Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
247. Servien an La Court [Münster] 1647 November 8
[Münster] 1647 November 8
Kopie: AE , CP All. 90 fol. 36–37’ = Druckvorlage.
Beziehungen Frankreichs zu seinen Alliierten und zu Kurbayern. Kritik an der Berichterstat-
tung La Courts. Einwirken auf die protestantischen Reichsstände zur Klärung der Frage
kaiserlicher Assistenz für Spanien und der Lothringenfrage im Sinne Frankreichs. Verhältnis
zu Salvius. Subsidienzahlungen. Gegenüber Salvius Zusicherung einer Parteinahme Frank-
reichs gegen Kurbayern.
Je suis bien aise d’avoir veu vostre dernière lettre plaine de sentimens con-
traires à ceux qui estoient dans la précédente . Nostre principal but doibt
tousjours estre ce me semble de donner toutes les satisfactions raison-
nables à noz alliez, et pour l’amour de Dieu ne prenons jamais jalousie
les uns des aultres.
Vous ne treuverez pas mauvais que je vous die que vous vous laissastes
séduire à vostre hoste l’hyver passé, et que vous escrivistes l’un et l’aultre
à la cour diverses choses dont les suites n’ont pas esté heureuses. Quand je
vis dans quelques-unes des dépesches de monsieur d’Avaux de ce temps-
là
Vgl. [ nr. 239 Anm. 5 ] .
le convier mesme à faire de nouvelles levées, je creuz que nous ne demeu-
rerions pas longtemps (sy l’on suivoit ce conseil) de nous repentir d’avoir
pris tant de confiance en ce prince dont les intérestz ne sçauroient jamais
estre sincèrement joinctz avec les nostres. Nous n’en avons veu qu’une
trop fascheuse expérience, sy toutesfois son procéder produict la paix, il
y aura lieu de s’en consoler, mais dans l’advantage que les Impériaux et
Espagnolz en ont tiré nous nous appercevons fort bien que les uns et les
aultres sont devenuz plus difficiles dans la négotiation. En un mot, Mon-
sieur , comme toutes les affaires du monde sont subjettes à quelques in-
convéniens , il vault beaucoup mieux avoir à craindre la trop grande puis-
sance de noz amis que de nous veoir réduictz à la discrétion de noz enne-
mis . Les premiers ne travailleront jamais à nous oster ce que nous possé-
dons , les aultres ne feroient pas scrupule de nous ruyner entièremen〈t〉
s’ilz en avoient le pouvoir. Allons donc à noz fins sans nous en destourner
et asseurons-nous aultant qu’il se pourra contre l’ambition et la hayne de
la maison d’Austriche.
Sy j’ozois, je vous dirois en confiance que vous envoyez quelquesfois des
raisonnemens à la cour qui sont plus capables de partager les espritz par la
vertu de vostre éloquence que de conduire les choses au lieu où nous
avons intérest de les porter. Le principal qu’ayt la France est de demeurer
tousjours unie avec les protestans d’Allemagne, et de sortir de cette guerre
avec leur amitié et leur satisfaction. Je suis ravy d’apprendre par vos der-
nières lettres que vous avez commencé de regaigner parmy eux la créance
que d’aultres nous y avoient faict perdre. J’auray encor plus de joye sy
vous en retirez les effectz que nous désirons, et que vous les fassiez parler
comme il fault et comme ilz doibvent pour empescher que l’affaire d’ Es-
pagne ny celle de Lorraine ne retardent pas plus longtemps la paix de
l’Empire, car il nous paroist que les Impériaux sont devenuz depuis peu
plus difficiles sur ces deux poinctz qu’ilz n’avoient esté auparavant, et
c’est une occasion où messieurs les estatz de l’Empire peuvent faire pa-
roistre le droict qui leur appartient de décider deux difficultez où ilz sont
sy notablement intéressez.
Je n’ay peu m’empescher de devenir un peu glorieux de l’estime que mon-
sieur Salvius faict de moy quoyque je m’en recognoisse indigne. Tout ce
qu’on luy a peu dire de moy n’est que du vent, mais quand il sçaura par
vous que nous avons envoyé un trésorier
sur nostre crédit cent mille risdalles pour en délivrer trente mille à Ma-
dame la Lantgrave et le reste à messieurs les Suédois en attendant que
l’avance du subside soit faicte, je me prometz qu’il m’en aymera un peu
davantage puisque je m’en suis rendu le soliciteur pour luy rendre service.
Je vous suplie de l’asseurer de ma part et que je luy en respons sur mon
honneur, que sy nous reculons un peu, ce n’est comme on dict en France
que pour mieux saulter
nous ne sommes pas d’humeur de demeurer neutres ny amis avec un
prince qui s’est déclaré contre la Suède.