Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
12. d’Avaux an Königin Anne Münster 1644 März 25
Münster 1644 März 25
Ausfertigung: AE , CP All. 32 fol. 53–53’ und 56–59’ = Druckvorlage = Beilage zu nr. 11;
Eingang nach Dorsal fol. 55’: 1644 April 6. Eigenhändiges Konzept: AE , CP All. 26
fol. 214–216’. Kopie: AE , CP All. 26 fol. 208–211’, nach Aktenzusammenhang und Chiffre
Beilage zu nr. 13. Druck: Nég. secr. II, 1 S. 5f.; Gärtner II S. 591–598.
Antrittsvisiten. Empfang Chigis in Münster. Rangstreitigkeiten mit den spanischen Gesandten.
Visiten der Kaiserlichen und der Spanier. Gegenvisiten d’Avaux’. Rangansprüche Contarinis.
Gutes Einvernehmen mit Chigi; dessen eventuelle Abberufung. Contarinis Ansicht über die Ver-
handlungsaussichten. Vorbereitung des Invitationsschreibens an die Reichsstände. Bevorstehende
Verhandlungen mit den schwedischen Gesandten.
J’eus l’honneur il y a huict jours de donner compte à Vostre Majesté de mon
arrivée à Munster et de la réception qu’on m’y avoit faitte . Depuis cella,
Madame, j’ay receu et rendu les visites aux Ambassadeurs qui sont icy, et
quand Monsieur le Nunce m’aura visité dans l’ordre qui se doit
suis presque asseuré qu’il fera, tout se sera passé avantageusement pour
l’honneur de la France.
Lorsque ledict Sieur Nunce arriva en cette ville , je fus adverti que les
Ambassadeurs d’Espagne avoient concerté avec ceux de l’Empereur d’en-
voyer à sa rencontre. Cella m’obligea de faire monter Monsieur de Saint
Romain à cheval avec vingt gentishommes pour prendre garde que ceux
que j’envoyois aussy au devant du Nunce tinssent partout le rang qui con-
vient. En une autre saison et un autre lieu j’en serois demeuré là. Mais estant
icy pour faire la paix, je fis donner advis à Monsieur Contarini que si quel-
ques uns vouloient prendre place entre les Impériaux et nous, ilz seroient
batus. Il entendit à demy mot et fit parler promptement aux Ambassadeurs
d’Espagne, lesquelz après quelques allées et venues chez le Comte de Nassau,
prirent expédient d’ignorer l’arrivée de Monsieur le Nunce. Il est vray que
l’entremise dudict Sieur Contarini fut soustenue par plus de cent personnes
que les Espagnolz virent sortir de céans et qui alloient comme par curiosité
voir l’entrée qu’on feroit au Nunce; car pour luy il ne fut abordé que de
deux gentishommes qui estoient dans mon carosse.
Tant y a, Madame, que les Ambassadeurs d’Espagne quittèrent la partie, et
leurs gentishommes et carosses se séparèrent de ceux du Comte de Nassau
au sortir de la place du dôme où nous sommes tous logés
allèrent hors la ville à la rencontre de Monsieur le Nunce, et les Espagnolz
l’allèrent attendre à son logis. Mon carosse suivit immédiatement celuy du
Comte de Nassau en toute la cérémonie.
Le secrétaire de Monsieur le Nunce
Giovanni Lorenzo della Ratta besuchte d’Avaux am 20. März 1644; vgl. V. Kybal – G. In-
cisa della Rocchetta I, 1 S. 91 und Anm. 1. Sein in Münster vom 20. März bis 21. Juni
1644 geführtes Tagebuch ist publiziert ebenda S. 339–376. Ratta war Kanoniker in Nardo,
wohin er im Juli 1644 zurückkehrte; H. Bücker, Der Nuntius Fabio Chigi S. 20.
dit que les Ambassadeurs d’Espagne luy avoient faict faire excuse de ce
qu’ilz n’avoient pas envoyé au devant de luy, comme ilz auroient faict bien
volontiers, s’ilz eussent esté advertis à temps du jour de sa venue.
Aujourd’huy à l’église, il leur a falu ruser en personne et céder à la veue
de tout le monde. J’avois esté de bon matin ouïr la passion aux Capucins.
Ilz ont creu sans doute que j’y assisterois aussy à la messe et sont venus de
bonne foy dans l’église cathédralle du dôme qui est comme nostre paroisse
à tous. Mais comme ilz estoient desjà entrés bien avant, ilz m’ont aperceu,
et sans hésiter ilz ont faict tous trois une contremarche et se sont retirés.
Ilz ne m’ont point salué, le pouvans faire fort commodément, et n’ont pas
seulement fléchi le genouil en aucun endroict de l’église.
Il n’est pas mauvais, Madame, qu’on les ayt obligés d’abord à se mettre à
la raison, et pour cet effect il estoit nécessaire d’estre en bon esquipage et
d’avoir beaucoup de monde. Il y a icy cinq Ambassadeurs de la Maison
d’Austriche, et il n’y a qu’un seul de France, mais qui est malaizé à surprendre
où il s’agit de la dignité de Vostre Majesté
Die spanischen Gesandten waren hauptsächlich deshalb zum Nachgeben gezwungen, weil sie nicht
genug Gefolge hatten. Vgl. dazu Nassau und Volmar an Ferdinand III., Münster 1644 März 24,
Druck: APW [II A 1 nr. 206 S. 313–319.] In ähnlichem Zusammenhang rät Saavedra dem
König Philipp IV. (Münster 1644 Juni 2, Druck: Corr. dipl. I S. 60f.), fünfzig Mann
einzustellen, que asistan à sus Ministros, con que se excusarán in convenientes y se
mantendrá la autoridad Real. Vgl. ferner nr. 15.
La visite que les Impériaux m’ont faitte
Am 21. März, die Gegenvisite d’Avaux’ erfolgte am 23. März. Vgl. dazu Nassau und Volmar
an Ferdinand III., Münster 1644 März 24, Druck: APW [ II A 1 nr. 206 S. 313–319] nebst
Beilage 1.
entretien très pacifique. Ilz ont remercié Vostre Majesté de ce qu’il luy a plu
envoyer icy pour traitter de paix et ont tesmoigné satisfaction du choix de
ma personne comme estant cognue en Allemagne
Claude de Mesmes, comte d’Avaux, 1596–1650, war 1627–1632 außerordentlicher Gesandter
Frankreichs in Venedig, 1634 zum außerordentlichen Gesandten in Dänemark, Schweden und
Polen mit Kreditiv für die deutschen Fürsten und 1637 zum außerordentlichen Gesandten in
Deutschland mit Sitz in Hamburg ernannt worden, wo er 1641 den Präliminarfriedensvertrag
abschloß. Über ihn s. DBF IV Sp. 832–837; BU II S. 496; A. Chéruel I S. 269.
Le compliment des Espagnolz
Die Visite der Spanier erfolgte unmittelbar nach derjenigen der Kaiserlichen, die Gegenvisite
d’Avaux’ ebenfalls am 23. März. Vgl. dazu den [S. 23 Anm. 5] zitierten Bericht der Kaiser-
lichen; ferner Saavedra an Philipp IV., Münster 1644 April 2, Druck: Corr. dipl. I S. 20f.
chose de fier. Ilz ont parlé du bien qui reviendroit à la Chrestienté de la
réconciliation de noz Roys et pour tesmoigner qu’ilz y entendroyent volon-
tiers, ilz ont dit que ceux qui les ont attaquéz n’estans plus au monde , leur
ressentiment estoit cessé, et que rien ne les oblige à faire la guerre au Roy
qui n’estoit pas né alors, ny à Vostre Majesté qui n’avoit aucune part aux
affaires, mais que si l’on veut que la paix soit de durée, il faut qu’elle soit
juste. Ces dernières parolles me donnèrent suject de repartir que pour estre
juste, il faut que chacun ayt le sien, et que la justice est de rendre à un
chacun ce qui luy appartient. Pour le surplus, Madame, je ne voulus pas
le relever. Il y a quatre mois qu’ilz nous attendent, ilz sont venus à ma
rencontre, ilz cèdent en tous lieux. Je n’ay pas estimé convenable de leur
disputer encores la cause ou le prétexte de cette bonne disposition qui paroist
en leur conduitte.
Ilz m’estoient venu visiter tous trois ensemble et m’ont receu aussy tous
trois chez Monsieur Saavedra. Les Ambassadeurs de l’Empereur en ont usé
de la mesme sorte, et tous paroissent contens.
Il n’y a que Monsieur l’Ambassadeur de Venise qui trouve quelque chose
à désirer en la réception que je luy ay faitte. Je descendis cinq marches de
l’escalier pour le recevoir, et puis en sortant je l’accompagnay jusques au
pied de l’escalier. Il restoit encores quatre marches du perron, et là estoit
son carosse. Il prétend que je dois aller plus avant à sa rencontre, l’accom-
pagner jusqu’au carosse et le voir partir. Sa raison est que les Ambassadeurs
de l’Empereur et du Roy d’Espagne luy font cette déférence. C’est, Madame,
ce que je ne sçay pas. Quoy qu’il en soit, j’ay faict respondre à Monsieur
Contarini qui a esté Ambassadeur à Rome qu’il sçait bien comme les
Ambassadeurs de France traittent avec ceux de Venise. Ilz les reçoivent au
haut de l’escalier et les y laissent en les conduisant. Il est vray, Madame, que
les Vénitiens en font de mesmes. Mais comme cela est plustost attribué à
dépit et à incivilité qu’à une cérémonie bien mesurée et que nostre procédé
marque quelque différence entre eux et les Ambassadeurs des Roys, ilz
s’efforcent de l’oster. C’est la France qui leur a accordé les démonstrations
d’honneur qui se rendent aux testes couronnées, mais avec la réserve qui se
prattique à Rome. Je l’ay remonstré civilement à Monsieur Contarini lorsqu’il
m’en a parlé luy mesme. Il réplique que cela est bon à Rome et que Messieurs
de Chasteauneuf
carosse quand il estoit en Angleterre. Enfin il veut estre conduit par les
Ambassadeurs du Roy comme sont ceux de l’Empire et d’Espagne, et se
laisse entendre assez clairement que sans cette esgalité il ne pourroit pas
nous voir. Il adjouste qu’il n’auroit jamais attendu une telle mortiffication
de Monsieur d’Avaux qui est extrêmement aymé de la République de Venise
et qui en a receu tant de preuves de bienveillance
Vgl. [S. 23 Anm. 6.]
de m’excuser si je ne payois pas mes debtes aux despens du Roy et ne voulois
point faire le libéral du bien d’autruy. C’est à vous, Madame, qui en avez
maintenant l’administration et qui le dispensés si judicieusement, à considérer
s’il est à propos en cette occasion de donner encores quelque chose à la
République de Venise pour ne pas desgouster l’un de noz Médiateurs, ou
s’il vaut mieux tenir ferme pour arrester le désordre et la confusion qui
naistra bientost de ces prétentions de tous les Princes inférieurs.
Monsieur le Nunce m’a parlé
qui plus est, Madame, il professe obligation à Vostre Majesté. Il me semble
que je suis desjà en bonne intelligence avec luy, nous fusmes trois heures
en conversation sans que je m’aperceusse qu’il eust envie de l’accourcir.
La commission qu’il a du Pape ne s’estend que jusques à l’arrivée de Mon-
sieur le Cardinal Ginetti
qu’on auroit tousjours besoin icy de son entremise, il répliquoit que ledict
Sieur Cardinal amènera d’autres prélatz pour cet employ. Je croirois,
Madame, qu’il seroit bon de l’y maintenir par tous les moyens possibles,
et mesmes il seroit à désirer pour le service du Roy et pour les bon succès
de cette négotiation qu’un homme de son expérience y fust le principal
ministre du Saint Siège. Ce n’est pas la première fois qu’en des occasions
moins importantes l’on a envoyé le chapeau de cardinal aux Nunces qui
sont sur les lieux. |:Je n’ay pas oublié d’en donner le goust à celluy cy,
d’autant que cella ne peut nuire:| et lie davantage la familiarité et l’affec-
tion.
Quant aux affaires, j’attens Monsieur Servien
Vgl. [S. 17 Anm. 1.]
ment et ne feray rien en son absence que ce qui ne se peut obmettre. Monsieur
Contarini ne juge pas que nous puissions beaucoup avancer durant cette
campagne, parce que les Espagnolz se la promettent fort heureuse. Je me
suis plaint de leur artiffice et de l’impatience qu’ilz ont tesmoignée de nostre
venue, puisqu’ilz ne nous veulent icy que pour nous amuser. Monsieur
Contarini m’a respondu que les Ambassadeurs d’Espagne ne disent rien de
tel, mais que c’est son opinion et qu’il m’en parloit en confiance.
Cependant, Madame, il est bien nécessaire de convier les Princes et Estatz
de l’Empire de députer à cette assemblée et de les authoriser contre l’Empe-
reur qui les opprime et qui veut leur oster cette faculté au préjudice mesmes
des passeportz qu’il a esté obligé de leur accorder par convention faitte avec
le feu Roy. C’est la première chose que nous devons faire icy, et j’ay préparé
une grande dépesche sur ce sujet, n’attendant plus que l’arrivée de Monsieur
Servien pour la faire tenir à tous les Princes d’Allemagne tant catholiques
que protestans .
Nous devons aussy nous aboucher bientost à trois lieues de cette ville avec
les Plénipotentiaires de Suède pour agir de concert dans la négotiation de
la paix et pour aviser aux moyens d’accommoder le différend avec Danne-
marck
Vgl. dazu Salvius an Johan Oxenstierna und derselbe an d’Avaux, Osnabrück 1644 März 14/24,
Druck: APW [ II C 1 nr. 138] und [nr. 139 S. 194f.]
de mes soins et de quelque cognoissance que j’ay des hommes et affaires
de deçà.