Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
239. Saint Romain an Mazarin Münster 1644 [September 4]
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Münster 1644 [September 4]
Kopie: AE , CP All. 24 fol. 293–293’ = Druckvorlage.
Einvernehmen zwischen d’Avaux und Servien. Keine Einigung über die Person des zu ernennenden
Gesandtschaftssekretärs. Stellung Saint Romains innerhalb der Gesandtschaft.
La bonne intelligence dure entre Monsieur d’Avaux und Monsieur Servien.
Ils se voient souvent et assez familièrement. Néantmoins ils ne conviennent
point d’une personne pour faire les despesches. Il me semble que Monsieur
Servien ne veut pas de moi pout cette fonction, et peut estre qu’il est en
soin d’escrire à la Cour et de trouver des causes pour m’en exclurre. Il a dit
par deçà qu’il m’avoit proposé cet emploi en Hollande, que je l’avois refusé
avec hauteur, et qu’il ne croioit pas que j’en voulusse aujourd’hui. Il est
vrai, Monseigneur, qu’estant à La Haie il me parla de la secrétairie de l’ Am-
bassade et proposa que Monsieur d’Avaux et lui feroient chacun un mémoire
séparément sur lesquels la despesche seroit dressée. J’avoue, Monseigneur,
que je ne consentis pas alors à la qualité de secrétaire, et je m’en excuserois
encore aujourd’hui. Je trouvai aussi à dire à l’expédient qu’il proposoit pour
dresser les despesches et remonstrai qu’il seroit impossible de les faire sur
deux différens mémoires de leur part sans mescontenter l’un ou l’autre. Je vis
avant hier Monsieur Servien sur ce sujet et le fis souvenir que la chose
s’estoit ainsi passée et lui déclarai que comme je n’affecte pas cet emploi,
je ne le refuse pas aussi. Il m’escouta paisiblement sans se laisser entendre
d’un costé ni d’autre. Peut estre que le respect et l’affection que j’ai pour
Monsieur d’Avaux le retiennent. S’il le prend par là, Monseigneur, je n’ai
rien à dire, et jamais la paix ne sera troublée entr’eux pour mon intérest
particulier. Mais j’espère de la bonté de Vostre Eminence que s’il leur faut
envoier un estranger, on ne lui donnera point d’autre titre que de secrétaire
de l’Ambassade, et que vous aurez agréable que je sois présent avec ledict
secrétaire lorsque Messieurs les Ambassadeurs concerteront leurs despesches,
autrement je serois inutile par deçà. La chose est à demi faitte, ils m’ont
appellé aux délibérations qu’ils ont faittes sur les affaires depuis mon retour
et s’il vous plait, Monseigneur, leur mander que Vostre Eminence le trouve
bon et qu’elle désire qu’ils continuent, j’aurai plus de moien de servir dans
les occasions où l’on voudra m’emploier, et je serai d’autant plus obligé
d’estre toute ma vie…