Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
220. Brienne an d’Avaux und Servien Paris 1644 August 27
Paris 1644 August 27
Ausfertigung: AE , CP All. 28 fol. 87–93’ = Druckvorlage
294’; AE , CP All. 30 fol. 230–236. Druck: Nég. secr. II, 1 S. 206–208; Gärtner III
S. 404–412.
Auf nr. 205. Verhandlungen über die niederländischen Kurialienforderungen. Schwierigkeiten bei den
Verhandlungen über den ostfriesischen Konflikt. Marsch unserer Truppen rheinabwärts. Order an
d’Estrades und Brasset zu Verhandlungen mit dem Prinzen von Oranien und den Generalstaaten.
Billigung von nr. 200. Subsidienzahlung an Siebenbürgen. Hoffnung auf günstige Auswirkungen des
Schreibens der schwedischen an die kaiserlichen Gesandten. Keine Unruhen innerhalb Frankreichs.
Keine Nachrichten aus Rom seit dem Beginn des Konklaves; unsichere Situation der Barberini. Ver-
wirrende Lage in England.
Am 24. August ging nr. 205 ein. Obwohl nur Servien unterzeichnet hat, richte ich
die Antwort an Sie beide. Sie sollten Ihre Auseinandersetzungen beenden, man ist
überzeugt, daß Saint Romain Ihre Aussöhnung zustande bringt. Meine Antwort ist
so gehalten, als ob Sie beide unterzeichnet hätten. Elle contient trois chefz d’affaires.
La plus importante concerne celle |:de la Frise:|, la seconde ce que vous
avez escrit |:à Monsieur Salvius:| et la troisiesme la résolution que luy et
son collègue ont prise d’escrire aux |:commissaires de l’Empereur:|. Je pour-
rois dire qu’elle traitte aussy d’une quatriesme qui n’est pas moins difficile
à résoudre que les trois premières, mais sur celle là m’estant souvent expliqué
je m’en dispenseray pour cette fois, et lorsque l’Ambassadeur de Messieurs
les Estatz se sera expliqué de la prétention de ses maistres avec Sa Majesté,
je ne manqueray de vous informer de ce qui aura esté résolu
Vgl. [ nr. 218. ]
condamner:| leur procédé je ne laisse de le rejetter, |:et leur ingratitude sur-
passe de beaucoup leur présomption:|, mais cela demeurera dit de vous à
moy. Pour revenir aux affaires et pour suivre l’ordre de vostre lettre, j’ay
à vous dire que celle là et plusieurs que j’ay receues de Monsieur d’Estrade
et du secrétaire Brasset m’ont assez appris que le différent d’entre Madame
la Langrave et le Comte d’Emden n’estoit pas de ceux qui feust si facile
d’accommoder, et l’intervention de Messieurs les Estatz et de Monsieur le
Prince d’Orange y estant aucunement nécessaire augmente la difficulté.
Aussy ont ilz eu honte quand ilz ont sceu que nous avions |:pénétré leurs
conseilz et que de l’ingénue confession du Comte:| nous avons appris qu’ilz
l’avoient porté d’armer et d’entreprendre ou faire craindre qu’il le voulust
pour réduire les Hessiens à se retirer de son pais. Tout à poinct un discours
controuvé receu pour véritable a fourny de subject |:au Prince d’Orange
de remettre l’affaire à Messieurs les Estatz, et comme si la France eust faict
menacer son allié se tirer du pair pour ne point blesser celuy là:|, luy con-
seillant d’exécuter ce qu’on exigeoit de luy de pure force. Il n’a pas dissimulé
avec nous, nettement et franchement il s’en est expliqué avec |:Monsieur
d’Estrades, et quand Monsieur de Montigny et ledict secrétaire Brasset:| ont
voulu presser Messieurs les Estatz d’ayder à assoupir cette querelle, ilz les
ont trouvéz |:très fermes à appuyer le party du Comte:|. Diverses dépesches
dudict d’Estrade et Brasset m’ont donné cognoissance de l’intention des
autres. Présentement j’escris aux premiers de destromper ledict Prince de
tout ce que l’on a imposé |:à Monsieur de Rorté
Wie aus einem Bericht Rortés an d’Avaux und Servien (Emden 1644 August 21, Kopie: AE , CP
All. 24 fol. 92–95) hervorgeht, hatte der Graf von Ostfriesland ihn und Krosigk bei den General-
staaten und dem Prinzen von Oranien beschuldigt, Rorté wolle nur verhandeln, nachdem die ost-
friesischen Truppen entlassen wären, und er habe sich respektlos über den Prinzen von Oranien und
dessen Gemahlin geäußert.
dre de quelle importance est d’assoupir ce différent, affin que Madame la
Langrave puisse agir librement dans l’Empire où ses trouppes sont absolu-
ment nécessaires pour la déffense de la cause commune, non à la vérité pour
s’opposer aux desseins des ennemis, mais pour assister les armes de Sa
Majesté qui ont pris leur marche |:à val le Rhin pour entreprendre sur
Philipsbourg:| ou prendre les places de deçà comme Vormes et autres où
l’on:| pourra loger l’armée que commande Monsieur le Maréschal de
Turenne, ce qui est en la liberté de Monsieur le Duc d’Anguien et des chefz
des armées assemblées, auxquelz on s’en est remis affin qu’ilz prennent dans
les divers partys qui s’offriront celuy qui est le plus pour réussir. On pré-
fèreroit le premier à tous autres, parce qu’il entraisne après soy et assujetist
ce qui est |:au deçà du Rhin:|, mais on ne le commande pas de crainte que
s’y rencontrant trop de difficulté, il donnast lieu à l’armée de Bavière de se
rassembler et aux ennemis d’envoyer des trouppes occuper les postes qu’on
veut prendre. Mais que s’il trouvoit |:la place desgarnie de garnison suffi-
sante :| ainsy qu’on nous le mande, la presser vivement. |:Et quand à celle
de Fribourg, la seulle garnison de Brisack sera pour la reprendre:| et dèz
que les neiges tomberont ce qui arrive pour l’ordinaire dèz le mois d’octobre,
tous les chemins pour aller à eux se trouvent ferméz, et il ne reste d’accèz
|:à cette ville que par le costé de Brisack, ce qui a faict résoudre de ne la
point attaquer:| et de songer à quelque chose de plus de conséquence, affin
qu’on tirast du gain de la bataille un proffit proportionné à la déffaicte de
cette armée pompeuse et triumphante de la Ligue. Le secrétaire Brasset aura
aussy des ordres pareilz pour agir envers Messieurs les Estatz, et tous deux
n’oublieront pas de faire comprendre à ces Messieurs que Sa Majesté les
assistant puissamment et leur ayant facilité la prise du Sas qu’on tient asseu-
rée , ayant affoibly et occupé l’ennemy commun par la prise de Gravelines
et du post[e] de Vaten qu’on fortiffie présentement et qu’on a résolu de
conserver pour avoir un pied dans leur pays et qui donne facilité à la jonction
de noz armées en cas de besoing, que Sa Majesté se promet de leurs pruden-
ces et de leur gratitude qu’ilz contribueront de tout ce qui est en leur pouvoir
les moyens qui produiront d’autres et si grands avantages à la cause com-
mune et aux Couronnes et Princes alliéz. L’un et l’autre |:de ces Messieurs
d’Estrades et Brasset esviteront de reprocher:| aux autres la promptitude
de leurs conseilz et leur feront bien comprendre que ce qu’on demande n’est
pas pour durer |:que jusques à la paix:|, et qu’on ne veut pas que Madame
la Langrave s’acroisse en la Frise ny qu’elle en tire que ce dont elle est en
possession, consentant Sa Majesté et luy conseillant qu’elle |:face raser le
nouveau fort que le Comte d’Eberstein avoit commencé d’y construire :|,
et délicatement ilz feront entendre soit |:à l’Altesse d’Orange ou à Messieurs
les Estatz que de diviser le Comte d’Ostfrise d’avec la noblesse:| et les com-
munes les plus puissantes de son pais pourront [sic!] bien un jour leur causer
du mal, à quoy ilz donnent ouverture par la protection qu’ilz promettent
audict Comte. Et la fin de leur remonstrance sera que pour obliger la France
en ce rencontre il faut embrasser et promptement ce qu’elle demande, ajou-
stant que pour diminuer la trop grande puissance de leur ennemy elle leur fait
la guerre et employe au commandement de ses armées les personnes de plus
haute dignité et du plus grand mérite qui sont dans le Royaume.
Quant à la response que vous avez faicte à la lettre de Monsieur Salvius ,
elle a esté approuvée et Sa Majesté ne se peut départir des premiers ordres
que vous avez eus ny des conseilz que vous avez suivis. Elle veut satisfaire
de son costé à ce qu’elle doibt aux Suédois, se promet aussy qu’ilz accompli-
ront de leur part ce à quoy ilz sont tenus et que le Roy de Dannemarck
n’aura point suject de luy reprocher que luy faisant offrir sa médiation pour
terminer le différent qu’il a avec la Suède, celle cy l’opprime et l’attaque au
moyen de l’argent qu’elle reçoit de la France, lequel ayant sa destination
pour leur ayder à faire la guerre dans l’Empire et dans les Estatz héréditaires,
y doibt estre employé.
Sur ce suject et avant que je passe au troisiesme poinct contenu en vostre
lettre, trouvez bon que je vous die |:que si Monsieur Torstenson ne donne
satisfaction au Prince de Transsylvanie, il sera pour prendre des résolutions
précipitées, et sans que son Résident à la Porte a esté assisté de Monsieur
de La Haye et que l’inclination du Visir s’est trouvée:| à l’appuyer, la néces-
sité l’auroit desjà forcé à songer |:à s’accommoder. Il est à craindre que
l’Ambassadeur:| qui y est dépesché, par des soubmissions honteuses ou par
des présens et le payement du tribut |:n’y apporte du changement, et à ce
mal il n’y paroist de remède qu’à accomplir envers ce Prince la parolle qui
luy a esté donnée, à quoy de nostre part nous satisfaisons ponctuellement, et
l’argent remis à Venise y a esté receu, les marchands estans entréz en paye-
ment :| avant le 30 e du passé.
M’estant ainsy expliqué sur le deuxiesme poinct de vostre dépesche, je passe
au troisiesme sur lequel je n’ay point à m’arrester. La lettre escritte par
Messieurs les Plénipotentiaires suédois est mesurée et accompagnée de
beaucoup de raison. Ilz reprochent à l’Empereur la perte du tempz, luy
font comprendre parlant à ses ministres qu’il ne tient point à eux que
l’ouvrage de la paix ne s’avance et le rendent ainsy autheur des maux que la
suitte de la guerre pourra causer. Il est à souhaitter que cette lettre produise
l’effect qu’on s’en est promis et craindre qu’elle ne soit le commencement
d’une résolution esloignée de celle de leur envoy à Osnabrug. Mais comme
d’un costé elle presse l’Empereur et que la conscience luy pourra reprocher
diverses choses et que tant de sang chrestien qui se respand et se respandra
crie et criera vengeance contre luy et les armes de Sa Majesté prospérant, il
pourra peut estre se résoudre à songer tout de bon à faire la paix, destrompé
des fauces espérances qu’il avoit conceues que la discorde seroit la suitte
de la mort du feu Roy et que les espritz chaudz et impatiens des François
donneroient lieu à quelque mouvement dans l’Estat où la tranquillité est
sy affermie que la France en semble le temple. Cela paroist encores mieux
depuis le retour de Monseigneur le Duc d’Orléans, lequel très satisfait de la
gloire qu’il a acquise confesse debvoir la meilleure part aux soingz que Sa
Majesté a pris de l’assister, qui s’occupe continuellement aux pensées des
choses de l’advenir, faire la paix et avoir les moyens de continuer la guerre.
Et comme son inclination en est esloignée et qu’elle force la bonté de son
naturel, c’est avec plus de soing qu’elle s’y applique.
De Rome nous n’avons point eu de nouvelles depuis la fermeture du con-
clave . Avant que Messieurs les Cardinaux y soient entréz, l’un d’entre eux
qui est Montalto assisté des autres Espagnolz fist une demande que les
armes feussent ostées des mains des Barberins pendant l’interrègne. Cela
proposé en congrégation ne feust soustenu que de luy et de trois autres,
rejetté de trente six. Il a fait voir sa hayne contre les Barberins et la foiblesse
de son party, mais de conclure par là que les Barberins soient maistres du
conclave, ce seroit bien se haster. Le tempz nous apprendra diverses choses
sur ce suject et nous donnera des notions pour |:le prochain conclave:|, y
ayant tout suject de croire que ceux qui y sont assemblez n’eslèveront pas
|:l’un des jeunes au Papat:|, ennuyéz et lasséz d’un Pontificat de vingt et
un an.
D’Angleterre l’on m’escrit que les affaires sont tousjours en confusion, et
il faut que le Roy qui a consenty que Monsieur de Sabran
Parlement et recognoisse pour assemblée légitime celle convoquée à Londres,
soit en une grande extrémité ou s’en promette de grandes choses. Selon que
la Reyne sa femme parle
In [ nr. 191 ] hatte Brienne von ihrer Flucht nach Frankreich berichtet.
l’auctorité. Je ne manqueray de vous faire part de ce que j’en apprendray.