Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
34. Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1645 Dezember 23
Paris 1645 Dezember 23
Kopien: AE , CP All. 53 fol. 449–453 – Druckvorlage; AE , CP All. 49 fol. 287–290’. Rein-
konzept mit Korrekturen Lionnes u. a.: Ass. Nat. 272 fol. 633–640’. Konzept Lionnes: AE , CP
All. 45 fol. 337–341’. Druck: Nég. secr. II,2 S. 237–240, ohne Datum; Gärtner VII
S. 211–224.
Vier wichtige Hinweise: 1. Haß und Mißtrauen der Spanier gegen den Kurfürsten von Bayern;
2. Vertrauen der Spanier in Volmar; 3. Anweisung Trauttmansdorffs, Protestanten und Schwe-
den für den Kaiser zu gewinnen; 4. Fortdauer der schwedisch-spanischen Kontakte. Castel Ro-
drigos Antrag an die Generalstaaten. Falsche Beschuldigungen der Spanier gegen Frankreich.
Rechtfertigung der Politik gegenüber Trier. Feldzugsvorbereitungen: spanischer Kriegsschau-
platz ; Flotte; Verstärkung der Armeen: Bereitstellung der Gelder. Geringschätzung der spani-
schen Rüstungen in Flandern; Taktik der Mediatoren. Aushebungen Meulles’ und La Thuilleries.
Polnisches Truppenangebot. Aushebungen Bönninghausens. Erwartung des Ergebnisses der Osna-
brückreise Serviens. Sonderverständigung mit Bayern im Notfall. Verweigerung der Pässe für
Lothringen: eventuelles Nachgeben im Fall der Erlangung der Pässe für Portugal. Widerlegung
der Argumente Trauttmansdorffs für Restitutionen. Absicht der Spanier, Frankreich zu isolieren.
Standhaftigkeit der Generalstaaten gegenüber den Avancen Castel Rodrigos als Beispiel für die
Schweden. Anknüpfungsversuche der Spanier in Paris. Deren Zurückweisung.
Sa Majesté avant que respondre à leur dernière dépesche est bien aise de les
informer de quelques particularitez qui peuvent beaucoup servir à régler leur
conduite, et de la vérité desquelles ilz doivent faire grand cas parce qu’elles
viennent de bon lieu, et sont confirmées de divers endroitz.
La première que les ministres d’Espagne ont plus de hayne et se meffient
davantage du duc de Bavières que de nous-mesme parce que voulant la paix à
quelque prix que ce soit, ilz le considèrent comme un instrument qui pourra
bientost les forcer d’y consentir à des conditions qu’ilz ne voudroient pas
pour éviter un plus grand inconvénient qui seroit de demeurer seulz à souste-
nir le faix de la guerre.
La deuxiesme qu’ilz ont toute confiance au docteur Wolmar parce qu’il ne
hayt pas moins qu’eux le duc de Bavières et n’est pas aussy moins contraire
qu’eux à la satisfaction que nous prétendons en Allemagne, parce qu’il est
constant qu’elle ne peut estre accordée qu’au préjudice de l’archiduchesse
Claude
S. [ nr. 4 Anm. 7 ] .
La troisiesme que le comte de Transmandorff fera tous ses efforts pour gagner
les protestants à la dévotion de l’Empereur, accordant plustost tout ce qu’ilz
sçauroient quasy désirer en matière de religion; qu’il en usera de mesme en-
vers les Suédois pour les obliger à traitter séparément, et sy tout cela luy man-
que il s’addressera aprez à nous pour conclurre la paix généralle ou celle de
l’Empire.
Il est vray qu’en cela ledit Transmandorff ne suivra pas tant son inclination et
les désirs du duc de Bavières que les ordres que son maistre luy a donnez à
l’instance des Espagnolz lesquelz sont alerte pour les luy faire exécutter et y
sont favorisez par Wolmar qui les informe de ce qui se passe et de toutes les
pensées de Transmandorff.
La quatriesme que le sieur de Rosenhans s’entend certainement avec Penna-
randa et avec Saavedra, en sorte qu’il y a grand sujet de croyre que le dernier
voyage de monsieur Salvius à Munster ayt esté pour cette négociation se-
crette , et s’il n’y a point eu d’artiffice en ce qu’on dit que monsieur Oxenstiern
a condamné les fréquentes visittes de son collègue avec les Espagnolz, cela
fait bien veoir qu’il n’a point eu de part à la chose, mais non pas qu’elle ne
puisse estre et qu’elle ne soit conduitte par monsieur Salvius à son insceu.
Enfin quoy que les ministres de Suède ayent dit auxdits Sieurs Plénipotentiai-
res ou peu dire à monsieur Servien dans le voyage qu’il aura fait à Osnabruk
et quoyqu’il y ayt assez de considérations pour nous persuader que les Sué-
dois ne sont pas capables d’une sy grande infidélité dans laquelle mesme ilz
ne peuvent jamais trouver tant de seureté qu’en traittant conjoinctement avec
nous, et que les autres raisons que lesdits Sieurs Plénipotentiaires ont man-
dées là-dessus soient très concluantes et sans doutte capables de remettre
bientost les Suédois dans le bon chemin, nous avons non seullement sujet de
croyre par les advis que l’on reçoit de toutes partz que la négociation conti-
nue , mais il est certain que les Espagnolz se flattent, bien que peut-estre légè-
rement , de pouvoir venir avec eux à une conclusion, et qu’ilz ont mesme la
vanité que cela arrivant ilz seroient en estat de nous donner la loy.
Les lettres de Brasset auront sans doutte appris desjà auxdits Sieurs Plénipo-
tentiaires que ce n’est plus en cachette que les ennemis taschent à nous des-
baucher noz alliez. Le marquis de Castel Rodrigo a enfin fait céder l’orgueil
de la nation à s’abaisser jusque à prier publiquement des peuples qu’ilz pré-
tendent estre leurs subjetz, leur ayant envoyé une lettre par un trompette de la
teneur que l’on aura veu à Munster. Cependant la responce que Messieurs les
Estaz y ont faite
S. [ nr. 30 Anm. 32 ] .
couter à nostre préjudice et de la cause commune, mais cela nous doit servir
aussy pour ne pas révoquer en doutte ce qu’ilz mettent secrettement en œuvre
avec les Suédois puisqu’ilz ont mesme levé le masque avec les autres.
Les ministres d’Espagne à Munster font des plaintes continuelles du retarde-
ment des députez de Messieurs les Estatz, et ont bien la hardiesse de voulloir
persuader aux médiateurs que c’est la France qui les empesche de se rendre à
l’assemblée, parce que ne voulant pas la paix, elle procure soubz main les
moyens d’en esloigner la négociation. Et les ministres d’Espagne à Bruxelles
font bien cognoistre que c’est eux-mesmes qui ne cherchent autre chose que
d’empescher le voyage desdits députez puisqu’ilz leurs envoyent offrir tous
les jours chez eux de faire la paix, trêve, ou tel accommodement qu’ilz peu-
vent désirer. Après cela ce sont le François qui sont la cause de tous les maux,
ce sont les seulz fauteurs d’hérétiques, les seulz portez à la ruyne des princes
catholiques. Mais pourtant il n’y a soing imaginable que les Espagnolz ne
prennent, et bassesse qu’ilz ne commettent pour gaigner et unir à leur party
ces hérétiques qui sont sy pernicieux quand ilz sont dans le nostre. En quoy il
se void ou qu’ilz ne les croyent meschants que pour nostre adhérance ou
qu’ilz tiennent que la leur les sanctifieroit. Il y auroit de quoy ne finir jamais
sur cet article, mais il est superflu de s’y estendre avec des personnes qui
cognoissent de longue main les artiffices de noz ennemis, et que pour le fait
de la religion ilz n’ont jamais songé à s’en acquitter autrement que dans l’ ex-
térieur . Il est vray qu’aujourd’huy ilz sont tellement à bout de leurs finesses
qu’ilz ont mesme abandonné ces apparences puisqu’ilz n’ont pas de honte de
rechercher publiquement cette union avec les hérétiques qu’ils ne cessent de
blasmer en nous.
La pensée de Messieurs les Plénipotentiaires est fort bonne d’avoir le plus de
places qu’il se pourra en Allemagne, afin que tenant beaucoup cela facilite
davantage la satisfaction que nous y prétendons. Pour ce qui regarde Trèves
on ne pouvoit agir d’autre façon que l’on a fait. Car il nous importoit extra-
ordinairement pour les raisons qu’ilz jugeront assez de faire esclatter l’entier
restablissement de monsieur l’électeur dans sa ville capitalle en la forme la
plus honnorable et le plus de son contentement qu’il se pouvoit. Mais avec
tout cela nous ne laissons pas d’y avoir un lieutenant de roy avec la moitié de
la garnison, et nous avons de concert avec ledit electeur laissé deux régimens
prez de la ville pour s’y jetter à la moindre apparence de péril, de sorte qu’à le
bien prendre on peut considérer ladite place comme estant entre noz mains.
Quand on a mandé à Messieurs les Plénipotentiaires qu’il estoit bon de veoir
au plus tost ce que l’on pourroit espérer de la paix afin d’employer au sousla-
gement des peuples une partie des despenses que l’on seroit obligé de faire
pour la continuation de la guerre, on n’a pas songé à retarder d’un moment
sur cette attente les préparatifs absolument nécessaires pour le commence-
ment de la campagne puisque l’on n’a pas seulement desboursé tout l’argent
pour les levées estrangères, mais que celuy des recreues de l’arméee de Cata-
logne est déjà fourny et tout ce qui est nécessaire pour la guerre d’Espagne, en
sorte que nous espérons que dans la fin du mois de février, monsieur le comte
de Harcourt
et on s’y est appliqué avec d’autant plus de soing cette année, qu’il est indu-
bitable que cela contribuera merveilleusement à la prompte conclusion d’une
paix avantageuse à cette couronne.
On a aussy donné tous les ordres nécessaires pour préparer une armée navale
la plus forte qui ayt esté mise jusques icy à la mer, parce que cet appareil
regardant beaucoup d’endroitz fera que diverses personnes penseront à elle et
les obligera de considérer cette couronne plus qu’elles ne font.
Enfin lesdits Sieurs Plénipotentiaires peuvent estre asseurez que l’on fait en
France toutes les choses nécessaires pour avoir de tous costez de plus grandes
forces l’année prochaine que l’on n’a eu jusques icy sans songer qu’il y ayt
aucune négociation de paix, estant certain que la plus forte raison que nous
pouvons dire à noz ennemis pour les porter à un accomodement équitable et
qui nous soit avantageux est de leur faire cognoistre que nous sommes en tel
estat que nous ne pouvons manquer de faire de nouveaux progrez dans la
continuation de la guerre.
On manda il y a quelque temps auxdits Sieurs Plénipotentiaires que le fonds
pour l’année prochaine estoit prest, on y adjouste maintenant qu’il est desjà
beaucoup entamé pour les préparatifs nécessaires, et comme l’on ne leur peut
donner une plus agréable nouvelle que de les assurer d’une chose dont leur
négociation recevra grand avantage, on a voulu le leur marquer particulière-
ment afin qu’ilz en ayent l’esprit en repoz et qu’ilz travaillent vigoureuse-
ment , s’asseurant que Leurs Majestez n’oublient pas de leur costé de bien pra-
tiquer le précepte: «Si vis pacem, etc.» .
On croid bien que les ennemis feront leurs derniers effortz ainsy que le disent
les médiateurs, mais on ne void pas pour cela que ce puisse estre grande
chose.
Bekanntlich können sie weder in Spanien noch in Flandern Infanterie auftreiben,
denn das Aufgebot des Landes, mit dem sie jedes Jahr drohen, kommt doch nicht
zustande bzw. könnte, als Miliz, erfahrenen Truppen nicht standhalten.
La maxime des médiateurs est de faire appréhender à un party le bon estat et
les forces de l’autre. C’est pourquoy on ne doit pas beaucoup s’estonner de
tout ce que monsieur Contarini a dit à Messieurs les Plénipotentiaires de ce
que les ennemis sont résoluz de faire cette année en Flandres. Ilz estoient bien
en termes plus avantageux la dernière quand ilz faisoient travailler Lamboy et
tant d’autres chefs à quantité de levées. Cependant on a veu ce qui en est
réussy. Mais peut-estre que lesdits Sieurs Plénipotentiaires jugeront à propos
de ne suivre pas le stile des ennemis et que sans faire aucune ostentation de
noz préparatifs puisque dans la vérité ilz sont effectifs, nous leur donnerons
plus à penser en ne disant mot et tenant bon à demander beaucoup d’ avanta-
ges pour la conclusion de la paix.
Zusätzlich zu den Aushebungen, um die Meulles in Hamburg verhandelt, hat La
Thuillerie 1000 Mann Infanterie und 500 Mann Kavallerie vereinbart. Unter-
stützen Sie unsere Bemühungen, ihnen sichere Passage nach Hessen zu verschaf-
fen .
Der Bischof von Ermland
hat Mazarin ebenfalls Truppen angeboten. Mazarin hat 2000 bis 3000 Mann mit
ihm vereinbart. Entsprechende Weisungen sind an Brégy ergangen.
Wenn Sie das Ihrige zum Gelingen der Aushebungen Bönninghausens beitragen,
werden wir also nicht schlecht mit ausländischen Truppen versorgt sein.
Le voyage de monsieur Servien à Osnabruk pourra nous esclaircir sur beau-
coup de poinctz, et nous attendons avec impatience d’apprendre ce qu’il aura
produit par le retour du courrier La Buissonière, et particulièrement sy tant
de solides raisons qu’il y a pour divertir les Suédois d’escouter les proposi-
tions à part des ennemis les auront persuadé en sorte que nous n’ayons plus
rien à craindre de ce costé-là.
Cependant sur le sujet de monsieur le duc de Bavières outre ce que l’on
manda dernièrement des parolles réciproques que lesdits Sieurs Plénipotenti-
aires pouvoient prendre et donner à ses députez , il semble qu’ilz pourroient
adroittement laisser une porte ouverte pour conclurre en un instant solide-
ment et par escrit avec ledit duc, en cas qu’ilz vissent que les Suédois fussent
sur le poinct de le faire avec noz ennemis sans nous, et qu’il n’y eust plus
d’espérance de l’empescher, et comme le principal motif qui nous oblige de
poursuivre le restablissement du Palatin est la considération des Suédois et
des protestantz, alors nous pourrions faire bon marché de ses intérestz et
nous en servir pour contenter et engager davantage avec nous le duc de Baviè-
res .
Messieurs les Plénipotentiaires ne pouvoient mieux respondre qu’ilz ont fait
aux instances du sieur Contarini, pour le passeport du duc Charles. Ilz conti-
nueront à faire tous leurs effortz pour procurer que les ennemis qui ont desjà
acquiescé à noz raisons dans le traitté préliminaire, n’insistent pas davantage à
cette prétention. Ilz essayeront mesme adroittement de les en rebutter en de-
mandant ouvertement des saufs-conduitz pour les ministres du roy de Portu-
gal . En tout cas quand tout ce qu’ilz y auront fait ne pourra servir, ilz sçau-
ront que pourveu que l’on obtienne les passeportz de Portugal que l’intention
de Leurs Majestez n’est pas que l’on vienne à rupture pour les autres puisque
l’on ne considérera pas davantage le duc Charles quand il aura ses ministres à
Munster que s’il ne les y avoit point, Leurs Majestez ayant pris de telles réso-
lutions en ce qui le regarde que leurs instances et leurs raisons ne seront pas
assez fortes pour les faire changer.
On ne doutte pas que lesdits Sieurs Plénipotentiaires n’ayent bien déduit au
comte de Trautmandorff les causes pour lesquelles l’Empereur ayant de
grands avantages sur le roy de Dannemark les quitta tous avec les intérestz de
la religion catholique qu’il avoit moyen dans cette conjuncture-là d’affermir à
jamais en Allemagne; mais on s’estonne extrêmement qu’un habile ministre
tel qu’est tenu ledit Trautmandorff ayt voulu mettre une pareille chose sur le
tappis, puisque l’exemple qu’il allègue est celuy qui a tant donné de matière à
la chrestienté de blasmer la conduitte du feu empereur , père de celuy-cy,
lequel contre son intérest et toute raison politique, au grand dommage de la
religion catholique, pour contenter l’ambition des Espagnolz et les assister à
la ruyne qu’ilz avoient entreprise de monsieur de Mantoue, consentit à la paix
de Dannemark, avec les restitutions qu’ilz allèguent; ce qui à le bien prendre
estoit rétablir un hérétique qui estoit entièrement abattu pour avoir moyen
d’opprimer un prince catholique.
Et à présent on void bien que les Espagnolz tesmoignans à l’accoustumée leur
grand zèle pour la religion, n’oublient rien pour engager le comte de Traut-
mandorff à accorder tout aux Suédois et aux protestantz par une paix particu-
lière afin d’employer aprez toutes leurs forces contre la France. Mais ilz se
tromperont s’il plaist à Dieu en leur calcul parce que, ou ilz ne viendront
point à bout d’engager noz alliez à commettre une telle infidélité, ou s’ilz le
faisoient à plus forte raison auroient-ilz grand tort d’espérer contre un sy
puissant royaume de meilleurs succez qu’ilz n’ont eu, lorsqu’avec la mesme
intention ilz ont entrepris la ruyne d’un petit prince, d’où sont dérivez
comme de leur source tous les maux que la maison d’Austriche a souffertz
depuis en tous les endroitz de sa domination.
La fermeté que Messieurs les Estatz ont tesmoignée dans la recherche publi-
que que le gouverneur des Païs-Bas leur a faite de la part du roy d’Espagne
d’un accomodement et d’envoyer jusques chez eux pour le traitter, et le mes-
pris qu’ilz ont fait de toutes ces propositions (quoyqu’ilz fussent bien assurez
que voulantz y entendre ilz en auroient remporté tel avantage qu’ilz auroient
sceu désirer) doivent estre de bien fortes raisons prez des ministres de la cou-
ronne de Suède, premièrement pour leur faire toucher au doigt les artifices de
noz ennemis qui ne songent qu’à nous diviser pour pouvoir avec le temps se
vanger de tous, se réservants (quoy qu’ilz pussent promettre à la Suède et à la
Hollande) de pratiquer en temps et lieu leur maxime ordinaire qu’on n’est
point obligé de tenir la foy aux hérétiques avec quelque solemnité qu’on la
leur ayt donnée; et en second lieu pour les obliger d’imiter l’exemple de Mes-
sieurs les Estatz qui sacriffient ainsy que tout le monde peut veoir tous leurs
intérestz particuliers à la foy publique et à leur union avec la France.
Les Espagnolz dans le mesme temps ne frappent pas moins à nostre porte
qu’à celle des autres et n’oublient rien pour faire parler à la Reyne et à ses
ministres, tesmoignants de vouloir consentir à tout pour avoir la paix avec la
France . On n’a pas daigné y respondre et lesdits Sieurs Plénipotentiaires ju-
geront selon la conjuncture s’il est à propos d’en toucher aussy un mot aux
Suédois et les informer de quelle façon on reçoit icy semblables propositions
encore que les ennemis nous offrent toutes sortes d’avantages, qu’ilz disent
positivement qu’ilz peuvent conclurre avec noz alliez et qu’ilz protestent que
se voyans hors d’espérance de traitter séparément avec nous quelque aversion
qu’ilz ayent d’accorder certains poinctz aux hérétiques ilz seront contraintz à
la fin de le faire.