Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
197. [Servien an Lionne] [Münster] 1644 August 6
[Münster] 1644 August 6
Konzept: AE , CP All. 30 fol. 41–41’ = Druckvorlage, eventuell Bruchstück.
Zu den Auseinandersetzungen mit d’Avaux.
J’ay reparty à Monsieur d’Avaux un peu vigoureusement
Vgl. [ nr. 198. ]
s’est contenté dans sa lettre en beaucoup d’endroictz de ne faire qu’une
négation ou d’obscurer par un petit mot les affaires, ce qui m’a réduict à
prouver et à esclaircir, mon discours est un peu long. La crainte que j’ay
eue que sy je faisois porter ma réplicque de ma part, il ne me la renvoyast
toute fermée et qu’ainsy il ne demeurast avec l’avantage de m’avoir offencé,
m’a obligé de la luy faire tenir par la voye du messager d’Amstredam.
Je ne puis vous envoyer par cet ordinaire la responce que j’ay faicte à Mon-
sieur d’Avaux. La coppie que j’avois destinée pour vous n’a peu estre faicte
à cause qu’elle est un peu longue.
Je n’ay jamais prétendu comme je vous ay marqué cy devant que nous
deussions traicter l’un avec l’autre par escript, mais seulement que tout ce
que nous traictons ensemble dans nos conférences soit mis dans un résultat.
Je suis fort asseuré qu’il n’y a point icy d’Ambassadeurs qui ne facent de
mesme, les moindres commissaires qu’on envoye sont obligéz de faire un
journal de leur commission. C’est ce que je luy ay proposé aux termes les
plus civilz qu’il m’a esté possible. Il n’y va point de mon intérest, il ne s’agist
que de celuy du Roy et de ses affaires, dont certainement la pluspart demeu-
rent . Sy après cela, ayant esté offencé au point que je l’ay esté, Son Eminence
a donné le tort comme pour un coup fourré, je suis bien malheureux estant
son très humble serviteur et sa créature au point que je l’ay tousjours esté
et ma partie n’estant pas dans son cœur ny l’un ny l’autre quelque semblant
qu’il face du contraire.
Vous serez un peu estonné d’apprendre que toutes les aigreurs où nous
sommes venuz n’ayent point interrompu nos visites ny nos conférences.
Je fus hyer encor tout le jour chez Monsieur d’Avaux pour résouldre nostre
despesche, et je n’ay pas manqué un jour de l’envoyer visiter pendant sa
maladie. Quand nous ne pouvons pas nous veoir, nous communiquons par
nos secrétaires tout de mesme que sy nous estions les meilleurs amis du
monde. A la vérité, je me suis déffendu un peu fortement. Je m’asseure que
Son Eminence jugera que sy ma responce mérite de paroistre devant ses
yeux, que je ne pouvois moins faire et que ce sera après cela que nous
pourrons dire de nous estre donnéz des coups fourréz et qu’il sera bien de
nous imposer sillence.