Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
249. d’Avaux und Servien an Königin Anne Münster 1644 September 17
Münster 1644 September 17
Ausfertigung: AE , CP All. 33 fol. 359–363 = Druckvorlage = Beilage zu nr. 248; Eingang
nach Dorsal fol. 364’: 1644 September 28. Konzepte: AE , CP All. 24 fol. 282–287; AE , CP
All. 30 fol. 331–334, mit Korrekturen Serviens. Kopie: AE , CP All. 38 fol. 135–140 =
Beilage zu nr. 250. Druck: Nég. secr. II, 1 S. 137–139; Gärtner III S. 445–452.
Zu nr. 228. Reise Brégys. Instruktion für Croissy. Rückkehr Montignys. Verhandlungen Rortés in
Emden. Austausch der Vollmachten in Osnabrück. Bereitschaft der Kaiserlichen zur Fortsetzung
der Verhandlungen. Rückdatierung des erneuten Invitationsschreibens. Informationen für La Thuil-
lerie . Brief des Königs von Dänemark; Konferenz mit Klein, jetzt dänischer Resident in Osnabrück.
Vorschlag eines königlichen Schreibens und Geschenks für Torstenson.
Auf nr. 228. Nachricht, Brégy reise am 15. September von Hamburg aus weiter.
Encores que nous n’ayons pas peu descouvrir assez clairement les intentions
de Messieurs les Ambassadeurs de Suède en l’affaire de Transsylvanie comme
nous avons faict sçavoir à Vostre Majesté par lettres précédentes, et que le
déffaut de cet esclaircissement qui nous eust esté très nécessaire nous ayt
mis en peine de dresser l’instruction de celuy qui y doit aller, nous n’avons
pas laissé de la faire le plus conformément qu’il nous a esté possible aux
ordres de Vostre Majesté, et de crainte qu’elle ne trouvast mauvais si nous
eussions différé plus longtemps son départ, nous n’avons pas estimé devoir
attendre la response de Vostre Majesté sur les difficultéz que nous avons
eu l’honneur de luy représenter. Si ce qu’elle aura agréable de nous escrire
se trouve différend du mémoire que nous luy avons donné, nous aurons
assez de moyen de luy faire sçavoir les intentions de Vostre Majesté avant
la fin de sa négotiation et peut estre mesme avant qu’il soit sur les lieux.
C’est pourquoy nous avons creu le devoir faire partir toutes choses laissées,
et nous pouvons asseurer Vostre Majesté que quand elle recevra cette des-
pêche il sera bien avancé dans son voyage.
Monsieur de Montigny est de retour près de nous depuis deux jours après
s’estre bien acquitté de la commission que nous luy avions donnée
Montigny war beauftragt, in Den Haag zur Beilegung des Konflikts in Ostfriesland beizutragen
und nach Möglichkeit die Einschränkung der Kurialienforderungen der Generalstaaten zu erreichen.
Vgl. [ nr. 174. ]
que sortir de La Haye il a veu partir les députéz de Messieurs les Estatz pour
l’Ostfrise. Nous attendons d’heure à autre d’apprendre par les lettres de
Monsieur de Rorté ce qu’aura produit leur arrivée pour en rendre compte
à Vostre Majesté. Nous croyons qu’il y a sujet d’en bien espérer, quoyque
les diverses infractions faittes par Monsieur le Comte d’Embden pendant les
surséances qui avoyent esté accordées au préjudice de sa parolle et des lettres
que Messieurs les Estatz luy avoient escrittes pour le convier de ne rien
innover ayent donné quelques nouvelles appréhensions aux ministres de
Madame la Landgrave. Ilz croyent qu’il n’aura pas plus d’esgard cy après
à la promesse que Messieurs les Estatz donneront pour l’accomplissement
du traitté qui sera faict qu’il en a eu aux lettres qu’ilz avoyent escrittes et que
quand il aura entrepris quelque nouveauté, il pourra tousjours espérer que
ceux qui l’avoyent engagé dans son armement le garentiront du ressentiment
que Messieurs les Estatz pourroient avoir de son entreprise. Ce soupçon
n’est pas tout à faict sans fondement, c’est pourquoy nous avons escrit à
Monsieur de Rorté
les Estatz s’obligent non seulement que Madame la Landgrave ne sera point
troublée à l’avenir dans la jouissance de ses quartiers et contributions d’ Ost-
frise , mais que le traitté qui sera faict sera fidèllement exécuté en tous ses
poincts, et principalement en l’article du désarmement du Comte d’Embden
en cas qu’il ne puisse pas estre entièrement faict lorsque le traitté sera signé.
Nous commençons, désjà, Madame, à remarquer dans nostre négotiation un
effet apparent de la prospérité des armes du Roy et de la bénédiction qu’il
plaist à Dieu de donner aux soins et aux saintes intentions de Vostre Majesté,
Ses conquestes dans la Flandre et le long du Rhin estans arrivées presque
en mesme temps que l’armée suédoise est rentrée dans l’Allemagne et ayans
remply les ennemis d’estonnement, changent visiblement la face des affaires
publiques. Nous voyons desjà que les Impériaux ont beaucoup diminué de
leur fierté. Ilz ont faict depuis quelques jours à Osnaburg la communication
des pouvoirs
Am 11. September 1644. Vgl. dazu das Protokoll Auerspergs und Kranes vom 10./11. Sep-
tember , Druck: APW [ II A 1 nr. 393 S. 627f. ] und Oxenstierna und Salvius an Königin
Christine, Osnabrück 1644 September 6/16, Druck: APW [ II C 1 nr. 213 S. 326–329. ]
nous est venu tesmoigner de leur part, – Monsieur Contarini s’estant trouvé
malade de la goutte – qu’ilz estoient en bonne disposition d’avancer les
affaires. Nous n’avons pas manqué de luy respondre selon les ordres de
Vostre Majesté qu’il trouverra la mesme disposition de nostre part et que
pour ne suivre pas l’exemple de ceux que nous avons blasmés, le bon estat
des affaires de la France au lieu de nous rendre difficiles nous obligera à
apporter encores plus de facilité que nous n’eussions fait auparavant. Nous
verrons bientost à quoy aboutira ce nouveau changement. Cependant dans
l’appréhension que nous avons que ce ne soit encore qu’une fauce apparence,
et pour ne perdre pas l’avantage que nous donnent la patience et la sincérité
dont nous avons usé jusques icy pendant que noz parties n’ont employé
que l’artifice et la mauvaise foy, nous avons estimé à propos en adressant la
lettre du Roy aux Estatz de l’Empire, de justifier par la nostre la conduitte
que nous avons tenue jusques à présent au faict de la paix et de dater cette
lettre de quelques jours avant ce qui a esté faict à Osnaburg, veu mesmes
qu’alors elle estoit désjà résolue et toute preste à envoyer. La copie en sera
cy jointe, nous en avons tiré les meilleures raisons et les plus efficaces du
mémoire qui nous a esté envoyé de la part de Vostre Majesté .
Quand les Impériaux, Madame, n’auroyent faict cette avance qu’à dessein
d’amuser le monde selon leur bonne coustume et se laver en quelque sorte
du blasme que l’on leur donnoit du retardement de la négotiation, nous
essayerons d’en tirer ce fruict que les Princes et Estatz qui avoient différé
d’envoyer icy à cause que la négotiation n’y estoit pas encore commencée
pourront estre persuadéz maintenant de ne retarder plus l’envoy de leurs
députéz.
Nous estimons que Vostre Majesté aura desjà sceu les bonnes dispositions
que Monsieur de La Thuillerie a laissées en Suède pour finir la guerre de
Dannemarch par un accommodement. Nous luy avons faict sçavoir bien
exactement toutes les précautions que nous avons apportées au payement
du subside et les défférences que nous avons rendues au Roy de Dannemarch
en ce rencontre, affin qu’il les puisse faire valloir auprès dudit Roy et rendre
par ce moyen son entremise plus agréable.
Nous avons eu icy ces jours passéz un secrétaire dudict Roy
Klein war nach APW [ II A 1 nr. 398 S. 633 ] am 11. September in Münster angekommen.
rendu une lettre fort honneste de sa part dont nous avons creu devoir
envoyer la coppie cy jointe à Vostre Majesté. Outre ce qu’elle contient il
nous a dit de bouche que la guerre que faisoit injustement la Couronne de
Suède à son maistre l’ayant privé de la médiation qui luy avoit esté déféré
et l’ayant obligé de retirer ses Ambassadeurs d’Osnaburg, il l’avoit chargé
d’y venir pour y résider sans autre ordre que d’estre présent et spectateur
de ce qui se feroit affin d’en avertir son maistre, et qu’avant que commencer
son employ il nous avoit voulu saluer en nous rendant la lettre dont il avoit
esté chargé. Ce discours, Madame, nous a faict remarquer deux choses, l’une
que le Roy de Dannemarch ne prétend plus comme il avoit faict cy devant
de retarder par son intérest particulier le traitté de la paix généralle, l’autre
qu’il recognoist luy mesme de ne pouvoir plus estre Médiateur. La conférence
que nous avons eue avec ce secrétaire nommé Klain nous a donné sujet de
faire un troisiesme jugement: Quel l’on ne désire pas en Dannemarch non
plus qu’en Suède que leur différend soit renvoyé à Osnaburg ny meslé
avec les affaires de l’Empire pour estre traitté dans la paix généralle. Il
nous a voullu faire croire que son maistre avoit maintenant beaucoup de
moyen de se vanger, qu’il auroit bientost plus de vingt mille hommes
sus pied et espéroit avec ces forces de porter la guerre dans la Suède,
qu’il avoit du desplaisir que ce dessein choscquast les intérestz de la France,
mais que son honneur l’obligeoit à ce ressentiment. Nous avons escouté
patiemment toutes ses menaces et n’y avons respondu qu’en luy faisant
cognoistre qu’une bonne paix doit estre préférée à tous ces desseins tant
pour le repos du Roy de Dannemarch en l’aage où il est que pour celuy de
ses peuples. La cognoissance que nous avons que ledict secrétaire a part dans
la confiance et secret de son maistre nous faict resjouir de la commission
qui luy a esté donnée de conférer quelquesfois avec nous, parce qu’elle nous
donnera moyen d’ayder souvent d’icy à la négotiation de Monsieur de La
Thuillerie.
Les dernières lettres de Monsieur d’Avaugour nous obligent de faire remar-
quer à Vostre Majesté que Monsieur Torstenson n’a esté honoré d’aucune
de ses lettres ny de celles du Roy depuis qu’il commande l’armée suédoise.
Cet honneur ayant esté faict autresfois à Monsieur Banière
accompagné de présens, celuy cy pourroit peut estre bien avoir quelque
sujet de mescontentement s’il ne recevoit la mesme grâce, puisqu’on peut
dire avec vérité qu’il n’a pas moins mérité du public que l’autre. Si Vostre
Majesté juge à propos de luy faire cette faveur, l’occasion n’en sçauroit estre
plus favorable que sur son retour en Allemagne. Comme sans doute Vostre
Majesté ne voudra pas la luy faire moindre que celle qui a esté faitte autres-
fois à son prédécesseur, nous prenons la liberté de luy dire que la despense
qu’elle sera obligée de faire en ce rencontre ne sera pas inutilement employée,
quoyqu’elle ne puisse estre guères moindre de dix mille escus. Un général
du poidz de celuy là a assez de crédit dans les résolutions importantes pour
les faire quelquefois pencher où bon luy semble. Il ne sera pas peu avanta-
geux au service de Vostre Majesté qu’il soit bien disposé pour déférer aux
instances qui luy pourront estre faittes de sa part. Nous ne doutons point
que celles que Vostre Majesté luy a faict faire pour son retour en Allemagne
n’ayent contribué à l’avancer. Au moins sommes nous avertis que la résolu-
tion de Suède n’estoit pas qu’il partist si tost du Holstein où nous apprenons
que Axel Lilie doit aller commander en sa place et y mener quelques nou-
velles troupes de la Poméranie dont il a esté jusques icy Gouverneur.