Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
19. Servien an Mazarin Den Haag 1647 Juli 2
Den Haag 1647 Juli 2
Ausfertigung: AE , CP Holl. 45 fol. 53–58 = Druckvorlage. Eigenhändiges Konzept: AE ,
CP Holl. 42 fol. 18–21.
Nachteilige Auswirkungen der Meuterei in der Armee Turennes auf die Verhandlungen mit
den Generalstaaten; Gründe für einen schnellen Abschluß des Garantievertrags. Zurückhal-
tung Wilhelms II. von Oranien. Vorläufige Zurückstellung der Belange Portugals erforder-
lich . Nachrichten über die Absicht der Spanier, Dünkirchen zu belagern. Intrigen Pauws;
Unterstützung Mazarins für den Fall einer Beschwerde der Generalstaaten über Servien er-
beten . Erkundigungen über den Unbekannten, der im Verdacht steht, in Brüssel frankreich-
feindliche Vorschläge vorbringen zu wollen. Einwände gegen Schiffskauf aus Fonds für Ver-
handlungen in Den Haag. Verhandlungsführung der schwedischen Gesandten in Münster.
Beilagen.
On ne doubtoit pas icy que l’arivée de monsieur de Turenne avec l’armée
du Roy dans le Pays-Bas ne deust apporter un changement notable aux
affaires. |:J’en avois asseuré de la part de:| Vostre Eminence |:monsieur le
prince d’Orange qui attendoit avec inquiétude cette révolution:| et je sçay
que l’espouvante avoit commencé de saisir tous les ministres et les peuples
du Pays-Bas. Vostre Eminence a peu veoir aussy par mes précédentes dé-
pesches que |:la seule croyance que Messieurs les Estatz en avoient prise
commençoit de les porter à de plus favorables résolutions. Mais je n’ose
représenter à:| Vostre Eminence |:combien le malheureux accident qui est
arrivé à monsieur de Turenne a causé par deçà de joye et produict de
mauvais effectz contre nous:|. Encor que je croye qu’on pourra bientost
remédier aux inconvéniens dont un sy fascheux événement pourroit estre
suivy, je ne laisse pas de croire que dans une |:si mauvaise conjoncture il
faudra faire icy une partye de ce que voudront Messieurs les Estatz, et
s’accommoder promptement avec eux à quelque prix que ce soit pour la
garentye, en faisant néantmoins la meilleure contenance qu’il nous sera
possible:|. Peult-estre que n’ayant |:plus de différend avec eux nous pour-
rons plus facilement les ramener dans la cognoissance de leur devoir et de
leurs véritables intérestz:|. En un mot, Monseigneur, je croy que |:il faut
présentement fermer les yeux pour sortir comme on pourra de ce mauvais
pas, et attendre une conjoncture plus favorable pour nous ressentir des
injustices qu’ilz nous font, ou du moins pour y apporter quelque remède.
Aussi bien voy-je présentement que nos amys quoyqu’en petit nombre
sont intimidez et me prient de conclurre promptement à quelque prix
que ce soit tant pour nostre intérest que pour le leur particulier, les enne-
mis usans de menaces envers eux qui les espouventent:|. D’ailleurs la ré-
solution |:que monsieur de Longueville a prise de s’en aller vient fort mal
à propos et donne sujet à:| divers discours et jugemens qu’on faict des
sentimens |:de ce prince que je croy tous contraires à la vérité, l’ayant
tousjours recognu affectionné au service du Roy et au bien public. Mais
son départ faisant un esclat très préjudiciable quand on ne tireroit autre
fruict icy de l’accord qui sera faict que d’empescher qu’il ne parte, il nous
devroit obliger à ne nous arrester pas à quelques conditions qui pourront
sans doute estre mesnagées plus advantageuses en une autre saison:|. C’est
une raison dont se servent souvent auprès de moy les |:bien intentionnez
en me priant de contribuer de ma part à calmer l’orage présent sur l’ espé-
rance qu’ilz ont de dissiper ou diviser la faction qui domine aujourd’huy
et ramener bientost les choses dans un estat plus tranquille et plus raison-
nable , au lieu qu’à présent dans la passion qui possède les espritz il seroit
à craindre qu’ilz ne se portassent à quelque plus dangereuse résolution et
que la Holande seule contre le gré des autres provinces ne fist un traicté
particulier avec l’Espagne, qu’elle exécute desjà avant qu’il soit faict, mais
ne fist une ligue
scrupule de dire depuis peu que sy on prétendoit de |:continuer la guerre
malgré eux dans leur voisinage, ilz seroient contrainctz de fournir de vais-
seaux aux ennemis pour reprendre Donkerque :|.
Tout cela, Monseigneur, et plusieurs aultres considérations dont je n’oze
pas importuner Vostre Eminence me font résouldre à |:terminer prompte-
ment ce malheureux traicté de garentye sans prendre garde beaucoup aux
conditions; plus il sera défectueux et général, plus il sera sujet un jour à de
nouvelles explications qui pourront estre faictes plus favorablement
qu’aujourd’huy, et cependant nous en tirerons cet advantage que l’union
de cet Estat avec la France subsistera et que l’on rompra les cabales qui
peuvent estre formées en faveur de l’Espagne sur nostre mésintelligence:|.
Je suis obligé d’adjouster à toutes ces raisons le commandement que Vos-
tre Eminence me faict de |:retourner promptement à Munster qui m’ obli-
ge de travailler de bonne sorte pour en avoir la liberté.
Monsieur le prince d’Orange n’a pas seulement osé faire la proposition
d’agir par des surprises contre l’ennemy, ayant descouvert à ce qu’il m’a
dict qu’elle seroit rejettée et que:| la résolution qui seroit prise de |:ne le
faire pas seroit plus désavantageuse pour nous que de n’en parler point du
tout:|.
Il est vray que ceux de ce pays qui ne sont pas tout à faict aveuglez de
passion ou d’ignorance recognoissent fort bien que la France désire la
paix. Il seroit très facile de guérir les aultres des appréhentons qu’ilz ont
|:de monsieur le prince d’Orange:| sy on avoit commerce et confiance avec
eux. Mais il seroit peult-estre |:périlleux dans l’estat où ilz sont avec nous
de leur dire des choses dont ilz se pourroient servir pour irriter ce prince
contre nous:|, car il n’y a point de |:lieu dans le monde où l’infidélité règne
si fort qu’en celuy-cy. Si les affaires s’accomodent, je pourray faire beau-
coup de choses, et me servir de diverses persuasions que je n’oserois em-
ployer maintenant:|.
Quant à l’affaire de |:Portugal:| il fault nécessairement attendre d’en parler
que celles du Roy soient ajustées, aultrement |:les propositions que je fe-
rois sur ce sujet ne serviroient qu’à augmenter les meffiances contre nous,
et:| ne produiroient point de bon effect |:en faveur des Portugais. Lorsque
les espritz seront un peu calmez:|, je ne perdray point de temps de servir
|:ce prince:|. J’ay faict avouer à |:son ambassadeur
Botschafter Portugals in Den Haag war seit Juli 1643 Francisco de Sousa Coutinho (1597/
1598–1660); er war zuvor als port. Botschafter in Dänemark und Schweden tätig gewesen,
später übte er diese Funktion in Paris (1651–1655) und Rom aus ( ABEPI I 928, 362–367;
Roma du Bocage , 263f; Prestage , 40–45, 56, 189–209; GEPB XXIX, 852ff; Poelhekke ,
Sousa Coutinho; Edition seiner politischen Korrespondenz 1643–1650: Sousa Coutinho ).
ment |:attendre une conjoncture favorable. Monsieur le prince d’Orange a
voulu parler en sa faveur à quelques-uns de l’Estat:| en suite des discours
que |:cet ambassadeur et moy luy avions tenus. Mais il n’a pas trouvé jour
à faire réussir le desseing que nous avons:|. Tous ceux ausquelz il en a faict
l’ouverture en particulier l’ont d’abord treuvée fort plausible, mais ilz
sont après revenuz le treuver pour luy dire que ce seroit un moyen de
|:rompre la paix et qu’il n’y faut pas penser:|.
Les Espagnolz se vantent que bientost ilz feront revenir leurs vaisseaux de
guerre pour assiéger Donkerque. Je ne croy pas qu’il y ayt subjet d’ appré-
hender cette entreprise. Néantmoins cet advis vient de fort bon lieu et de
divers endroictz, peult-estre mesme est-ce pour |:favoriser ce desseing que
les directeurs de l’admirauté ont licencié leurs croiseurs afin de n’estre pas
obligez de nous en assister:|.
Pau faict icy de grandes instances pour engager Messieurs les Estatz à faire
des plainctes contre moy à la cour. Il croyroit par ce moyen d’avoir quel-
que raison de celles que j’ay esté contrainct de faire contre luy par ordre de
Leurs Majestez
Hollande. Je croy qu’il le fera encor moins réussir dans les aultres provin-
ces . Néantmoins sy sa cabale estoit assez forte pour en venir à bout, ce que
je ne croy pas, je me prometz la protection de Vostre Eminence dans une
occasion où je n’ay faict que mon debvoir et le service de Leurs Majestez
sans aucun intérest partculier, veu qu’avant toutes ces rencontres Pau estoit
plus mon amy que d’aulcun aultre de messieurs mes collègues. Vostre Emi-
nence verra dans le dernier libelle qu’il a faict publier contre moy qu’il oze
bien soustenir que mes collègues n’ont pas approuvé ma conduicte. Je ne
croy pas pourtant que personne d’entre eux ayt eu droict de la blasmer
puisqu’elle a esté réglée par les ordres de Leurs Majestez; elle verra aussy
qu’il me faict un honneur à la fin de sa «Pierre de touche»
Gemeint ist die Responce aux deux Articles du Memoire precedent (Text (frz.): Brun ,
Pierre de Touche, 210ff, hier 212; NS IV, 320f) auf das Memoire exhibé par le S r Servient,
Ambassadeur de France, à Meßieurs les Estats Generaux des Provinces unies, le 15. May
1647 (Text (frz.): Brun , Pierre de Touche, 209; NS IV, 320). Auf frz. Seite herrschte zum
damaligen Zeitpunkt offenbar Unsicherheit (vgl. die eigh. Aufzeichnungen Godefroys IF,
CG 22 fol. 415–416, hier fol. 415) über den Auftraggeber der unter dem Titel Pierre de
Touche veröffentlichten, später Antoine Brun zugeschriebenen Sammlung verschiedener
Schriftstücke, die in der Mehrzahl dem publizistischen Streit Bruns und Serviens entnom-
men waren (vgl. Truchis de Varennes , 353–357).
pas, en m’establissant le postillon à la conduicte d’un char dont il faict Vos-
tre Eminence le cocher. Je suis bien esloigné d’avoir une si bonne part à une
sy glorieuse conduicte, et me contente bien de faire avec fidélité tout ce que
Vostre Eminence me commande.
Celuy que j’avois prié de s’informer de |:l’homme
S. [ nr. 112 Anm. 3 ] ; vgl. ferner nr. 114.
Gand
aujourd’huy qu’environ le temps désigné, on veid passer par ladicte place
un homme assez aagé qui parloit françois, mais qui se disoit d’une aultre
nation et qui avoit un passeport des plénipotentiaires de Messieurs les
Estatz pour aller dans le pays de contribution. Il n’en a peu encor appren-
dre davantage, mais |:le commandant
jours qui m’en pourra dire de bouche plus de particularitez.
Vostre Eminence a envoyé un ordre
quelques vaisseaux sur le fonds qu’elle a cy-devant destiné pour |:cette
négotiation:|. Il y en a desjà |:une partye de consommé et le reste de pro-
mis . Si nous n’avions esté assistez, les affaires seroient en beaucoup plus
mauvais estat qu’elles ne sont et nous devons encor travailler à regaigner
les espritz. Si je manque de parole, ce ne sera pas un bon moyen d’y réus-
sir . Desjà nous sommes accusez de promettre beaucoup et de tenir peu.
Néantmoins:| tout ce que Vostre Eminence ordonnera sera exécuté par
préférence à toutes aultres considérations. Je remarque en diverses occa-
sions que |:il y a grande disette d’argent en France dont ceux de ce pays
sont très bien advertis.
Encore que les Suédois fassent semblant à Munster de vouloir faciliter le
poinct de la
|:la paix n’est pas retardée par leur intérest et:| pour avoir plus de raison de
|:nous demander la continuation du subside:|. Car encor qu’ilz disent que
|:ilz s’accommoderont pour le payement de ce qui leur sera promis pour-
veu que la somme soit arrestée:|, je croy fermement que |:leur desseing est
de retenir des places en hypothèque et par ce moyen de demeurer mais-
tres des principales qui sont entre leurs mains:|.
J’envoye à Vostre Eminence avec le libelle de Pau une lettre qui a esté
faicte en nostre faveur qu’on a treuvée assez bonne.
2 AE , CP Holl. 44 fol. 370–376’: Lettre escrite par vn Gentilhomme Francoys faisant pro-
fession de la Religion Reformée, a vn amy Hollandois […]. A Hamburgh, 1647, Druck .
– Als Flugschrift veröffentlicht: Knuttel nr. 5511.