Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
194. Brienne an Servien Paris 1644 August 6
Paris 1644 August 6
Ausfertigung: AE , CP All. 30 fol. 35–37; Eingang : 1644 August 26. Kopie: AE , CP All. 33
fol. 229–229’.
Weisungen durch Saint Romain und Arnauld. Verweis auf nr. 190. Aussöhnung mit d’Avaux.
Les lettres qui vous seront rendues par Monsieur de Saint Romain et celles
dont on charge le Sieur de Saint Nicolas que vous avez dépesché vous
feront voir que l’on n’a pas oublié aucun des poincts contenus dans les
vostres
Brienne antwortet auf ein Schreiben Serviens vom 23. Juli 1644; vgl. [ S. 339 Anm. 1. ]
tion , voullant que les lettres fussent animées du discours dudict Sieur de
Saint Romain. Depuis prèz d’un mois on le dispose à partir, et présentement
il exécute le commandement qui luy en est fait. Il est chargé d’un qui vous
concerne auquel vous ne sçauriez vous opposer . C’est le maistre, mais un
maistre très bon qui le prescrit et qui est persuadé de toutes les bonnes
conditions qui sont en vous. Sa Majesté a daigné vous escrire de sa main
Vgl. [ S. 426 Anm. 2. ]
et s’est assurée que ce que vous ne ferez pas par aucune considération, vous
vous y porterez par son respect particulier. Si elle a fait le mesme jugement
de Monsieur d’Avaux, elle a creu le debvoir par l’assurance qu’elle a prise
d’un pareil respect qu’il luy doibt rendre. Et en ce moment elle a consceu
aussy qu’il falloit songer à vous départir des bienfaictz, le retour de la paix
e[s]t le moment destiné pour les posséder et l’ouvrage pour les mériter, non
que desjà voz services ne parlent et ne se plaignent, mais ilz ont esté rendus
dans un tempz que les grâces n’estoient pas en sa main.
Je me crains voyant vostre silence après la lettre qui vous a esté escritte
que vostre cœur ne couve une vengeance, mais si vous daignez vous souvenir
que celle dont je parle n’est qu’une response à une que vous avez envoyée,
vous modèrerez vostre resentiment. Se vaincre c’est la plus grande victoire
que nous puissions remporter. Outre qu’en ce faisant vous donnerez une
preuve de vostre magnanimité, vous ferez plaisir à Son Eminence, laquelle
est bien cognoissante de mille belles qualités que vous possédez. Si je ne me
trompe, Monsieur de Lionne vous donne un pareil conseil, lequel a esté
tesmoing en diverses occasions comme voz intérestz ont esté soustenus.
Pour moy en la place où je me trouve je fais le juge, mais souvent je me
trouve partie, car honorant des personnes de vostre mérite j’entre aisément
dans leur sentiment, et il me tarde de ne les voir pas eslevéz aux dignités
qu’ilz ont méritées. En ce qui vous concerne je parle naïvement et selon le
sentiment de mon cœur. Ce qu’aucuns appréhendent de vostre naturel je le
loue, tous les mouvements que l’honneur inspire ne me blessent jamais.
Faictes doncques deux choses, la première vostre réunion avec Monsieur
d’Avaux, et puis conjoinctement la paix. Que si pour y parvenir il faut
s’exposer à diverses pœines, faire diverses lettres et autres choses de cette
nature, abandonnez vous y sans regret, affin que si vostre négotiation venoit
à se rompre sans avoir rien avancé, que vostre conscience ne vous puisse
pas reprocher d’y avoir obmis aucun soing. Il me reste à en prendre un de
faire des excuses de la trop grande liberté de mes lettres. En une occasion
où les plus sages vous escrivent, je pouvois m’en dispenser, mais j’ay jugé
qu’il falloit en user d’autre sorte et ne vous point celer ce que j’avois peu
pénétrer des sentimens de la Reyne.