer:|.
Premièrement, d’entrer en traitté avant que tous les Princes et Estatz soient
arrivés, |:nous ferions une action contraire à ce que nous avons publié par
noz lettres et tesmoignerions que nous ne les croyons pas si nécessaires:| à
cette négotiation que lorsque nous l’avons escrit par toute l’Allemagne.
D’ailleurs |:estans obligéz par noz instructions de faire résoudre avant toutes
choses la seureté du traicté qui devra estre fait et de proposer pour cet effect
une ligue, nous ne savons pas encores:| à qui nous pourrions faire cette
ouverture |:n’y aiant icy aucun Prince d’Allemagne ny d’Italie, et puis:|
nous apprenons que Messieurs les Suédois avec lesquelz noz ordres et la
raison veulent que nous consultions |:ne sont d’avis que nous entrions
en matière avant que les dépputéz desdictz Princes d’Allemagne soient
arrivéz, croians que les délais que nous y apporterons pour l’amour des-
dictz Princes et la nouvelle:| semonce qu’on leur pourra faire en leur
donnant la nouvelle de la résolution des pleinpouvoirs les hastera de venir
ou d’envoier plustost.
Après, il nous est ordonné |:de commencer par les affaires d’Italie
Vgl. ebenda [ S. 73. ]
quelles estans comme estrangères dans l’Allemagne et:| touchans fort peu
|:les députtéz de l’Empire quoyque la guerre ait commencé par les différens
du Montouan et du Monferrat qui sont des:| fiefz relevans |:de l’Empereur,
ilz trouveront peut estre mauvais qu’estans:| assemblés dans |:leur païs,
nous ne voulions faire marcher leurs intérestz:| devant tous les autres.
|:D’autre costé, si après les délais qui nous seront nécessaires pour |: con-
férer avec noz alliéz qui sont icy et pour avertir ceux qui n’y sont pas
encores, nous |:persistons à ne voulloir point entrer en matière quoyque
nous le facions avec:| très grande raison, tout le monde a un si impatient
désir de la paix qu’il sera malaisé d’éviter que le retardement ne nous en
soit inputé, noz parties ayans plus de moien de:| faire passer leurs plaintes
sur ce sujet |:pour légitimes que nous de faire approuver noz justiffications.
Nous estimerions donc sous le bon plaisir de la Reyne que:| pour nous tirer
de ces deux extrémités et concilier en quelque sorte ces contrariétés |:qu’on
pourroit commencer en la forme suivante:|. Si la bienséance nous engage
à parler d’affaires |:avant l’arrivée des dépputtéz que nous attendons, nous
pourrons demander pour premier:| article et avant toutes choses |:qu’on
les face venir, puisque sans eux on ne peut rien résoudre vallablement ni:|
seurement dans l’Empire. Et en mesme temps |:nous demanderons comme
il nous est ordonné par noz instructions la liberté de Monsieur l’Eslecteur
de Trêves
Ebenda [ S. 72f. ]
en a la volonté ou d’y:| envoier pour une résolution si importante |:ses
sentimens sans suggestions et sans contrainte. Ainsy:| faisant le premier
article du traitté de |:ces deux conditions, on ne pourra pas nous accuser
tout à faict de reculer et cella nous donnera loisir d’attendre tous ceux dont
nous croions que la venue est nécessaire:|.
Cependant, après en avoir communiqué avec les Suédois et autres alliés du
Roy dans l’Allemagne, nous pourrons donner quelque occupation aux
Espagnolz |:en mettant sur le tappis les affaires d’Italie, de crainte qu’ilz
ne s’ennuyassent trop si on les laissoit:| si longtemps |:oisifz pour ne vaquer
qu’à des choses où ilz n’ont point d’intérest réel:|.
Aussitost qu’il y aura icy nombre suffisant de députés, nous estimons très
à propos |:si la Reine et son Conseil ont agréable de l’approuver, de faire
une déclaration qui touchera sensiblement le cœur de tous les Allemands
pour acquérir leur affection au Roy et sera plausible:| mesme à tous les
estrangers, faisant cesser une oppinion que noz parties leur ont voulu
donner jusques icy que nous n’embrassons tant de divers intérestz qu’affin
de rendre la négotiation immortelle et faire cependant durer la guerre, ce
qu’ils disent à dessein de donner mauvaise impression de cette assemblée
où ils ne se disposent de traitter la paix qu’avec très grand regret. |:Nostre
proposition fera cesser cette crainte si l’on approuve que nous déclarions
d’abord de la part de Sa Majesté qu’il n’y a pas tant de difficultéz comme:|
l’on a voulu faire croire |:à conclurre une paix généralle et que:| Sa Majesté
pour tesmoigner par effet l’affection qu’elle a tousjours eue |:pour l’ Alle-
magne et pour les Princes de l’Empire, offre par nostre moyen d’en retirer
ses armes, et pourveu que l’Empereur veuille accorder une amnistie généralle
et:| remettre de son costé toutes choses en l’estat |:qu’elles estoient en
l’année 1618, qu’elle en fera de mesme:| de son costé, pourveu aussy que
l’on convienne en mesme temps |:d’une seureté suffisante pour la durée de
la paix à l’advenir, ce qui va à la proposition de la ligue qui nous est
ordonnée
Ebenda [ S. 70–72. ]
On peut bien estre asseuré |:que l’Empereur n’accordera jamais cette
demande qui l’obligeroit de rendre le Royaume de Boème électif comme il
estoit ci devant, et que Monsieur le Duc de Bavière qui a le principal:|
crédit auprès luy dans l’affaire |:ne consentira point à la restitution du
Palatinat et de la dignité électoralle, et ainsy sans courre fortune d’estre pris
au mot, nostre offre acquerra au Roy tous les cœurs et:| la bonne volonté
de tout le monde. Nous prenons la liberté d’adjouster que Sa Majesté est
en quelque façon engagée |:de faire cette déclaration pour prouver à tout
le monde qu’il ne tient pas en elle qu’elle n’exécutte par effect:| les protesta-
tions qu’elle nous a commandé de faire par toute l’Allemagne de sa part,
qu’elle ne considèrera point ses intérestz particuliers dans la conclusion de la
paix, pourveu que les Princes et Estatz de l’Empire y trouvent leur compte
par le recouvrement de leur ancienne liberté et de tout ce qui leur appartient
par les constitutions de l’Empire. Ce qui nous fait umpeu de peine est que
nous |:ne sommes pas encor bien asseuréz que les Suédois veuillent faire
le mesme offre:|, sans quoy le nostre ne sera pas si |:efficace et paroistra
un peu tenir de l’ostentation:| ce qu’il faut soigneusement esviter, |:parce
que pour en tirer du fruict il faut nécessairement que tous les estrangers:|
soient persuadés que c’est en effet l’intention de Sa Majesté si l’Empereur
s’y veut disposer de son costé. Nous avons demandé pour cet effet une
conférence |:avec les Ambassadeurs de Suède que nous estimons devoir estre
faitte en:| peu de temps, |:où nous tascherons de descouvrir:| leurs mouve-
mens et de les porter s’il est possible |:à faire la mesme chose que nous, mais:|
ils nous ont |:paru jusques icy si attachez à leurs intérestz particuliers que
nous ne savons pas seulement si nous les pourrons:| disposer à faire
semblant |:de les voulloir abandonner durant quelque temps pour le bien du
public:|.
Encores que nous croions bien qu’il n’y aura point de péril à faire |:cette
proposition parce que certainement elle ne sera pas accordée, elle est:|
néantmoins |:de telle importance que nous ne la ferons point sans avoir
receu vostre réponse et les comandemens de la Reyne sur ce subject
Vgl. dazu [ nr. 302 ] , [ 331 ] und [ 329. ]
affin que nous puissions faire icy les mesmes discours et les mesmes
démonstrations que |:vous aurez résolu de faire du costé de la Cour, où il
ne faut pas:| doutter |:que l’Ambassadeur ordinaire de Venise ne taschoit:|
quelquefois de vous donner |:la question par ordre de Monsieur Contarini:|
lorsqu’il ne pourra pas assés clairement descouvrir noz mouvemens. Ce n’est
pas que nous voullions entreprendre de vous donner conseil ny de resveiller
vostre prudence de laquelle nous aurions besoin pour nous guider dans un
si espineux maniement d’affaires. Mais aiant remarqué que |:quand il ne
peut pas faire parler les commissaires impériaux qui sont icy, il fait agir son
collègue qui est à Vienne pour sonder les intentions de l’Empereur et de ses
ministres, nous croions qu’il pourra quelquesfois se servir du mesme
stratagème du costé de France:|.
2 Bericht aus Frankfurt, 1644 Oktober 23, Kopie: AE , CP All. 34 fol. 133–133’.