Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
84. Rorté an d’Avaux und Servien Osnabrück 1644 Mai 2
Osnabrück 1644 Mai 2
Kopie: AE , CP All. 27 fol. 6–10’ = Druckvorlage.
Mehrere ergebnislose Besprechungen mit Oxenstierna über die geplante Konferenz. Bedenken der
Schweden gegen die spanische, nicht gegen die kaiserliche Vollmacht. Ihre Befriedigung über Ihre
Reaktion auf die Weigerung Auerspergs, die Vollmachten auszutauschen. Vorwürfe der Kaiser-
lichen zurückgewiesen. Unnachgiebigkeit der Schweden. Ihr Drängen auf Auszahlung der Subsidien
an Rákóczy. Kopien der schwedischen und der französischen Vollmacht. Bereitschaft der Schweden,
trotz des Krieges gegen Dänemark ihre Bündnisverpflichtungen zu erfüllen. Schonen von Horn
erobert. Zuziehung Rosenhanes zu den geplanten Konferenzen. PS: Mitteilung der Schweden über
bevorstehende schwedisch-dänische Friedensverhandlunlungen.
Gemäß nr. 70 habe ich am Freitag mit Oxenstierna konferiert und alle von Ihnen
angeführten Argumente vorgetragen, um die Zusammenkunft zu beschleunigen. Er
setzte seine Antwort aus, bis er wisse, ob Sie mit Iburg als Konferenzort einverstanden
seien. Vorgestern legte ich ihm gemäß nr. 71 Ihre Meinung dar; Vinnenberg lehnte
er ab. Gestern abend 6 Uhr teilte er mir nach Beratungen mit Salvius und Rosenhane
mit, er lehne Vinnenberg ab, schlage zwei verschiedene Wohnorte vor und verzichte
nur dann auf die erste Visite, wenn die Konferenzen an einem Ort stattfänden, an dem
die Schweden als erste eingetroffen seien
schwedisch besetzt ist.
La communication que je leur ay faite de vostre part des plains pouvoirs
impérial et espagnols leur a esté très agréable, et ledit Sieur Baron, sur le
désir que je luy ay dict que vous aviez d’en sçavoir leur sentiment, m’a dict
que n’entendant point bien l’Espagnol non plus que Monsieur Salvius, il ne
pouvoit bien comprendre celluy du Roy d’Espaigne. Mais néantmoins il
jugeoit bien qu’il y avoit de grands déffauts et particulièrement en ce que
les commissaires qui sont à Munster n’ayans que des pouvoirs séparéz et
qui se rapportent à d’autres Plénipotentiaires qui ne sont point nomméz ny
régléz, il y auroit peu d’apparence de traiter sur iceux avec ce que mesme il
n’est point exprimé avec qui le Roy d’Espaigne veult faire la paix, se con-
tentant de dire qu’il les envoye traiter de la paix généralle. Quant au plain
pouvoir impérial, il le trouve en assés bonne forme et croit que l’on pourroit
traitter librement sur icelluy, et mesme Monsieur Salvius dict que celluy
qu’ilz ont de la Reyne de Suède est à peu prèz conceu en mesmes termes.
Du reste, Messeigneurs, après avoir fait entendre ausdits Ambassadeurs
suédois le procédé que vous avez tenu et que vous tenez encores à l’esgard
du reffus qui leur a esté fait par le Comte d’Auersberg pour la susdite com-
munication , je veois qu’ils ont toutes satisfactions de vous et du conseil
que vous observez dans les affaires. Ils reconnoissent bien qu’il y a quelque
menée danoise et que le Sieur Langermain peut bien traverser la négociation
comme il le semble, parce que Monsieur Cantarini vous a allégué pour une
des causes du reffus que ledit Comte a fait, d’accorder à cet esgard la mesme
chose qui s’est observée à Munster. Mais Monsieur Salvius nie fermement
qu’il ayt jamais parlé comme on luy veut faire acroire, et ledit Baron fait
le mesme, disans qu’ils se condampneroient eux mesmes et se mettroient dans
le tort, car ayans prèz d’eux tous les pouvoirs et les instructions nécessaires
pour traitter de la paix, il y auroit peu d’aparence qu’ils eussent fait entendre
qu’ils attendoient de nouveaux ordres de Suède pour en venir là; que si cella
avoit esté, ils se seroient bien gardéz d’avoir demandé au Comte d’Auersberg
communication de ses pouvoirs et de luy avoir offert celluy qu’ils ont de la
Reyne. Ils avouent que toutes ses menées ne sont que des artifices du party con-
traire et que par là ils ne cherchent que le moien de désunir les deux Coronnes.
Mais ils protestent fort que rien n’est capable de les en faire venir là, et qu’ils me
communiqueront fidèllement et sincèrement tout ce qui se passera par deçà et
n’advanceront point d’un pas sans vostre agréation. Ils reconnoissent aussy
que vous avez très prudemment procédéz, tant pour le bien des affaires
communes que pour l’intérest particulier de la Suède, d’avoir fait connoistre
tant à Monsieur le Nonce qu’à Monsieur Cantarini la résolution où vous
estiez de ne point passer outre en négociation avec les Impériaux et Espa-
gnols pour remédier aux déffauts et difficultéz qui se rencontrent dans leurs
pouvoirs, jusques à ce que le Comte d’Auersberg ayt fait la mesme commu-
nication par deçà qui s’est fait[e] à Munster et vous convient de maintenir
vostre résolution dans les mesmes termes. Outre cella lesditz Ambassadeurs
m’ont fait connoistre que la résolution estoit de ne plus presser ledit Comte
sur la susdite communication jusques à ce que cella vienne de luy mesme,
car après avoir eu de luy la responce que je vous manday l’autre jour qu’il
leur avoit faite
Vgl. [ nr. 58. ]
ils renvoièrent, néantmoins après me l’avoir communiqué, vers ledit Comte
pour le mesme sujet le secrétaire Melonius qui rapporta que ledit Comte
d’Auersberg s’estonnoit extrêmement que Messieurs les Ambassadeurs sué-
dois prissent en mauvaise part le deslay qu’il avoit demandé pour la venue
des despêches qu’il attend sur ce subjet de la Cour de Vienne, qu’il estoit
bien vray que sur le changement arrivé par la retraicte des Ambassadeurs
danois
Vgl. [ S. 109 Anm. 1. ]
donner commencement ausditz traitéz, il estoit obligé de demander nou-
veaux ordres et qu’il les attendoit journellement, et que pour cinq ou six jours
ou plus ou moins qu’il les pourroit recevoir il ne pouvoit croire que lesditz
Ambassadeurs suédois se voulussent formaliser ny impatienter pour un si
petit deslay, que luy mesme, s’il arrivoit ausditz Suédois quelque chose de
pareil, ne le prendroit point en mauvaise part et que les commissaires
impériaux qui sont à Munster, ayans tout aussy bien trouvé quelque chose
à redire à vos plains pouvoirs, que celluy qu’il attendoit de l’Empereur seroit
icy avant que lesditz défauts puissent avoir esté corrigéz en France. Or,
comme lesditz Ambassadeurs suédois ont confronté ceste responce avec celle
que je leur ay dit que Monsieur Contarini vous avoit faite de la part du
Comte de Nassau, ils disent qu’il est aysé de reconnoistre que les ennemis
veullent tascher d’obliger l’un ou l’autre des partys de traicter séparément
en advanceant les affaires en un endroit et les reculant en un autre. Et pour
toutes les choses susdites et pour conférer avec vous de ce qui leur est venu
de Suède et de beaucoup d’autres poinctz, ils jugent que l’entreveue est
extrêmement nécessaire, sur quoy je leur ay fait connoistre que si cella se
différoit, ils en estoient eux mesmes en coulpe par les changemens et diffi-
cultéz qu’ils apportoient à la conclusion de cet[te] affaire. Et véritablement,
en cella leur procédé est estrange et tel que je ne vous en sçaurois rapporter
les particularitéz. Mais ils rejettent toutes choses sur l’ordre exprès qu’ils
ont de la Suède de ne rien faire au préjudice de ce qu’elle prétend luy estre
deub.
Il reste maintenant, Messeigneurs, à vous faire sçavoir un autre poinct dont
lesditz Ambassadeurs m’ont particullièrement convié de vous escrire qui
regarde le Ragozzy. Ils disent que ce Prince sur la parolle qui luy a esté
donnée par Monsieur Tortenson s’estoit déclaré franchement contre l’ Empe-
reur sans avoir attandu que la France ny la Suède luy ayent donnéz aucunes
asseurances par escrit de ce qu’il a prétendu, et ayant desjà occupé beaucoup
de places qui apartiennent à l’Empereur et faisant par ce moien une puissante
diversion advantageuses à l’un et à l’autre des Coronnes, il ne seroit point
raisonnable de l’abandonner ny de manquer à ce qui luy a esté promis. Que
ledit Prince ayant despuis peu envoyé un exprès vers Monsieur Torstenson
pour luy demander le payement de la moitié du subside qui luy a esté accordé
et ainsy qu’il l’a tousjours prétendu lorsqu’il se mettroit en campaigne, et la
somme de trente six mill Richedales qu’il dit avoir employé pour obtenir de
la Porte le consentement de la desclaration de la guerre qu’il fait à l’Empereur,
il estoit absoluement nécessaire que les deux Coronnes advisassent à ce
poinct, et que si la France vouloit de son costé fournir sa part, que Monsieur
Salvius feroit en sorte que celle de la Coronne de Suède seroit promptement
deslivrée. Et comme lesditz Ambassadeurs craignent qu’à faute de ce faire
ledit Ragotzy ne prenne occasion de s’accommoder avec l’Empereur et qu’il
y a du danger à ce retardement, ils souhaitteroient fort, Messeigneurs, que
vous donnassiez promptement ordre à cella et que cependant vous fassiez
une despesche bien sérieuse audict Ragotzy pour l’exhorter de tenir bon et
luy donner asseurance que la France satisfera à ce qui luy a esté promis,
disans que pour leur esgard ils feront en sorte qu’on luy pourra joindre les
trois mil hommes qu’il prétend soubz un bon chef et par la voye que je
vous manday par ma dernière . Quoyque j’aye fait cognoistre ausditz Am-
bassadeurs que cette affaire se dissemuleroit [!] mieux à vostre entreveue,
ils disent néantmoins qu’elle requiert une prompte résolution et que surtout
ledit Prince soit au plustost satisfait de la somme qu’il prétend. Il seroit
aussy à propos que le plustost que faire se pourroit vous en déterminiez
quelque chose.
Je tascheray, Messeigneurs, de tirer coppie des plains pouvoirs de ces Mes-
sieurs icy. Mais comme le Comte d’Auersberg leur a voulu persuader qu’il
y avoit de manque dans les vostres, ils se sont curieusement informéz de
moy si les commissaires impériaux y avoient treuvé à redire, et par là je
veois qu’ils pourroient aussy désirer quelque communication des vostres
et voudroient avec cella que ceux d’Espagne pussent estre mis en un langage
qu’ils entendissent.
Du surplus, Messeigneurs, lesditz Ambassadeurs m’ont prié de vous faire
sçavoir qu’ils ont receu ordre exprès de Suède d’asseurer les ministres de
France de la fermetté dont leur Reyne veut observer leurs traictéz et qu’elle
ne veult se relascher en quoy que se soit du dessein pris pour le bien de la
cause commune, encores bien qu’elle ayt entrepris une nouvelle guerre
contre le Dannemarc, que ladite Reyne au reste a fait une despesche qu’elle
a addressée par mer à son Ambassadeur à Paris avec lettres pour Leurs
Majestéz, Monseigneur le Duc d’Orléans, Monsieur le Prince
le Cardinal Mazarin pour leur faire connoistre les causes qui l’ont portée à
attaquer le Roy de Dannemarc comme elle fait, et qu’on en aura bientost
les coppies par un courrier qui a pris le destour par la Findlande . Au reste,
on mande de Suède que Monsieur Horn fait tout ce qu’il veut dans le
Schonen , qu’il y a pris Elsimbourg , Londen et Lanckron et qu’il a
assiégé Malinuy et Christienstat qu’on tient estre rendus, la flotte aussy
se prépare puissamment.
J’ay envoyé, Messeigneurs, un exprèz pour vous faire tenir ceste despêche,
d’autant qu’elle n’avoit peu estre preste pour le despart de la poste. Cepen-
dant je me promès que vous me ferez l’honneur de me faire sçavoir vostre
entreveue cy dessus spéciffiée se faisant, si vous trouverez agréable que je
m’y treuve, car ces Messieurs icy mèneront Monsieur Rosenhan avec eux.
J’attandray sur toutes choses l’honneur de vos commandemens vous asseu-
rant , quoyque j’aye un peu tardé à vous rendre responce, qu’il n’y est allé
de ma faute, mais bien de ce que ces Messieurs icy ne m’ont point plustost
fait sçavoir leur résolution.
PS: J’oubliois, Messeigneurs, de vous dire que Messieurs les Suédois disent
pour asseuré qu’il se doit faire une assemblée de quelques sénateurs de
Suède et Dannemarc sur les confins des Royaumes pour travailler à l’ acom-
modement de leurs différends.